Monsieur le Président, il est de plus en plus évident que les libéraux utilisent la pandémie pour mettre la reddition de comptes et la transparence de côté, peut-être en vue d'instaurer une profonde dépendance à l'égard du gouvernement, alors qu'en réalité, l'aide ciblée ne se rend pas aux Canadiens qui en ont désespérément besoin.
Au cours d’une période de plus de cinq ans, l’Alberta a été la province qui a le plus souffert des politiques de discorde, hostiles aux affaires, à l’énergie et aux ressources des libéraux. Les libéraux ont fait ouvertement campagne contre les Albertains et contre l’industrie du pétrole et du gaz en 2019. Le gouvernement se sert maintenant de la COVID–19 pour terminer ce qu’il a commencé: la destruction de l’industrie pétrolière et gazière du Canada. Ce qui est fou, c'est d’entendre le ministre des Finances et celui des Ressources naturelles reconnaître constamment que la situation est bien mauvaise pour l’industrie pétrolière et gazière canadienne depuis que le cartel de l’OPEC a fait chuter les prix, faisant un tort énorme au secteur énergétique canadien. Comme la demande est en baisse à cause de la pandémie, sans aucun plan pour aider l’industrie énergétique canadienne, et que les programmes d’aide promis sont des échecs complets, on pardonnera aux Albertains de conclure que ce manque de soutien est voulu ou intentionnel.
Quatre-vingt-cinq jours après la promesse faite par le ministre des Finances d’apporter de l'aide dans les « heures ou jours à venir », l’aide particulière destinée aux PME pétrolières et gazières n’a pas été fournie. Elle a été simplement amalgamée à un programme général de prêts pour les entreprises de taille moyenne. Toutefois, pour être admissible au programme, une entreprise de taille moyenne doit avoir des revenus annuels de 100 millions de dollars. Les libéraux semblent avoir une définition de ce qu’est une entreprise de taille moyenne bien différente de la nôtre, ou ils sont totalement inconscients des torts faits au secteur jusqu’à maintenant. Même si une entreprise se qualifie, le taux d’intérêt est supérieur à celui des banques.
Les taux d’intérêt du programme pour les grands employeurs s’élèvent à 15 % la cinquième année, ce qui correspond aux taux des prêts sur salaire, et non à une aide d’urgence. De plus, les montants des prêts destinés aux petites entreprises sont trop faibles pour les fournisseurs de pétrole et de gaz, et lorsque des foreurs ne touchent aucun revenu pendant un an ou deux, les prêts à court terme et les prêts fixes ne sont réellement d’aucune utilité.
Les 1,7 milliard de dollars accordés pour les puits orphelins sont une goutte dans l’océan destinée à créer 5000 emplois dans un secteur qui en a perdu plus de 200 000 depuis 2015 et 20 000 depuis le début de la pandémie, sans aucune embellie à l’horizon. Les puits orphelins ont augmenté de 300 % depuis 2015, à cause précisément des politiques des libéraux qui ont causé la faillite des exploitants.
Les libéraux ont confié aux grandes banques la responsabilité des demandes dans le cadre de la plupart des programmes de la BDC et d'EDC, mais les banques refusent d’intervenir à cause des dispositions relatives au partage des risques ou pour éviter de faire du travail pour un programme dont elles ne tireront pas un profit.
La réalité est que les ministres libéraux ont été informés de tout cela de vive voix directement, à plusieurs reprises, en privé et publiquement. C'est pourquoi leur inaction semble intentionnelle et malicieuse. Soit ces libéraux sont inconscients des dommages qu'ils infligent au tissu social de notre pays, soit ils s'en moquent, préférant donner des milliards de dollars de l'argent des contribuables à leurs acolytes de l'élite et à leurs amis du parti ou encore en faire profiter les amis et les familles des libéraux tandis que les Canadiens ordinaires en arrachent.
Sur une note plus personnelle, je dois dire que cela m'attriste énormément de voir que, bien souvent, la première chose que les habitants de ma circonscription disent à leur députée fédérale ces jours-ci est que le moment est venu pour l'Alberta de quitter le Canada. Il ne s'agit pas seulement d'une minorité qui parle fort, mais bien d'une opinion qui fait de plus en plus son chemin dans Lakeland. Je pense qu'il est de mon devoir d'exprimer l'ampleur de la frustration et de la colère de ces personnes. Les gens ne parlent pas seulement de l'idée; ils parlent aussi des moyens de la concrétiser, ce qu'on devrait trouver particulièrement inquiétant compte tenu de la crise sans précédent qui secoue l'Alberta dans les domaines de la santé, des finances et de l'économie. J'imagine que les médias n'en parlent pas beaucoup parce que nous habitons une région rurale ou les Prairies, qu'on oublie facilement à Ottawa, mais il reste que les libéraux au pouvoir ont amené de nombreux Albertains à perdre toute confiance envers le gouvernement fédéral au point où ils ne tiennent plus à faire partie du Canada. Tous ceux qui sont ici et tous ceux qui nous écoutent devraient s'en inquiéter. Cela ne s'est pas fait du jour au lendemain, mais bien graduellement au fil de cinq années d'attaques ciblées envers Lakeland et l'Alberta, les emplois fédéraux dans ma circonscription, le secteur pétrolier et gazier, les collectivités rurales, les agriculteurs et les familles d'agriculteurs. Le fait qu'un grand nombre d'Albertains n'aient pu bénéficier de mesures de soutien en réponse à la COVID-19 n'est que le dernier exemple.
Dès leur arrivée au gouvernement, les libéraux ont fait tout en leur pouvoir pour s'attaquer aux moyens de subsistance des gens de Lakeland et de l'Alberta en général. Ils ont ignoré les centaines de milliers de pertes d'emplois, les hausses subites de faillites, les suicides et l'éclatement des familles. Ils sacrifient les familles et l'avenir des enfants à des fins idéologiques et partisanes.
Lakeland est confrontée à une grave urgence agricole parce que la neige précoce a empêché la récolte l'automne dernier. Cette année, la récolte printanière a été suivie par des pluies torrentielles qui ont inondé les champs, empêché les semailles et noyé les cultures, anéantissant les revenus agricoles pour une troisième année consécutive. Par surcroît, l'incertitude causée par les libéraux sur les marchés d'exportation, ainsi que la pandémie, ont compliqué davantage la situation pour l'ensemble des producteurs. Pis encore, le 1er avril, en pleine pandémie, les libéraux ont haussé la taxe sur le carbone de 50 % augmentant ainsi les coûts pour les agriculteurs qui avaient réussi à sortir leurs cultures des champs, et rendant littéralement tout plus cher dans l'ensemble des secteurs agricoles.
Bien sûr, aucune industrie n'a subi autant de sabotage et de calomnies tenaces de la part du gouvernement libéral que l'industrie pétrolière et gazière. Le premier ministre dit au monde entier qu'il veut éliminer progressivement le produit d'exportation le plus important du Canada et le plus grand investisseur du secteur privé dans l'économie. Les libéraux ont bloqué, retardé et annulé des projets d'infrastructures pour le transport du pétrole et du gaz canadiens, non pour le bien de la planète — le pétrole et le gaz canadiens étant les plus responsables au monde sur le plan social et environnemental —, mais pour accroître la célébrité du premier ministre au sein du jet-set international qui fréquente les Nations unies. Cela n'a aucun sens.
L'exploitation de l'ensemble des ressources du Canada et l'exportation du gaz naturel canadien aideront beaucoup plus à relever les défis environnementaux mondiaux que toute mesure imposée par les libéraux au Canada, particulièrement dans les Prairies.
Après les élections de 2019, les militants libéraux ont admis avoir vilipendé le secteur pétrolier et gazier. Ils ont fait passer leurs gains électoraux avant l'intérêt du pays. De toute évidence, le premier ministre a tiré des leçons des tactiques de campagne de son père. Comme l'a dit le stratège de Pierre Trudeau lorsqu'il a justifié la ponction sur les gains de l'Alberta: « Au diable l'Ouest, nous prendrons le reste! »
Les ministres et les députés libéraux font activement campagne contre des occasions d'affaires pour les Albertains qui profiteraient à l'ensemble du Canada, comme le projet Frontier de la société Teck. Ils ont appuyé le financement de manifestants anti-pipeline et ont lancé une pétition contre des projets pétroliers et gaziers avantageux pour l'Alberta et l'ensemble du pays. Cela a suscité une animosité permanente qui ne se limite pas au remplacement du premier ministre et du gouvernement.
L'ambivalence des libéraux et de l'establishment envers les milliers d'entreprises familiales de fourniture de pétrole et de gaz qui ferment en temps réel dans l'Ouest canadien, le manque de mesures d'aide à long terme et l'effet domino sur l'appui financier qui permettrait aux producteurs de reprendre leurs activités de forage se sont clairement fait sentir à Lakeland, qu'on ne s'y trompe pas.
Pour la première fois depuis 1965, l'Alberta recevra en 2020 plus d'argent du gouvernement fédéral qu'elle ne lui en donnera. Pendant 55 années consécutives, la richesse produite par l'Alberta a renforcé le reste du Canada. Dans les années 1980, le programme énergétique national de Pierre Trudeau venait chercher le plus d'argent, soit plus 30 milliards de dollars par année, mais le montant a diminué depuis. Depuis 2005, l'Alberta versait 20 milliards de dollars par année de plus qu'elle n'en recevait, cette contribution est la plus élevée de toutes les provinces. Des changements structurels s'imposent pour que le Canada tienne compte des besoins de l'Alberta et pour que les règles du jeu soient équitables. Il serait dans l'intérêt de l'ensemble du Canada que l'on valorise toutes les régions du pays.
Les libéraux profitent de la pandémie de COVID-19 pour restructurer l'économie du Canada par des moyens qui isoleront et appauvriront l'Ouest encore davantage, et ils sont appuyés par leurs alliés de la gauche.
L'Alberta se démarque au Canada. Ce n'est pas un hasard lié à la géographie, aux ressources naturelles ni à la situation démographique. Ce n'est pas une coïncidence. C'est parce que des générations d'Albertains, de souche ou d'adoption, ont su dégager un avantage en s'appuyant sur le travail assidu, l'innovation, la responsabilité personnelle et les principes et les politiques du libre marché. Ils ont ainsi multiplié les débouchés du secteur privé et créé une économie vigoureuse qui a attiré les jeunes les plus brillants et les plus talentueux des quatre coins du Canada et du monde pour y travailler et élever leur famille. C'est grâce aux politiques de la libre entreprise et du libre marché que l'économie albertaine créait 9 emplois à temps plein sur 10 au pays pas plus tard qu'en 2014 et qu'elle a été un cotisant net au Canada sans interruption pendant plus de 50 ans.
Ce sont toujours les intrusions fédérales dans la politique sur les ressources naturelles de l'Alberta qui causent les dommages les plus importants. Je pense au Programme énergétique national et au démantèlement en cours du secteur pétrolier et gazier au moyen de mesures législatives comme les projets de loi C-69 et C-48, au blocage des projets de pipeline, à d'autres règlements et embûches, aux obstacles à l'exploration et au forage, à la taxe sur le carbone et à l'échec des programmes de soutien relatifs à la COVID-19. D'autres provinces et régions ont des ressources naturelles et des possibilités semblables, mais elles n'ont pas adopté la même approche. Ce sont le secteur privé et l'innovation entrepreneuriale audacieuse de l'Alberta, en plus des politiques fiscales favorables à l'échelle provinciale et fédérale, qui ont ouvert des débouchés remarquables en Alberta pour tout le Canada.
À ma première intervention à la Chambre des communes à la suite des élections de 2015, j'ai dit: « [...] une Alberta forte et un Canada fort vont de pair. » C'est vraiment une tragédie pour ma circonscription et pour le pays que les libéraux fassent tout en leur pouvoir pour miner cette réalité. Le soir des élections, le premier ministre a dit qu'il avait entendu l'Alberta et qu'il ferait mieux. Il ne l'a pas fait. Les citoyens de ma circonscription voient tout ce qu'ils ont bâti pendant des générations s'effondrer sous leurs yeux, et le gouvernement fédéral continue de faire davantage de sacrifices en acceptant une autre étude, un autre règlement et une autre taxe. Cela étouffe Lakeland, et, vu la contribution de l'Alberta au Canada, cela va étouffer le redressement économique du Canada.
L'idée que le Canada ne fonctionne pas pour l'Alberta est malheureusement très répandue à Lakeland. En tant que représentants élus, nous avons le devoir d'offrir plus que des platitudes à l'égard de nos opinions sur les industries, les lois et les impôts, d'offrir plus que de la petite politique pour des gains personnels et partisans. Pour les Albertains épris de liberté et les Albertains par choix, c'est évident. Pour Lakeland, le statu quo n'est ni acceptable ni viable; c'est l'évidence même.
Si mes propos d'aujourd'hui mettent mes collègues en colère ou mal à l'aise, j'espère que cela les tourmentera. J'espère que cela les gardera éveillés la nuit, comme c'est mon cas. J'espère qu'ils cesseront d'aider le premier ministre le plus corrompu, le plus condescendant et le plus déconnecté de la réalité que le Canada ait connu, car c'est lui qui fait tout ce dommage à notre pays.