propose:
Que, étant donné que le directeur parlementaire du budget a indiqué le 15 mars 2018 que « le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures » et que le « DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas », la Chambre demande au vérificateur général du Canada de procéder immédiatement à une vérification du plan gouvernemental « Investir dans le Canada », y compris, mais sans s'y limiter, une vérification permettant de déterminer si les objectifs et promesses liés au plan se sont concrétisés; et que le vérificateur général du Canada fasse rapport de ses constatations à la Chambre au plus tard un an après l’adoption de la présente motion.
— Monsieur le Président, j'aimerais saluer mes chers collègues ainsi que les Canadiens et les Canadiennes. C'est un grand plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour un premier discours à la Chambre en cette année 2020.
Avant que j'aborde directement le sujet de la motion d'aujourd'hui, je suis convaincu que mes collègues ont très hâte d'entendre pourquoi je suis aussi fier de prendre la parole devant eux aujourd'hui. Qu'est-ce qui a changé en 2020? Qu'est-ce qui a changé depuis 2019? Nous sommes entrés dans une nouvelle décennie; les conservateurs amorcent une nouvelle course au leadership; nous avons un nouveau président à la Chambre; les médias régionaux au Québec ont été sauvés; et je suis maintenant le porte-parole en matière d'infrastructure et de communautés.
Cependant, ce n'est pas de cela que je suis le plus fier. Qu'a donc de spécial l'année 2020? Même si cela ne paraît pas trop quand on me regarde, c'est moi qui ai changé et cela n'a absolument rien avoir avec les résolutions du Nouvel An. Je ne fais pas assez d'exercice; je mange plus ou moins bien; je n'ai pas pris la résolution d'être plus gentil avec le gouvernement à la Chambre — j'en suis désolé. Ce qui a changé, c'est mon titre.
Depuis une semaine maintenant, mon épouse, Caro, et moi revendiquons fièrement les titres de grand-maman et de grand-papa. Mon fils, David, et sa conjointe, Audrey, ont donné la vie à un magnifique petit garçon qui s'appelle Clovis.
Je voulais dédier ce premier discours à mon tout premier petit-fils et à ses parents qui me rendent si fier aujourd'hui. Bienvenue, Clovis! C'est pour toi et pour tous les autres jeunes comme toi, leurs parents, leurs grands-parents et leurs arrières grands-parents, que nous sommes tous réunis ici pour faire du Canada un endroit où les familles peuvent s'épanouir et réussir.
Comme parlementaires, nous ne devons jamais oublier que, malgré nos divergences d'opinions et nos visions différentes d'y arriver, le bien-être de nos enfants et de tous les enfants, ainsi que leur avenir sont notre devoir et notre responsabilité.
Comme j'ai dit que je n'avais pas pris la résolution de ne pas demander des comptes au gouvernement, c'est aussi pour Clovis, que j'ai déposé aujourd'hui une motion. Au nom de l'opposition officielle, cette motion demande au gouvernement de fournir des comptes sur le plan d'infrastructure.
La motion est très claire. Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. Même si le directeur parlementaire du budget a demandé le dépôt du nouveau plan parce que des sommes n'avaient pas été dépensées, malheureusement il s'est fait répondre que ce plan n'existait pas. Le directeur parlementaire du budget a donc atteint la limite de ses capacités pour donner l'heure juste aux parlementaires. C'est pourquoi nous demandons aujourd'hui la collaboration de l'ensemble des parlementaires pour demander au vérificateur général du Canada de faire une enquête sur l'ensemble des résultats et sur la manière dont est géré le programme « Investir dans le Canada » du gouvernement libéral.
Malgré tout ce que les libéraux prétendent, malgré leurs belles paroles, le plan d'infrastructure des libéraux n'a pas donné les résultats attendus. Alors qu'ils clamaient haut et fort que leur plan de 186 milliards de dollars allait remettre les Canadiens et les Canadiennes au travail, les chiffres nous démontrent clairement aujourd'hui qu'une bonne partie de cet argent ne s'est pas rendu sur le terrain, que l'effet sur les emplois n'a pas été celui promis et que les promesses d'accroître le PIB n'ont pas été respectées.
Commençons par faire un peu d'histoire. Revenons à la campagne électorale de 2015. Cette campagne de 2015 marquera probablement l'histoire comme celle où le gouvernement du Canada aura été à l'origine des plus grandes dépenses que le Canada n'aura jamais connues en raison notamment d'une promesse qui a été brisée. Je dois admettre qu'à l'époque cette promesse avait plu aux Canadiens, qui cependant ont été bernés par un parti qui était prêt à promettre mer et monde pour revenir au pouvoir.
Après les avoir bernés, le chef de ce parti, l'actuel premier ministre, a tôt fait de revenir sur sa parole et a mis la couleur de son parti sur les coffres de l'État. Depuis 2015, le Canada est dans le rouge à cause des Rouges, et nous nous enfonçons davantage chaque jour qui passe.
Quelle était cette promesse? Non, ce n'était pas la réforme électorale, même si celle-là, non plus, n'a pas été réalisée. Le premier ministre et ses candidats et ses candidates de l'époque ont répété partout aux quatre coins du pays qu'ils allaient faire des petits déficits de 10 milliards de dollars la première année, de 10 milliards de dollars la deuxième année et de 6 milliards de dollars la suivante, pour ensuite revenir à l'équilibre budgétaire, à la fin de leur mandat. On rassurait tout le monde parce que les gens avaient quand même une petite suspicion que les Rouges aimaient le rouge dans les budgets.
Non seulement le gouvernement n'a pas respecté son engagement, mais il a même décidé que l'équilibre budgétaire n'était pas important. En effet, aucune date de retour à l'équilibre budgétaire n'est prévue à l'horizon. Il y a seulement des dépenses, des dépenses et encore des dépenses. Quelle était la justification de cette promesse?
Le gouvernement disait vouloir faire de tout petits déficits pour investir dans nos infrastructures, afin de créer de l'emploi et de la richesse. C'est ce qu'il disait. Le précédent gouvernement conservateur, lui, avait réussi à mettre en place un ambitieux plan d'infrastructure qui ne se faisait pas sur le dos de nos petits-enfants. On pouvait en comprendre la logique: les taux d'intérêt étaient bas, ce qui aurait permis de faire quelque chose de concret sur le plan de l'infrastructure. On aurait pu voir quelque chose de concret. On aurait pu voir quelque chose se réaliser. On aurait pu voir des Canadiens au travail. Il y aurait pu y avoir un effet sur notre économie. Au moins, si l'argent de ces emprunts allait dans nos infrastructures, on aurait pu voir un résultat. Le problème, c'est que la réalité a vite rattrapé le gouvernement. Le plus positif des pessimistes conservateurs a compris. Les dépenses ont en effet augmenté, le déficit a gonflé, mais les investissements en infrastructure n'ont pas été réalisés.
Le plan libéral Investir dans le Canada, la pièce maîtresse des dépenses en infrastructure de 186 milliards de dollars du gouvernement, promettait plusieurs choses aux Canadiens:
1. Le taux de croissance économique augmente d'une manière inclusive et durable;
2. La qualité de l'environnement est améliorée, les émissions de GES sont réduites et la résilience communautaire est renforcée;
3. La mobilité urbaine est améliorée dans les collectivités canadiennes;
4. Des logements abordables et en bon état sont offerts et l'itinérance est réduite année après année;
5. Des services d'apprentissage de la petite enfance et de garde des jeunes enfants de grande qualité, abordables, souples et inclusifs sont offerts;
6. Les collectivités canadiennes deviennent plus inclusives et plus accessibles;
7. L'infrastructure est gérée de façon plus durable.
Il s'agit d'un extrait du plan Investir dans le Canada. C'est ce que les libéraux ont promis de faire avec ces milliards de dollars.
Les Canadiens et les Canadiennes ont-ils vu un de ces objectifs être réalisé? Malheureusement, c'est clair que le gouvernement n'a pas réussi à atteindre ses objectifs au cours de son premier mandat et, si nous nous fions aux chiffres et à tout ce qui est devant nous, il ne réussira pas à les atteindre dans ce mandat-ci.
Le gouvernement a échoué lamentablement. Malheureusement, il échoue aussi à rendre des comptes aux parlementaires quant à la gestion des 186 milliards de dollars du plan Investir dans le Canada. Je ne pense pas être le seul député de la Chambre qui s'attendait, après ces annonces, après la dernière campagne électorale, à voir les pelles et les bennes envahir le pays au cours des quatre dernières années. On pensait voir la construction de routes, de ponts, d'écoles et des salles communautaires. On pensait qu'il y en aurait partout. On pensait qu'il y en aurait dans la circonscription que représente chaque député. On pensait que ce plan d'investissement de milliards de dollars allait permettre des travaux.
Je me tourne maintenant vers mes collègues pour leur poser une question. Y a-t-il eu plusieurs travaux qui ont été réalisés dans leur circonscription? Ont-ils vu des pelles, des bennes et des camions?
Des voix: Non.
M. Luc Berthold: Absolument pas, monsieur le Président. Cela ne s'est pas produit. Il n'y a pas que les députés qui se sont questionnés, et c'est ce qui m'amène à la motion d'aujourd'hui. Le directeur parlementaire du budget et son bureau se sont intéressés à plusieurs reprises aux dépenses et aux résultats du plan Investir dans le Canada.
En tant que parlementaires, nous avons un rôle à jouer. Le rôle du Parlement, de la Chambre de communes, des députés de la Chambre, c'est d'octroyer au gouvernement les sommes qu'il lui faut pour fonctionner. À preuve, en situation de gouvernement majoritaire, le gouvernement n'a aucune difficulté à dépenser tout l'argent qu'il veut bien, puisqu'il détient la majorité des voix lorsque vient le temps de voter les crédits. En situation minoritaire, s'il perd un vote sur les crédits, il est défait et doit être dissous. Pourquoi? Parce que la Chambre refuse de lui donner les crédits qu'il demande.
Si le pouvoir d'octroyer les crédits au gouvernement revient aux parlementaires, il est donc normal, tout à fait simple et logique que les parlementaires, pour prendre des décisions éclairées en matière de finances publiques, aient accès à toute l'information concernant les dépenses du gouvernement. Malheureusement, le gouvernement n'a manifestement pas partagé avec les parlementaires toute l'information sur l'état réel et les résultats du plan Investir dans le Canada.
Nous pouvons présumer de la bonne ou de la mauvaise foi du gouvernement, et c'est pourquoi nous demandons une enquête aujourd'hui.
L'information a pu être noyée dans le flot des données qui émanent de la machine gouvernementale, de sorte qu'il est impossible de s'y retrouver. Il y a environ 5 000 fonctionnaires chargés de colliger des informations dans le but de rendre des comptes aux citoyens et aux citoyennes. Nous sommes tous conscients de la quantité d'information qu'une seule personne peut produire dans une journée. Si toutes ces informations sont remises aux parlementaires sans les trier au préalable, les expliquer, ni recouper les chiffres, il est évident que ces derniers ne s'y retrouveront pas. Malgré tous les moyens à notre disposition, nous ne serons pas capables de prendre des décisions puisqu'il y a tout simplement trop d'informations.
C'est pour cette raison que le Parlement a créé le poste de directeur parlementaire du budget. Je vais citer les deux premiers paragraphes de la page Web relatant l'historique de ce poste:
Le poste de directeur parlementaire du budget a été créé en décembre 2006 dans le cadre de la Loi fédérale sur la responsabilité en réponse à des critiques entourant l'exactitude et la crédibilité du processus de prévision financière du gouvernement fédéral.
À l'époque, certains économistes et parlementaires craignaient que les gouvernements successifs, du milieu à la fin des années 1990 jusqu'au milieu des années 2000, aient fait, à des fins politiques, des projections financières gonflant les déficits et sous-estimant les excédents.
Le rôle du directeur parlementaire du budget est important et c'est pourquoi nous devons prendre au sérieux ses rapports sur les finances publiques du Canada.
Il s'est intéressé au plan Investir dans le Canada et à ses résultats réels. Il en a fait mention à plusieurs reprises dans ses rapports et lors de ses différentes interventions en comité parlementaire. Ce qu'il nous apprend est troublant. Il est temps qu'une autre instance, comme le vérificateur général du Canada, jette un œil plus attentif à la manière dont le gouvernement libéral gère les 186 milliards de dollars qui ont été octroyés par les parlementaires au gouvernement dans ce plan d'infrastructure.
Je vais faire le point sur les différentes révélations et constatations du directeur parlementaire du budget. Je remercie d'ailleurs son équipe de sa collaboration et de ses réponses à nos questions.
Le premier rapport date du 29 mars 2018 et s'intitule « Rapport d'étape sur la phase 1 du nouveau plan en matière d'infrastructure ». Les fonctionnaires du directeur parlementaire du budget disent essentiellement qu'ils ont relevé plusieurs lacunes en matière d'information et qu'il s'agit principalement d'une incapacité des ministères et des organismes à fournir des détails qui permettent de concilier les dépenses globales annoncées avec la somme des projets individuels. Malgré leur expérience, les analystes du directeur parlementaire du budget n'arrivent pas à faire le lien entre les sommes faramineuses annoncées et les projets sur le terrain. C'est inacceptable.
Dans ce rapport, nous avons aussi appris ceci:
Du budget total de 14,4 milliards de dollars prévu pour la phase 1 du NPI, les organismes fédéraux ont réussi à cerner des projets approuvés d'une valeur de 7,2 milliards de dollars qui ont été lancés soit en 2016-2017, soit en 2017-2018. Ainsi, 7,2 milliards de dollars du financement prévu pour la phase 1 restent toujours à attribuer à des projets.
Seulement la moitié du budget total a été attribuée à des projets.
On se souvient de l'argument numéro un: de tout petits déficits pour investir en infrastructure et créer des emplois pour la classe moyenne. Or, le total de tous ces tout petits déficits s'élève à 26 milliards de dollars, alors que seulement 7,2 milliards de dollars ont vraiment été investis sur le terrain lors du premier mandat. C'est inacceptable.
Selon le directeur parlementaire du budget, « de tels retards imprévus peuvent aussi donner des indications sur l'utilité de cet instrument de politique que sont les dépenses dans les infrastructures pour la relance budgétaire à court terme ». Bien évidemment, si nous n'investissons pas, il n'y aura pas de relance budgétaire. S'il n'y a pas d'argent, de camions et de travailleurs sur le terrain, il n'y aura pas de création d'emplois.
En d'autres mots, les belles paroles des libéraux n'étaient que de belles paroles. Leur improvisation a fait en sorte que la relance budgétaire promise était de la frime.
Selon le même rapport:
[l]e budget de 2016 prévoyait des dépenses de 11,3 milliards de dollars [...] dans les infrastructures de 2016-2017 à 2017-2018, ce qui devait faire augmenter le niveau du PIB réel de 0,2 % en 2016-2017 et de 0,4 % en 2017-2018.
Or, le directeur parlementaire du budget estime que le PIB n'a en réalité augmenté que de 0,1 % au cours des deux exercices. C'est ce que l'on appelle rater une cible, et pas à peu près.
Voici un autre passage:
[Il] estime que les investissements dans les infrastructures prévus dans le budget de 2016 feront augmenter de façon modeste le PIB [...] et l’emploi au cours du reste de l’horizon de planification.
Alors, non seulement le passé n’est pas bon, mais l’avenir ne le sera pas non plus.
Ce n’est pas tout. Dans son analyse du budget de 2018, le directeur parlementaire du budget est cinglant sur le plan d’infrastructure libéral:
Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. Le DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas. Près du quart des fonds affectés aux infrastructures de 2016-2017 à 2018-2019 seront périmés. Les anciens et les nouveaux programmes d’infrastructure sont susceptibles à des grandes dépenses périmées.
Avec raison, le directeur parlementaire du budget se demande si les parlementaires vont poser des questions à ce sujet-là, et c’est ce que nous faisons aujourd’hui.
Après avoir échoué à réaliser la phase 1, les libéraux n’ont pas de plan sur la manière d’investir des dizaines de milliards de dollars répartis dans plus de 50 programmes sous la responsabilité d’une trentaine d’agences et de ministères. Ils sont incapables de faire le travail sur le terrain, incapables de rendre des comptes au Parlement et incapables de fournir un plan d’investissement complet.
Nous avons toute la journée pour en parler. Je sais que mes collègues libéraux vont passer la journée à nous parler de quelques beaux projets qui ont été réalisés et d'autres projets qui ont été annoncés, sans savoir quand ceux-ci seront réalisés. Certains projets ont été annoncés une fois, deux fois, puis trois fois. On n’additionne pas les sommes. Si c'est comme cela que les libéraux équilibrent leur budget, cela ne fonctionne pas.
La réalité, c'est justement cela: l'absence d'un plan et une gestion à la pièce, sans résultat pour l’économie. Au lieu de se réjouir, mes collègues d’en face devraient être aussi inquiets que nous de l'incapacité du gouvernement à planifier son projet d’investir dans les infrastructures.
J'aimerais parler d’un autre rapport du directeur parlementaire du budget. J’ai démontré plus tôt que le gouvernement n’a pas été à la hauteur des attentes. Je vais maintenant démontrer à quel point ce gouvernement libéral, qui a voulu imposer à toutes les provinces son plan d’infrastructure, s’est retrouvé Gros-Jean comme devant.
Dans un rapport déposé au Parlement en mars 2019 intitulé « Le point sur les infrastructures: Investissements dans les provinces et les municipalités », les fonctionnaires du directeur parlementaire du budget nous apprennent qu'ils n'ont pas été en mesure de vérifier de façon indépendante que les fonds fédéraux ont effectivement tiré parti des nouvelles dépenses globales en infrastructure, car une partie de l’augmentation fédérale semble être compensée par des diminutions des dépenses provinciales prévues.
Ai-je bien compris? Le gouvernement libéral a oublié qu’il n’avait pas l'autorité d'investir dans les provinces tout seul et il n'a pas obtenu l’assurance que l’argent qu’il emprunte pour faire des routes, des ponts et des logements sociaux sert à faire de nouveaux investissements. Toutes ces belles paroles et ces belles projections ont été anéanties parce que les libéraux ont été incapables de s’assurer que les provinces allaient maintenir leur propre niveau d’investissement.
Voici quelques chiffres du directeur parlementaire du budget:
[...] d’après leurs budgets de 2016-2017 et 2017-2018, les provinces prévoyaient des dépenses en immobilisations de 100,6 milliards de dollars. Or, elles n’y ont consacré que 85,1 millions de dollars, soit 15,5 millions de dollars de moins que leurs prévisions initiales.
Voilà la réalité que les libéraux essaient de cacher. Le plan Investir dans le Canada est un échec en matière de création de richesse pour la classe moyenne, un échec en matière de réalisations sur le terrain et un échec en matière de suivi et de transparence.
La goutte qui a fait déborder le vase est arrivée lors de la dernière campagne électorale, lorsqu’on a demandé au bureau du directeur parlementaire du budget d’analyser une de nos propositions. J'ai eu la réponse suivante:
[...] vous avez demandé si nous pouvions vous fournir une copie des ensembles de données qui nous ont été fournis par Infrastructure Canada au sujet d'une liste complète des projets et de leurs allocations de financement [...] Malheureusement, Infrastructure Canada a jugé que ces données étaient confidentielles et qu'elles n'étaient donc pas divulguées.
Cette réponse est inacceptable. Compte tenu du manque de transparence et de responsabilisation du gouvernement, les conservateurs pensent que le vérificateur général doit immédiatement faire une vérification du plan Investir dans le Canada. Nous souhaitons évidemment la collaboration du Bloc québécois et du NPD pour que toute la lumière soit faite sur la manière dont les libéraux gèrent ces 186 milliards de dollars. C’est important. Les Canadiens et les parlementaires de tous les partis ont le droit de savoir ce que les libéraux font de leur argent.
moved:
That, given the Parliamentary Budget Officer posted on March 15, 2018, that “Budget 2018 provides an incomplete account of the changes to the government’s $186.7 billion infrastructure spending plan” and that the “PBO requested the new plan but it does not exist”, the House call on the Auditor General of Canada to immediately conduct an audit of the government’s “Investing in Canada Plan”, including, but not be limited to, verifying whether the plan lives up to its stated goals and promises; and that the Auditor General of Canada report his findings to the House no later than one year following the adoption of this motion.
He said: Mr. Speaker, I would like to extend my regards to my esteemed colleagues and to Canadians. I am very pleased to rise today to give my first speech in the House in 2020.
Before I get into the meat of today's motion, I am sure that my colleagues really want to know why I am so proud to rise to speak today. What has changed in 2020? What has changed since 2019? We have entered into a new decade. The Conservative leadership race is under way. We have a new Speaker in the House. The Quebec regional media have been saved, and I am now the critic for infrastructure and communities.
That, however, is not what I am most proud of. What then is so special about 2020? Although members may not be able to tell from looking at me, I have changed. It has nothing to do with new year's resolutions. I do not exercise enough, I do not always eat the way I should, and I did not make any resolutions to be kinder to the government in the House. Sorry about that. What has changed is my title.
For a week now, my wife Caro and I have been able to proudly call ourselves grandma and grandpa. My son David and his wife Audrey welcomed a baby boy named Clovis into the world.
I wanted to dedicate this first speech to my very first grandson and to his parents, who have made me so proud today. Welcome, Clovis. It is for you and all other children like you, for their parents, grandparents and great-grandparents, that we all gather here to make Canada a place where families can succeed and thrive.
As parliamentarians, we must never forget that despite our differences of opinion and different visions of how to go about it, we have a duty and a responsibility to safeguard the well-being of our children and all children, as well as their future.
As I said, I did not make a resolution to stop holding this government to account, so it is also for Clovis that I moved a motion today. On behalf of the official opposition, my motion holds the government to account with respect to infrastructure.
The motion is very clear. The 2018 budget provides an incomplete account of the changes to the government's $186.7-billion infrastructure spending plan. The Parliamentary Budget Officer requested a new plan because some of the funds had not been spent, but, unfortunately, he was told such a plan did not exist. That means the Parliamentary Budget Officer is no longer in a position to give parliamentarians the facts. That is why we are now calling on all parliamentarians to ask the Auditor General of Canada to audit the results of the Liberal government's investing in Canada plan and look into how it is being run.
Despite all the Liberals' claims and lofty promises, their infrastructure plan has not achieved the stated goals. They went on and on about how their $186-billion plan would put Canadians back to work, but the numbers make it clear that a significant amount of that money was never actually released, that the impact on employment was not as promised and that promises to grow the GDP were never fulfilled.
I will start with a bit of background. Let us look back to the 2015 election campaign. The 2015 campaign will probably go down in the books as the one when the Government of Canada spent more than at any other time in Canadian history, largely because of a promise that was broken. I must admit that this promise made Canadians happy at the time, but they got duped by a party that was prepared to promise heaven and earth in order to get back in power.
After pulling the wool over their eyes, the leader of that party, the current Prime Minister, soon went back on his word and drove the federal books into his party's trademark colour. Since 2015, Canada has been in the red because of the red party, and the situation keeps getting worse with every passing day.
What was that promise? No, it was not electoral reform, although that pledge did not come true either. The Prime Minister and his then candidates travelled all over the country repeating that they would run modest deficits of $10 billion the first year, $10 billion the second year, and $6 billion the following year, before returning to a balanced budget at the end of their term. They wanted to reassure everyone, because people had a sneaking suspicion that the red party might like red budgets.
The government not only failed to keep its promise, but it even decided that balancing the budget was not important. Indeed, there is no plan to balance the budget in the foreseeable future. There is spending, spending and more spending. What was the justification for this promise?
The government said it wanted to run small deficits to invest in our infrastructure in order to create jobs and wealth. That is what it said. The previous Conservative government managed to bring in an ambitious infrastructure plan that did not burden our grandchildren. The logic was sound. We could take advantage of the low interest rates to take on tangible infrastructure projects. We might have seen something tangible. We might have seen some results. We might have seen Canadians at work. This could have had an impact on our economy. At the very least, if the money from these loans went toward our infrastructure, we might have seen results. The problem is that reality caught up with the government rather quickly. The most positive of Conservative pessimists understood. Spending did increase, the deficit ballooned, but the investments in infrastructure did not materialize.
The Liberals' investing in Canada plan, the government's $186-billion cornerstone of infrastructure spending, made several promises to Canadians:
1. Rate of economic growth is increased in an inclusive and sustainable way.
2. Environmental quality is improved, greenhouse gas (GHG) emissions are reduced and the resilience of communities is increased.
3. Urban mobility in Canadian communities is improved.
4. Housing is affordable and in good condition and homelessness is reduced year over year.
5. Early learning and child care is of high quality, affordable, flexible and inclusive.
6. Canadian communities are more inclusive and accessible.
7. Infrastructure is managed in a more sustainable way.
That is straight out of the investing in Canada plan. That is what the Liberals promised to do with those billions of dollars.
Have Canadians seen a single one of these objectives materialize? Unfortunately, it is obvious that the government failed to meet its objectives during its first mandate; if we look at the numbers and everything before us, it will not meet them in this mandate.
The government failed miserably. Unfortunately, it also failed to report to parliamentarians on its management of the $186-billion investing in Canada plan. I am sure I am not the only member of Parliament who has been waiting since the announcements, since the last election campaign, to see shovels in the ground across the country over the past four years. We were expecting to see roads, bridges, schools and community centres being built. We thought they would be all over the place. We thought that every single riding we represent would see something. We thought that this multi-billion-dollar investment plan would create jobs.
I now have a question for my colleagues. Have there been many projects in their ridings? Have they seen trucks or shovels in the ground?
Some hon. members: No.
Mr. Luc Berthold: Mr. Speaker, absolutely not. It did not happen. MPs are not the only ones wondering, which brings me to today's motion. On a number of occasions, the Parliamentary Budget Officer and his office have taken a look at expenditures and results of the investing in Canada plan.
We have a role to play as parliamentarians. The role of Parliament, of the House of Commons and MPs, is to grant the government the money it needs to operate. For instance, in a majority situation, the government has no problem spending as much money as it wants, since it holds a majority when the time comes to vote on supply. In a minority situation, if it loses a single supply vote, the government falls and is dissolved. Why? Because the House refused to grant the money it has asked for.
Since parliamentarians are responsible for granting supply, it just makes sense that parliamentarians should have access to all the information on government spending in order to make informed decisions on public finances. Unfortunately, the government has obviously not provided parliamentarians with all the information on the actual status and results of the investing in Canada plan.
We cannot make any assumptions about the government's good or bad faith, and that is why we are calling for an investigation today.
The information may have been buried in the mountain of data coming from the machinery of government, making it impossible to find. There are approximately 5,000 public servants responsible for collecting information in order to report to Canadians. We are all aware of just how much information one person can produce in a day. If all that information was given to parliamentarians before it was sorted or without any explanation or cross-referencing of figures, parliamentarians would obviously have no idea what they were looking at. Despite all the means at our disposal, we would not be able to make any decisions because there is simply too much information.
That is why Parliament created the position of the Parliamentary Budget Officer. I would like to quote the first two paragraphs of the website, which gives the history of that position. It states:
The position of the Parliamentary Budget Officer was created in December 2006 as part of the Federal Accountability Act. It was a response to criticisms surrounding the accuracy and credibility of the federal government’s fiscal projections and forecasting process.
At the time, some economists and parliamentarians were concerned that successive governments in the mid-to-late 1990s through the mid-2000s had shaped fiscal projections, overstating deficits and understating surpluses for political gain.
The role of the Parliamentary Budget Officer is important, which is why we need to take his reports on Canada's public finances very seriously.
He has taken a look at the investing in Canada plan and its actual results. He has mentioned them several times in his reports and in testimony before various parliamentary committees. What he tells us is troubling. It is time for another organization, like the Auditor General of Canada, to take a closer look at how the Liberal government is managing the $186 billion it received from parliamentarians for this infrastructure plan.
I just want to summarize the revelations and observations made by the Parliamentary Budget Officer. I want to thank his team for their collaboration and for answering our questions.
The first report is dated March 29, 2018, and is entitled “Status Report on Phase 1 of the New Infrastructure Plan”. PBO officials essentially state that they noted several information gaps that were primarily due to the inability of departments and agencies to provide enough details to reconcile the overall spending that had been announced with the sum of the individual projects. Despite their experience, the PBO analysts were unable to match the exorbitant amounts that had been announced with the projects on the ground. That is unacceptable.
The report also revealed this:
Of the total $14.4 billion budget for NIP Phase 1, federal organizations have been able to identify $7.2 billion worth of approved projects that were initiated in either 2016-17 or 2017-18. Thus, $7.2 billion of Phase 1 funding is yet to be attributed to projects.
Only half of the total budget was attributed to projects.
We all remember the basic premise: run small deficits to invest in infrastructure and create middle-class jobs. Those small deficits now add up to $26 billion, but only $7.2 billion was actually invested in projects during the government's first term. That is unacceptable.
According to the Parliamentary Budget Officer, “such unexpected delays can also provide insight regarding whether federal infrastructure spending is a useful policy instrument for short-term fiscal stimulus.” Obviously, if we do not invest, there will be no fiscal stimulus. Without money, trucks and workers on the ground, there will be no job creation.
In other words, the Liberals' big promises turned out to be empty ones. Their airy promises of fiscal stimulus amounted to nothing.
According to the same report:
Budget 2016 committed $11.3 billion...in infrastructure spending over 2016-17 and 2017-18, resulting in an expected increase in the level of real GDP of 0.2% and 0.4% in 2016-17 and 2017-18 respectively.
The Parliamentary Budget Officer estimates that GDP only increased by 0.1% over those two fiscal years. We call that missing the mark outright, not just a little.
Here is another quote:
We estimate that Budget 2016 infrastructure investments will provide a modest boost to...GDP and employment over the remainder of the planning horizon.
Not only were results poor in the past, they will be poor in the future.
That is not all. In analysis of budget 2018, the Parliamentary Budget Officer's comments about the Liberal infrastructure plan are scathing.
Budget 2018 provides an incomplete account of the changes to the Government’s $186.7 billion infrastructure spending plan. PBO requested the new plan but it does not exist. Roughly one-quarter of the funding allocated for infrastructure from 2016-17 to 2018-19 will lapse. Both legacy and new infrastructure programs are prone to large lapses.
The Parliamentary Budget Officer then rightly goes on to suggest that parliamentarians may wish to ask questions about that, which is what we are doing today.
After failing to carry out phase 1, the Liberals have no plan for how to invest the tens of billions of dollars allocated to more than 50 programs falling under some 30 agencies and departments. They are incapable of doing the legwork, incapable of reporting to Parliament and incapable of providing a comprehensive investment plan.
We have all day to talk about it. I know that my Liberal colleagues will spend the day telling us about the wonderful projects that have been completed and other projects that have been announced without really knowing when those will get off the ground. Some projects have been announced once, twice, three times. The cost is not calculated. If that is how the Liberals balance their budget, it does not work.
The fact is that there is no plan and management is piecemeal, and so there is no impact on the economy. Instead of celebrating, my colleagues opposite should be as concerned as we are about the government's inability to plan for its infrastructure investments.
I would like to talk about another a report from the Parliamentary Budget Officer. I explained earlier that the government failed to live up to expectations. I will now explain how this Liberal government, which wanted to impose its infrastructure plan on all the provinces, ended up back at square one.
In a report tabled in Parliament in March 2019 entitled “Infrastructure Update: Investments in Provinces and Municipalities”, staff at the office of the Parliamentary Budget Officer said that they were not able to independently verify that the federal funds had indeed increased infrastructure spending overall, since part of the federal increase appears to have been offset by planned decreases in provincial spending.
Am I to understand that the Liberal government forgot that it is not authorized to invest in provinces on its own and that it did not get assurances that the money it was loaning to build roads, bridges and social housing would be used for new investments? All of that lip service and those projections were cancelled out because the Liberals were unable to make sure that the provinces would keep up with their own investments.
Here are some figures from the Parliamentary Budget Officer:
...according to their 2016-17 and 2017-18 budgets, provinces were planning to spend $100.6 billion in capital. Instead, they invested $85.1 billion, which is $15.5 billion lower than their initial plans.
That is what the Liberals are trying to hide. The investing in Canada plan has failed to create wealth for the middle class, failed to achieve anything tangible and failed to be transparent and accountable.
The final straw came during the last election campaign, when we asked the PBO to analyze one of our proposals. Here is the reply I received:
...you asked if we could provide you with a copy of all the data sets provided to us by Infrastructure Canada with regard to a complete list of the projects and their funding allocations.... Unfortunately, Infrastructure Canada considered these data to be confidential, so they were not disclosed.
That response is unacceptable. Given the government's lack of transparency and accountability, the Conservatives believe that the Auditor General must immediately conduct an audit of the investing in Canada plan. Naturally, we are counting on the collaboration of the Bloc Québécois and the NDP to shed as much light as possible on how the Liberals are managing the $186 billion. Canadians and parliamentarians of all stripes have the right to know what the Liberals are doing with their money.