J'ai combien de temps pour faire ma déclaration préliminaire, monsieur le président?
Un député: Environ 30 secondes.
Des voix: Ha, ha!
L'hon. Sean Fraser: Je vais tenter d'être concis et de ne prendre que quelques minutes.
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui. Je suis heureux de discuter avec vous des défis et des occasions associés au logement, au Canada.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui des mesures à prendre pour soutenir la construction d'un nombre accru de logements. Au Canada, nous faisons actuellement face à une crise du logement. Pour nous en sortir, nous devrons bâtir plus de logements, des logements par millions.
Quand je me penche sur les défis que les gens ont à relever, je constate que la crise a des effets bien réels et graves. Les étudiants me disent qu'ils peinent à trouver des logements abordables, et bien souvent, ceux qu'ils trouvent sont situés loin de leur école ou ils sont surpeuplés. Les jeunes craignent être incapables de se trouver un logement ou de se bâtir une maison dans une ville où ils pourront commencer leur carrière ou fonder une famille. Les personnes âgées me parlent de leur désir de vieillir chez elles, dans la collectivité où leurs petits-enfants grandissent. C'est peu demandé, selon moi, mais malheureusement, elles n'arrivent pas à trouver de petits logements qu'elles ont les moyens de payer. Je pense sans cesse au dynamisme et aux talents que les gens pourraient contribuer à l'économie des collectivités s'ils étaient en mesure de trouver un logement abordable. Il y a là tant d'occasions ratées pour les collectivités.
La situation actuelle est le résultat d'une conjonction de différents facteurs. Certains remontent à plusieurs décennies; d'autres sont plus récents. Je pense aux décisions prises par divers gouvernements de différentes allégeances politiques au cours des 30 dernières années, qui ont choisi de ne pas investir dans le logement abordable. Plus récemment, je pense à la tendance qui s'est dessinée durant la pandémie, quand les taux d'intérêt étaient extrêmement faibles. Les gens ont acheté beaucoup de propriétés, puis tout à coup, les taux d'intérêt ont augmenté. Cette situation n'a pas seulement créé de la pression pour ceux qui ont acheté des propriétés; elle a aussi empêché d'autres personnes d'accéder au marché.
Malgré l'énormité des défis, je suis convaincu que nous réussirons à les surmonter. Par « nous », j'entends la société. Le gouvernement fédéral ne pourra pas y arriver seul, mais il doit jouer un rôle de premier plan. D'après moi, la solution repose dans l'adoption de mesures visant à construire plus de logements, à venir en aide aux Canadiens dans le besoin et à faciliter la location ou l'achat d'une habitation.
Pour que davantage de logements soient construits, il faut que le compte soit bon pour les constructeurs. Au cours des dernières années, le coût des matériaux, de la main-d'œuvre, des fournitures et des terrains a augmenté; bien entendu, les taux d'intérêt aussi. Par conséquent, de nombreux projets qui étaient peu rentables avant ont été abandonnés puisqu'ils n'offraient plus d'avantages économiques.
Comme vous le savez, nous avons éliminé la TPS sur les nouveaux appartements. De plus, nous offrons du financement à faible coût par l'intermédiaire du Programme de prêts pour la construction d'appartements. Nous avons aussi recapitalisé le programme des Obligations sécurisées du Canada pour accroître l'accès à de l'argent bon marché.
Toutefois, il ne suffit pas de s'attaquer aux coûts de construction; il faut également lever les obstacles systémiques à la construction de logements qui se dressent dans les collectivités.
D'abord, nous devons accroître la productivité de nos investissements dans les infrastructures liées au logement. Bien sûr, grâce au Fonds pour accélérer la construction de logements, nous avons conclu des ententes avec des collectivités partout au pays; je crois que nous sommes rendus à 36. Le gouvernement fédéral offre de l'argent aux collectivités pour les aider pas nécessairement à construire les habitations en tant que telles, mais plutôt à modifier les règles relatives à la construction de logements. Ces ententes auront une incidence positive à perpétuité sur les pratiques de zonage et les processus de délivrance de permis en particulier.
Nous devons également adopter une stratégie industrielle sur la construction d'habitations, surtout dans le but d'offrir de nouvelles possibilités de formation pour les travailleurs canadiens et de créer de nouveaux volets d'immigration pour attirer des talents au Canada. Il faut aussi encourager l'innovation dans le secteur de la construction d'habitations, particulièrement pour qu'un plus grand nombre d'habitations soient construites dans des usines partout au pays.
En élaborant notre plan pour la construction d'un plus grand nombre d'habitations, nous ne devons pas oublier que des personnes vulnérables ont besoin de logements qui répondent à leurs besoins particuliers. C'est là que les investissements dans le logement abordable entrent en jeu. Le Fonds pour le logement abordable fournit du soutien pour couvrir les coûts d'investissement liés à la construction de logements destinés aux personnes ayant des besoins importants. Ce fonds a été recapitalisé à hauteur d'un milliard de dollars dans l'énoncé économique de l'automne.
Nous avons aussi mis sur pied des programmes pour venir en aide aux collectivités aux prises avec des problèmes d'itinérance. Malgré nos investissements considérables, je serai le premier à reconnaître qu'il y a encore beaucoup de travail à faire étant donné la complexité des défis actuels que les collectivités doivent surmonter.
Par ailleurs, nous avons aussi offert des programmes de soutien direct à la population, comme l'Allocation canadienne pour le logement. Toutefois, il ne faut pas oublier que différents groupes démographiques subissent des effets disproportionnés. Je pense notamment aux peuples autochtones partout au Canada. Les prochains investissements fédéraux dans le logement leur seront utiles, mais ils ont été ignorés pendant trop longtemps et ils n'ont pas reçu le même soutien financier que le reste de la population canadienne.
Enfin, nous devons veiller à ce que les jeunes Canadiens en particulier puissent louer ou acheter un logement. C'est pourquoi nous avons créé le compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété. Je suis ravi de vous dire qu'à ce jour, plus d'un demi-million de jeunes Canadiens ont ouvert un compte d'épargne libre d'impôt afin de mettre de l'argent de côté pour la mise de fonds pour leur première propriété.
Les autres mesures que nous examinons ou que nous avons mises en œuvre pour réduire la pression sur le marché locatif sont aussi nombreuses.
Mes cinq minutes sont probablement écoulées, monsieur le président. Je vais donc m'arrêter là. Je répondrai volontiers aux questions des membres du Comité.