Madame la Présidente, les questions de cette nature sont d’une grande importance. Quel que soit l’endroit où les gens vivent au Canada, ils sont pleinement conscients du coût de la vie dans le Nord du pays.
À l’époque où j’étais député, je me souviens avoir présenté un projet de loi sur le lait, parce que le lait dans le Nord du Manitoba était beaucoup plus cher que les boissons gazeuses. Bien que mon projet de loi n’ait jamais été adopté, il a au moins soulevé ce point. Dans la mesure du possible, nous ne voulons pas que le prix des produits que nous consommons quotidiennement et que nous tenons pour acquis soit aussi élevé dans le Nord du Canada. Souvent, ce n’est même pas une question de prix, mais une question de disponibilité. Dans nos villes, nous tenons pour acquis que, lorsque nous entrons dans une épicerie, de nombreux produits sont disponibles, mais ce n’est pas le cas dans le Nord du Canada.
Combien de discours n’avons-nous pas entendus, aujourd’hui et dans le passé, au sujet de la concurrence? Nous savons que c’est une question importante, aussi bien à Toronto, à Winnipeg et à Vancouver que dans les agglomérations plus petites comme Halifax et bien d’autres. Si la concurrence est importante, c’est parce qu’elle permet d’offrir un plus vaste assortiment de produits, de meilleurs prix, etc. Or, ces principes ne s’appliquent pas dans le Nord du Canada.
Dans le Nord du Canada, une seule chaîne d'alimentation dessert le Grand Nord. Comment, dans ce cas, instaurer un système de prix concurrentiels? On doit prendre en considération bien d'autres facteurs en ce qui concerne l’acheminement des produits dans cette région.
Je rencontre chaque semaine des habitants de ma circonscription dans un restaurant local. Je me souviens d’un type de l’Université du Manitoba qui, pendant des années, nous a parlé de la possibilité d’utiliser des dirigeables pour renforcer la concurrence et acheminer les ressources dans le Nord du Canada. Aujourd’hui, c’est une solution dont on parle beaucoup pour acheminer des services dans le Nord, peut-être même dans une communauté comme Thompson, afin de renforcer la concurrence et d’offrir un plus grand assortiment de produits.
Nous devons trouver des façons d'améliorer la sécurité alimentaire, d'offrir un plus grand choix et, évidemment, des prix plus abordables pour les produits dont les habitants du Nord ont besoin au quotidien. Je pense que la plupart des Canadiens comprennent le problème et aimeraient bien que, sur ce dossier, les choses avancent. Le gouvernement a déjà fait beaucoup de progrès au chapitre de la réconciliation.
Avant d’entrer dans les détails, j’aimerais revenir sur quelque chose qui s’est produit hier et qui se reproduit encore aujourd’hui. Nous pensions tous que nous discuterions aujourd’hui de la question des garderies, puisqu’elle figure à notre ordre du jour.
C’est un peu décevant, étant donné la nature des débats que nous avons eus ces derniers jours, que les conservateurs aient décidé de parler de cette question sans en avertir les députés qui ne font pas partie de leur propre caucus. Voilà donc l’opposition conservatrice qui veut mettre en relief une question en particulier, mais qui ne prend même pas la peine de dire à ses collègues qu’il veut en discuter. Cela limite quelque peu le débat. Je sais que certains députés qui auraient aimé y participer ne le pourront pas à cause d’autres engagements.
Si cette question est aussi importante pour le Parti conservateur, pourquoi n’a-t-il pas présenté une motion de l’opposition liée au rapport? Le député qui m’a précédé a parlé du programme Nutrition Nord. Il a même précisé que le gouvernement augmentait régulièrement le budget de ce programme. Certains députés du Parti conservateur l’ont même reconnu.
De nombreux sujets auraient pu être abordés lors d'une journée de l'opposition, puisque tous les députés auraient été informés d'avance, et ceux qui souhaitaient prendre la parole auraient eu la chance de le faire. Nous aurions pu fournir des données tangibles sur les sommes qui ont été consacrées à ce programme.
Plusieurs ministères traitent avec les dirigeants autochtones et les communautés nordiques. Il me semble que l'approche des conservateurs est nuisible de deux façons. Premièrement, elle minimise l'importance de cette question en l'abordant de cette manière. C'est un manque de respect pour la question dont ils veulent débattre. Deuxièmement, les conservateurs empêchent la tenue du débat qui était prévu et auquel les députés s'attendaient, celui sur les services de garde.
J'ai mentionné les discussions que nous avons eues hier à propos du fonctionnement et de ce qui se passe à la Chambre. Les conservateurs se plaignaient qu'ils allaient devoir siéger plus tard que 18 heures pour débattre des propositions du gouvernement. Ils ne veulent pas siéger tard le soir. Mon argument était que nous avions besoin de ce temps-là pour débattre en raison des petits jeux des conservateurs, qui proposent des motions d'adoption de rapports pour empêcher que les projets de loi du gouvernement soient débattus.
Je l'ai mentionné hier. Ce n'est pas la première fois que j'en parle. On voit encore et encore le Parti conservateur agir comme une force perturbatrice à la Chambre des communes.
Les conservateurs nous disent qu'ils ne veulent pas parler des services de garde aujourd'hui, alors que c'est ce qui était prévu. Ils soulèvent ensuite un enjeu important sans avoir averti les autres partis.
Je vais terminer mes observations, parce que je veux que nous passions au débat. Je voudrais souligner une chose. Je pense au ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, à Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord, à l'Agence canadienne de développement économique du Nord, à Emploi et Développement social Canada, à Environnement et Changement climatique Canada, à Services aux Autochtones Canada, à Infrastructure Canada et à l'Agence de la santé publique du Canada, sans oublier les nombreux groupes autochtones qui souhaitent participer à la discussion. Les conservateurs se servent de cet enjeu pour le tourner en ridicule et empêcher le gouvernement de faire avancer son programme en matière de garderies, alors que c'est une question dont il faut débattre.
Le projet de loi doit être adopté, et c'est pour cette raison que je propose:
Que la Chambre passe maintenant à l'ordre du jour.