Je voudrais vous remercier tous de m'offrir l'occasion de parler une fois encore de notre cause. Je voudrais traiter de quelques questions, dont le port en haute mer pour la communauté de Tuk et la présence de gaz naturel dans la région. Ce n'est pas nécessairement juste pour Tuk. Si vous regardez où se trouve cette communauté, vous verrez qu'elle se trouve tout près de l'océan Arctique.
Pardonnez-moi. Je devrais tout d'abord me présenter. Je m'appelle Merven Gruben et suis maire de Tuktoyaktuk.
Je vais faire un petit retour en arrière. C'est en quelque sorte du déjà vu. En 2012, j'ai été invité ici pour parler à un comité. Je pense que c'était à peu près les mêmes personnes ou le même comité. Nous avons fait un si bon exposé à l'automne 2012 qu'en février 2013, notre ami M. Flaherty — qu'il repose en paix — a annoncé dans le budget que le gouvernement investirait 199 millions de dollars dans notre autoroute. C'est ainsi que l'autoroute de Tuk-Inuvik a vu le jour. J'ignore pourquoi nous l'appelons ainsi. J'aime l'appeler la route de Tuk. Ce n'est que le prolongement de la route de Dempster, construite sous le règne de Diefenbaker. C'est, comme elle devrait l'être, la route menant aux ressources.
Quoi qu'il en soit, cette autoroute a été construite et, fait incroyable, Tuk a accueilli 5 000 touristes cette année. Les bonnes années, nous en recevions peut-être 2 500. Vous savez, tout le monde veut sauter dans l'océan, bien entendu. Cette route a tout changé.
Oui, j'espère recevoir ici une réponse semblable à celle que le gouvernement fédéral nous a donnée en 2013.
Comme vous le savez — ou peut-être pas —, le fleuve Mackenzie baisse continuellement. Le niveau d'eau diminue constamment, et l'expédition est de plus en plus imprévisible. Nous pouvons envoyer des marchandises de plus en plus tard au cours de la saison. Or, on ne peut expédier trop tard au cours de la saison, car le niveau d'eau est trop bas.
Nous avons donc terminé l'autoroute de Tuk, après quoi j'ai proposé au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et à plusieurs autorités de faire venir les marchandises par camion tout l'hiver et d'entreposer ce dont nous avons besoin dans le Nord. Nous disposons des infrastructures d'entreposage, des réservoirs de carburant et des terres nécessaires, mais nous devons agrandir nos installations portuaires et peut-être draguer un peu l'entrée du port.
Cette proposition a le grand avantage de nous permettre d'expédier les marchandises bien plus tôt aux communautés si on les fait venir tout hiver par la route. Paulatuk n'a pas reçu d'expéditions maritimes cette année et a tout fait venir par la voie des airs. Cambridge Bay et Kugluktuk n'ont pas reçu toutes leurs expéditions, mais Paulatuk n'a rien reçu, ni carburant, ni denrées. Elle fait maintenant tout venir par avion. Imaginez ce qu'il en coûtera au gouvernement au bout du compte. C'est nous qui lui expédierons les marchandises.
Vous savez, il serait tout à fait logique d'exploiter ma proposition, mais cela tombe dans l'oreille d'un sourd.
Je me suis rendu à Anchorage pour parler à un comité semblable au vôtre afin de proposer d'agrandir le port de Tuk et d'accroître la présence de la Garde côtière. Vous savez que le passage du Nord-Ouest est à proximité, au pas de notre porte. On peut voir les navires aller et venir, et il n'y a rien dans le Nord, dans notre région pour leur venir en aide si quelque chose tourne mal. Le nombre de navires de croisière et de bateaux de plaisance augmente, mais nous ne sommes pas préparés à intervenir. Trump essaie de rouvrir la Réserve faunique nationale de l'Arctique, qui se trouve tout à côté de nous. Si un incident survient, nous ne sommes pas préparés à intervenir. Nous ne sommes pas prêts.
Depuis de nombreuses années, j'exhorte la Garde côtière à développer notre région, juste au cas où quelque chose se passerait, mais elle ne fait rien. En fait, elle a fait quelque chose: elle a construit un bureau à Inuvik, à 80 miles au sud, loin de la côte, ce qui n'aide personne. Comme je l'ai indiqué, j'étais à Anchorage, et aucun représentant de la Garde côtière canadienne n'était présent. Il y avait la Garde côtière des États-Unis et tous les représentants de la Défense nationale des Amériques, ainsi que quelques personnes d'Ottawa, et je les ai rencontrés. Nous nous sommes tous interrogés sur l'absence de la Garde côtière, qui avait pourtant été invitée.
La situation doit changer. Vous savez, les navires de la Garde côtière affectés un peu partout dans l'Est de l'Arctique sont trop éloignés pour être efficaces ou pour aider qui que ce soit. La Garde côtière doit donc se raviser et venir travailler avec nous avant que quelque chose de vraiment grave ne se produise.
J'ai parlé avec Michael McLeod, député de l'Ouest de l'Arctique, et il m'a dit «Oui, Merven, nous devrions faire quelque chose pour vous aider. »
Je conviens que les libéraux devraient nous aider. Ils ont mis fin aux activités de gazéification extracôtière et imposé un moratoire sur l'ensemble de l'Arctique sans même nous consulter. Ils ne nous ont jamais dit un mot.
Nous sommes des gens fiers qui aiment travailler pour vivre. Nous n'avons pas l'habitude de recevoir de l'aide sociale et ce genre de soutien. Nous accueillons maintenant des touristes, mais c'est bien peu comparé à ce que nous tirions de l'exploitation pétrolière et gazière. Nos gens sont habitués à ce genre de vie. Ils n'ont pas l'habitude de vendre des babioles et des t-shirts. Mais les activités pétrolières et gazières reprendront, je pense, si vous nous aidez à améliorer le port pour le rendre plus attirant et un peu plus sécuritaire.
Il y a des années, les anciennes compagnies Dome et Canmar, ainsi que Gulf et Imperial disposaient d'excellents ports. Ces ports étaient bons et très utilisables, mais ils se sont lentement détériorés au fil des ans. Tuk compte trois ports, dont un appartient au Service de transport maritime du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Cela fait partie de la marine de Bob.
Nous avons besoin d'aide à propos de ces infrastructures.
Il faut également parler du gaz naturel. Nous sommes assis sur des billions de pieds cubes de gaz naturel. Il se trouve juste sous nos pieds, alors que nous faisons venir du diesel et de l'essence de loin. Inuvik reçoit son gaz naturel de Delta, en Colombie-Britannique, au prix de 35 $ le gigajoule, ce qui est complètement insensé.
À Tuk, nous utilisons encore le diesel; pourtant, à 13 kilomètres de la ville se trouvent des billions de pieds cubes de gaz naturel. Nous n'avons besoin que d'un puits de production, puis d'ouvrir la valve dans l'usine de gaz naturel liquéfié, et nous serions approvisionnés.
Certaines choses, simples pour nous, semblent très difficiles à comprendre et à réaliser pour le gouvernement. Il lui est tellement plus facile de continuer comme il le fait et d'expédier du carburant polluant dans le Nord. Tout le monde veut utiliser les turbines, les éoliennes et les conduites, mais ces technologies ne fonctionnent pas dans le Nord. On a essayé dans diverses régions, en vain.
Je parle trop. Je dois laisser Jackie prononcer quelques mots, si vous le voulez bien.