Merci beaucoup, madame la présidente.
Je souhaite remercier les témoins de leur présence aujourd'hui.
Nous avons entendu de nombreux témoignages sur la concurrence et les discussions qui ont eu lieu, mais j'aimerais poser ma question à chacun des témoins sur un sujet un peu différent.
Il y a quelques jours, nous avons entendu des témoignages à propos des travailleurs dans le secteur de l'alimentation au détail et de l'excellent travail qu'ils font pour éviter les pénuries de produits alimentaires pendant ces temps sans précédent. Je pense que nous avons tous pu voir dans nos épiceries le soin que les employés et les entreprises prennent pour s'assurer que tout se déroule de façon harmonieuse et sécuritaire, mais j'aimerais aborder la question sous un angle un peu différent quand on parle d'approvisionnement alimentaire.
Les travailleurs du secteur de l'alimentation au détail ont assurément un rôle essentiel à jouer pour que les aliments se rendent sur nos tables, et c'est pourquoi ils sont considérés comme des travailleurs essentiels. Il en va de même des agriculteurs, qui sont aussi considérés comme des travailleurs essentiels. Quand on parle d'offrir un salaire convenable ou un prix convenable dans ce secteur, je pense qu'il faut aussi se pencher sur ce que reçoivent les agriculteurs pour les produits qui aboutissent sur les tablettes des épiceries. Nous savons que le prix de la plupart des produits agricoles est demeuré presque constant depuis de nombreuses années. M. Lemire a parlé des salaires dans les années 1970. Je me souviens que mon frère coupait de la viande dans une épicerie et gagnait plus que moi comme enseignant au premier échelon. Les salaires ne sont pas nécessairement restés au même niveau tout le temps.
Dernièrement, on a beaucoup parlé dans les médias du prix record des aliments, mais clairement, ce ne sont pas les agriculteurs qui en bénéficient. Le lien entre le prix à la ferme et le prix à la caisse est rompu. D'après les syndicats et selon les témoignages que nous avons entendus lundi, quelques cents de plus par article suffiraient pour mieux rémunérer les travailleurs. La grande question pour eux est de savoir si cela doit venir des poches des consommateurs ou de celles des détaillants. Je pense que si on en venait à discuter de ce que coûtent les produits que vous offrez, il faudrait aussi s'assurer de tenir compte du travail de ceux qui produisent la nourriture.
Comme il y a un large fossé entre le consommateur et ceux qui produisent les aliments que nous consommons, la population pense, lorsque les médias parlent de la hausse des prix, que ce sont les agriculteurs qui empochent les profits. Ce n'est pas le cas, comme nous le savons. Nous n'avons pas oublié l'époque où le prix du blé a fait un bond énorme et où le prix du pain a grimpé en flèche. Il était impossible d'expliquer comment une augmentation de quelques cents du prix du blé qui entrait dans la fabrication d'une miche de pain avait pu se traduire par une hausse aussi draconienne pour le consommateur. Si, comme les syndicats l'affirment, il ne s'agit que de quelques cents de plus par article, nous pourrions sans doute discuter pendant qu'il est question de prix et de salaires, et si c'est un bon moment pour le faire, du prix que reçoivent les agriculteurs pour leurs produits.
J'aimerais en fait avoir votre opinion sur trois points. Que peut-on faire pour remédier aux hausses de prix liées à la transformation et à la vente au détail des produits, qu'elles soient liées à la COVID ou au fait que les coûts de la COVID sont plus élevés lors de la transformation, etc., ou à une hausse des gains des actionnaires, pour s'assurer qu'on n'oublie pas le producteur?
Encore une fois, on nous a souvent raconté à quel point il était difficile pour les producteurs locaux d'obtenir de l'espace pour leurs produits sur les tablettes des grandes chaînes. Ces produits proviennent de ceux-là même qui achètent dans vos magasins. Comme la meilleure chose à faire dans cette période de bouleversements est d'assurer la viabilité de nos économies locales, allez-vous envisager de changer ces pratiques?
Pourrions-nous commencer par Empire?