Monsieur le Président, je vous remercie de cette décision, et je remercie aussi mon collègue de Dartmouth—Cole Harbour. J'espère qu'il ne trouve pas ce discours trop stimulant.
M. Robert Chisholm: J'essaie simplement de vous ramener au sujet.
M. Peter Julian: Je comprends cela, et le député de Dartmouth—Cole Harbour a raison: il n'y a aucune mesure favorable à l'emploi dans le budget qui a été présenté jeudi dernier. En fait, ce budget nuit à l’emploi, à la croissance et à la prospérité. C'est l'antithèse de l'emploi et tout le contraire de ce qu'il convient de faire si l'on veut élaborer une stratégie de création d'emplois. Le budget contient exactement tout ce que le gouvernement ne devrait pas faire.
Il est tout à fait pertinent de notre part de souligner que c'est un budget qui nuit à l’emploi, à la croissance et à la prospérité, comme nous l'affirmons depuis le début. J'ose espérer que c'est le message que notre discours a transmis; à preuve, un électeur de Surrey, en Colombie-Britannique, ancien partisan des conservateurs, écrit que, en suivant le présent débat, il est en train de perdre ses illusions au sujet du gouvernement conservateur et qu'il ne pense pas voter de nouveau pour ce parti.
Si nous évoquons tout cela dans nos interventions, c'est que les Canadiens doivent savoir que ce budget détruit des emplois. Nous affirmons depuis le début que les familles canadiennes méritent mieux que cela; elles méritent un gouvernement qui crée vraiment des emplois.
Je remercie le député de Dartmouth—Cole Harbour et tous nos collègues de leur appui enthousiaste à la Chambre aujourd'hui. Le caucus néo-démocrate forme une équipe formidable, tout comme les cohortes de 2004, 2006 et 2008, et, en particulier, le groupe très dynamique de 2011 qui compte de nouveaux députés qui font un travail phénoménal.
Comme je l'ai promis hier, je vais commencer à lire le détail des compressions et des coupures qui auront lieu. Je viens de vous communiquer notre première évaluation de ce que signifie le budget pour l'emploi, soit des pertes de plus de 60 000 emplois d'un bout à l'autre du pays. Nous savons maintenant quelles régions seront touchées, et il est très important que les Canadiens soient mis au courant.
Je vais vous expliquer en détail les réductions de services qui affligeront chaque ministère, en commençant par Affaires autochtones et Développement du Nord Canada.
Notre ancienne chef, la députée de Hull—Aylmer, s'est rendue dans la collectivité d'Attawapiskat, à la baie James, en compagnie du député de Timmins—Baie James. Nous avons pu constater l'état épouvantable du financement et du logement dans la région d'Attawapiskat. De nombreux électeurs de ma circonscription m'ont dit à quel point ils étaient profondément inquiets de la situation dans cette collectivité et du fait que certains Canadiens sont traités comme des citoyens de seconde zone. Si le budget prévoit le renouvellement de programmes qui avaient été éliminés, il se contente néanmoins de voeux pieux pour ce qui est du financement de l'éducation des Premières nations. Voici les détails des compressions qui seront effectuées à Affaires autochtones et Développement du Nord Canada.
En 2012-2013, les compressions se chiffreront, au total, à 26,9 millions de dollars. Nous savons tous à quel point les besoins sont importants. Le gouvernement va amputer le budget du ministère des Affaires autochtones de 26,9 millions de dollars. En 2013-2014, les compressions s'élèveront à 60 millions de dollars, puis, en 2014-2015, elles passeront à 165,6 millions de dollars.
Les communautés autochtones doivent composer actuellement avec une crise sur le plan du financement de l'éducation, du logement et des infrastructures. Certaines collectivités n'ont même pas l'eau courante. D'autres n'ont pas accès à l'eau potable, tandis que certaines n'ont pas de système de traitement des eaux usées.
Le gouvernement est train d'éviscérer le ministère des Affaires autochtones. À long terme, on parle de compressions permanentes de 165,6 millions de dollars.
Ce n'est pas tout. Les compressions draconiennes prévues dans ce ministère touchent aussi l'Institut de statistiques des Premières nations. Cet institut fournit des données pour que l'on puisse comprendre ce qui se passe réellement dans les collectivités autochtones et ce qui arrive à nos concitoyens des Premières nations.
Nous constatons que le budget ampute de 2,5 millions de dollars l'enveloppe budgétaire de l'Institut de la statistique des Première nations cette année et qu'il prévoit l'abolition de l'organisme en 2013-2014. Cette société d'État dont le portefeuille est de 5 millions de dollars disparaîtra complètement. On ne recueillera plus de données qui permettent de comprendre comment, en tant que Canadiens, nous pouvons nous attaquer collectivement à la crise permanente qui sévit au sein des communautés autochtones, notamment à cause du manque d'infrastructures, de services, de logements et de possibilités d'accès à l'enseignement. C'est une honte nationale.
Le gouvernement sabre les services qui ont besoin de plus de financement. Il faut trouver des moyens efficaces de leur en fournir. Il est tout simplement irresponsable de réduire de 165 millions de dollars par année le portefeuille d'Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. Les Canadiens des Premières nations, les Canadiens autochtones méritent mieux que ces compressions massives.
Passons maintenant aux hauts fonctionnaires du Parlement.
Comme nous le savons, le gouvernement est disposé à investir ce qu'il faut dans les F-35. Un budget original de 9 milliards de dollars est ainsi passé, selon le directeur parlementaire du budget, à 30 milliards de dollars. C'était la situation avant les derniers dépassements de coûts qui nous amènent quelque part entre 30 milliards et 40 milliards de dollars, mais personne ne sait exactement à combien.
J'ai décrit en détail hier le programme insensé d'incarcération que prône le gouvernement, alors que le taux de criminalité est en baisse. Les conservateurs veulent imposer des peines plus lourdes aux criminels non violents. Le gouvernement veut abolir les programmes de réadaptation, de lutte contre la toxicomanie et de prévention de la criminalité. Il veut supprimer tous les programmes efficaces dans le système de justice pénale et les remplacer par des prisons.
M. Robert Chisholm: Le gouvernement ne tient pas compte des faits.
M. Peter Julian: Il ne tient pas compte des faits, monsieur le Président, mais il semble y avoir de moins en moins de faits à la disposition du gouvernement.
Le gouvernement veut sabrer dans les programmes de prévention de la criminalité, même si nous savons que, pour chaque dollar investi dans la prévention de la criminalité, nous économisons six dollars plus tard au titre des dépenses liées aux services de police, à la justice criminelle et aux prisons. Le gouvernement a mis la hache dans les programmes de prévention de la criminalité, de lutte contre la toxicomanie et de réadaptation. Il a supprimé tous les programmes qui nous font économiser de l'argent et il a présenté ce programme carcéral farfelu et irresponsable, alors que le taux de criminalité est en baisse.
Le gouvernement n'a jamais dit la vérité au sujet des coûts. Le directeur parlementaire du budget a fait quelques estimations qui sont très différentes de celles du gouvernement. La seule analyse valable qui a été effectuée au sujet du programme d'incarcération tient à une étude qui chiffre à 19 milliards de dollars le coût, pour les contribuables, de la construction de ces prisons.
Bref, nous parlons de dépenser entre 30 et 40 milliards de dollars pour les avions de combat F-35, 19 milliards de dollars pour la construction des prisons et de 3 ou 4 milliards de dollars supplémentaires par année en coûts d'entretien pour ces nouvelles prisons dont on a besoin, alors que le taux de criminalité est en baisse. Voilà où le gouvernement veut investir.
Nous venons de parler des terribles conditions dans lesquelles vivent un grand nombre de communautés autochtones, et que le gouvernement soumet malgré tout à des coupes sombres. Nous, nos priorités sont différentes. Et nous croyons que les priorités des Canadiens sont différentes elles aussi.
Nous croyons que les Canadiens veulent bâtir un pays dont la prospérité profite à tous ses habitants, où l'on fait de sérieux investissements dans la création d'emplois, où l'on fait de sérieux investissements dans les infrastructures. Quand 300 000 Canadiens dorment dans les rues ou dans les parcs de notre pays, cela signifie que nous devons investir davantage dans le logement social. Je sais que les budgets avaient été coupés par les libéraux, mais les conservateurs auraient dû rétablir ces financements dans le logement social.
Nous croyons que c'est en investissant dans la création d'emplois, au moyen de la construction d'infrastructures et de logements sociaux, que nous pourrons assurer la croissance de notre pays, subvenir aux besoins des Canadiens et nous assurer que notre régime de pension permet de garder les Canadiens à l'abri de la pauvreté. C'est de cette façon que nous bâtirons le Canada que la grande majorité des Canadiens réclament, et certainement pas en gaspillant des dizaines de milliards de dollars dans des prisons ou dans des avions chasseurs F-35. Autrement dit, c'est en gérant nos ressources financières de façon prudente et efficace, et en investissant dans les secteurs que les Canadiens considèrent comme leurs priorités.
Les Canadiens veulent que notre pays connaisse la croissance et la prospérité. Ils ne veulent pas voir des compatriotes dormir dans la rue. Ils ne veulent pas voir des compatriotes mourir de faim. Ils ne veulent pas voir des personnes âgées travailler dans des champs de bleuets, comme un électeur me l'a signalé. Les Canadiens veulent vivre dans le Canada qu’ils méritent, c'est-à-dire un Canada où tout le monde a sa place et où personne n'est laissé pour compte.
Des voix: Bravo!
M. Peter Julian: Monsieur le président, je suis heureux de voir que mes collègues partagent, avec énergie et enthousiasme, cette vision de l'avenir.
Mais plutôt que d'avoir cette vision et d'investir dans les priorités qui sont celles des Canadiens, qu’a fait le gouvernement? Il a gaspillé des dizaines de milliards de dollars dans des F-35 et dans des prisons. Et pendant ce temps-là, il fait des coupes sombres dans le budget du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord, mais passons aux agents du Parlement.
Le vérificateur général du Canada est une fonction extrêmement respectée au Canada. C'est lui qui détermine si des fonds ont été dépensés à mauvais escient et qui protège l'intérêt des contribuables, l'intérêt des Canadiens. Pour ce faire, le vérificateur général a besoin de ressources pour entreprendre les vérifications nécessaires.
J'ai indiqué vendredi dernier qu'avant d'être élu au Parlement, je dirigeais une entreprise sociale. Nous avons gagné plusieurs prix d'excellence commerciale. J'en suis très fier. Je dirigeais plus de 50 employés, et je veillais toujours à ce que toutes nos dépenses soient rigoureusement vérifiées. Nous fournissions des services à la communauté des malentendants, ainsi que toute une gamme de produits. Nous avions un magasin avec pignon sur rue, ainsi qu'un magasin virtuel. Nous vendions des équipements. Nous fournissions des services. Nous étions payés pour chaque service. J'en suis très fier. Je suis très fier des résultats de cette entreprise sociale.
Tout en veillant à équilibrer notre budget, nous prenions toujours la précaution de rembourser une partie de nos dettes. Et quand j'ai quitté l'entreprise, juste avant d'être élu au Parlement, nous n'avions plus de dettes. Nous demandions à des vérificateurs financiers d'évaluer rigoureusement chacune de nos dépenses. C'est comme ça qu'il faut faire. Je suis administrateur financier de formation, et je sais qu'il faut que des vérificateurs impartiaux surveillent tout ça, s'assurent de l'optimisation des investissements.
Le vérificateur général fait la même chose au niveau du pays tout entier. Le NPD a toujours dit que le vérificateur général a besoin de plus de ressources pour vérifier un plus grand nombre de dépenses du gouvernement. Si le gouvernement avait écouté le vérificateur général, il n'aurait pas à faire face aujourd'hui au fiasco des F-35. Il n'aurait pas gaspillé des dizaines de milliards de dollars dans ces avions.
Si le gouvernement avait fait cette évaluation soigneuse avec le vérificateur général, il ne se serait pas embarqué dans ce malencontreux programme de prisons. Le vérificateur général lui aurait dit: « Attendez, vous n'avez pas le budget. Vous ne savez pas combien cela va vous coûter. Vous devez avoir une comptabilité un peu plus rigoureuse pour les prisons. Vous ne pouvez pas vous contenter d'envoyer un projet de loi à la Chambre des communes et d'agir de façon complètement irresponsable ».
Si les conservateurs avaient agi de la sorte avec le vérificateur général, ils auraient évité ce qu'ils constatent depuis quelques mois, une érosion constante de la confiance du public dans la capacité du gouvernement de gérer les finances.
Les conservateurs devraient en fait s'inspirer des néo-démocrates. J'ai fait allusion à plusieurs reprises aux bilans de fin d'exercice effectués chaque année par le ministère des Finances, où l'on ne voit pas traîner beaucoup de députés néo-démocrates. Chaque année depuis 20 ans, le ministère fédéral des Finances fait une évaluation comparative des gouvernements néo-démocrates, conservateurs, libéraux et des autres partis. Pendant ces 20 ans, année après année, les gouvernements néo-démocrates ont toujours eu le meilleur score, qu'il s'agisse d'équilibrer les budgets, de gérer les finances ou de rembourser la dette. Ils ont été premiers du Canada chaque année.
Nous sommes les premiers du pays. Les libéraux sont loin derrière. Je crois qu'ils sont cinquièmes. Ils sont pires que le Crédit social et le Parti québécois. Les conservateurs ne sont pas non plus à la hauteur du NPD, parce qu'ils érodent les institutions publiques qui sont censées effectuer ce contrôle. Encore une fois, quand j'avais mon entreprise sociale, les vérificateurs devaient intervenir à toutes les étapes pour s'assurer que nous tirions le maximum de ces investissements.
Mais qu'est-ce que le gouvernement a fait du vérificateur général du Canada? Si ce qu'il veut vraiment faire, c'est économiser de l'argent ou veiller à ce qu'il soit bien dépensé, on s'attendrait à ce qu'il augmente le budget du vérificateur général du Canada. C'est l'évidence même. Le gouvernement ne devrait pas réduire les capacités de son organisme de contrôle. Au contraire, il devrait y investir plus parce que cet organisme peut l'aider à faire encore plus d'économies à l'avenir.
M. Robert Chisholm: À moins qu'il n'ait quelque chose à cacher.
M. Peter Julian: À moins que le gouvernement n'ait quelque chose à cacher, monsieur le Président.
Voici où le bât blesse. Les conservateurs ont tellement de difficulté à bien gérer l'argent. On l'a constaté avec les F-35 et les prisons. Ils gèrent tellement mal l'argent des contribuables qu'ils ont fait exactement le contraire. En 2014-2015, ils prévoient amputer le budget du Bureau du vérificateur général de 6,7 millions de dollars. Ils devraient avoir honte. Les familles canadiennes méritent mieux. Elles méritent la protection du vérificateur général du Canada. Il faudrait plutôt augmenter son financement.
Cela signifie que le vérificateur général ne pourra plus surveiller autant de ministères. Il devra réduire ses activités dans une douzaine de cas et ne pourra plus vérifier les folles dépenses du gouvernement conservateur, car ce gouvernement dépense vraiment de façon inconsidérée. On l'a vu avec les 30 ou 40 milliards de dollars que devraient coûter les F-35. La réponse du gouvernement à ce sujet? « Il n'y a aucun problème! C'est notre projet fétiche. Nous ne tenons pas à contrôler les dépenses. » Le fait que les conservateurs réduisent le budget du Bureau du vérificateur général illustre leur manque total de respect envers les Canadiens.
Monsieur le Président, j'aimerais inviter les Canadiens à envoyer des messages sur Twitter ou Facebook ou encore des courriels à leur député conservateur pour dire ce qu'ils pensent de la décision du gouvernement de sabrer dans le budget du vérificateur général du Canada, de réduire cette mesure de protection qui nous appartient à tous afin qu'il puisse y avoir un certain contrôle de ces décisions incroyablement irresponsables des conservateurs en matière de dépenses. Nous serions très heureux que les gens nous écrivent.
Les conservateurs ne se contentent pas d'attaquer seulement le vérificateur général. Je vais vous lire des gazouillis qu'on vient de recevoir. Buswell dit: « Le budget d'Élections Canada est tronqué de 7,5 millions de dollars par an en plein milieu du scandale des appels automatisés, mais 12 millions de dollars passent à promouvoir le budget de 2012. Est-ce là un gouvernement responsable? ». Voilà la réaction qu'ont les Canadiens au deuxième des huit mandataires du Parlement, soit le directeur général des élections du Canada.
Comme on le sait, le directeur général des élections enquête sur le scandale des appels automatisés et des nombreuses infractions à la Loi électorale du Canada. Nous savons que, dans des affaires précédentes, le gouvernement a déjà été reconnu coupable d'infractions à la Loi électorale. Il semble ne pas respecter la loi. Il semble incapable de la respecter. Il semble être tout à fait disposé à enfreindre la loi en période électorale, mais les Canadiens pensent autrement. Les Canadiens sont fermement convaincus que les partis politiques et l'ensemble de la population doivent respecter la loi et qu'un parti qui forme le gouvernement devrait respecter la loi en tout temps.
Nous devons respecter le pouvoir donné au directeur général des élections d'enquêter sur tous les cas présumés d'infraction à la Loi électorale du Canada, pouvoir dont nous sommes tous conscients. On ne réduit pas le nombre des agents de police lorsqu'ils enquêtent sur des actes criminels. On s'assure que ces agents ont les moyens et les ressources nécessaires pour faire leur enquête en bonne et due forme.
Ce qui est très déconcertant, c'est qu'on voit, à la page 294, le résultat lorsque le directeur général des élections veut enquêter sur ces allégations d'infractions généralisées à la Loi électorale du Canada. En 2012-2013, le budget du directeur général des élections sera diminué de 7,5 millions de dollars. La même somme sera réduite de son budget en 2013-2014. En 2014-2015, son budget sera encore diminué. Il sera constamment diminué. Le gouvernement est en train de punir le directeur général des élections et le personnel d'Élections Canada pour avoir exercé leur métier. Leur métier est de faire respecter la loi et de s'assurer que la Loi électorale du Canada n'est pas enfreinte. Si le gouvernement veut vraiment sévir contre la criminalité, il peut commencer par financer pleinement le poste du directeur général des élections pour qu'Élections Canada puisse mener l'enquête sur les incidents qui ont marqué la dernière campagne électorale.
Quoi d'autre? Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a critiqué, comment on le sait, le projet de loi sur l'espionnage électronique présenté par le gouvernement. Le gouvernement veut fouiner chez les gens et s'ingérer dans leur vie privée pour savoir ce qu'ils lisent et regardent sur Internet. On se souvient de la réaction abjecte du ministre de la Sécurité publique à ce sujet. Or c'est un fonctionnaire impartial, un mandataire du Parlement, le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, qui dénonce les violations de nos droits civiques et de notre vie privée.
Voici ce qui va se produire. En 2012-2013, la somme de 700 000 dollars sera retirée du budget du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada. Peut-on croire que le gouvernement fera vraiment ça? Le budget du commissariat sera réduit de 0,7 million de dollars en 2013-2014 et de 1,1 million de dollars en 2014-2015.
Ce sont là des institutions qui protègent l'intérêt public. Le gouvernement va sabrer dans les budgets du vérificateur général du Canada, du directeur général des élections du Canada et du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada parce qu'il n'aime pas que des protecteurs impartiaux et indépendants de l'intérêt public défendent les Canadiens.
J'exhorte tous les Canadiens qui sont préoccupés par ces coupes mesquines à en parler à leur député conservateur. Ils peuvent l'appeler ou encore lui envoyer un courriel ou un gazouillis, et en faire également parvenir une copie à un député néo-démocrate. Il s'agit ni plus ni moins d'un abus à l'égard des fonds parlementaires. Nous ne devons pas accepter ni endosser de telles pratiques. Ces organisations protègent l'intérêt du public et selon nous, les familles canadiennes méritent mieux. Il faut maintenir l'intégralité du financement alloué à ces organisations afin qu'elles puissent effectuer leur travail.
Je vais maintenant parler d'autres organisations qui font les frais des coupes du gouvernement. Commençons par Agriculture et Agroalimentaire Canada. Mes collègues de l'Estrie qui connaissent à fond l'industrie agricole sont préoccupés par cette situation. Les Canadiens devraient aussi être préoccupés, car l'Agence canadienne d'inspection des aliments relève de ce ministère, et nous savons de quoi elle est responsable. Elle offre des services importants et essentiels à la population canadienne. L'Agence canadienne d'inspection des aliments s'assure que les produits alimentaires consommés par les familles et les enfants du Canada sont sûrs. Les députés qui se sont entretenus avec les citoyens partout au pays ou qui ont pris connaissance des résultats des sondages d'opinion savent très bien que dans le contexte où l'éclosion de certaines maladies d'origine alimentaire a causé le décès de plusieurs Canadiens, la salubrité des aliments est l'une des principales préoccupations de la population. La listériose est un bon exemple. Il y a aussi eu beaucoup d'autres cas. Nous devons nous assurer de protéger l'intérêt de la population et d'instaurer des mesures accrues d'inspection et voir à ce que les Canadiens aient davantage confiance en la salubrité des aliments.
Qu'a fait le gouvernement à propos de l'inspection des aliments et de l'Agence canadienne d'inspection des aliments? C'est révoltant pour tous ces Canadiens qui s'inquiètent de la salubrité et de l'inspection des aliments et qui veulent avoir l'assurance que les produits qu'ils servent à leurs enfants sont sains. N'est-ce pas quelque chose de fondamental dans un pays industrialisé comme le Canada? Dans un pays aussi bien développé que le nôtre, ne devrions-nous pas être en mesure de nous asseoir pour souper sans en craindre les conséquences potentielles?
Voici ce qu'a fait le gouvernement conservateur à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. En 2012-2013, il réduit son budget de fonctionnement de 2,1 millions de dollars. L'agence ne pourra pas mieux confirmer la salubrité de ce que nous mangeons: elle sera au contraire moins à même de le faire. En 2013-2014, c'est encore pire: les compressions sont de l'ordre de 10 millions de dollars. Pourtant, à peine 2 p. 100 environ des aliments au Canada sont l'objet d'une inspection et d'une surveillance adéquates. Les risques que des éclosions de maladies surviennent, comme celles qui ont tué tant de Canadiens, seront grandement accrus lorsque le budget aura été privé de ces 10 millions de dollars. Tous les Canadiens savent que l'agence revêt une importance vitale, mais que se passera-t-il en 2014-2015? Le gouvernement conservateur amputera son budget de 56,1 millions de dollars. Il saigne l'agence. Et pas seulement cette année, mais bien à compter de cette année.
Tant que les conservateurs seront au pouvoir, les Canadiens devraient se préoccuper du fait que le processus d'inspection des aliments ne va pas protéger pleinement leurs familles. Il pourrait y avoir d'autres épidémies liées aux aliments à cause de l'irresponsabilité du gouvernement. Toutefois, je veux dire aux familles canadiennes qui sont préoccupées par cette question qu'à compter du 20 octobre 2015, lorsqu'un gouvernement néo-démocrate sera en place, nous allons faire en sorte que l'Agence canadienne d'inspection des aliments et le processus d'inspection des aliments soient adéquatement financés, afin que toutes les familles au pays soient protégées.
Compte tenu que la Commission canadienne du blé a été considérablement affaiblie et que le gouvernement envisage de faire de même dans le cas du système de la gestion de l'offre, nous sommes conscients de l'importance de soutenir les collectivités rurales d'un bout à l'autre du pays. La gestion de l'offre est le seul système ayant permis aux producteurs de toucher un revenu décent. Comme je l'ai déjà mentionné, les circonscriptions agricoles les moins bien servies au pays se trouvent en Alberta, où ni le gouvernement conservateur provincial, ni le gouvernement conservateur fédéral ne se sont occupés des producteurs albertains. Le système de la gestion de l'offre assure une stabilité qui a permis aux familles et aux collectivités agricoles de prospérer. Or, que fait maintenant le gouvernement, après avoir menacé ce système et après avoir affaibli considérablement la Commission du blé? Il va réduire le budget global d'Agriculture et Agroalimentaire Canada de 15 millions de dollars cette année, de 158 millions de dollars en 2013, puis de 252 millions de dollars en 2014. Nous disons que les agriculteurs canadiens méritent mieux. Ils méritent mieux que la négligence dont le gouvernement fait preuve à leur égard et ils méritent mieux que les coupes qui vont toucher Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Malheureusement, je dois poursuivre mon exercice. Le gouvernement est prêt à investir des sommes énormes dans les F-35, dans les prisons et dans les réductions d'impôt aux sociétés, mais il ne coupe pas dans le superflu. Il coupe plutôt dans l'essentiel d'une façon tout à fait irresponsable. Nous avons parlé plus tôt des 60 000 emplois qui vont disparaître à cause du budget, et ce au pire moment possible pour l'économie. Lorsque nous regardons les coupes de plus près, nous pouvons voir ce qui se produit dans chaque cas.
J'aborderai maintenant la question de la citoyenneté et de l'immigration, parce qu'il s'agit d'un domaine que je connais bien. Dans la circonscription de Burnaby—New Westminster, plus de 100 langues se côtoient. Des nouveaux Canadiens de partout dans le monde viennent ici pour faire du Canada un pays meilleur. Ils ont diverses compétences, et leur passion pour le Canada lorsqu'ils arrivent est contagieuse. Lorsque je marche dans le parc Richmond l'été, je vois des familles de néo-Canadiens. Il peut y avoir à un endroit des familles provenant de l'Afrique, à savoir de la Sierra Leone, du Congo, du Soudan du Sud ou de l'Éthiopie. Ailleurs, se sera des familles indo-canadiennes ou des gens qui viennent de la Chine, de Taïwan, du Vietnam ou de Thaïlande. Dans un autre parc, on peut entendre des gens parler espagnol et voir des Sud-Africains, quand ce n'est pas des Européens, des Roumains ou des Russes. Ils sont tous venus au Canada pour en faire un pays meilleur et, il ne faut aucun doute, pour commencer une nouvelle vie.
Je n'ai aucune hésitation à dire à la Chambre que les néo-Canadiens n'ont souvent pas la vie facile en raison des compressions effectuées par le gouvernement mesquin qui nous dirige. Au cours des dernières années, il n'y a eu absolument aucun progrès en ce qui a trait à la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Sauf quelques rares exceptions, les docteurs et les ingénieurs étrangers sont tout simplement incapables de pratiquer leur métier au Canada; les Canadiens ne peuvent donc pas profiter de leurs connaissances, de leur expérience ni de leur instruction.
Ce qui est pire, sous le régime conservateur, c'est la situation des visas de visiteurs. On peut imaginer le cas d'une personne venue de l'autre bout du monde pour commencer une nouvelle vie au Canada qui souhaite que sa soeur lui rende visite pour la naissance de son fils, ou qui aimerait que ses tantes et ses cousins soient présents pour les funérailles d'un parent. Comme les membres de n'importe quelle famille, ils veulent être ensemble.
Sous le régime conservateur, il y a eu des compressions tellement substantielles qu'à l'heure actuelle, on refuse pratiquement toutes les demandes de visas de visiteur. J'ai dû me démener pour que des familles puissent se réunir à l'occasion de la naissance d'un enfant, d'un anniversaire important, d'un mariage ou de funérailles. Avec ce gouvernement, même en ayant dans son camp un député néo-démocrate qui fait des pieds et des mains pour faire accepter un visa de visiteur, plus souvent qu'autrement, le visa est refusé. Quel gouvernement mesquin. Cela signifie que les néo-Canadiens sont traités comme des citoyens de deuxième classe. Ils ne peuvent bénéficier du soutien de leur famille à un moment crucial. C'est ce que nous voulons tous, et c'est ce que le Canada devrait permettre.
Depuis des années, les néo-Canadiens réclament davantage de financement pour Citoyenneté et Immigration afin que le ministère puisse s'acquitter de sa tâche, traiter les demandes de visas de visiteur qui s'empilent et l'arriéré des demandes de parrainage que l'on met des décennies à régler. Nous avons besoin d'un gouvernement qui se soucie des nouveaux venus au Canada et qui investit pour améliorer le piètre état des services qui en font des citoyens de deuxième classe.
Nous voyons les résultats qu'ont obtenus les néo-Canadiens qui ont voté pour les conservateurs le 2 mai. Le gouvernement avait promis de rehausser les services aux nouveaux venus au Canada et d'améliorer leur qualité de vie pour qu'ils puissent contribuer pleinement à la vie du pays. La députée de Newton—North Delta a tout à fait raison. Le gouvernement coupe 29,8 millions de dollars du budget de Citoyenneté et Immigration en 2012-2013. Honte à lui. Et cela va empirer. En 2013-2014, les compressions seront de 65,2 millions, et en 2014-2015, de près de 85 millions.
Les néo-Canadiens ont énormément contribué à bâtir notre pays. En fait, à l'exception des Premières nations, nous sommes tous issus de l'immigration au fil des siècles. Nous devons nous assurer que les néo-Canadiens reçoivent les services dont ils ont besoin.
En sabrant le budget de Citoyenneté et Immigration, le gouvernement a renié son engagement envers les néo-Canadiens, dont beaucoup ont voté pour les conservateurs aux dernières élections parce que ceux-ci ont promis qu'ils investiraient dans l'amélioration des services à leur endroit. Nous affirmons que les néo-Canadiens méritent mieux.
J'aimerais que les familles néo-canadiennes qui nous regardent aujourd'hui envoient leurs commentaires aux députés conservateurs et en fassent parvenir une copie aux députés néo-démocrates. Ces derniers sont au courant des problèmes parce qu'ils participent au traitement des cas. Nous aidons chaque jour des familles néo-canadiennes qui ont vu le visa de visiteur de personnes chères rejeté. Ces personnes se rendent compte que leurs qualifications, leurs compétences et leur expérience ne sont pas reconnues. Nous aimerions qu'elles nous racontent leur histoire, parce que nous veillerons à ce que le gouvernement sache ce qu'il a fait à ces néo-Canadiens en sabrant ces budgets.
Il y a pire encore. Nous voyons des compressions dans tous les secteurs de services sur lesquels comptent les familles canadiennes.
Le gouvernement ne réduit pas les fonds affectés aux F-35. Il ne diminue pas non plus le budget du programme carcéral. Il est prêt à dépenser la somme qu'il faudra, des dizaines de milliards de dollars. Il jettera l'argent par les fenêtres. Il le balancera par-dessus bord.
En revanche, pour ce qui est de la surveillance prudente des dépenses par le vérificateur général, du règlement de la crise dans les collectivités autochtones, de la réponse réelle aux besoins des néo-Canadiens, rien. Le gouvernement sabre. Il coupe. Ces vikings politiques modernes se moquent éperdument des services essentiels aux Canadiens.
Venons-en maintenant à l'environnement. J'entends grogner mes collègues derrière moi. Vous rappelez-vous qu'avant le 2 mai, le premier ministre regardait les Canadiens dans les yeux et affirmait: « Nous allons protéger l'environnement »? Or, il a retiré le Canada de Kyoto. Nous avons vu son vrai visage ces derniers mois. Le ministère de l'Environnement subira des compressions au moment même où les Canadiens veulent plus que jamais que l'environnement soit protégé. En 2012-2013, l'enveloppe budgétaire du ministère de l'Environnement sera réduite de 19,5 millions de dollars.
Mon collègue, le député de Sherbrooke, se demande ce qu'il arrivera en 2013-2014. Le budget consacré à l'environnement sera réduit de 56,4 millions de dollars, et ces coupes atteindront 88,2 millions de dollars en 2014-2015. Cela touchera notamment Environnement Canada et Parcs Canada, c'est-à-dire les parcs nationaux qui sont détenus pour notre bien à tous et représentent une source d'inspiration pour de nombreuses familles canadiennes. Quand arrivent enfin leurs deux semaines de vacances annuelles, bien des familles vont dans un parc national. Avec le gouvernement actuel, les familles ont plus de mal que jamais à joindre les deux bouts. Quand elles sont libres pour la fin de semaine, elles vont parfois dans un parc national. Mais le gouvernement sabre 30 millions de dollars dans le budget de Parcs Canada.
Le gouvernement prétendait avoir pour objectif d'allier l'environnement et l'économie. Le lieu idéal pour tisser cette alliance, c'était la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie. Mais la table ronde verra son budget réduit de 200 000 $ l'année prochaine. Et ensuite, ce sera la guillotine: elle joindra le rang des organismes sacrifiés sur l'autel de l'idéologie conservatrice. Des coupes de 5,2 millions de dollars en 2013-2014, puis la fin de l'organisme.
Aucune mention des changements climatiques. Aucune réponse aux inquiétudes des nombreux Canadiens préoccupés par l'environnement.
Voici un gazouillis de Black Spruce: « Budget 2012, rien sur les changements climatiques, zéro financement, 99 millions de dollars pour les inondations de 2011, mais rien sur les changements climatiques ». Les générations futures ressentiront les effets de ces changements. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons d'ardents défenseurs de l'environnement. Nous sommes convaincus que les familles canadiennes méritent mieux. Les Canadiens ont besoin d'un gouvernement qui respecte l'environnement et prend des mesures pour le protéger. C'est ce que nous promettons de faire en 2015.
Quand on regarde ce que le gouvernement conservateur choisit de couper, on a le coeur brisé. Passons maintenant à un sujet extrêmement important pour mes collègues des côtes Est et Ouest: Pêches et Océans Canada.
Je vais exprimer mon point de vue personnel. La pêche au saumon s'est presque effondrée en Colombie-Britannique. C'est inimaginable à quel point le gouvernement néglige, depuis plusieurs décennies, le secteur de la pêche de cette province. Il prétend pourtant représenter la Colombie-Britannique, mais ce secteur est nettement sous-financé. Beaucoup de pêcheurs et d'autres citoyens demandent que les activités de Pêches et Océans Canada soient adéquatement financées, tant sur la côte Ouest que sur la côte Est. Les députés néo-démocrates qui représentent des circonscriptions de la côte Est nous disent la même chose: « Il faut augmenter le financement afin de garantir la viabilité de la pêche. »
En ce qui concerne les pêcheurs de saumon en Colombie-Britannique, nous devons mieux mettre en valeur et surveiller les saumons, afin d'établir s'il existe une corrélation entre les poux du poisson et le taux de survie des poissons juvéniles. Beaucoup de gens font ce lien, mais nous n'avons tout simplement pas les ressources nécessaires pour établir les faits dont le gouvernement conservateur semble faire fi à tous les égards, dans son budget.
Cela fait des années que les Britanno-Colombiens répètent qu'il faut affecter plus de ressources à Pêches et Océans Canada, afin de lui donner les moyens de prendre les mesures qui s'imposent pour éviter l'effondrement complet des stocks de poisson. Au cours des quatre dernières années, il n'y a eu qu'une seule bonne année de pêche au saumon. Donc, les stocks de poisson ont failli s'effondrer trois fois.
Quel est le sort réservé à Pêches et Océans Canada? On s'attendrait à ce que le gouvernement lui affecte plus de ressources et veille au maintien des stocks de poisson sur les côtes Ouest et Est. Or, ce n'est malheureusement pas le cas.
En 2012-2013, on va ponctionner 3,8 millions de dollars à Pêches et Océans Canada. Puis ce sera 13,4 millions en 2013-2014, et 79,3 millions en 2014-2015. Et cela à une époque où nous avons besoin d'accroître les ressources pour garantir la viabilité et la durabilité de nos pêcheries de saumon et d'autres poissons.
Comme l'a dit mon collègue de Dartmouth—Cole Harbour, on s'en prend aussi à la pêche côtière dans le Canada atlantique et dans la région du Québec. C'est tragique.
La réalité, c'est que les Canadiens qui travaillent dans le domaine des pêches méritent d'avoir un gouvernement qui respecte les engagements pris le 2 mai. Ils mériteraient d'avoir un gouvernement qui appuie vraiment Pêches et Océans Canada. Franchement, les Canadiens qui travaillent dans le secteur de la pêche méritent mieux que ces compressions que leur impose ce gouvernement.
Je ne vais pas pouvoir aborder en détail toutes les compressions prévues dans ce budget avant la période des questions parce que je n'aurai pas assez de temps. J'y reviendrai après la période des questions si mes collègues me le permettent.
Mentionnons rapidement quelques autres compressions. Dans le portefeuille de la santé, on parle de compressions allant jusqu'à 310 millions de dollars d'ici à 2014-2015. On sabre aussi dans les budgets de CBC/Radio-Canada, de Téléfilm Canada et de l'Office national du film.
Ces compressions n'étaient pas censées se produire. Dans chacun de ces cas, avant le 2 mai, le gouvernement conservateur avait promis de maintenir ces services.
On a parlé tout à l'heure d'un gouvernement détaché des faits, d'un gouvernement qui veut ne tenir aucun compte des faits. Quand on regarde Ressources humaines et Développement des compétences Canada, que voit-on disparaître? Le Conseil national du bien-être social, qui est là pour aider le gouvernement à comprendre les faits sur lesquels s'articule la politique gouvernementale, notamment en ce qui concerne les familles de Canadiens pauvres. Que fait le gouvernement? Il rejette ces faits. Il supprime cette source d'information concrète. Les familles canadiennes pauvres mériteraient mieux que cela. Elles méritent mieux que de se faire envoyer promener parce que les statistiques ne correspondent pas à la version du gouvernement.
Prenons le portefeuille de l'industrie. Encore une fois, le gouvernement ne veut rien savoir du concret. Il se croit au-dessus des faits. Il n'a pas d'objection à fabriquer ses propres faits, mais ce qu'il ne veut pas, c'est avoir des faits issus de la réalité concrète. Ce gouvernement est en guerre contre les faits concrets.
Nous nous souvenons tous de la guerre que le gouvernement a déclarée au questionnaire détaillé du recensement. L'ironie de la situation fait que l'histoire en est presque drôle. Selon le gouvernement, ce questionnaire constituait une invasion de la vie privée. Quelques mois plus tard, le gouvernement a présenté son projet de loi sur l'espionnage électronique afin de pouvoir espionner toutes les affaires privées des Canadiens. Ceux-ci comprennent que, si le gouvernement a aboli le questionnaire détaillé du recensement, c'est parce qu'il n'aime pas les faits. Statistique Canada subira des compressions de 8,3 millions de dollars en 2012-2013, 8,3 millions de dollars en 2013-2014 et 33,9 millions de dollars en 2014-2015; on coupe les statistiques et les faits.
J'ai beaucoup d'exemples à citer, dont les compressions apportées aux agences de développement régional, mais j'aimerais mentionner une dernière chose avant la période des questions. Je promets à mes collègues que je reprendrai après celle-ci.
À l'hôtel de ville de New Westminster se trouve un monument commémoratif aux anciens combattants de la Première Guerre mondiale, de la Deuxième Guerre mondiale et du conflit en Corée. Le nom de deux membres de la famille Julian y figurent. Des milliers de Canadiens se recueillent devant lui tous les ans. Ils le font le jour du Souvenir, comme dans tous les petits villages et toutes les villes du Canada, pour rendre honneur à nos anciens combattants. Ils croient sincèrement que nous leur sommes infiniment redevables.
Je suis profondément attristé par les coupes que le gouvernement a apportées au ministère des Anciens Combattants. Malgré toutes les contributions de nos anciens combattants et des nouveaux combattants, qui ont fait preuve de tant de bravoure, le budget du ministère sera réduit de 36 millions de dollars en 2012-2013, de 49,3 millions de dollars en 2013-2014 et de 66,7 millions de dollars en 2014-2015.
Un pays reconnaissant s'empresserait de remercier et de traiter avec respect nos anciens combattants, qui ont tant sacrifié. Le gouvernement a préféré faire autrement: il a coupé les programmes et les services destinés aux anciens combattants. Ceux-ci méritent mieux. Ils méritent le respect du gouvernement. Ils méritent un gouvernement qui défend leurs intérêts.
Ce qui cloche avec le budget, c'est qu'il représente le rejet de tout ce que le gouvernement avait promis pendant la campagne électorale. Dans ce budget, les conservateurs balaient du revers de la main les choses auxquelles les familles canadiennes accordent une grande importance, comme la salubrité des aliments, la protection et le respect de l'environnement, la protection des droits des anciens combattants et le soutien accordé aux secteurs ruraux du Canada. Ce sont toutes des choses auxquelles la population a accordé son soutien au fil des ans et qui sont maintenant menacées par les compressions et les réductions prévues par le gouvernement. Les conservateurs ne coupent pas dans le gras, comme le programme des F-35 ou celui des prisons. Ils coupent dans les services essentiels.
Depuis que le budget a été présenté, nous exprimons nos inquiétudes concernant les intentions du gouvernement. Ces derniers jours, une foule de Canadiens ont joint leur voix à la nôtre au moyen de gazouillis et de messages affichés sur Facebook ou envoyés aux députés néo-démocrates par la poste, par courriel ou par télécopieur. Nous avons entendu leur cri du coeur et nous continuerons à les appuyer et à faire connaître leur opinion à la Chambre des communes, parce que c'est notre rôle. Nous sommes là pour défendre les intérêts des familles canadiennes et nous continuerons à le faire tout au long du débat sur le budget. Nous prendrons le parti des familles, nous les aiderons, nous serons là pour elles parce qu'elles méritent mieux...