Monsieur le Président, je suis heureux de m'adresser à la Chambre aujourd'hui au sujet du budget de 2021.
Comme je le rappelle toujours à mes concitoyens, je suis le représentant de la Beauce à Ottawa, et non le représentant d'Ottawa en Beauce. C'est pourquoi j'aimerais faire part à la Chambre de mes nombreuses préoccupations concernant ce budget et des changements que j'aimerais voir apportés pour mes concitoyens, mais aussi pour tous les Canadiens.
Le fait que ce gouvernement ait pris deux ans pour annoncer son budget est inconcevable. On pourrait penser qu'après deux années complètes pour son élaboration, ce budget ne comporterait pas autant de lacunes flagrantes, mais il faut se rappeler que ce gouvernement est constamment entouré de scandales et d'autres formes de distraction.
Depuis mon arrivée à Ottawa, lors des dernières élections, j'ai pu constater la complexité du travail en politique fédérale. Tout avance à la vitesse d'un escargot. C'est extrêmement décourageant d'avoir de si bonnes intentions, mais de sentir que rien n'avance avec ce gouvernement.
En tant que porte-parole associé en matière de développement économique rural, j'ai étudié le budget de près, et il y a de nombreux sujets dont j'aimerais discuter aujourd'hui.
Tout d'abord, j'aimerais parler de la pénurie de main-d'œuvre qui affecte des entreprises québécoises. Les hommes et les femmes d'affaires de tout le pays ont fait preuve d'une grande ingéniosité en trouvant des moyens de maintenir leur entreprise à flot en ces temps incertains. Malheureusement, dans les milieux ruraux, même avant la pandémie, il était extrêmement difficile de combler les besoins de main-d'œuvre. Le gouvernement devrait élargir et améliorer les programmes actuels de travailleurs temporaires et saisonniers pour aider à combler le vide qui subsiste dans ces entreprises.
Le gouvernement doit également éliminer la paperasserie dans ce dossier. Dans certains cas, les entreprises doivent traiter avec trois ministères différents pour recevoir la main-d'œuvre qu'elles ont elles-mêmes recrutée dans des pays étrangers. Les délais d'attente actuels auxquels ces ministères sont confrontés détruisent carrément nos entreprises. On ne peut pas continuer à se servir de la pandémie comme excuse. Il est temps pour ces ministres de se mettre au travail sur ces dossiers et d'arrêter de préparer leur prochaine campagne électorale.
Deuxièmement, j'aimerais parler d'un sujet qui me passionne depuis de nombreuses années. Il s'agit du transport collectif dans les zones rurales. Le problème, c'est que l'argent n'est simplement pas au rendez-vous. Lorsque le gouvernement promet des fonds aux provinces, la plupart de ces fonds finissent par aller dans les grands centres urbains. Avec le vieillissement de la population, le maintien des aînés dans leur municipalité rurale pourrait être facilité par l'accès à un système de transport collectif qui leur permettrait une plus grande autonomie. Sans un tel transport, les aînés choisissent de se rapprocher des hôpitaux et des établissements de santé, assurant ainsi leur sécurité.
On observe la même chose en ce qui concerne les nouveaux arrivants. Ils ont également besoin de transport. Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, de nombreuses entreprises recrutent des employés à l'étranger. Il appartient à l’employeur d'assurer le transport vers le lieu de travail, dans le cas d'un employé avec permis de travail temporaire. Cependant, l'employé se retrouve sans moyen de transport pour se rendre à ses rendez-vous médicaux, à la pharmacie ou à l'épicerie.
La présence de transport public dans les zones rurales aiderait ces travailleurs et leurs familles à mieux s'intégrer dans leur communauté d'accueil. Sans transport collectif, les étudiants n'ont d'autre choix que de posséder un véhicule, de faire du covoiturage lorsque c'est possible, ou de s'installer près des établissements d'enseignement supérieur qui sont souvent situés dans les grandes villes. Pour les régions rurales où vit environ 20 % de la population canadienne, une contribution par habitant n'est pas appropriée. La contribution devait être faite en ajoutant, comme critère, la distance des trajets parcourus. Cette approche favoriserait la prestation de services de transport dans les régions rurales.
J'aimerais maintenant aborder rapidement une question d'équité qui n'est pas du tout mentionnée dans ce budget. Il s'agit de l'état actuel de la Loi de l'impôt sur le revenu lorsqu'il s'agit du transfert d'une entreprise familiale. Dans l'état actuel des choses, la réalité à laquelle sont confrontés les propriétaires d'entreprise est la suivante: il leur en coûte plus cher en impôts de vendre leur entreprise à un membre de la famille que de la vendre à un tiers acheteur.
La Loi actuelle désavantage de manière injustifiée les exploitants qui souhaitent transmettre leur entreprise familiale à leur fille ou à leur fils, laissant aux propriétaires la charge de décider s'ils peuvent conserver l'œuvre de leur vie au sein de la famille ou s'ils doivent la vendre au plus offrant.
Comme on le sait, la Beauce est le berceau des PME et je vais en donner un exemple provenant de ma circonscription. Eddy Berthiaume, de l'entreprise Les Escaliers de Beauce de Saint-Elzéar, a été forcé de prendre la décision difficile que je viens d'expliquer à la Chambre. Propriétaire à 50 % de son entreprise depuis de nombreuses années, ce travailleur acharné a consacré tout ce temps à bâtir son entreprise. Il est enfin prêt à prendre sa retraite. Malheureusement pour lui, lorsqu'il a décidé de vendre ses parts dans l'entreprise familiale à ses enfants, il a été injustement contraint de payer des milliers de dollars en droits de transfert.
Le plus déplorable dans cette histoire, c'est que son associé a pu vendre sa moitié de l'entreprise à un tiers acheteur pour une somme dérisoire en impôts, voire nulle. En quoi cela est-il injuste? Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la façon dont le gouvernement laisse tomber les petites entreprises dans ce pays. Nous n'avons pas besoin d'un gouvernement qui est prêt à accorder des exemptions à certains Canadiens tout en pénalisant des familles persévérantes comme la famille Berthiaume.
J'espère donc que le Parti conservateur aura le soutien de tous les partis à la Chambre lorsqu'il s'agira de soumettre le projet de loi C-208 à un vote demain.
Voici maintenant le plus grand problème qui continue de désavantager les communautés rurales et éloignées: l'accessibilité à Internet haute vitesse et, surtout, la qualité de la couverture cellulaire dans les régions rurales du Canada.
Comme de plus en plus de Canadiens sont obligés de travailler et d'apprendre à partir de chez eux, il est vital d'avoir des connexions Internet et cellulaires stables et fiables. Le gouvernement libéral a complètement mal géré ce dossier, qui traîne depuis plusieurs années, en y consacrant plus de cinq programmes différents et trois ministres.
Heureusement pour les Québécois, notre gouvernement provincial a présenté un vrai plan avec des dates et des objectifs pour connecter toutes les résidences d'ici la fin de 2022. Le plan fédéral était si mauvais que la province a mis en œuvre son propre plan et a simplement demandé un partage des coûts avec le gouvernement fédéral. Malheureusement, dans d'autres régions du Canada, nous sommes très en retard. Nous n'avons pas besoin de plus de paroles; nous avons besoin d'actions sur cette question urgente.
Dans le budget de 2021, il n’est fait mention d'aucune initiative pour aider à améliorer les réseaux cellulaires en milieu rural. Dans certaines zones de ma circonscription par exemple, les électeurs peuvent enfin se brancher à une connexion Internet décente. Par contre, s'ils marchent cinq minutes dans la rue, ils perdent toute connexion fiable au réseau cellulaire, ce qui n'a aucun sens.
Quand pouvons-nous enfin espérer un plan fonctionnel de ce gouvernement pour connecter tous les Canadiens en milieu rural? Nous avons besoin de leadership de la part de ce gouvernement. Il ne peut pas continuer à rester les bras croisés et à attendre que les grands opérateurs de télécommunications règlent ce problème de leur propre initiative.
Enfin, un autre dossier qui me passionne énormément est celui de notre secteur agricole et agroalimentaire, un rouage très important de l'économie rurale au Canada. Pendant des années, ce secteur a été négligé par le gouvernement libéral. Afin d'améliorer le développement économique du Canada rural, il est impératif que le gouvernement aide à financer, non seulement les agriculteurs sur le terrain, mais aussi tout l'ensemble de la chaîne alimentaire.
Pendant mon mandat de porte-parole associé du Parti conservateur en matière d'agriculture et d'agroalimentaire, j'ai essayé de faire entendre ma voix à la ministre, mais il semble qu'elle ait les mains liées par un premier ministre qui ne croit pas en ce secteur. Je siège encore aujourd'hui au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire et notre comité a publié une étude complète sur les programmes de gestion des risques des entreprises. Malheureusement, rien n'a bougé dans ce dossier.
Il est essentiel d'améliorer les programmes de gestion des risques pour les agriculteurs. La ministre a proposé quelques changements à ce programme, à condition que les provinces et les territoires en partagent les coûts. Malheureusement, certaines provinces ne peuvent pas accepter cela en ce moment en raison de contraintes budgétaires. La ministre est probablement heureuse de s'en laver les mains et de dire qu'elle a essayé. Pourtant, l'agriculture et l'agroalimentaire doivent être considérés comme un véritable ressort pour la relance de l'économie canadienne.
En conclusion, ce budget n'est rien de plus qu'un outil de campagne pour les libéraux, qui saupoudrent de l'argent partout sans avoir de véritable plan. J'espère que les Canadiens verront clairement avant les prochaines élections que les libéraux tentent d'acheter des votes avec ce budget.
Mr. Speaker, I am pleased to rise in the House today to speak to budget 2021.
As I always remind my constituents, I am Beauce's representative in Ottawa, not Ottawa's representative in Beauce. That is why I would like to share with the House my many concerns about this budget and the changes that I would like to see made for my constituents and all Canadians.
The fact that the government took two years to announce its budget is unbelievable. One would think that, since the budget took two full years to develop, it would not have so many glaring problems, but it is important to remember that this government is constantly embroiled in scandal and other types of distractions.
Since coming to Ottawa during the last election, I have seen how complicated it is to work in federal politics. Everything moves at a snail's pace. It is extremely discouraging to have such good intentions but to feel as though this government never makes any progress.
As the associate shadow minister for rural economic development, I examined the budget carefully, and there are many things I would like to talk about today.
I would like to start by talking about the labour shortage that is affecting Quebec businesses. Business people across the country have found very creative ways to keep their businesses afloat during these uncertain times. Unfortunately, in rural areas, even before the pandemic, it has always been extremely difficult to fill all the available positions. The government should expand and enhance the existing temporary and seasonal worker programs to help fill the gap for these businesses.
The government also needs to cut the red tape associated with hiring. In some cases, businesses have to deal with three different departments to bring in the workers they themselves recruited in foreign countries. Current departmental wait times are destroying our businesses. The government cannot keep using the pandemic as an excuse. It is time for these ministers to stop gearing up for their next election campaign and start getting to work on these files.
Secondly, I want to talk about something that I have been passionate about for many years and that is public transportation in rural areas. The problem is that the money is simply not there. When the government promises to provide funding to the provinces, most of that funding ends up in major urban centres. With the population aging, keeping seniors in their rural municipalities could be easier with access to a public transportation system that would give them greater autonomy. In the absence of such transportation services, seniors choose to move closer to hospitals and health care centres for a better sense of security.
We see the same thing with newcomers. They also need transportation. In the context of a labour shortage, many businesses are recruiting foreign workers. It is the employer's responsibility to secure transportation to the workplace for employees with temporary work permits. However, these employees have no means of transportation to get to medical appointments, the pharmacy or the grocery store.
Public transportation in rural areas would help these workers and their families better integrate into their host communities. Without public transportation, students have no choice but to own a vehicle, carpool when possible, or live near post-secondary institutions, which are often located in major cities. For rural areas where about 20% of the Canadian population lives, a per capita contribution is not appropriate. Commuting distance should be a criterion for contribution. This approach would support the provision of transportation services in rural areas.
I would now like to quickly address a fairness issue that is not mentioned at all in this budget. It involves the current state of the Income Tax Act when it comes to the transfer of a family business. Currently, the reality for business owners is that it costs them more in taxes to sell their business to a family member than to sell it to a third party.
The current act unjustifiedly disadvantages operators who wish to pass on their family business to their daughter or son, leaving owners to decide whether to keep their life's work in the family or sell it to the highest bidder.
As everyone knows, Beauce is all about small business, and I would like to share an example from my riding. Eddy Berthiaume of Les Escaliers de Beauce in Saint-Elzéar was forced to make the difficult decision I just explained to the House. As the owner of half the business, Eddy is a hard worker who devoted years and years to building his business. When he was ready to retire, he decided to sell his shares in the family business to his children. Unfortunately, he was unfairly forced to pay thousands of dollars in transfer fees.
The worst part is that his business partner sold his half of the business to a third party and had to pay next to nothing in taxes. Why is that unfair? That is just one of many examples of how the government is leaving this country's small businesses out in the cold. We do not need a government that is willing to grant exemptions to some Canadians while penalizing hard-working families like the Berthiaumes.
I therefore hope all parties in the House will support the Conservative Party when it is time to vote on Bill C-208 tomorrow.
I now want to talk about high-speed Internet access and, in particular, the quality of cellular coverage in rural parts of Canada. This is the biggest problem that continues to put rural and remote communities at a disadvantage.
More and more Canadians are required to work and learn from home, so stable and reliable Internet and cellular connections are crucial. The Liberal government has completely bungled this issue, which has lagged for years, through five different programs and three departments.
Fortunately for Quebeckers, our provincial government presented a real plan with dates and objectives to get all homes connected by the end of 2022. The federal plan was so bad that the province implemented its own plan and simply asked the federal government to share the costs. Other parts of Canada are unfortunately quite far behind. We do not need more talk. We need action on this urgent issue.
Budget 2021 does not contain a single initiative to help improve cellular networks in rural areas. In some parts of my riding, people are finally getting access to a decent Internet connection. However, if they walk five minutes down the road, they lose any reliable connection to the cellular network, which makes no sense.
When can we finally hope to have a plan that works from this government to connect all Canadians in rural areas? We need the government to show leadership. It cannot continue to sit on the sidelines and wait for the big telecoms to take the initiative and solve this problem.
Another file that I am very passionate about is our agriculture and agri-food sector, a very important part of Canada's rural economy. This sector has been neglected by the Liberal government for years. To improve the economic development of Canada's rural areas, it is essential that the government help fund not just farmers on the ground, but the entire food chain.
When I was the associate shadow minister for agriculture and agri-food for the Conservative Party, I tried to get the minister to listen to me, but it seems that her hands are tied by a Prime Minister who does not believe in this sector. I still sit on the Standing Committee on Agriculture and Agri-Food, which released a complete report on business risk management programs. Unfortunately, nothing has changed.
It is essential to improve the business risk management programs for agricultural producers. The minister proposed a few changes to the program on condition that the provinces and territories share the cost. Unfortunately, some provinces cannot do that right now because of budget constraints. The minister is probably happy to wash her hands of it and say that she tried. However, agriculture and agri-food need to be considered as a real driver of Canada's economic recovery.
In closing, this budget is nothing more than a campaign tool for the Liberals, who are throwing money around without a real plan. I hope that, before the next election, Canadians will clearly see that the Liberals are just trying to buy votes with this budget.