Monsieur le Président, ce débat est important, indéniablement pour le Parlement et aussi pour les Canadiens, pour comprendre les enjeux entourant la sécurité sur la Colline. Il est certain que les événements du 22 octobre ont été un choc pour les parlementaires et tout le personnel ainsi que les agents de sécurité et les policiers qui étaient ici. Les Canadiens ont été ébranlés de maintes façons en voyant ce genre de violence perpétrée dans l'une des plus importantes institutions démocratiques de notre pays.
Dans le présent débat et dans le libellé de la motion, il y a beaucoup de choses à considérer. Nous avons entendu quelques observations très judicieuses et quelques préoccupations pressantes auxquelles il faut répondre, surtout celles des agents de sécurité ici.
Durant le temps de parole qu'il me reste, j'espère apaiser certaines peurs, car je crains que, pour une raison ou une autre, on ait tenté de donner l'impression que les agents de sécurité ici, sur la Colline, avaient manqué à leur devoir ou n'avaient pas bien assuré la sécurité et qu'ils seront mis de côté et laissés en plan après les changements envisagés.
Je crois qu'il va sans dire que l'enceinte du Parlement et les immeubles qui s'y trouvent ne devraient pas avoir quatre services de sécurité distincts, voire cinq, qui travaillent dans un rayon de quelques centaines de mètres autour du siège du gouvernement.
On l'a dit plusieurs fois, mais cela mérite d'être répété: le travail en vase clos qui se produit naturellement lorsqu'il y a plusieurs services de sécurité distincts nuit à l'efficacité et à la communication nécessaires à une sécurité adéquate. Notre approche est donc très pragmatique.
Monsieur le Président, vous êtes également à la Chambre depuis longtemps. Il est clair que cette discussion dure depuis aussi longtemps que je me souvienne. Lorsque je suis arrivé à la Chambre, en 1997, la discussion était déjà amorcée, mais elle remonte à plus loin encore. Cela a donné lieu à des études très poussées et réfléchies sur la nécessité de maintenir le privilège parlementaire tout en offrant les services et les dispositifs de sécurité nécessaires aux parlementaires actuels. Cela nous amène à aborder un aspect très important de la question: la capacité d'intégrer les services de sécurité le plus efficacement possible afin de protéger ceux qui se trouvent dans la Cité parlementaire.
Sans revenir sur les attentats du 22 octobre et reprendre le fil des événements, il me semble logique que notre force de police nationale, la Gendarmerie royale du Canada, soit saisie du dossier et en assume la responsabilité globale. Compte tenu des liens étroits qui l'unissent au SCRS et au CSTC, auprès de qui elle peut obtenir des renseignements militaires et de sécurité, de sa présence à la grandeur du territoire, de sa vaste expérience et de sa relation avec le Parlement, elle est l'entité la mieux placée pour assurer notre sécurité.
C'est pour cette raison que nous avons proposé la mesure à l'origine du débat d'aujourd'hui. À mon avis, nous avons déjà trop attendu avant de la proposer. Elle n'est pas surgie de nulle part, comme ça, après les événements du 22 octobre. En fait, le vérificateur général recommandait déjà en 2012 de procéder à l'intégration de nos services de sécurité. Dans son rapport sur la Cité parlementaire, il recommandait la création d'un service de sécurité unifié, et le modèle de sécurité intégré annoncé et débattu aujourd'hui est directement issu de cette recommandation, qui dit qu'« [i]l est nécessaire d'arriver à un équilibre entre le degré d'accès souhaité et le maintien de mesures de sécurité suffisantes pour atténuer les risques ».
Le travail était donc bien entamé avant le 22 octobre, même si je dois admettre qu'il s'est passé beaucoup de choses depuis.
J'ai dit d'entrée de jeu que j'allais m'intéresser plus particulièrement aux répercussions sur le personnel. D'après certains députés, la GRC ferait fi de l'excellent travail effectué par nos services de sécurité et du courage de leurs membres, qui seraient en quelque sorte mis de côté.
En réalité, la GRC, avec ses ressources et son expérience, a l'habitude de collaborer avec d'autres forces de sécurité. C'est ainsi qu'a évolué notre force de police nationale. La nécessité l'oblige à collaborer avec les policiers municipaux et provinciaux et, comme je l'ai mentionné, avec d'autres organismes de sécurité, et ce, pour le plus grand bien de notre pays.
Prenons un exemple récent: l'incident qui a eu lieu à Halifax il y a seulement quelques jours. La GRC a étroitement collaboré avec la police de la communauté urbaine d'Halifax et un service de police international des États-Unis pour empêcher qu'un massacre désastreux se produise le jour de la Saint-Valentin, à Halifax. Je salue le travail extraordinaire qui a été accompli, en grande partie grâce aux renseignements recueillis et à une information transmise à Échec au crime par une personne bienveillante.
Pour en revenir à la question, il ne s'agit pas ici de débattre de la confiance que nous accordons aux services de sécurité de la Chambre des communes, à ces employés qui gardent ces lieux depuis plus de 150 ans, en faisant montre d'un professionnalisme, d'une courtoisie et d'un dévouement extraordinaires. Par leurs agissements lors des incidents du 22 octobre 2014, ces employés ont prouvé indéniablement leur compétence et leur courage.
Je tiens à profiter de l'occasion pour faire mention du sergent d'armes Kevin Vickers, à présent ambassadeur en Irlande, qui s'est révélé un véritable héros canadien. D'ailleurs, de nombreux héros en uniforme travaillaient sur la Colline ce jour-là.
Soyons clairs: il s'agit ici de poursuivre l'intégration des services afin d'améliorer la sécurité dans la Cité parlementaire. La police nationale du Canada devrait diriger ces efforts.
Nous sommes également résolus à permettre aux Canadiens de continuer d'avoir accès à la Chambre des communes. Les Canadiens ont raison de vouloir s'en assurer. Ils veulent avoir accès aux Communes. Nous sommes dans le foyer de la démocratie, et les mesures de sécurité doivent être raisonnables. Elles doivent tenir compte de cette réalité. Des mesures de sécurité appropriées seront mises en oeuvre grâce à ce nouveau service de sécurité intégrée de la Cité parlementaire. L'unification se réalisera au fil d'abondantes consultations, surtout auprès de ceux qui font ce travail depuis des années, voire des dizaines d'années.
En veillant sur la sécurité des visiteurs, du personnel, des députés, des sénateurs et de tous ceux qui oeuvrent dans la Cité parlementaire, nous ne faisons que suivre l'exemple donné par d'autres pays. D'autres parlements ont déjà pris cette décision. Je suis certain qu'on l'a déjà souligné. Au Royaume-Uni et en Australie, une évolution naturelle a eu lieu pour tenir compte des dangers qui existent aujourd'hui ainsi que des améliorations apportées à l'infrastructure physique, comme des députés l'ont mentionné ce soir dans cette enceinte.
Il est important de souligner que le Parlement de Westminster, qui est un modèle pour tous les autres parlements, a pris des mesures dans ce sens il y a plusieurs années. Le Canada accuse du retard sur ce plan, et le temps est venu d'y remédier. Le Parlement de Westminster et d'autres parlements ont clairement démontré que les services de sécurité sont beaucoup plus forts et beaucoup plus efficaces une fois intégrés et qu'il y a moyen en même temps de respecter les privilèges du Parlement.
Je tiens aussi à préciser que la GRC ne serait pas le seul maître d'oeuvre. Certains ont mentionné que la sécurité serait, en fait, dirigée par le gouvernement. Ce pouvoir passerait toutefois par les Présidents de la Chambre des communes et du Sénat, qui auraient vraiment leur mot à dire sur le fonctionnement de la force de sécurité intégrée.
Je tiens à souligner qu'il n'y aurait aucun changement aux droits et privilèges dont bénéficie le Parlement par l'intermédiaire de la présidence, dont le rôle est fort important. Je pense par exemple au privilège qu'ont la Chambre et le Sénat de prendre des décisions à propos de leur environnement respectif, et au droit qu'ont les députés de circuler librement.
Si cette motion est adoptée et mise en oeuvre, elle ouvrira naturellement la voie à l'élaboration d'un protocole d'entente concernant les étapes suivantes. Cette planification ne se ferait pas à la va-vite sur un bout de papier. En fait, on a déjà accompli beaucoup de travail, et ces efforts se poursuivraient dans un esprit de transparence et d'inclusion.
Étant donné les impératifs de sécurité, le gouvernement a pour objectif — un objectif que devraient partager tous les députés — de concrétiser le plus tôt possible la transition proposée et les partenariats avec les groupes de sécurité. Si les deux Chambres adoptent la motion, le gouvernement et la présidence des deux Chambres planifieront ensemble la transition.
Je rappelle que nous ne commençons pas ce processus à partir de zéro. Le travail est déjà en branle depuis un certain temps. Il se poursuivrait.
Étant donné les menaces actuelles, il est illogique d'avoir une force de sécurité à l'intérieur du Parlement et une autre à l'extérieur. C'est pourquoi nous appuyons pleinement l'idée de rassembler la sécurité de la Cité parlementaire et de la placer sous le leadership opérationnel de la GRC.
Un agent de la GRC serait à la tête des opérations des services de sécurité intégrés, mais le processus de sélection serait mené en conformité avec la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada, laquelle régit l'ensemble des activités de la GRC. Ce processus serait d'ailleurs mené en consultation avec les Présidents et les Chambres.
Je sais que mon temps de parole est presque écoulé, mais je tiens à ce que ce soit on ne peut plus clair. Les ministériels, et je crois que je peux sans crainte parler au nom de tous les députés, n'ont jamais perdu confiance dans les hommes et les femmes qui assurent la sécurité du Parlement. Ce sont nos meilleurs amis. Nous nous soucions grandement d'eux, car ils nous traitent de façon irréprochable; nous avons appris à les connaître et à les respecter. Voilà des années que je foule la Colline, et, pour ma part, je considère certains membres des services de sécurité du Parlement comme de bons amis; j'ai appris à les connaître, et je connais leurs familles. Il faut absolument qu'ils comprennent que nous leur sommes très reconnaissants de leur dévouement envers la Cité et, du coup, envers le pays.
Le courage dont ils ont fait preuve le 22 octobre était tout simplement extraordinaire. Je suis tellement content que les députés aient eu l'occasion de le leur dire en personne ce jour-là à la Chambre des communes. Tous les députés débordaient d'affection, de respect et d'appréciation pour tout ce qu'ils ont fait le 22 octobre et depuis qu'ils ont commencé à travailler sur la Colline.
C'est pour cette raison que j'encourage tous les députés à la Chambre à appuyer la motion, car elle mettrait fin à certains doubles emplois, chevauchements et incohérences qui peuvent être exploités et créer des failles dans la sécurité. Personne ne veut que notre sécurité soit compromise comme elle l'a été ce jour-là. Depuis lors, nous avons eu amplement le temps d'étudier ce qui s'est passé en détail.
Mais surtout, il est temps que nous adoptions une approche réfléchie qui rassemble tout le monde, qui fait passer la sécurité en premier et qui maintient en équilibre les droits de la Cité parlementaire et ceux des Canadiens.
Mr. Speaker, this is an important debate, undeniably for Parliament and also for Canadians, for understanding the issues around security on the Hill. Surely October 22 shocked parliamentarians and all the staff and guards and police who were here, and it really shook Canadians in many ways to see that type of violence visited on one of the most important democratic institutions that our country has.
In this debate and in the wording of the motion there is much to examine. We have heard some very thoughtful comments and some very pressing concerns that have to be met, not the least of which are the concerns of the guards here.
I hope in the time I have remaining to put to rest some of the fears, because I do fear that, for whatever reason, there has been an attempt to leave the impression that the guards here on the Hill had somehow failed in their duty or had not done proper security and that they will be cast aside and would somehow be left in the lurch as a result of the changes that are foreseen.
I think it goes without saying that the precinct of Parliament and the buildings that make up that precinct should not have four separate, or arguably five, separate security forces working within a few hundred metres of the seat of government.
It has been stated a number of times, but it bears repeating, that these silos that have evolved naturally and that occur when we have separate security forces cause a breakdown in efficiencies and communications when it comes to providing proper security, so there is a very practical side to what we are attempting to do.
Mr. Speaker, you have been here a while as well. This discussion has certainly been going on as long as I can remember. When I came here in 1997, the discussion was happening then, but it goes back further than that. It has been the subject of some quite involved and thoughtful studies that relate to maintaining parliamentary privilege while maintaining services and security for current parliamentarians. It comes down to a very important crux of the issue, and that is the ability to integrate security in the most efficient way to protect those within this precinct.
Without going back to October 22 and re-examining the particular issues of that day, it stands to reason that our national police force, the Royal Canadian Mounted Police, would be seized of this issue and would be given the overall responsibility. When one considers their plugged-in nature with CSIS for intelligence gathering and with CSEC in terms of military intelligence, their national reach and experience in history and connectivity to this place all lend themselves to being the body that would provide the greatest security.
This is why we have introduced the measure that has been the subject of this debate. It is an idea that I would submit is long overdue. It is not something that was simply brought about in the aftermath of October 22. In fact, in 2012 the Auditor General recommended moving towards an integrated security force. The Auditor General, in the report on the parliamentary precinct, also recommended a unified security force, and the integrated security model announced today and discussed here is all about acting on that recommendation, which states, “It is necessary to balance the desired level of access with sufficient security to ensure that risks are mitigated.”
Therefore, there was much work done before October 22, but I would submit that a great deal has happened since.
I said at the outset I wanted to mention and dwell for some time on the issue around the impact on the staff. Some have suggested that the RCMP will somehow exclude the courageous and commendable work that was done by security forces here, that they would somehow be cast aside.
The fact of the matter is that the RCMP, with their resources and their experience, are well versed at working with other security forces. That has been the evolution of our national police force. They have had, by necessity, to work with municipal police, with provincial police, and, as I mentioned, with other security agencies, and that has been to our country's benefit.
We saw a recent example, if I might mention what happened in the city of Halifax just a few short days ago. The RCMP worked closely with Halifax metro and an international police force in the United States to thwart what would have been a disastrous Valentine's Day massacre in the city of Halifax. I salute the incredible work that was done, much of which came about because of intelligence gathering and a humane tip offered through Crime Stoppers.
To come back to the point, the confidence we feel in the House of Commons protective services, the men and women who have guarded these premises for over 150 years and have done so with extraordinary professionalism, courtesy, and personal commitment, is not the essence of this debate. There is no denying that what happened on October 22, 2014 was perhaps the greatest example of their professionalism and courage.
I could not stand here without mentioning the sergeant-at-arms. Mr. Vickers, now our ambassador to Ireland, is a true Canadian hero, but there were many heroes that day, in uniform and working here on the Hill.
To be clear, this is an endorsement of a continuation of inclusion for the betterment of security here in the precinct. It is Canada's national police force that should lead that effort.
We are also committed to providing Canadians with continued access to the House of Commons. This has been another legitimate concern. Canadians want to be able to access this place. This an important home of democracy, and reasonable security measures must be balanced against that concern. Appropriate security measures will be implemented by this new integrated security unit for the parliamentary precinct and will be done with a great deal of input, including, most importantly, from those who have been doing this job for many years and decades.
Ensuring the safety of our visitors, our staff, our elected officials, including those in the Senate, and all those who work here in the precinct is following an international example. It is following what has happened in other parliaments. I am sure that this has been mentioned. In the U.K. and Australia, there has been a natural evolution to recognize the modern security threats and to recognize the physical infrastructure that has improved, as was mentioned by members here tonight.
It is important to emphasize that the Westminster parliament, the mother parliament of all, took steps in this direction some time ago. Canada is lagging in this regard, and the time is here. It and other parliaments have clearly demonstrated that security forces are much stronger and much more efficient when integrated while at the same time balancing the privileges of Parliament.
To that extent, I must also mention that this would not be done under the sole authority of the RCMP. Some have mentioned that it would therefore be the government controlling security. However, this would be done through the Speakers' offices. The Speakers of the House and the Senate would very much have a hand in how this integrated security force would operate.
I want to stress that the rights and privileges of Parliament through the Chair, the important office of the Speaker, would remain unchanged. This would include the privilege of the House and the Senate to control their own precincts and the right of members to come and go unimpeded.
This motion, should it pass and be implemented, is a natural progression in the development of a memorandum of understanding to govern the next steps. This is not something that would be drafted on the back of a napkin. There is a great deal of work already in place that would continue in a transparent and inclusive way.
The security imperatives are such that it is the government's objective, and it should be all members' objective, to see that this transition and partnership with security partners occurs as soon as possible. Following the passage of a parliamentary motion in both Houses, the government would work with the Speakers on the transition planning.
This again does not suggest that we are beginning this process anew. This is something that has been happening now for some time. It would build on those existing efforts.
Maintaining one force inside the Parliament buildings and one force outside the Parliament buildings simply does not make sense in this current threat environment. That is why we are in full support of integration throughout the precinct under the operational leadership of the RCMP.
The operational command would see an RCMP officer commanding the integrated security unit, but the selection process would be carried out in accordance with the RCMP Act, which is an act that includes all the elements of the existing RCMP. This is something that would be done in consultation with both Houses and with both Speakers.
I know the time is coming to an end, but I want to make the point, again, abundantly clear. This government, and I believe I am safe in speaking for all members here, has not lost faith for a moment in the security that has been provided by the men and women of the parliamentary security force. They are our best friends. They are people who we have come to know and respect and to care for deeply because of the way they have treated all members. I, for one, after time here on the Hill, consider some of the members of this force to be good friends, to be people who I have come to know, and I know their families. It is very important that they understand that we deeply value their service to this precinct but also to this country.
Their bravery that was on display on October 22 was nothing short of extraordinary. I am so glad that we had the opportunity to express that to them personally here on the floor of the House of Commons that day. All members demonstrated an incredible outpouring of personal affection, respect, and appreciation for all that they did on October 22 and for all they have done throughout their entire time here on Parliament Hill.
For those reasons, I would encourage all members in this House to support this motion, as it ends some of the duplication, overlap, and inconsistencies that can be exploited and can cause gaps in our security. No one wants to see security breached, as it was on that day. There has been ample time now to examine in detail what occurred.
More importantly, it is time to move forward in a thoughtful way that includes everyone, that puts security first, and that balances the rights of our parliamentary precinct and Canadians.