Madame la Présidente, j'aurai l'honneur de parler du budget.
C'est le quatrième dont j'ai l'occasion de débattre. Chaque budget a sa couleur propre, et personnellement, j'aime bien donner des surnoms aux budgets. Celui de 2016 aurait pu s'appeler « le budget des folles dépenses », celui de 2017, « le budget de la vertu », tandis que celui de 2018 était « le budget du burger dégarni ».
S'il fallait trouver un nom au budget de 2019, je dirais que c'est « le budget de la redite ». Il fait peut-être 460 pages, mais si on en retirait tout ce qui a déjà été annoncé auparavant, je ne crois pas qu'il en ferait plus de 60.
Je tâcherai aujourd'hui de faire preuve de la même mesure que je le fais habituellement. Je commencerai par énumérer les éléments du budget qui me déplaisent, après quoi je parlerai des mesures qui pourraient effectivement être avantageuses pour les Canadiens. Je terminerai par exposer le sort qui, à mon avis, devrait être réservé à ce budget. J'ai quelques suggestions à faire à ce sujet.
Je dois dire pour commencer que j'ai été consternée d'apprendre que, encore une fois, les libéraux semblent abonnés aux déficits perpétuels. Le premier ministre a été élu parce qu'il a promis aux Canadiens de s'en tenir à de modestes déficits d'au plus 10 milliards de dollars et de renouer dès cette année avec l'équilibre budgétaire. Pourtant, le déficit atteindra 19,8 milliards de dollars pour l'année courante, et rien n'indique quand cette tendance s'arrêtera.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils s'en inquiéter? Parce qu'ils doivent payer des intérêts sur la dette. À l'heure actuelle, ces intérêts se chiffrent à 15 milliards de dollars — si on tient seulement compte de la dette accumulée —, mais ils pourraient atteindre 26 milliards si le pays continue à dépenser au rythme annoncé dans le budget.
Réfléchissons un instant à tout ce que nous pourrions faire avec 26 milliards de dollars. Nous pourrions réparer des hôpitaux, construire les infrastructures dont le pays a besoin ou mieux financer les soins palliatifs, un sujet qui me passionne. Réfléchissons à ce que nous pourrions faire avec les 25 milliards de dollars que nous devons présentement consacrer au paiement des intérêts d'une dette qui semble de plus en plus impossible à rembourser.
Certes, je ne suis pas enchantée de voir que nous sommes encore en mode déficit et dépenses.
Cela dit, je pense que les Canadiens comprennent que, de temps à autre, si une chose vaut la peine d’être achetée, ils peuvent prendre une hypothèque sur une maison ou utiliser leur carte de crédit pour un voyage intéressant. Ils comprennent que s’ils obtiennent quelque chose en échange, cela peut valoir la peine.
Toutefois, que retirons-nous vraiment de ces énormes déficits qui sont proposés dans le budget de 2019?
Premièrement, en ce qui concerne les soins de santé, nous n’obtenons pas grand-chose. Il y a eu énormément de bruit autour du budget. On a dit aux médias que ce serait un budget qui mise sur l’assurance-médicaments et que les gens seraient impressionnés. Tout le monde se réjouissait. Les Canadiens estiment que les gens qui n’ont pas les moyens d’acheter leurs médicaments devraient tout de même y avoir accès. C’est à cela que sert notre système universel de soins de santé. C’est ce que souhaitent les Canadiens.
Qu’est-ce que les libéraux ont prévu dans le budget pour l’assurance-médicaments? Pas d’argent, mais il y a une somme de 35 millions de dollars pour ajouter une mesure bureaucratique aux processus d’approbation des médicaments du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, de l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé et de l'Alliance pancanadienne pharmaceutique, des processus qui existent déjà et qui sont très longs et très coûteux. Cette mesure ne donnera pas de médicaments à qui que ce soit au Canada. Elle ne changera rien.
Tout cela après que le comité de la santé a étudié la question de l’assurance-médicaments pendant deux ans et formulé des recommandations très raisonnables sur les diverses options pour aider les personnes qui n’ont pas les moyens de payer leurs médicaments. Le gouvernement a raté là une belle occasion. Il est clair qu’Eric Hoskins n’a pas respecté son échéance en ce qui concerne le rapport sur l’assurance-médicaments qui devait être déposé en mars, à temps pour le budget. C’est probablement la raison pour laquelle rien n’a été annoncé dans le budget.
Une chose qui est bien, ce sont les fonds prévus pour les maladies rares, 500 millions de dollars par année. Nous savons qu’un Canadien sur 20 souffre d’une maladie rare, alors tout le monde connaît un parent qui doit dépenser, dans certains cas, jusqu’à un million de dollars par année pour ces médicaments. Il faut absolument faire quelque chose. Toutefois, la mesure sera mise en place en 2022. C’est donc une autre promesse électorale.
Si les libéraux se font élire, ils investiront 500 millions de dollars en 2022. Quel est le bilan des libéraux en ce qui concerne le respect des promesses électorales? Faire de petits déficits, équilibrer le budget dans les limites du mandat et rétablir la livraison du courrier à domicile: non. Dernières élections selon le système majoritaire uninominal à un tour: non. Plus de projets de loi omnibus: d’accord. Je pourrais continuer longtemps à parler des promesses non tenues. Le fait d’inscrire une mesure dans le budget et de prévoir sa mise en oeuvre aussi loin signifie qu’il n’y a rien de concret pour les Canadiens. Toutefois, nous avons besoin d’une solution de cette nature.
Une autre lacune importante du budget concerne la réponse du gouvernement libéral à la crise des opioïdes qui dure depuis que les libéraux ont été élus. Quatre mille personnes sont mortes l’an dernier. Le comité de la santé vient de terminer une tournée d’un bout à l’autre du pays. Nous nous sommes penchés sur la crise de la méthamphétamine et des opioïdes pour cerner les lacunes du système. Beaucoup d’information est disponible. Qu’est-ce que le gouvernement a décidé? Nous avons entendu dire qu’il n’y a pas suffisamment de logements abordables, pas assez de mesures en santé mentale pour aider les gens à guérir du traumatisme qui les a rendus dépendants et pas assez de places disponibles dans les centres de désintoxication. Nous savons que les gens doivent attendre entre six mois et deux ans pour pouvoir y être admis. Winnipeg et Vancouver sont les épicentres de cette crise.
Que fait le gouvernement? Il alloue 6 millions de dollars par année pour procurer aux toxicomanes des opioïdes d’ordonnance sûrs. Voilà la réponse du gouvernement. Des gens meurent. Nous savons que nous avons besoin de solutions au chapitre de la prévention, du rétablissement et du logement abordable. Depuis près de quatre ans, le gouvernement ne fait que parler et ne prend aucune mesure en matière de logement abordable.
Les libéraux ont reconnu le besoin dès le départ et ont commencé à en parler. Or, nous en parlons encore en ces derniers jours du gouvernement libéral. Où sont les logements abordables dont les gens ont besoin? L’itinérance est un des principaux facteurs qui contribuent à la dépendance. Encore une fois, c’est très décevant. Bien que les libéraux reconnaissent qu’il y a une crise, la riposte à cette crise est insuffisante.
C’est la même chose pour le suicide. Nous savons qu’il y a une crise là aussi. Nous savons qu’il faut faire de la prévention, surtout auprès des populations autochtones et du Nord, auprès des jeunes et des hommes d’âge moyen. Le budget alloue 5 millions de dollars par année. Si on divise cela entre les 338 circonscriptions du pays, cela fait moins de 15 000 $ par circonscription pour la prévention du suicide. Qu’allons-nous faire avec une telle somme? C'est encore un cas où le gouvernement reconnaît qu’il y a un problème, mais où il réagit de façon tout à fait inadéquate.
On relève une autre lacune importante dans le dossier de la santé. Le comité de la santé a terminé une étude sur le diabète. Onze millions de Canadiens sont diabétiques ou prédiabétiques. C’est une des maladies qui coûtent le plus cher à notre système. Nous avons une population vieillissante, une personne âgée sur six à l’heure actuelle, et cette proportion passera à une personne âgée sur quatre d’ici six à dix ans. Les gens souffrent de plus en plus de maladies chroniques à cause de l’obésité, de la nutrition, du manque d’exercice, mais que fait-on à ce sujet?
Diabète Canada nous a présenté un plan très cohérent, le plan Diabète 360 degrés. Nous l’avons examiné au comité de la santé. Une de nos recommandations à la ministre de la Santé était d’adopter ce plan. Pourtant, il n’est nulle part dans le budget. Il n’y a pas un sou pour lutter contre le diabète, qui représente un coût énorme et une rude épreuve pour de nombreux Canadiens. Encore une fois, c’est une lacune flagrante.
J’ai déjà été présidente du comité de la condition féminine. Lorsque j'examine les budgets, j’aime bien le faire sous l’angle de l’égalité des sexes. Le gouvernement fait étalage de vertu en disant que nous avons un premier ministre féministe, bien que la façon dont il a traité des femmes au sein de son caucus et du Cabinet dernièrement laisse à désirer.
Examinons certains des éléments clés qui montrent que les libéraux parlent beaucoup, mais agissent peu. Lorsque j’ai été élue pour la première fois, on m’a confié les rênes d’un comité spécial chargé d’étudier l’équité salariale. Nous avons fait des recommandations au gouvernement, qui a accepté de présenter un projet de loi sur l’équité salariale dans le secteur sous réglementation fédérale. Or, quelle somme est prévue pour l'équité salariale dans le budget de 2019? Aucune somme, et aucune loi. Encore une fois, que des paroles en l’air et aucune mesure concrète dans ce dossier. C’est dommage, parce que beaucoup de questions touchant les femmes méritent vraiment qu'on s'y attaque.
Il y a deux belles initiatives dans le budget. La première concerne le cancer de l’ovaire. La recherche dans le domaine du cancer de l’ovaire est insuffisante, et c’est l’une des principales causes de mortalité des femmes. J’ai été heureuse de voir cette initiative inscrite dans le budget.
Toutefois, si nous examinons les dépenses de recherche dans leur ensemble sous l’angle de l’égalité entre les sexes, environ 3 % des fonds de recherche sont consacrés à tout ce qui a une incidence sur les femmes. Le gouvernement devrait revoir son optique sexospécifique, se demander comment se porte l’équilibre et déterminer s’il s’attaque vraiment aux problèmes qui sont si importants pour les femmes.
Une autre bonne chose que je constate dans le budget concerne les dons d’organes. Un des membres du Comité permanent de la santé, le député de Calgary Confederation, a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire visant à donner aux gens la possibilité de faire un don d’organe en déclarant leur accord chaque année sur leur déclaration de revenus. Ce serait une façon très facile de permettre aux gens de le faire. Le gouvernement a accepté et a prévu des fonds dans ce budget pour faciliter l’augmentation du nombre de donneurs d’organes. Cela permettra de sauver des vies. Après la tragédie de Humboldt, il y a eu une augmentation énorme du nombre de donneurs d’organes, ce qui a sauvé de nombreuses vies.
Les taxes ont été supprimées dans certains domaines, les services de santé reproductive par exemple. Tous s’entendent pour dire que les services médicalement nécessaires ne devraient pas être taxés. Le gouvernement fait un peu preuve d'hypocrisie dans ce dossier. Il impose en effet une taxe de 15 % sur la marijuana utilisée à des fins médicales. Les gens qui souffrent doivent payer beaucoup d’argent supplémentaire. Le gouvernement ne peut pas simplement choisir quels services médicaux doivent être taxés ou non. Il doit adopter une approche uniforme. S’il estime que les médicaments et les traitements médicaux ne doivent pas être taxés, alors il doit être cohérent.
Passons maintenant à l’infrastructure. Un merveilleux petit passage du budget précise que les municipalités obtiendront 2 milliards de dollars cette année pour l’infrastructure. Même si nous pouvons dire que c’est une très bonne nouvelle, il ne faut pas oublier que 15 milliards de dollars ont été enlevés aux municipalités du Fonds pour l’infrastructure pour la réparation des routes et des ponts et qu’ils ont été affectés à une Banque de l’infrastructure qui s’occupera des projets. Or, cette banque ne réalise qu’un seul projet et, coïncidence ou non, c’est avec SNC-Lavalin.
En conséquence, si le gouvernement redonne aux municipalités 2 milliards après leur avoir enlevé 15 milliards, c’est donc d'une somme de 13 milliards de dollars que les municipalités seront privées pour construire des routes et des infrastructures. C’est clairement insuffisant et cela n’a certainement rien à faire à la Banque de l’infrastructure.
Ce serait formidable si le gouvernement redonnait plus d’argent aux gens de circonscriptions comme la mienne. J’ai été déçue de ne pas obtenir de financement pour réparer le terminal du traversier frontalier de Sombra, dans ma circonscription. J’en ai parlé. Cela fait maintenant plus d’un an que ce poste frontalier est fermé à cause au pont-jetée causés par les brise-glace de la Garde côtière.
Nous avons besoin de 2 millions de dollars pour régler ce problème, rétablir un poste frontalier et accroître les échanges commerciaux avec les États-Unis, juste de l’autre côté. Je représente une circonscription frontalière. Le gouvernement peut trouver 12 millions de dollars à donner à Loblaws, mais il n’arrive pas à trouver 2 millions pour permettre à Sarnia—Lambton de rouvrir un poste frontalier. C’est absolument désolant.
Notre projet de corridor commercial n’a pas été financé non plus dans le budget. J’espère que cela pourra être corrigé. J’aimerais donner au gouvernement l’occasion de reconsidérer sa position. Ce projet créerait 3 000 emplois bien rémunérés dans ma circonscription et coûterait 6 millions de dollars. Encore une fois, le gouvernement peut trouver 12 millions pour que Loblaws, qui a réalisé des profits de 3 milliards de dollars et qui n’avait donc pas besoin de cet argent, puisse acheter des congélateurs. Par contre, il y a dans ma circonscription un projet qui, avec 6 millions de dollars, permettrait de créer 3 000 emplois, mais il n’a pas été financé dans le budget.
J’aime toujours parler des soins palliatifs. J’ai été heureuse de voir le gouvernement présenter un cadre de soins palliatifs dans la foulée de mon projet de loi d’initiative parlementaire. L'argent est débloqué peu à peu. Il y en a déjà eu pour financer la formation des ambulanciers paramédicaux, par exemple, afin qu'ils puissent offrir des soins palliatifs en dehors des heures d’urgence. C’est une façon très efficace de prodiguer des soins aux gens, et c’est également un service avantageux pour les personnes qui ont de la difficulté à se déplacer afin de recevoir des traitements.
Cependant, il y a beaucoup de services qui auraient dû être financés et qui ne l’ont pas été. Qu'en est-il des centres de soins palliatifs? Le Canada en compte une centaine, comparativement à 1 300 aux États-Unis. Il y a là une véritable occasion de collaborer avec les collectivités et de construire des centres de soins palliatifs où les gens pourront obtenir les soins dont ils ont besoin. Nous savons que 70 % des Canadiens n’ont aucun service dans ce domaine. Ils n’ont aucune possibilité de recevoir des soins palliatifs.
Internet à large bande est un autre outil qui facilite les soins palliatifs. En conséquence, j’ai été heureuse de constater que l’on reconnaissait qu’il fallait investir davantage là-dedans.
Il y avait des projets dans ma circonscription pour lesquels nous avons présenté des demandes au cours de la première année où j’ai été élue et dont nous n’avons pas entendu parler. Nous avons toujours demandé au gouvernement d'y voir, mais il ne l’a pas fait. Je ne sais pas qui seront les bénéficiaires en fin de compte, mais il y a fort à parier qu’ils se trouveront dans des circonscriptions libérales.
Nous pouvons maintenant parler des parties du budget qui concernent les changements climatiques et la future taxe sur le carbone. Je suis consternée d’entendre le gouvernement dire que cela va sauver des enfants et prévenir des inondations. Ah bon? Combien faut-il dépenser pour prévenir une inondation? Il n’y a aucun lien. L’une de ces mesures est une ponction fiscale, et elle n’a absolument rien à voir avec l’autre. Les gens veulent parler d’un problème mondial qui nécessite une solution mondiale, mais le Canada représente moins de 2 % du problème. Si on ne s’occupe pas des régions du monde qui représentent 98 % du problème, le problème ne sera pas réglé, et c’est clair. Le gouvernement fait fausse route avec son plan environnemental.
Qu'en est-il des aînés? Tout à l'heure, j'ai indiqué qu'une personne sur six est un aîné, et, dans quelques années, cette proportion passera à une personne sur quatre. Ce budget ne prévoit à peu près rien pour aider les aînés. Il y a une pénurie de docteurs et d'infirmières au pays, et des aînés tirent le diable par la queue. Tout d'abord, les mesures prévues dans le budget sont inadéquates et constituent aussi une redite. Le gouvernement répète ce qu'il a fait avec le Régime de pensions du Canada. Il puise 1 200 $ dans les poches de chaque travailleur, mais personne n'en tirera d'avantages avant 40 ans. Cette mesure n'aidera pas les gens qui en arrachent actuellement. Il ne fait absolument aucun doute qu'il faut en faire davantage pour les aînés.
Des aînés de ma circonscription craignent que nous n'ayons pas de plan pour les espaces consacrés aux soins de longue durée. Les hôpitaux sont engorgés parce que les aînés n'ont nulle part où aller. Nous savons que plusieurs provinces tentent de construire des espaces consacrés aux soins de longue durée. Dans Sarnia—Lambton, on construit actuellement 2 000 espaces de ce genre, mais on a probablement besoin de 2 000 ou 3 000 espaces supplémentaires. Voilà un autre domaine dans lequel le gouvernement n'est pas intervenu et qui aurait été très important pour les aînés.
Mon avant-dernier point porte sur l'allocation pour la formation. Le gouvernement a décidé qu'un montant de 250 $ par année allait aider les gens à obtenir la formation dont ils ont besoin pour aller de l'avant et décrocher un bon emploi. Cela montre bien à quel point le gouvernement est déconnecté de la réalité. Ne sait-il pas à combien s'élèvent les droits d'inscription, que les cours coûtent habituellement 1 000 $ par jour? Que représentent 250 $ par année dans un tel contexte?
On a voulu aider les acheteurs d'une première habitation à accéder à la propriété en leur permettant de retirer 35 000 $ de leur REER au lieu de 25 000 $. J'ai deux enfants en âge d'acheter une habitation, mais je ne sais pas combien de personnes de cet âge ont 35 000 $ dans un REER. Encore une mesure inutile.
Comme l'a mentionné un de mes collègues tantôt, l'aide qu'un acheteur peut obtenir est liée à son revenu. Il y a des restrictions. Il n'y a pas beaucoup de gens qui vont pouvoir se prévaloir de cette mesure. Le gouvernement reconnaît encore une fois que ses décisions ont rendu inabordable l'achat d'une habitation, ce que souhaiteraient pouvoir faire bien des jeunes gens, et il n'a rien fait pour changer les choses.
J'arrive à la conclusion de mon discours. Ce budget ne répond pas aux besoins de la population, c'est pourquoi je propose un amendement.
Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « la Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-97, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 mars 2019 et mettant en œuvre d’autres mesures, puisque, contrairement à ce qu’avaient promis les libéraux durant la campagne électorale, il ne permet pas de rétablir l’équilibre budgétaire cette année, mais creuse plutôt un déficit de 19,8 milliards de dollars et fait grimper la dette à plus de 705 milliards de dollars. »
Madam Speaker, it is an honour to rise to speak about the budget.
This is the fourth budget to which I have had an opportunity to speak. Each budget tends to have its own flavour, and I like to give them nicknames. In 2016, it was a shopping spree budget. In 2017, it was a virtue-signalling budget. In 2018, it was a nothing burger budget.
If I had to give a name to the 2019 budget, I would call it the recap budget. It is 460 pages long, but in actual fact if we took away everything that was just re-announced, then it would probably only be about 60 pages.
I will try to provide my usual balanced perspective today. I will talk about things in the budget that I am not happy about. Then I will talk about the things that I think would be good for Canadians. Then I will try to bring some helpful suggestions forward on what should really happen to the budget in the future.
First, I was dismayed to see that once again there are huge deficits going on in perpetuity under the Liberal government. The Prime Minister was elected on a promise to Canadians that he would run small deficits of $10 billion and that he would return to balance this year. However, $19.8 billion will be the deficit this year, and that goes on and on.
Why does that matter to Canadians? We have to pay interest on that debt, which is currently $15 billion, the debt we have picked up so far, and it will be $26 billion if we continue at the pace described in the budget.
Let us think about what we could do with $26 billion, such as repairing some of the hospital infrastructure that is missing across the country or spending on palliative care, about which I am passionate. Let us think about what we could do with the $25 billion that currently will pay interest on a debt that is never-ending.
I definitely am not happy to see that we are still in deficit-spending mode.
That said, I think Canadians understand that from time to time, if there is something worth buying, they might take a mortgage on a house or sometimes run up their credit card if an interesting trip comes around. They understand that if they are getting something for it, there might be a point.
However, what are we really getting for these huge deficits that are proposed in budget 2019?
First, from a health care perspective, we are not getting very much. There was an incredible amount of hype in anticipation of the budget. The media was told that this would be a pharmacare budget and that people would be impressed. Everybody was all hyped up. Canadians believe that people who cannot afford their medications ought to be able to get it. Our universal health care system is about that. Canadians would like to see that.
What did the Liberals put in the budget for pharmacare? No money. There were $35 million to create another bureaucracy to add to the PMPRB, CADTH and the pCPA drug approval processes that already exist, that are arguably very long and very costly. That is not going to give medications to anybody in Canada. It is not going to do a thing.
This is after the health committee studied pharmacare for two years. It gave very reasonable recommendations about how different options would be available to help fill the gap for people who could not afford their medications. That was a real miss on the part of the government. It is clear that Eric Hoskins missed his deadline when it came to the pharmacare report that was supposed to be delivered in March, in time for the budget. That is probably why there was absolutely nothing in the budget.
One thing that is good is the money for rare diseases, $500 million a year. We know that one in 20 Canadians has a rare disease, so everyone can relate to a family member who has to spend, in some cases, up to $1 million a year for these medications. Something definitely needs to be done. However, it will be put out in year 2022. That means it is another election promise.
If the Liberals get elected, then they will put $500 million out in 2022. What is the Liberal record on keeping election promises: running small deficits, balancing the budget within the mandate and restoring home mail delivery, no; last election under first past the post, no; no more omnibus bills, okay. I could go on and on about the broken promises. Putting it in the budget and putting out that far means there is nothing concrete for Canadians. However, we need a solution of that nature.
Another big miss in the budget has to do with the Liberal government's response to the opioid crisis. This has been going on since the Liberals were elected. Four thousand people died last year. We just finished a health committee tour across the country. We looked at the methamphetamine and opioid crisis to see where the gaps in the system were. A lot of information is available. What did the government decide? We have heard there is not enough affordable housing, not enough mental health aids for supporting the healing from the trauma that causes people to get addicted and not enough recovery spots. We know people have to wait between six months and two years to get a recovery spot. Winnipeg and Vancouver are epicentres of this crisis.
Instead, the government has allocated $6 million a year to buy the addicts safe prescriptive opioids. That is the government's answer to this. People are dying. We know we need solutions on the prevention side, on the recovery side and we need affordable housing. The government has been all talk and no action on affordable housing for nearly four years now.
The Liberals recognized the need immediately and started to talk about it. However, we are still talking about it and these are the dying days of the Liberal government. Where is the affordable housing that people need? Homelessness is one of the key factors that contribute to people being addicted. Again, it is very disappointing. Although the Liberals recognize there is a crisis, the response to the crisis is inadequate.
That is the same story on suicide. We know we have a suicide crisis. We know we need prevention, especially in indigenous populations and in the north, among young people, among middle-age men. The budget allocates $5 million a year. If we divide that among 338 ridings in the country, that is less than $15,000 per riding to address suicide prevention. What are we going to do with that? It is another case where the government recognizes there is a problem, but has come in with a totally inadequate response.
There is another key miss on the health file. The health committee finished a study on diabetes. Eleven million Canadians have diabetes or are pre-diabetes. This is one of the most costly diseases in our system. We having an aging demographic, one in six seniors right now and one in four seniors within six to 10 years. People are moving more and more to chronic disease because of obesity, nutrition, lack of exercise, but what is being done about it?
Diabetes Canada came to us with a very cohesive plan, the 360 plan. The health committee reviewed the plan. One of our recommendations to the health minister was that the plan be adopted. However, it is nowhere in the budget, not a dime for addressing diabetes, which is a huge cost and huge struggle for many Canadians. Once again, it is a total miss.
I used to be the chair of the Status of Women. When I look at budgets, l like to look at them through a gender lens. The government does a lot of virtue signalling on the fact that we have a feminist Prime Minister, although with the way he has been treating women in his caucus and cabinet of late that is arguable.
Let us look at some of the key things that show the Liberals are all talk and no action. When I was first elected, I was put on a special committee to study pay equity. We made recommendations to the government. The government agreed that it would come in with legislation that would address pay equity in the federal government sector for which it had control. How many dollars are available in budget 2019 to address pay equity? Zero dollars and zero legislation. Once again, it is all talk and no action on that file. That is too bad because a lot of women's issues really do need to be addressed.
Two nice things are in the budget. One has to do with addressing ovarian cancer. There has been a lack of research in the area of ovarian cancer and it is one of the top reasons that women die. I was pleased to see that in the budget.
However, if we look at research spending as a whole through a gender lens, about 3% of the research dollars go toward anything that will impact women. The government should put on its gender-lens glasses again and take a look at what the balance is and whether it is really addressing issues that are so important to women.
One other good thing that I see in the budget has to do with organ donation. One of the members of the Standing Committee on Health, the member for Calgary Confederation, brought forward a private member's bill to give people the opportunity to organ donate by declaring it every year on their tax returns. It would be a very easy way of allowing people to do that. The government agreed and put money in this budget to facilitate increasing the number of organ donors. This will save lives. After the Humboldt tragedy, there was a huge increase in the number of organ donors, which saved many lives.
There are some areas where taxes have been taken off, such as for fertility services. I think people would agree that medically necessary services should not be taxed. The government is a little hypocritical on this file. When it comes to medical marijuana, it has put a 15% on that. People who are suffering are having to pay a lot of extra money. The government cannot just pick and choose which medical services should not be taxed. It should be consistent in its approach. If it believes that medicines and medical treatments should not be taxed, then it has to be consistent across the board.
Let us move on to infrastructure. There was a delightful little nugget that said we would get $2 billion of actual money in this year being spent for municipalities for infrastructure. While we may say that is very good news, we should remember that $15 billion was taken away from municipalities from the infrastructure fund for the repair roads and bridges and it was put into an infrastructure bank that would do projects. It is only doing one project, which is coincidentally being done with SNC-Lavalin.
Therefore, to give $2 billion back after taking $15 billion away still means the government took $13 billion from municipalities for building roads and infrastructure. It is woefully inadequate and certainly not doing anything in the Infrastructure Bank.
It would be great if the government returned more money to people in ridings like my own. I was disappointed to not see any money to repair the Sombra ferry border crossing in my riding. I have been speaking about this. It has now been over year that this border crossing has been closed because of the damage done by Coast Guard vessels breaking ice and crushing the causeway.
We need $2 million to fix this problem, restore a border crossing and restore the opportunity to increase trade with the U.S., which is on the other side. I represent a border riding. The government can find $12 million to give to Loblaws, but it cannot find $2 million for Sarnia—Lambton to open a border crossing. It is absolutely distressing.
We also have a trade corridor project, which was not funded in this budget. I hope that can be remediated. I would like to give the government chance to reconsider. That project would create 3,000 well-paying jobs in my riding, and the cost would be $6 million. Again, the government can find $12 million to give to Loblaws to put in freezers, a company that made $3 billion in profit and can afford it. However, on the other hand, there is a project in my riding that needs $6 million to create 3,000 jobs and that was not funded in the budget.
Palliative care is always something I love to talk about. I was pleased to see the government come with a palliative care framework after my private member's bill, and that spending is beginning. It is starting to fund training for paramedics, for example, to administer palliative care in their off-emergency hours. It is a very efficient way to get care to people, which is also a benefit to the people who have difficulties travelling to receive treatment.
However, there are a lot of things that should have been funded that are not. What about hospices? Canada has about 100 hospices compared to 1,300 in the U.S. There is a real opportunity to partner with communities and build hospices so people can get the palliative care they need. We know that 70% of Canadians have nothing. They have no opportunity for palliative care.
Another enabler for palliative care is broadband Internet. Therefore, I was glad to see a recognition that more spending was needed with respect to broadband Internet.
I had projects in my riding that we applied for in the first year I was elected that we have heard nothing about. We have continually asked the government to address that and it has not. I am not sure who will be the beneficiaries, but I would guess that it will be Liberal ridings.
We can then talk about the parts of the budget that have to do with climate change and the carbon tax that is going to be put in place. I am distressed when I hear the government talk about how this is going to save the children and prevent floods. We should ask, at what price are floods going to be prevented? There is no relationship there. One is a tax grab, and it has absolutely nothing to do with the other. People want to talk about a global problem that needs a global solution, and Canada is less than 2% of the problem. If those regions that are 98% of the problem are not addressed, the problem will not be solved, and that is clear. The government definitely is off track when it comes to its environmental plan.
What about seniors? Earlier in my speech, I mentioned that one in six people is a senior, and that number is going to be one in four in a few short years. We see pretty much nothing in this budget that is going to help seniors. There is a doctor and nurse shortage across the country, and seniors who cannot afford to live. The measures that are prescribed here are, first of all, inadequate and also a recap. The government is recapping what it did with the CPP. It is taking $1,200 out of each working person's pocket, but nobody will see a benefit for 40 years. That is not going to help people who are struggling right now. More is needed to be done for the seniors, and there is absolutely no doubt about that.
I have seniors in my riding who are concerned that we do not have a plan for long-term care spaces. The hospitals are logjammed because there is no place for them to go. We know that several provinces are trying to build long-term care spaces. We are building 2,000 spaces in Sarnia—Lambton, and we probably need an additional 2,000 or 3,000. That is another area the government did not address that would have been very important for seniors.
Second last, I will talk about the training benefits. The government has decided that $250 a year is going to help people get the training needed to move on and get a good job. That shows how out of touch the government is. Does it not understand the cost of tuition, and the cost of training courses that are usually $1,000 a day? Therefore, $250 a year is not going to be very good.
There was an effort made to help first-time homebuyers acquire a home by allowing them to spend $35,000 of their RRSPs, instead of $25,000. I have two children who are of the age to buy a home, but I am not sure how many people of that age have $35,000 in RRSPs. Therefore, that was a miss.
As one of my other colleagues pointed out earlier, there are some restrictions related to a homebuyer's income as to how much support can be obtained. There will not be a lot of people who will be able to take advantage of that. Once again, the government has recognized that it has made buying a home, which is desirable for many young people, unaffordable, but it has done nothing about it.
I am coming to the end of my remarks. This budget has not met people's needs, and for that reason I propose an amendment.
I move:
That the motion be amended by deleting all the words after the word "That" and substituting the following: 'the House decline to give second reading to Bill C-97, An Act to implement certain provisions of the budget tabled in Parliament on March 19, 2019 and other measures, since the Bill does not balance the budget this year, as promised by the Liberals during the election, but instead the deficit will hit $19.8 billion and the debt will soar to over $705 billion.'