Merci, monsieur le président.
Je vous remercie beaucoup de votre témoignage devant le comité. Si nous sommes réunis, c'est pour tirer des leçons de votre expérience et voir s'il serait possible d'adopter une approche intégrée face à une situation d'une grande complexité.
Madame Jones, je salue votre travail dans le domaine du microfinancement. Vous le savez peut-être, ou peut-être pas, mais notre comité était à Stockholm au moment où l'on a annoncé que le Prix Nobel de la paix était décerné à Muhammad Yunus. J'espère que vous moussez à fond les succès de vos projets de microfinancement car comme vous le savez sans doute, l'ACDI a diminué son soutien à ce type d'initiative au cours des cinq dernières années. Aujourd'hui, à la Chambre, j'ai invité la ministre à renverser la vapeur à l'occasion du Sommet global du microcrédit.
J'aimerais poursuivre dans cette veine brièvement. Si je ne m'abuse, le principal message que vous nous livrez, c'est qu'il faut continuer à miser sur nos points forts, ce qui signifie collaborer avec la société civile et — sans vouloir vous faire dire quoi que ce soit — étendre ensuite notre action pour renforcer la sécurité à plus grande échelle. Vous m'avez peut-être vu fouiller dans mes papiers. Je cherchais une carte car vous avez mentionné la province où vous étiez, mais je ne peux la visualiser. Je suppose que c'est dans la région de Kaboul.
Connaissez-vous le projet Future Generations, auquel l'honorable Flora MacDonald se consacre présentement avec passion? Elle assume la présidence du conseil d'administration de cette ONG qui a de nombreux projets en Afghanistan. En matière d'éradication de la culture du pavot, l'approche adoptée est à l'inverse de ce qui se fait à Kandahar, et il semble que les résultats soient spectaculaires. Autrement dit, c'est l'évidence même, il ne faut pas acculer les gens à la famine en leur retirant le seul gagne-pain, soit la culture du pavot. Il faut leur offrir des solutions de remplacement.
Dans les trois provinces où l'organisation Future Generations est présente, ce sont les dirigeants de la communauté qui incitent toute la population à participer à l'enlèvement des plants de pavot. Ils annoncent à l'avance quand on procédera à l'éradication des plantations, avec la bénédiction de la communauté. De cette façon, on ne provoque pas le chaos économique et on n'affame pas les gens, ce qui les amène à se tourner vers les talibans qui — c'est compréhensible — exploitent la situation.
J'aimerais que vous parliez brièvement de cet aspect. Et je pourrais peut-être aussi poser une brève question à M. Paris.
Monsieur Paris, vous avez parlé du problème de la corruption dans les États frêles, fragiles et en déroute, et c'est là un sujet que le comité a essayé d'approfondir. Au sujet du soutien accru que recueillent les talibans et des problèmes évidents que cela entraîne, on nous a dit, entre autres, que ces derniers payaient leurs recrues civiles le double de ce que gagnent les policiers locaux. À mesure que les gens perdent leur gagne-pain, ils sont de plus en plus disponibles pour être recrutés par les talibans. Pourriez-vous nous communiquer ce que vous savez à ce sujet et faire quelques recommandations pertinentes?
Madame Jones, vous pouvez commencer.