Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de Saanich—Gulf Islands. Je suis content que du temps me soit accordé pour m'exprimer ce soir et que la séance du Comité permanent des finances, qui s'est prolongée une fois de plus, se soit terminée à temps pour que je puisse le faire.
Je me suis porté candidat pour devenir député afin d'aider les citoyens de ma circonscription. Je n'ai pas honte de dire que, dans tout ce que je fais ici, mon objectif est de tenter d'améliorer leur sort et celui de leurs enfants. Tels sont mes ordres.
Les Autochtones constituent 50 % de la population de la circonscription Territoires du Nord-Ouest, où se trouve la plus importante proportion de survivants des pensionnats par rapport à la population totale. « Survivants » est le mot juste. Les personnes qui sont rentrées chez elles après avoir fréquenté bon nombre de ces pensionnats sont littéralement des survivants, comme l'a illustré de façon très choquante la découverte cette semaine de tous ces enfants, ces bébés, à Kamloops.
De nombreux Canadiens sont stupéfaits. Cependant, cela m'étonne peu, et bien des familles autochtones sont également peu étonnées. Dans mon hameau, Fort Providence, je peux visiter une petite aire clôturée à l'extrémité du village où se dresse un monument portant le nom de 161 enfants décédés au pensionnat Sacred Heart Mission.
Dans les années 1920, la mission a décidé de déplacer l'ensemble des prêtres, des sœurs et des frères qui étaient enterrés à cet endroit vers un nouveau lieu d'inhumation. Ils ont ensuite labouré le cimetière sans s'occuper de tous les corps qui s'y trouvaient, des corps de mes proches et des enfants qui y étaient enterrés. Si nos aînés ne nous avaient pas transmis l'information et s'ils n'avaient pas convaincu nos dirigeants dans les années 1990 d'effectuer des recherches pour retrouver cette sépulture, toute cette histoire aurait été oubliée.
La dévastation causée par ces prétendues écoles s'est propagée d'une génération à l'autre. Malheureusement, elle a survécu, elle aussi. Dans les Territoires du Nord-Ouest, nous occupons le premier rang de beaucoup de palmarès au Canada: les taux de toxicomanie, les taux de suicide, les taux de criminalité et les besoins en matière de logement. Mes efforts à la Chambre visent souvent à obtenir plus de logements, à accroître les services de police autochtones et à obtenir plus de financement pour la santé mentale.
Je milite aussi pour qu'on accorde plus d'attention et de ressources au règlement des revendications territoriales et des questions liées à l'autonomie gouvernementale. En plus de réduire le grand écart socioéconomique qui persiste entre les Autochtones et les autres Canadiens — un dossier qui doit être prioritaire —, il faut établir de manière certaine les droits fonciers et les pouvoirs des Autochtones par l'entremise de l'autonomie gouvernementale.
Je peux voir que le gouvernement a soutenu les efforts du Canada dans ce dossier et l'attention qu'il y accorde. Il a versé des milliards de dollars supplémentaires aux gouvernements autochtones, aux organismes autochtones et aux programmes qui ont été créés au cours des cinq dernières années. Devrait-on en faire plus? Je pense que oui. Devrait-on agir plus rapidement? Je pense que oui.
Alors que nous pleurons tous les enfants de Kamloops, n'en faisons pas un exercice futile. Pressons le pas pour réaliser les travaux importants que nous a confiés la Commission de vérité et réconciliation. Concentrons nos efforts sur la réduction et l'élimination du racisme systémique qui existe et que nous observons dans les services de police et dans les services de santé, par exemple.
Aux députés de la loyale opposition je dis qu'après avoir publié leurs réflexions sur la récente tragédie en les accompagnant de photos d'oursons en peluche, ils devraient cesser de voter contre des mesures comme la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Travaillons ensemble pour aider les peuples autochtones du Canada. Cessons de tenir des propos inexacts dénotant un manque de sensibilité concernant les pensionnats autochtones.
Travaillons ensemble et ne sabotons pas les tentatives de guérison, d'aide et d'autonomisation des peuples autochtones, qui vivent toujours ce préjudice générationnel qu'on appelle les pensionnats. Tâchons tous de venir en aide aux résidants de notre circonscription.