— Monsieur le Président, c'est avec beaucoup de fierté que je prends la parole aujourd'hui pour présenter à cette Chambre mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi C-419, et pour répondre aux questions de mes collègues députés.
Avant tout, je vais prendre le temps de remercier de tout mon coeur, de son soutien et du travail herculéen qu'il a offert relativement à mon projet de loi, mon collègue et ami le député d'Acadie—Bathurst. Je ne connais personne qui défend la cause du bilinguisme avec autant de passion et d'éloquence. J'ose espérer que son projet de loi sur le bilinguisme des juges à la Cour suprême du Canada aura le même succès que le mien.
Tout d'abord, si on me le permet, j'aimerais prendre le temps de fournir des informations plus précises sur la teneur de mon projet de loi. Je sais que mes collègues sont déjà assez au fait de ce que propose le projet de loi C-419, mais je tiens tout de même à commencer en définissant clairement les bases des changements qu'il prévoit apporter.
Une certaine notoriété médiatique entoure déjà mon projet de loi. Ça me rend très fière. Grâce à lui, des gens ont pris le temps de communiquer avec mon bureau pour demander plus d'informations et pour nous poser d'excellentes questions. Je vais me baser sur certaines de ces questions très pertinentes, durant mon discours, pour m'assurer que ma démarche reste claire et compréhensible.
Le projet de loi C-419 est au fond très simple. Le sommaire officiel, tel qu'il paraît dans le projet de loi, est le suivant: il propose « que les personnes dont la nomination nécessite l'approbation par résolution du Sénat, de la Chambre des communes ou des deux Chambres doivent comprendre le français et l'anglais sans l'aide d'un interprète et doivent pouvoir s'exprimer clairement dans les deux langues officielles ».
Ces personnes qui sont nommées par approbation d'une Chambre ou des deux Chambres sont appelées couramment les agents du Parlement. Le projet de loi C-419 propose donc que ces agents du Parlement soient en mesure d'utiliser les deux langues officielles du Canada de manière courante, et ce, dès leur nomination.
Je tiens à répéter, à l'intention des gens qui nous écoutent à la maison, qu'il ne s'agit pas ici d'exiger le bilinguisme chez les élus, les députés du Canada. Bien que ce soit un beau grand projet, c'est une autre paire de manches et ça ne nous concerne pas aujourd'hui. On ne parle que des agents du Parlement, des hauts fonctionnaires qui, comme je viens de le préciser, sont nommées par une Chambre ou par les deux.
Il va y avoir des élus unilingues au Parlement du Canada, c'est la chose la plus normale qui soit. Cependant, comme l'appareil gouvernemental doit s'adapter aux citoyens, le Parlement doit aussi s'adapter aux élus. Les agents du Parlement sont tenus de s'ajuster aux députés, peu importe de quel groupe linguistique ils sont issus.
Une question viendra naturellement à l'esprit: en tout, il y a combien de ces agents du Parlement?
Et qui sont-ils? J'aimerais préciser tout d'abord que ce sont des gens d'une érudition peu commune, qui remplissent un rôle essentiel dans notre système démocratique. Le Parlement du Canada doit rendre des comptes aux citoyens du Canada, ça va de soi. Comment s'assure-t-on que cette reddition de comptes est accomplie de façon appropriée? Par le travail des agents du Parlement. Ils constituent en quelque sorte des garde-fous, des systèmes d'alarme et des filets de sûreté. Ils sont la garantie de la légitimité du parlementarisme. Ils sont là pour appuyer le gouvernement dans son obligation de divulguer au pays ce qu'il fait. Et quand on ne leur dit pas tout, ils peuvent fouiller dans les papiers du gouvernement pour s'assurer que tout est conforme, légal et juste. Ce sont les yeux des Canadiens dans les tiroirs, les poubelles et les déchiqueteuses du gouvernement. Les agents du Parlement sont donc — on le comprend — une ressource précieuse dans notre système. Ils représentent le rouage le plus fiable de tout le mécanisme parlementaire.
Combien sont-ils? Environ, 10. Pourquoi est-ce que je dis « environ »? C'est parce qu'il ne s'agit pas ici d'une catégorie absolument étanche et définie, sans la moindre zone d'ombre. La définition exacte de qui est un agent du Parlement et de qui ne l'est pas s'avère être, comme pour bien d'autres catégories d'ailleurs, plus un consensus de tradition ayant force qu'autre chose.
Mon projet de loi concerne donc 10 postes. Quels sont-ils? Que l'on me permette de les énumérer: le vérificateur général du Canada, le directeur général des élections du Canada, le commissaire aux langues officielles, le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, le commissaire à l'information du Canada, le conseiller sénatorial en éthique, le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, le commissaire au lobbying du Canada, le commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada et le président de la commission de la fonction publique du Canada.
Les voilà donc tous. Le public ne soupçonne pas toujours le rôle important que remplissent ces différents acteurs. Chaque année, ces agents du Parlement déposent des rapports qui ont une incidence majeure sur le déroulement de la vie politique canadienne. Si des irrégularités sont détectées, le gouvernement devra rendre compte à l'opposition et, par le fait même, aux Canadiens à qui nous sommes tous redevables.
Notre système n'est pas parfait parce qu'il empêche les abus; il est parfait parce que les abus qui pourraient s'y produire finiront toujours par être détectés. Les mesures de sécurité font partie intégrante du système et assurent son bon fonctionnement. Cependant, pour pouvoir détecter ces abus, encore faut-il bien saisir ce qu'on se fait dire et ce qu'on lit.
Imaginons si l'ancienne vérificatrice générale Sheila Fraser n'avait pas été bilingue. Compte tenu du fait que le centre du scandale des commandites était au Québec, il lui aurait été beaucoup plus difficile de saisir toute la complexité de cette affaire. Quand on doit analyser des documents aussi délicats et complexes, il est primordial de pouvoir le faire dans la langue dans laquelle ils ont été rédigés. La maîtrise des deux langues officielles lui était absolument indispensable, parce que malgré l'excellent travail des traducteurs et des interprètes, des nuances essentielles à la compréhension du scandale lui auraient peut-être échappé. Sans Mme Fraser, n'oublions pas que cette charade continuerait peut-être encore.
Les agents du Parlement ont un mandat clair: défendre l'intégrité, promouvoir l'intégrité et contrôler l'intégrité. Ils ont le droit de tout savoir, de tout demander et de tout comprendre de ce qui relève de leurs champs de responsabilité.
Le vérificateur général du Canada doit vérifier de manière indépendante les opérations du gouvernement. Il révise la comptabilité, vérifie l'exactitude des états financiers et décide si le gouvernement a fait un usage efficace et juste des fonds publics.
Le directeur général des élections est le haut fonctionnaire qui administre le bon déroulement des élections et des référendums fédéraux. Le bureau du DGE est responsable de l'enregistrement des partis politiques, du maintien des listes électorales et de la mise en application de la Loi électorale du Canada.
Le poste de conseiller sénatorial en éthique est occupé par un des cadres supérieurs du Sénat responsables du fonctionnement adéquat des institutions sénatoriales. Le CSE est responsable de l'application du Code régissant les conflits d'intérêts des sénateurs.
Ensuite, le président de la Commission de la fonction publique du Canada sert de dirigeant de la commission. Celle-ci, et je cite les Règlements internes et principes de régie interne de la Commission de la fonction publique, est « un organisme indépendant, mandaté par le Parlement et chargé de s'assurer que la fonction publique est compétente, impartiale, représentative de la population canadienne et capable de servir les Canadiens et les Canadiennes avec intégrité, dans la langue officielle de leur choix. »
Que ce soit le commissaire au lobbying, qui s'assure que les élus respectent les droits et obligations régies par la Loi sur le lobbying, le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, qui est chargé de donner des avis confidentiels aux titulaires d'une charge publique, ou encore le commissaire aux langues officielles, qui est saisi de faire respecter la Loi sur les langues officielles, ils protègent les Canadiens, les élus et le système.
Notre système est précieux et fiable. Il est là pour nous tous et les agents du Parlement jouent un rôle essentiel dans le maintien de l'excellence et de la viabilité du système. On le constate facilement. Ces hauts fonctionnaires doivent tous avoir affaire à des citoyens provenant des deux groupes linguistiques du Canada et doivent consulter des documents écrits dans les deux langues. Leur compréhension du français et de l'anglais est donc absolument essentielle.
De manière générale, par le passé, on a nominé des candidats bilingues pour ces postes. Tout le monde reconnaît que la capacité d'interagir dans les deux langues est un prérequis si on veut que la tâche soit bien faite dans des délais acceptables. Pour le dire en d'autres mots, nous avons un quasi-précédent de tradition.
Le bilinguisme anglais-français est une compétence. Depuis que le bilinguisme institutionnel a été établi au Canada, quiconque dans ce pays désire devenir bilingue peut le faire. Il suffit d'y mettre le temps; tous les outils pour y arriver existent déjà. Je tiens à être très précise. Je m'adresse à ceux qui ne le comprendraient pas clairement. Le bilinguisme institutionnel signifie tout simplement que l'État s'adapte aux citoyens, et non pas le contraire. Une évidence persiste: la dualité linguistique durera toujours.
Personne n'essaie de créer un État culturellement bilingue, pas du tout. La part anglophone continuera de vivre, de rêver et d'aimer en anglais, et la part francophone continuera de faire de même en français. Le bilinguisme est perçu comme un plus, mais n'est nullement une obligation dans ce pays. Les Canadiens vivant en situation de majorité linguistique, lorsqu'ils s'expriment sur le bilinguisme, confondent souvent plusieurs concepts. Certains disent des choses méchantes, certains des choses erronées et d'autres rêvent à des lendemains utopiques multiculturels. Ce ne sont pas les opinions qui manquent.
J'aimerais mettre quelques petits détails au clair. Souvent, pour appuyer son opinion, on se base sur des exemples étrangers, européens tout particulièrement, qui, au bout du compte, sont plus ou moins adaptés à notre situation. On nous nomme des pays européens officiellement bilingues en présumant que c'est du pareil au même et que nous devons agir soit de manière identique ou tout le contraire.
Parmi les pays qui reviennent le plus souvent, il y a la Belgique. Par contre, c'est justement un exemple peu approprié. La Belgique, bien que plusieurs parallèles existent entre nos situations respectives, a un modèle qui ne s'applique pas vraiment à la réalité canadienne. Premièrement, la taille très modeste du pays joue un rôle. Il n'est pas nécessaire de déployer des ressources bien au-delà de Bruxelles, la capitale fédérale étant facilement accessible à tous. Ce n'est pas notre cas, on le sait.
Ensuite, en Belgique, la ligne de division linguistique est très étanche et a fini par faire du pays un État complètement décentralisé, voire scindé. La Flandre et la Wallonie vivent côte à côte, mais règlent leurs propres affaires culturelles sans vraiment avoir besoin de se consulter. Le Canada essaie de faire les choses bien différemment. Nous voulons vivre ensemble.
En fait, s'il est un pays européen dont la situation linguistique reflète mieux celle du Canada, c'est la Finlande. La Finlande est officiellement bilingue. Le finnois et le suédois sont toutes deux protégées dans la constitution finlandaise. L'État finlandais s'adapte à la minorité linguistique suédoise en lui fournissant tous les services gouvernementaux en suédois. En Finlande, les enfants apprennent systématiquement les deux langues officielles à l'école. Ce cas nous ressemble, puisque la minorité d'expression suédoise, bien que relativement circonscrite à une aire géographique précise, habite quand même partout en Finlande.
Le gouvernement finlandais s'assure que tous les services dont il est redevable à la population sont disponibles dans les deux langues.
Voilà ce qu'est le bilinguisme institutionnel. C'est l'État qui s'organise pour que tout le monde soit inclus. Personne n'est obligé d'être ce qu'il n'est pas. Personne n'essaie d'imposer sa langue à l'autre. C'est le système le plus approprié pour le Canada, sa composition démographique et sa géographie.
Je n'apprends rien à personne en disant que le français est, des deux langues, celle en position minoritaire au Canada. Ceci, par la force des choses, crée une situation avec laquelle nous sommes déjà familiers. Le bilinguisme est une habitude largement plus répandue parmi les francophones. Ce n'est pas un reproche que j'adresse à la majorité, c'est une simple constatation.
À ce propos cependant, j'aimerais mentionner la minorité anglophone du Québec. Les dernières quatre décennies ont eu un impact énorme sur la vision que cette partie de notre société pouvait avoir d'elle-même. Les événements politiques et l'émergence de sentiments nouveaux au Québec ont forcé ce million d'individus à se réinventer et à se réadapter.
J'aimerais saisir cette occasion pour dire aux anglophones du Québec que nous sommes fiers de vivre avec eux et que notre avenir sera tout aussi en commun que notre passé.
On pourrait donc croire que ce projet de loi profiterait plus aux francophones parce qu'ils sont plus sensibilisés à la nécessité d'apprendre la seconde langue que les anglophones qui subissent un drôle de préjugé parce que, justement, ils évoluent en contexte majoritaire toute leur vie. Toutefois, je crois que cet argument est complètement faux.
On ne devient pas subitement agent du Parlement par surprise, au détour d'une carrière comme commis à Saskatoon ou comme croque-mort à Sorel sans prévoir le coup. Celui ou celle qui évolue déjà au sein des milieux à partir desquels une candidature à un tel poste peut émerger connaît pertinemment bien la loi canadienne et sait que le bilinguisme est requis.
Nous ne causons de tort nulle part à personne en inscrivant le bilinguisme comme condition préalable dans la loi. Au contraire, nous causons plutôt un grand bien et voici pourquoi.
Je rentre justement de Moncton, la capitale acadienne, où j'ai eu l'occasion et le plaisir de rencontrer plusieurs organismes culturels acadiens. Passer par l'Acadie fait toujours un bien inouï au sentiment national. Les gens qu'on y rencontre sont souvent extraordinaires. L'Acadie est une patrie d'un dynamisme et d'une vitalité rare et unique.
Je suis donc allée rencontrer ces organismes pour leur présenter ce projet de loi. Les Acadiens, depuis longtemps, ont fait un choix clair pour leur avenir. Le Nouveau-Brunswick étant ce qu'il est, ils ont décidé que le bilinguisme était une force et ils l'ont élevée en projet de société.
Le Nouveau-Brunswick est d'ailleurs la seule province canadienne expressément nommée dans la Charte canadienne des droits et libertés. Son bilinguisme est protégé, bien en évidence dans la loi.
La réaction à cette initiative a été, disons, plus que positive. Tous les organismes ont offert leur appui à mon projet de loi. Pour eux, il s'inscrit clairement dans la direction générale des buts que nous nous sommes fixés comme pays. Il m'a fait très plaisir de constater que ce projet de loi répondait à des attentes politiques réelles là-bas, en Acadie.
Les Acadiens vivent en situation linguistique minoritaire. Ils sont donc extrêmement sensibles à cette réalité et savent défendre leurs droits. Ça adonnait, bien sûr, que dès le départ, c'est un peuple qui a une force de caractère peu commune. En tant que Québécoise, je peux bien le dire, souvent alors qu'au Québec on rechigne comme des âmes en peine dans les limbes de nos désirs contrariés, les Acadiens, eux, foncent, revendiquent et gagnent.
C'est un privilège inhabituel que de pouvoir parcourir notre pays et de constater l'attachement des gens à leurs droits linguistiques.
Il faut peut-être cesser de trop se percevoir comme les Troyens de l'Amérique.
Il suffit que nous nous parlions et que nous nous écoutions parce que le Canada est un pays fondamentalement ouvert, progressiste, équitable et bon. Nous faisons l'envie du monde entier par ces valeurs qui nous définissent et que les citoyens embrassent pleinement.
Je suis personnellement convaincue que nous avons tout intérêt à mettre nos efforts en commun et à travailler ensemble. C'est seulement de cette manière que les deux communautés linguistiques du Canada pourront finalement se réconcilier. Ce qui a trop longtemps été qualifié par certains des deux solitudes pourra finalement s'avérer être les deux sollicitudes.
She said: Mr. Speaker, I am very proud to rise here today to introduce my private member's bill, Bill C-419, to the House and to answer questions from my hon. colleagues.
First of all, I would like to take a moment to sincerely thank my friend and colleague, the hon. member for Acadie—Bathurst, for all his support and the huge efforts he has made regarding my bill. I do not know anyone who advocates for bilingualism as passionately and eloquently as he does. I hope his bill requiring Supreme Court judges to be bilingual will enjoy as much success as mine.
If I may, I would like to take the time to provide some more detailed information about the substance of my bill. I know my colleagues are already aware of what Bill C-419 proposes, but I would like to begin by clearly defining the foundation for the changes proposed in this bill.
My bill has already received quite a bit of media attention, which makes me very proud. My bill has inspired people to take the time to contact my office, looking for more information and asking some excellent questions. During my speech, I will draw on some of those very relevant questions in order to ensure that my approach remains clear and can be easily understood.
Bill C-419 is actually very simple. The bill's official summary states that “persons whose appointment requires the approval by resolution of the Senate, the House of Commons or both Houses of Parliament must understand English and French without the aid of an interpreter and be able to express themselves clearly in both official languages”.
Those few people whose appointment must be approved by one house or both houses are commonly called “officers of Parliament”. Therefore, Bill C-419 would require that officers of Parliament be fluent in Canada's two official languages when they are appointed.
For people watching at home, I want to stress again that this bill would not require that all elected federal MPs be bilingual. That would be an amazing proposal, but it is a different kettle of fish and not what we are working on today. This bill only refers to officers of Parliament, those senior officials who, as I just explained, are appointed by the House of Commons or the Senate, or by both the House and Senate.
There will still be unilingual MPs in our Parliament. That is totally normal. However, just as government operations must adapt to the needs of Canadians, Parliament must adapt to the needs of elected MPs. This means that officers of Parliament must adapt to the needs of MPs, no matter what their language background.
A question that naturally springs to mind is: how many officers of Parliament are there in total?
Who are they? First of all, these are people who have expertise like few others, who fulfill an essential role in our democratic system. The Parliament of Canada has to be accountable to Canadians. That goes without saying. This accountability is guaranteed through the work of officers of Parliament. In a way, they are akin to safeguards, alarm systems and safety nets. They guarantee the legitimacy of the parliamentary system. They are there to support the government in its obligation to keep Canadians abreast of what it is doing. When the government fails to disclose everything, officers of Parliament can go through the government's paperwork to ensure that everything is in order, legal and fair. They are the eyes of Canadians in the drawers, wastebaskets and paper shredders of the government. Understandably, officers of Parliament are a valuable resource in our system. They are the most reliable component of the entire parliamentary process.
How many are there? Roughly 10. Why do I say “roughly”? Because this is not a precise and well-defined category. There is a bit of a grey area. The precise definition of who is an officer of Parliament and who is not—and for many other categories for that matter—seems to be more a matter of tradition than anything else.
My bill focuses on 10 positions. What are they? I will list them: the Auditor General of Canada, the Chief Electoral Officer of Canada, the Commissioner of Official Languages, the Privacy Commissioner of Canada, the Information Commissioner of Canada, the Senate Ethics Officer, the Conflict of Interest and Ethics Commissioner, the Commissioner of Lobbying of Canada, the Public Sector Integrity Commissioner of Canada and the President of the Public Service Commission of Canada.
That is all of them. Canadians are not always aware of the important role these various people play. Every year, these officers of Parliament table reports that have a major impact on how political life in Canada unfolds. If any inconsistencies are noted, the government will be required to explain those to the opposition and, by extension, to Canadians, to whom we are all accountable.
The system is perfect not because it prevents abuse but because any abuse will always be detected in the end. The safety measures are an integral part of the system and help to ensure that the system functions properly. However, to be able to detect this abuse, officers have to be able to understand what they are told and what they read.
Imagine if the former auditor general, Sheila Fraser, had not been bilingual. It would have been much harder for her to understand the complexity of the sponsorship scandal, since it was centred in Quebec. When officers have to analyze such sensitive and complex documents, it is of the utmost importance that they be able to do so in the language in which those documents were written. A mastery of both official languages was absolutely essential for Ms. Fraser because, despite the excellent work of the translators and interpreters, she might have missed some nuances that were key to understanding the scandal. Let us not forget that, without Ms. Fraser, this charade might still be going on.
Officers of Parliament have a clear mandate: to uphold, promote and monitor integrity. They have the right to know everything, to ask anything and to understand everything that is happening within their jurisdictions.
The Auditor General of Canada must conduct independent audits of government operations. He reviews the accounting, checks the accuracy of financial statements and decides whether the government is using public funds effectively and fairly.
The Chief Electoral Officer is the senior official responsible for the administration of federal elections and referendums. His office is responsible for registering political parties, maintaining voter lists and enforcing the Canada Elections Act.
The position of Senate Ethics Officer is held by one of the senior officials of the Senate who are responsible for ensuring that the Senate institutions run properly. The Senate Ethics Officer is responsible for enforcing the Conflict of Interest Code for Senators.
Next, the President of the Public Service Commission of Canada is the head of the commission. The commission—and I am quoting the by-laws and operating principles of the Public Service Commission—"is an independent agency mandated by Parliament to ensure a public service that is competent, non-partisan, representative of the Canadian population and able to serve the public with integrity and in the official language of their choice.”
Whether we are talking about the Commissioner of Lobbying, who ensures that elected officials fulfill their rights and obligations under the Lobbying Act, the Conflict of Interest and Ethics Commissioner, who is responsible for giving confidential advice to public office holders, or the Commissioner of Official Languages, whose job is to ensure that everyone abides by the Official Languages Act, they all protect Canadians, elected officials and the system.
Our system is precious and reliable. It exists for all of us, and officers of Parliament play an essential role in maintaining the excellence and sustainability of the system. It is easy to see. These senior officials must all deal with Canadians from both of Canada's linguistic groups and must consult documents written in both languages. Their understanding of French and English is essential.
Bilingual candidates have generally been appointed to these positions in the past. Everyone acknowledges the fact that the ability to interact in both languages is a prerequisite if we want the job to be done well in a timely manner. In other words, tradition has been a kind of precedent.
Being bilingual in French and English is a competency. Since Canada adopted institutional bilingualism, anyone in this country who wants to become bilingual can do so. It is a matter of putting in the time; all of the tool to get there already exist. I will be very specific. I am talking to those who may not entirely understand. Institutional bilingualism simply means that the government adapts to its citizens; not the other way around. One thing remains clear: linguistic duality will always exist.
No one is trying to create a culturally bilingual state. Not at all. The anglophone side will continue to live, dream and love in English, and the francophone side will continue to do the same in French. Bilingualism is seen as a plus, but it is not an obligation in this country. When Canadians who live in linguistic minority communities talk about bilingualism, they often mix up certain concepts. Some say mean things, others say incorrect things and others dream about multicultural utopian futures. There is no shortage of opinions.
I would like to make some things clear. People often use foreign examples—European ones, specifically—to support their opinions, but those examples do not necessarily reflect our situation. People name officially bilingual countries in Europe, assuming that it is the same thing and that we should either act the exact same way or the complete opposite way.
One of the countries most often mentioned is Belgium. However, it is actually not an appropriate example. While there are parallels between our situations, the Belgian model does not really apply to the Canadian situation. First, the country’s very small size is a factor. There is no need to deploy resources far from Brussels, since the federal capital is readily accessible to everyone. As we know, that is not the case for us.
Second, the linguistic dividing line in Belgium is very firm, and ultimately it has made Belgium a completely decentralized, even divided, country. Flanders and Wallonia live side by side, but they manage their own cultural affairs without really needing to consult each other. Canada tries to do things quite differently. We want to live together.
If fact, if there is a European country whose language situation better reflects Canada’s, it is Finland. Finland is officially bilingual. Finnish and Swedish are both protected in the Finnish constitution. The Finnish government adapts to the Swedish minority language group by providing it with all government services in Swedish. In Finland, children systematically learn both official languages in school. Our situation is similar. Although the Swedish-speaking minority mainly lives within a well-defined geographic area, its members do still live all over Finland.
The Finnish government makes sure that all services it is responsible for providing to the public are available in both languages.
That is institutional bilingualism. The government arranges things to include everyone. No one is obliged to be something they are not. No one tries to impose their language on anyone else. That is the most appropriate system for Canada, for our demographics and our geography.
It will come as no surprise to anyone if I say that of the two languages, French is the one in the minority in Canada. This naturally creates a situation with which we are already familiar. More French speakers than English speakers are bilingual. This is not a criticism directed at the majority; it is simply an observation.
On that point, however, I would like to mention Quebec's English-speaking minority. The last four decades have had an enormous impact on how that segment of our society has come to see itself. Political events and the development of new sentiments in Quebec have compelled these million individuals to reinvent themselves and adapt.
I would like to take this opportunity to tell the anglophones of Quebec that we are proud to live with them and that our future will be a shared one, just as our past has been.
We might think, then, that this bill would benefit francophones more because they are more aware of the need to learn the second language than are anglophones, who are the victims of an odd sort of prejudice precisely because they are part of a majority all their lives. However, I believe that this is a completely false argument.
You do not suddenly become an officer of Parliament by surprise in the middle of a career as a clerk in Saskatoon or as an undertaker in Sorel, without seeing it coming. Someone who is already moving in circles from which he or she may emerge as a candidate for that kind of position is well aware of Canadian law and knows that bilingualism is a requirement.
We are causing harm to no one by requiring bilingualism as a precondition by law. On the contrary, we are doing a lot of good, and here is why.
I have just returned from Moncton, the capital of Acadia, where I had the opportunity and pleasure to meet with several Acadian cultural organizations. Passing through Acadia always does an enormous amount of good for your national feeling. The people you meet there are often extraordinary. Acadia is a land of rare, even unique dynamism and vitality.
So I went to meet with those organizations to present this bill to them. The Acadians long ago made a clear choice for their future. New Brunswick being what it is, they decided that bilingualism was an asset, and they thus made it part of their vision for society.
New Brunswick is the only Canadian province expressly referred to in the Canadian Charter of Rights and Freedoms. Its bilingualism is protected, and that is clearly set out in the act.
Reaction to this initiative was very positive. All the organizations offered their support for my bill. To them, it was clearly consistent with the general thrust of the goals we have set for ourselves as a country. I was very pleased to see that this bill met some genuine political expectations in Acadia.
Acadians live as a linguistic minority. They are therefore extremely sensitive to that fact and know how to advocate for their rights. From the outset, of course, they are a people of uncommon strength of character. As a Quebecker, I can say that, whereas we in Quebec complain like souls suffering in the limbo of our thwarted desires, Acadians often forge ahead, make demands and win.
It is an unusual privilege to be able to travel across our country and see how attached people are to their language rights.
Perhaps we should stop viewing ourselves as the Trojans of North America.
We need only talk to each other and listen to each other because Canada is a fundamentally open, progressive, fair and good country. We are the envy of the entire world as result of these values that define us and that Canadians fully embrace.
I am personally convinced that we have every interest in joining forces and working together. That is ultimately the only way for Canada's two linguistic communities to reconcile. What some have for too long called two solitudes can ultimately prove to be two solicitudes.