Monsieur le président, la pandémie de COVID-19 a changé notre façon de vivre, de travailler et d'agir avec les autres. Au cours des six derniers mois, la pandémie a fait payer un tribut particulièrement lourd aux Canadiens qui font partie de populations vulnérables. Nous avons appris que la COVID affecte tout particulièrement les personnes les plus vulnérables — les personnes âgées, les sans-abri, les personnes handicapées, les personnes racialisées, les toxicomanes et les personnes souffrant de troubles mentaux — ainsi que les personnes qui travaillent à les aider. Alors que les mesures restrictives en matière de santé publique sont levées et que notre économie rouvre, nous devons nous rappeler qu'il y a des personnes vulnérables dans nos collectivités — outre celles qui les appuient — qui continueront à avoir besoin de notre aide pour rester en bonne santé.
Le gouvernement répond à ces besoins en finançant les provinces et les territoires au titre de l'Accord sur la relance sécuritaire, qui vient d'être annoncé par les premiers ministres le 16 juillet dernier. C'est un accord d'une très grande portée. Les 19 milliards de dollars promis aideront les provinces et les territoires, qui ont dû répondre à la COVID-19 de manière singulière et qui ont déjà fait des investissements considérables — et qui continueront de le faire — dans des domaines essentiels, notamment les soins de santé et les populations vulnérables. Au cours des six à huit prochains mois, des crédits seront dégagés pour soutenir la capacité des services de soins de santé, l'achat d'équipement de protection individuelle et les programmes et services destinés aux Canadiens confrontés à des problèmes liés à la santé mentale, à la toxicomanie ou à l'itinérance.
Ce financement soutiendra aussi les mesures de prévention et de contrôle des infections afin de protéger les populations vulnérables, notamment les résidents des établissements de soins de longue durée et les personnes qui ont besoin de soins à domicile. Ces fonds s’ajouteront à ceux que l’Agence de la santé publique du Canada consacre pour l'offre de conseils aux fournisseurs de soins de santé ainsi qu’aux directeurs et aux administrateurs des foyers de soins de longue durée.
Le financement du Cadre de relance sécuritaire servira à soutenir d’autres populations vulnérables, telles que les sans-abri et les personnes vivant dans des collectivités éloignées ou isolées.
Ce cadre illustre l’extraordinaire collaboration fédérale-provinciale-territoriale qui a caractérisé notre intervention collective à la pandémie. Il témoigne de notre engagement profond et continu à protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens.
Le Cadre de relance sécuritaire est la plus récente d’une série de mesures que le gouvernement a prises pour soutenir les populations vulnérables tout au long de cette crise. L’accès aux programmes de soutien et de prévention par ceux qui fuient la violence familiale et sexiste est devenu plus difficile dans le contexte des confinements communautaires et des pratiques de distanciation sociale. C’est pourquoi le gouvernement a annoncé de nouvelles initiatives pour réduire les répercussions des mauvais traitements et de la violence perpétrés dans des familles vulnérables. Reconnaissant que les enfants qui ne peuvent pas aller à l’école sont particulièrement vulnérables, il a investi 7,5 millions de dollars dans le programme Jeunesse, J’écoute pour appuyer la santé mentale et pour renforcer le soutien aux enfants et aux jeunes en crise.
Dans le cadre du programme Vers un chez-soi, le gouvernement consacre également 50 millions de dollars en nouveau financement aux refuges pour les femmes et aux centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle. Ce financement comprend notamment 26 millions de dollars qui seront versés directement aux refuges pour les femmes dans l'ensemble du pays, 4 millions de dollars qui seront remis à la Fondation canadienne des femmes afin qu'elle vienne en aide aux centres d'aide aux victimes d'agression sexuelle, et 10 millions de dollars qui serviront à aider le réseau existant de refuges d'urgence de Services aux Autochtones Canada, qui compte 46 refuges dans les réserves et au Yukon.
Ces mesures s'ajoutent à d'autres mesures de financement qui ont été prises pour venir en aide aux personnes vulnérables et à leur famille pendant la crise, comme la bonification de l'Allocation canadienne pour enfants et du soutien financier pour le secteur caritatif.
Le gouvernement reconnaît également les défis majeurs et uniques auxquels sont confrontés les Canadiens noirs et les autres personnes racialisées pendant la pandémie de la COVID-19.
Au fur et à mesure que la crise s'étendait à l'ensemble du pays, nous nous sommes rendu compte qu'il nous fallait davantage de renseignements sur les groupes les plus exposés à la COVID-19. Dans la mesure où il s’agit d’un important déterminant social de la santé et qu’il peut avoir une incidence sur l’accès aux soins médicaux et la volonté d’une personne de s’en prévaloir, le racisme est un problème de santé publique.
Les Canadiens qui, à cause de la discrimination systémique, étaient les plus susceptibles d’être en mauvaise santé avant la pandémie risquent davantage de subir les conséquences directes et indirectes de la COVID-19. C’est pourquoi l’Agence de santé publique du Canada et ses partenaires cherchent à mieux informer les autorités canadiennes relativement aux répercussions de la COVID-19 sur les groupes racialisés.
Le Canada a récemment mis sur pied une nouvelle base nationale de données sur la COVID-19 qui a été approuvée par le Comité consultatif spécial sur la COVID-19. Ce nouvel outil comprend des données sur la race ou l’origine ethnique qui sont recueillies, en tant que principale variable, dans le formulaire national de déclaration de cas de COVID-19 que les gouvernements provinciaux et territoriaux utilisent pour informer l’Agence de santé publique du Canada. Jusqu’à maintenant, à l’exception d’une section réservée à l’identification et la classification des cas autochtones, les données sur ces variables n’étaient pas colligées. Cette base de données constitue une importante percée pour le Canada qui peut ainsi établir une relation entre la COVID-19 et la race ou l’origine ethnique. Il faudra toutefois compter un certain temps avant que toutes les autorités compétentes puissent recueillir ces données.
Les répercussions de la discrimination systémique sur la santé mentale peuvent également se répercuter sur la santé physique. Le gouvernement s’efforce d’approfondir les connaissances sur la corrélation entre la santé mentale et la santé physique des Canadiens de race noire dans le cadre d’une initiative de promotion de l’équité en santé appelée Fonds pour la santé mentale des communautés noires. Ce fonds finance des projets qui permettent d’acquérir des connaissances, de renforcer les capacités et de concevoir des programmes qui favorisent la santé mentale des communautés noires, tout en tenant compte des déterminants. Tous les projets financés sont dirigés par des experts ou des organismes issus des communautés noires canadiennes qui reçoivent de l’information du groupe de travail sur la santé mentale des Canadiens noirs; celui-ci se compose de spécialistes de la recherche, des pratiques et des politiques issus de diverses communautés noires de tout le pays. Les bénéficiaires de l’aide financière ont fait preuve d’une grande résilience durant la pandémie de COVID-19 et ils s’efforcent de poursuivre les activités prévues dans ce contexte.
Nous reconnaissons également que les mesures de santé publique ont mis à l’épreuve la santé mentale des Canadiens, qui se sentent isolés, n'ont pas accès aux réseaux de soutien habituels et vivent dans la crainte des incertitudes générées par la pandémie. D'autres initiatives ciblées en santé mentale s’ajoutent aux mesures de soutien plus générales mises en place pour aider les Canadiens à rester en santé et informés pendant cette période difficile. Par exemple, le portail Espace mieux-être Canada dirige vers des services spécialisés les Canadiens qui ont des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. En date du 10 juillet, plus de 283 000 Canadiens avaient consulté le portail.
Dans le cadre de l'Initiative sur la santé mentale et la COVID-19, les Instituts de recherche en santé du Canada ont également lancé, en collaboration avec quatre organismes de recherche provinciaux, une possibilité de financement pour mieux comprendre la santé mentale, y compris les besoins des personnes et des communautés en matière de toxicomanie découlant de la pandémie.
En plus de la pandémie de COVID-19, de nombreuses collectivités continuent d'être aux prises avec une deuxième crise de santé publique, soit les effets dévastateurs de la toxicomanie et la crise de surdoses. À cause de la pandémie, les gens qui consomment des drogues se sont heurtés à des obstacles supplémentaires en ce qui concerne l'accès aux services de santé et aux services sociaux. De plus, les mesures de santé publique qui étaient nécessaires pour freiner la propagation de la COVID-19 ont malheureusement pu avoir des conséquences imprévues, y compris l'accroissement de la toxicité des drogues et la réduction de l'accessibilité à des services qui sauvent des vies.
Nous avons facilité l'accès aux médicaments dont les gens ont besoin. Je pense notamment au traitement par agonistes opioïdes, comme le Suboxone ou la méthadone. Les pharmaciens sont maintenant en mesure de prolonger et de renouveler des ordonnances.
Nous soutenons des projets communautaires qui couvrent un large éventail de domaines et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour aider et protéger les Canadiens.