Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous avons constaté avec grand intérêt, il y a quelques mois, que les Américains avaient formé un comité spécial chargé de se pencher sur les relations entre les États-Unis et la Chine. Cela faisait environ trois ans que notre Parlement avait formé un comité spécial pour examiner les relations entre le Canada et la Chine.
Les premiers sujets que le comité spécial a entrepris d'étudier ont fait ressortir des liens communs très solides et des problèmes communs, comme celui des postes de police chinois menant leurs activités aux États-Unis. Bien sûr, nous avions eu le même problème ici.
Nous pensions à ce moment‑là qu'il pourrait nous être très utile d’établir un lien avec ce comité afin d'échanger des idées et de désigner des experts communs dont nous pourrions tirer parti en fonction des stratégies sur lesquelles ils travaillent ou de leurs antécédents, entre autres. En fait, nous pourrions aussi commencer à examiner les outils comparatifs dont chaque pays a besoin pour gérer des dossiers comme l'ingérence étrangère ou la coercition, ou d'autres choses qui nous ont très clairement inquiétés au sujet de nos relations avec la Chine.
Il y a aussi une occasion de trouver des synergies dans la façon dont nous abordons ces questions. Vous vous rappelez peut-être que l'ancien président Trump a imposé un embargo ou un tarif sur l'acier chinois, pour finir par se rendre compte que la Chine essayait essentiellement de blanchir l'acier par l'intermédiaire du Canada pour le faire entrer aux États-Unis. Nous avions très clairement compris à l'époque que la Chine considérait le Canada comme un moyen de traverser la frontière pour entrer aux États-Unis.
Il y a beaucoup d'intérêts communs, mais plus important encore, il existe selon moi des occasions d'examiner des stratégies communes et des réponses communes. J'aimerais revenir sur les réunions que nous avons eues il y a un peu plus d'un mois alors que certains membres de notre comité spécial, ainsi que d'autres parlementaires, se sont rendus à Taïwan, où nous avons discuté des relations de ce pays avec la Chine. La nécessité de faire preuve de prudence est l'une des principales choses qui sont ressorties de ces discussions.
Nous avons beaucoup entendu parler de rétablissement de la relation d'amitié, entre autres, mais lorsque je parlais au ministre des Affaires étrangères de Taïwan, nous avons tous deux déterminé qu'il était nécessaire de faire très attention à ne pas isoler la Chine, parce qu'un pays isolé de cette taille et doté de ce genre de pouvoir pourrait devenir extrêmement dangereux. Si le Canada et les États-Unis mènent leurs activités de façon indépendante et en vase clos, ils pourraient finir par créer ensemble des situations difficiles beaucoup plus troublantes que ce que nous pourrions imaginer.
À mon avis, si nous examinons les efforts que nous avons déployés et le travail que nous avons à faire, comme la Stratégie pour l'Indo-Pacifique, qui aura certainement une influence sur les autres pays de la région du Pacifique, nous voyons très clairement que cette initiative comporte une composante très importante liée à la Chine. Les États-Unis n'y participent pas, mais ils doivent au moins savoir ce que nous faisons, ce que nous avons prévu et les raisons des mesures que nous prenons.
Je pense que Washington, D.C. regorge d'universitaires et de groupes de réflexion, au‑delà des parlementaires, des membres du Congrès et des représentants. Nous pensons prendre quelques jours, vers les 10, 11 et 12 juillet, pour nous y rendre et discuter avec le comité spécial, ou du moins avec certains de ses membres, y compris le président, le représentant Gallagher, du Wisconsin, je crois. J'ai suivi les travaux du comité et il entame des discussions intéressantes qui se rapprochent de celles que nous avons depuis trois ans.
Hier à peine, j'ai eu le plaisir de déposer au Parlement un excellent rapport de notre comité sur les dangers que représente la Chine pour le Canada. Je pense que les États-Unis sont aux prises avec un grand nombre de ces mêmes dangers, et plus nous pouvons coordonner nos activités pour nous trouver en bonne posture devant ce pays, mieux ce sera.
Nous croyons que le fait d'y être en personne et d'établir des relations personnelles avec certains membres de ce comité et avec d'autres législateurs nous donnera de meilleures chances de trouver une stratégie cohérente et fondamentalement efficace pour nous assurer que nous adoptons une attitude appropriée à l'égard de la Chine, qui est devenue très difficile et très belliqueuse... Il est difficile d'être amis avec ce pays, mais nous devons trouver la meilleure façon de composer avec lui. Les quelques jours que les membres de notre comité passeront avec nos homologues américains et d'autres à Washington ne seront pas perdus et seront très précieux pour nos efforts constants visant à bien positionner nos relations avec la Chine.