Merci, monsieur le président.
Je ne sais pas trop par où commencer. Cette réunion arrive à un moment essentiel pour les Canadiennes et les Canadiens, particulièrement pour ceux et celles qui ont voyagé pendant le temps des fêtes, mais aussi pour ceux qui vont voyager pendant les prochaines périodes de relâche et ceux qui vont voyager pendant les prochaines tempêtes de neige. En effet, on est au Canada, et il s'avère qu'il y a des tempêtes de neige au Canada.
Les libéraux semblent vouloir dire qu'ils ont convoqué la réunion avant les autres. Or, les Canadiens veulent qu'on règle le problème, ce qui est tout à fait légitime. Cette réunion a donc été convoquée en réponse à une demande signée par les députés des partis de l'opposition, ce qu'indique très clairement l'avis de convocation. J'invite Mme Koutrakis à le vérifier, car c'est effectivement le cas. Le Comité s'est réuni si vite parce qu'on n'a pas attendu. On a dit qu'il fallait absolument tenir une rencontre le plus vite possible, parce que les gens méritent des réponses.
Des Canadiens ont dû attendre pendant 12 heures dans des avions. Des Canadiens sont restés coincés dans des trains pendant 18 heures. Des Canadiens ont tenté de rejoindre des compagnies aériennes sans jamais obtenir de réponse, ne sachant pas quand ils allaient pouvoir revenir au pays ni ce qui était arrivé avec leurs bagages. La situation était catastrophique.
On croyait revivre la crise des aéroports qu'on a vécue quand les aéroports et le transport aérien international ont rouvert leurs portes aux Canadiens. Vous vous souviendrez que le Canada était la risée de tout le monde tellement il y avait des retards. Je partage le point de vue de ma collègue Mme Vignola à ce sujet: le Canada est un pays du G7, dont les infrastructures sont censées pouvoir accueillir les passagers, mais il s'est fait une mauvaise réputation, qu'il conserve.
Un objectif important de la convocation de cette réunion, qui a été oublié par les libéraux, est la comparution du ministre des Transports. Il est l'ultime responsable du transport aérien et ferroviaire au pays, et doit donc comparaître en premier pour répondre à nos questions. Pourquoi a-t-il encore une fois échoué à laisser en place un système qui fonctionne pour les Canadiennes et les Canadiens? Ce n'est pas surprenant si on revient à certaines déclarations du ministre. J'en ai une ici que je tiens à rappeler aux membres du Comité. Le 11 mai 2022, le ministre a déclaré que les voyageurs avaient perdu un peu la main après deux ans de pandémie, et que certains causaient des retards aux points de contrôle de sécurité. Donc, selon le ministre, les retards étaient la faute des voyageurs.
Depuis ce temps, il y a eu plusieurs événements et plusieurs gazouillis — on communique beaucoup sur Twitter au ministère des Transports — pour dire qu'une telle situation est inacceptable. Pourtant, quelqu'un comprend-il que c'est le ministre qui est responsable? Si c'est inacceptable, pourquoi n'a-t-il rien fait? Pourquoi cela continue-t-il à se produire? Quelqu'un comprend-il que si on ne fait rien, si le ministre ne répond pas à nos questions, cela va continuer à se produire? Pourquoi dire que c'est inacceptable tout en ne faisant rien?
On doit d'abord et avant tout entendre les commentaires du ministre des Transports. Il doit venir expliquer le sommet et les rencontres avec les compagnies aériennes. Le ministre représente le Cabinet et le premier ministre quand vient le temps de discuter avec les compagnies aériennes. Pourquoi, avec tout le pouvoir et la capacité d'agir dont dispose le ministre, a-t-on encore vécu au Canada une crise comme celle qu'on vient de traverser au cours de la période des Fêtes?
Voilà la raison pour laquelle il est important d'entendre le point de vue du ministre et de prendre le temps de discuter avec lui. Selon moi, une heure de réunion avec lui, ce n'est pas assez. Les Canadiens qui ont attendu pendant 12 heures ou 18 heures méritent à tout le moins que le ministre des Transports réponde aux questions de tous les partis.
Les libéraux ont eux aussi dans leurs circonscriptions des voyageurs qui ont été coincés pendant des heures dans les aéroports. Il faut aussi répondre aux questions des députés du NPD ou du Bloc québécois. Ce n'est pas une question de couleur politique, c'est une question de voyageurs. Malheureusement, des voyageurs de partout au pays ont été pris dans cette tempête, qui n'était pas une tempête climatique, mais une tempête chaotique d'administration dans notre système.
Le ministre des Transports a son rôle, doit intervenir, doit faire ce qu'il fait. Il doit prendre les mesures pour régler la situation.
Pour cela, monsieur le président, il est important que le ministre soit le premier à être entendu, qu'il vienne nous expliquer quelles démarches ont été faites, quelles compagnies aériennes ont été appelées, quand elles ont été appelées et, surtout, quels gestes concrets ont été posés pendant que les Canadiens attendaient des heures et des heures dans des trains ou des avions ou sur le sol des aéroports un peu partout au pays.
Pour toutes ces raisons, il est important que nous ayons cette rencontre. Tout comme mes collègues Mme Vignola, M. Strahl et M. Bachrach, nous souhaitons absolument avoir des réponses du ministre. Il faut prendre le temps de bien le faire, parce qu’il est temps de régler la situation une fois pour toutes. Cela suffit de dire que c'est inacceptable et de ne rien faire. Les Canadiens méritent mieux, c'est vrai, mais méritent mieux aussi de la part de leur gouvernement.