Monsieur le Président, c'est la première fois que je vous appelle comme cela et je tiens à vous féliciter.
J'aimerais aussi féliciter tous mes collègues.
C'est un honneur pour moi de pouvoir prendre la parole durant les premières heures de la 43e législature. Je souhaite tout d'abord souligner que, tous les jours, nous nous réunirons sur le territoire traditionnel non cédé des Algonquins, à qui nous disons meegwetch pour leur patience, leur tolérance et leur hospitalité. Espérons que la présente législature nous permettra de progresser sur la voie menant à une entente et à une véritable réconciliation.
Je tiens aussi à remercier les électeurs de Saanich—Gulf Islands. Je suis honorée de représenter un endroit aussi extraordinaire et des gens aussi engagés. Je me permets également de remercier tout spécialement les électeurs de Fredericton et de Nanaimo—Ladysmith, sans qui je serais encore seule, là-bas, dans mon coin, plutôt qu'ici même, avec trois collègues. C'est un progrès très encourageant.
J'aimerais maintenant parler de respect, de discipline à la Chambre, de notre dignité et des droits que le Président de la Chambre doit protéger pour nous.
Comme l'a souligné le chef de l'opposition officielle, le rôle du Président consiste à protéger les droits de tous les députés. Dans cette enceinte, à savoir dans une démocratie parlementaire de type Westminster, tous les députés jouissent des mêmes privilèges. Le premier ministre est considéré comme étant le premier parmi ses égaux. Nous nous en remettons au Président pour protéger ces droits et le principe de l'égalité absolue.
Le système des partis politiques, qui s'impose de plus en plus dans les traditions de la démocratie parlementaire de type Westminster, constitue la plus importante menace au droit à l'égalité des députés. Certains députés le savent peut-être déjà, tandis que les nouveaux députés l'apprendront aujourd'hui: nous sommes le seul Parlement dans le système de Westminster où bon nombre de Présidents ont cédé volontairement aux whips des partis leur droit de décider qui interviendra à la Chambre. Dans tous les autres systèmes parlementaires inspirés du modèle de Westminster, seul le Président peut déterminer quel député a la parole à la Chambre.
J'ose espérer que nous saurons collaborer pour éviter la partisanerie qui nous est nuisible et pour trouver des moyens de travailler ensemble en nous considérant les uns les autres comme des êtres humains, avec respect et dignité, voire avec amour. Nous y arriverons en étant conscients que c'est vous, monsieur le Président, qui protégez notre droit de parole, notre droit de nous exprimer et de parler au nom des gens de nos circonscriptions sans régurgiter les discours préfabriqués que les whips soufflent à leurs députés en coulisses. Nous sommes tous égaux dans cette enceinte. Nous avons le droit de nous exprimer.
Je demande à tous les partis de faire ensemble un effort pour admettre que, s'il y a un problème de chahut, de manque de discipline et de manque de respect, ce n'est pas parce que nous sommes incapables de garder notre sang-froid.
Le problème ne vient pas de nous. Le problème vient de la partisanerie qui règne en politique. J'implore tous mes collègues d'exiger de leur caucus et de leur whip de nous laisser nous comporter comme il se doit.
Comme l'a déjà conseillé monsieur le Président, agissons à la Chambre comme nous voudrions que nos enfants, nos nièces, nos neveux et nos petits-enfants nous voient à la télévision.
Monsieur le Président, je vous offre mes félicitations les plus sincères. Merci.
Encore une fois, je remercie mon ami d'Halifax-Ouest d'avoir été président de la Chambre pendant toutes ces années. Il a fait un excellent travail.
Espérons que, pendant la 43e législature, nous trouverons des moyens de travailler ensemble.