Monsieur le Président, j'aimerais vous faire part du fait que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de Bow River.
Une chose est certaine: ce n'est pas facile de prendre la parole après un grand orateur comme le député de Hamilton-Centre. Je dois dire que je partage son respect et son admiration pour les territoires canadiens, c'est-à-dire, le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon. J'ai une admiration pour ces territoires depuis mon très jeune âge. Je dois dire que dans mon enfance et adolescence, j'avais un rêve particulier, que je n'ai pas totalement abandonné, mais qui s'amenuise avec le temps. On verra ce qu'il en adviendra plus tard. J'avais le rêve de terminer mes vieux jours au Grand lac de l'Ours, d'y construire une maison, et d'y vivre à partir de 75 ou 80 ans, jusqu'à la fin de mes jours.
À l'âge de 14 ans, j'ai pris un avion de Toronto à Osaka, au Japon. Un peu comme le député de Hamilton-Centre le décrivait, j'ai survolé les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et l'Alaska. Il est vrai que c'est incroyable de découvrir à quel point notre pays est gigantesque. Il y a des millions et des millions de lacs. On a parfois l'impression qu'il y a plus d'eau que de territoires dans le Nord. C'est presque effrayant. C'est là que j'ai compris pourquoi les hivers sont très importants là-bas pour le déplacement, parce que la glace crée des autoroutes un peu partout, ce qui évite d'avoir à contourner les nombreux lacs.
Bref, ces territoires sont fantastiques et j'aimerais dire d'entrée de jeu que j'interviens aujourd'hui en toute humilité. Comme le député de Hamilton-Centre le disait, on parle du territoire du Yukon, et c'est rare que le peuple du Yukon a l'occasion de se faire entendre à la Chambre. J'espère que je vais intervenir de la manière la plus respectueuse qui soit. Je vais tenter de soulever quelques aspects dont il est essentiel de faire part à la Chambre, selon l'opposition.
Je voudrais aborder certains commentaires qui ont été faits, dont un par la députée d'Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill. Elle a dit que l'opposition devrait avoir honte de la façon dont elle a traité les Autochtones lorsqu'elle était au pouvoir. Je trouve cela assez paradoxal d'entendre une députée libérale dire cela, parce qu'une des premières choses que les libéraux ont fait quand ils sont arrivés au pouvoir, c'est d'abolir la Loi sur la transparence financière des Premières Nations.
Je peux dire que dès que c'est arrivé, notre porte-parole en matière d'affaires autochtones a reçu beaucoup de correspondance. De nombreux Autochtones ont communiqué avec nous. Cela touche d'abord les femmes autochtones et cela touche le peuple autochtone. Nous avions élaboré cette loi pour faire en sorte que le leadership et l'élite autochtone, les chefs des Premières Nations, rendent des comptes pas seulement aux ministères, mais également aux gens qui vivent dans leurs réserves. Je pense que c'était très respectueux envers les autochtones d'avoir fait cela. C'était quelque chose qu'ils voulaient. Une des premières choses que les libéraux ont fait, c'est d'abolir cette loi. Quand je fais du porte-à-porte, les gens me disent souvent qu'ils trouvent cela vraiment aberrant. Mon collègue de Yellowhead en a parlé, et je suis tout à fait d'accord avec lui.
Je voudrais aussi dire que malgré l'humilité que je dois avoir concernant ce débat, il ne faut pas oublier que le Yukon est un territoire qui appartient à tous les Canadiens. Un territoire n'a pas le même statut qu'une province, il ne faut pas se leurrer. Depuis des siècles, le Nord du Canada est partie prenante du développement économique du pays et du projet fédéral et économique de tous les Canadiens. Le Yukon a donc un rôle à jouer. C'est normal que le gouvernement fédéral intervienne ou n'intervienne pas dans les affaires du Yukon, puisqu'en définitive, c'est un territoire. Si on veut que cela devienne une province, c'est un autre débat.
Le député du Yukon dit que son projet de loi fait l'unanimité dans son territoire, dans sa circonscription qui est extrêmement vaste. Je le comprends bien. Or je pense quand même que dans notre projet de loi S-6, déposé en 2015, il y avait certains éléments positifs, même si selon le gouvernement, tout était négatif. Je crois également qu'il y a certains éléments négatifs dans le projet de loi à l'étude actuellement, même si le gouvernement pense que tout est positif.
Je vais aborder un peu ces éléments. Selon moi, un des éléments négatifs du projet de loi C-17, c'est qu'on y voit cette tendance de centralisation du gouvernement libéral.
Pourquoi est-ce que je parle d'un pattern de centralisation? Le gouvernement abolit les ministres de développement régionaux pour avoir un ministre de développement économique du Canada qui est à Toronto. C'est une centralisation patente. Le poste de lieutenant politique pour le Québec est aboli, car le premier ministre dit être le général en chef de la province...