Madame la présidente, j'aimerais partager mon temps de parole avec la députée de Saint-Jean.
Tout d'abord, j'aimerais dire que je suis heureuse aujourd'hui de prendre la parole à la Chambre. Comme l'ont mentionné plus tôt certains de mes collègues, nous sommes ici non seulement en tant qu'opposition, mais aussi pour proposer des idées. Je ne souhaiterais pas que l'on puisse, dans une enceinte démocratique, faire preuve de paresse intellectuelle, de mauvaise foi ou de partisanerie, qui sont somme toute stériles.
J'aimerais parler un peu de l'expérience que j'ai vécue hier, lors d'une séance du Comité permanent des pêches et des océans, lequel a repris ses travaux. Pendant la séance, je pouvais constater les manques qu'il y avait dans ce que l'on offre présentement. Je connaissais évidemment ces manques, mais cela va étayer mon propos.
Je le répète souvent, mais je suis fière d'être députée parce que je représente des gens qui ont des réalités différentes. Ma circonscription, qui est une région éloignée, en est une de ressources naturelles, de pêche, de travail saisonnier, de mines et d'immenses territoires.
Présentement, les travaux de la Chambre sont suspendus et il ne faut pas se leurrer en prétendant que la Chambre est totalement active. La plupart des travaux que nous devrions faire ne se font pas et cela ne fonctionne pas. Je vous en donne un exemple.
Hier, un témoin de chez nous n'a pas pu comparaître en comité puisque l'on reçoit présentement les témoins de façon virtuelle. Malheureusement, dans une partie de ma circonscription qui est sur un territoire d'environ 50 000 kilomètres carrés, les gens n'ont pas accès à Internet haute vitesse et cela leur cause beaucoup de difficulté. Ils sont privés d'un droit démocratique, celui de pouvoir participer au débat et de présenter leur propre réalité. Ce témoin n'a pas pu témoigner en sa qualité de pêcheur d'une partie de l'Est-du-Québec, région très isolée où il n'y a pas de routes ni de ponts et où tout est blanc de neige en hiver.
En pensant à ces témoins qui parlent en comité ou qui ne peuvent pas y témoigner, j'aurais aimé que ce budget fasse mention d'Internet. Nous en parlons depuis des années et nous en dépendons, comme je le constate tous les jours dans mon propre travail, mais aussi sur mon territoire. J'aurais souhaité que l'on pense à ces gens des communautés éloignées, mais aussi à ceux qui habitent à proximité de centres urbains et qui sont eux aussi privés d'Internet.
La majorité des crédits supplémentaires qui seront octroyés sont en fonction de la COVID-19. Pourtant, quel que soit le nombre de vagues qui pourraient survenir, il demeure des besoins criants et pressants. Il faut se préparer pour l'avenir, ce qui exige d'abord d'être en phase avec le présent et d'avoir les infrastructures nécessaires.
J'aurais aimé que ce témoin vienne présenter un autre sujet dont on ne parle pas dans la présentation de ces crédits: les travailleurs saisonniers. Les gens qui connaissent les travailleurs saisonniers des secteurs de la pêche, de la forêt ou du tourisme savent qu'il s'agit de secteurs extrêmement touchés par la pandémie de la COVID-19. Pourtant, on ne parle pas de ces travailleurs, même si l'on entend dire qu'il y aura peut-être quelque chose pour eux et que cela pourrait passer par l'assurance-emploi.
Cependant, on ignore de quoi demain sera fait et ces gens sont inquiets: ils ont envie d'en entendre parler et de savoir ce qui va leur arriver exactement. Je suis très heureuse que la PCU soit prolongée. J'aurais aimé qu'elle soit modulée comme nous l'avions demandé afin d'inciter les gens à retourner au travail même s'ils la reçoivent.
Cependant, ces gens ne savent même pas s'ils auront un emploi cet été, parce qu'ils dépendent d'une industrie qui est saisonnière. J'aimerais également qu'ils aient la certitude de pouvoir finir l'année. Je ne parle pas ici seulement d'un individu — ce qui serait déjà bon en soi — mais de communautés tout entières, d'une industrie et d'un territoire, qui doivent tous survivre aux prochaines années.
Chez moi, certaines communautés ne vivent que de la pêche. C'est leur seule industrie et elles ont le droit de survivre. Les gens sont inquiets présentement et j'aurais aimé que l'on parle de leur situation pour trouver une solution immédiatement.
Enfin, au cours de ce même comité, on a aussi parlé de la question des Autochtones. On vient d'en parler beaucoup. Le ministre en a parlé, mais ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas...