Madame la Présidente, je remercie le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan d'aider ceux qui veulent prendre la parole à la Chambre.
J'aimerais préciser que, pendant le débat de ce soir, certains ont confondu le concept de surveillance avec celui d'examen. J'ai eu la chance — même si je ne crois pas que je me comptais chanceuse à l'époque — de participer autant que j'ai pu à l'examen législatif du comité parlementaire qui s'est penché sur le projet de loi C-51, pendant la 41e législature.
Le juge John Major, qui a présidé l'enquête sur l'attentat d'Air India, a témoigné devant ce comité; selon lui, contrairement à ce que soutient le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan, ce n'est pas parce qu'ils manquaient d'outils que les organismes de renseignement n'échangeaient pas leurs renseignements. Le juge Major a dit que c'est dans leur nature. Selon lui, ils ne veulent tout simplement pas échanger leurs renseignements. Son expérience dans le cadre de l'enquête sur l'attentat d'Air India l'a amené à conclure que le SCRS peut avoir des renseignements, mais qu'il n'est pas disposé à les transmettre à la GRC.
C'est ce qu'a confirmé un autre témoin, Joe Fogarty, un agent du MI5 qui a servi d'agent de liaison avec le Canada en matière de sécurité. Il a cité nombre d'exemples. Je précise cependant qu'il n'a donné que des exemples connus publiquement. Il a dit qu'il en connaît d'autres dont nous ne pourrions pas parler et que le SCRS a maintenu la GRC dans l'ignorance de façon délibérée en choisissant de ne pas lui transmettre des renseignements.
J'ai entendu mon collègue conservateur parler des coûts associés à la mise sur pied du comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité. Si on sauve des vies en assumant ces coûts, alors je ne vois pas pourquoi on refuserait de financer adéquatement ce genre de comité. La surveillance est très différente d'un examen de fin d'année. Il est urgent de surveiller les activités des organismes canadiens.