Madame la Présidente, je remercie le député de Prince Albert de son excellente allocution. Je comprends sa ferveur lorsqu'il aborde le sujet du commerce international, car il s'agit d'une question très chère à tous les députés qui siègent au comité.
Je vais paraphraser Patrick Henry et dire que je regrette de ne disposer que de 10 minutes, car je pourrais parler du sujet très longtemps. Pourquoi le libre-échange est-il profitable? Le slogan du comité des affaires étrangères est excellent: simplifier, modifier, normaliser. Décrivons dans les grandes lignes la situation du Canada et voyons pourquoi réduire les coûts commerciaux de 14 % — 17 % pour les pays les moins développés — aurait un impact important pour le pays.
En 1970, la Corée comptait parmi les pays les plus pauvres du monde. Aujourd'hui, elle fait partie des pays les plus développés, avec une économie avancée. La Corée en est arrivée là en axant ses efforts presque exclusivement sur l'exportation.
Pour sa part, le Canada a beaucoup à offrir, beaucoup à exporter. Commençons par l'exploitation minière. Nous avons de grandes réserves de charbon; le charbon représente 32 % de l'exploitation minière en Colombie-Britannique, le cuivre, 32 %, puis il y a l'argent et l'or. En Alberta, nous avons d'immenses champs de pétrole et de gaz. La Saskatchewan est le deuxième producteur de potasse en importance. On y exploite également l'uranium. Je ne mentionne que quelques-unes des ressources, mais il y en a bien d'autres.
Au Manitoba, on exploite le cuivre, le zinc, l'or, l'argent, le platine et un certain nombre de minéraux issus des terres rares qui sont si importants pour le marché d'aujourd'hui. L'Ontario compte les plus grandes mines d'or, ainsi que des mines de nickel, de cuivre et de platine, sans oublier ces mêmes groupes issus des terres rares. Le Québec offre aussi un tableau impressionnant. Pendant un certain temps, il a mis fin à l'exploitation minière, mais aujourd'hui, 1 % de cette vaste province est exploité et 5 % sont disponibles pour l'exploitation minière. Ce qui en ressort est tout simplement incroyable. Il y a tant de possibilités. Le Québec a rétabli sa réputation en tant que l'un des territoires les plus attrayants au monde pour l'exploitation minière. J'ai mentionné les minerais qu'on y trouve.
Poursuivons avec les Maritimes. En Nouvelle-Écosse, on exploite l'or; au Nouveau-Brunswick, on exploite le plomb, le zinc, le cuivre et la potasse; à Terre-Neuve, on exploite le minerai de fer, le nickel, le cuivre, le cobalt et l'or, et on continue d'y découvrir de nombreuses autres ressources.
N'oublions pas l'industrie forestière. Toutes les provinces canadiennes en ont une. Il s'agit d'une industrie majeure en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick.
Mon collègue parlait d'agriculture, et bon nombre d'entre nous ont mentionné son importance. Ma circonscription, Chatham-Kent—Leamington, est la principale productrice de blé, et elle se classe au deuxième rang pour la production de soja.
Parlons maintenant de ce que le reste du pays a à offrir. Nous avons d'énormes industries bovine et porcine. Dans l'Ouest, on produit du canola. Puis, il y a les légumineuses, qui ont connu une évolution remarquable. En effet, il y a 25 ans, on ne cultivait presque aucune légumineuse. Or, de nos jours, les provinces des Prairies, surtout la Saskatchewan, sont en train de devenir les principaux cultivateurs de légumineuses au monde.
Lors de ma dernière intervention, j'ai parlé de l'industrie des cultures de serre, et je veux vanter un peu plus ma circonscription, car on trouve à Leamington la plus forte concentration de serres en Amérique du Nord. Pensons-y. Le nombre de serres augmente à Chatham-Kent aussi. Notre industrie des cultures de serre est plus grande que celle de la Californie.
On cultive des pommes de terre à l'Île-du-Prince-Édouard et des bleuets dans les provinces maritimes. La culture des canneberges, quant à elle, commence à prendre de l'importance en Colombie-Britannique, au Québec et en Ontario.
Lors de nos déplacements avec le comité, nous avons pu constater, en parlant avec des gens des provinces maritimes, l’importance du poisson et des fruits de mer. Les États-Unis étaient notre plus gros client, mais aujourd’hui, le marché asiatique offre d’immenses débouchés. Il y a le Japon, avec ses 120 millions d’habitants, la Corée et le Vietnam, avec ses 90 millions d’habitants.
Quand on pense aux produits de la mer, on pense spontanément au poisson, mais il y a aussi le crabe des neiges, la crevette, le homard et les pétoncles qui sont deviennent d’importantes industries.
Dans bien des cas, nous renonçons trop facilement au secteur manufacturier que nous croyons avoir perdu. Les députés qui sont de mon coin de pays vous le diront aussi.
Pourtant, nous avons toujours une base solide dans le secteur manufacturier, qui continue de se renforcer. Dans ma région, nous avons une forte présence japonaise dans l’industrie de l’automobile. Les trois grands constructeurs de Detroit, Ford Chrysler et General Motors, sont toujours là.
En fait, Ford va construire à Oakville un véhicule qui sera écoulé dans le monde entier. Pensez donc à toutes les possibilités qu’offrira l’élargissement de nos accords de libre-échange.
Le modèle Honda CR-V qui est aujourd’hui produit à Alliston — il était produit auparavant aux États-Unis —, sera vendu en Europe.
Nous sommes une nation commerçante et nous en bénéficions tous. Mais nous ne devons jamais oublier que celui qui en profite le plus, c’est le consommateur. Le système de libre marché a créé pour lui quelque chose d’inégalé depuis l’origine des temps.
J’ajouterai que le libre-échange est le moteur du système de libre marché. La main invisible opère. Les entreprises peuvent commencer à grandir, quels que soient les débouchés.
Lors d’un voyage du comité du commerce, j’étais assis dans l’avion à côté d’un entrepreneur qui m’a parlé des débouchés qu’offrait l'expansion des marchés de l’élevage des huîtres, dont il récupérait la coquille pour fabriquer un nouveau fertilisant. Et cette activité crée de l’emploi.
Et ce n’est qu’une histoire parmi d’autres.
Rappelons-nous que, au début du XXe siècle, 40 % de la main-d'oeuvre en Amérique du Nord travaillait dans des fermes. Lorsque ces 40 % ont cessé de travailler dans des fermes, des hommes comme Henry Ford ont mis à profit leur ingéniosité et ce qu'ils avaient appris dans le milieu agricole pour inventer une industrie de toutes pièces. Encore là, c'est un mécanicien de par chez moi, d'Ann Arbor, aux environs de Detroit, qui a mis sur pied la société Ford. Dans la foulée, d'autres industries ont vu le jour. Les familles Goodyear, Goodrich et Dunlop ont toutes fabriqué des pneus pour l'industrie automobile. Une multitude de sociétés ont commencé à produire de l'essence pour l'industrie. Les transports, l'expédition, les trains, le camionnage, les routes: ce n'est là qu'une infime partie de ce que l'industrie automobile a apporté au marché nord-américain. L'Étatsunien moyen, tout comme le Canadien moyen pouvait être propriétaire d'une voiture.
Une concurrence a vu le jour. Des entreprises ont été lancées. Elles ont innové et amélioré les voitures, et elles ont influencé d'autres secteurs.
Il a été question de l'industrie alimentaire. On parle constamment de nourriture, d'amélioration des méthodes agricoles, d'aliments plus sains et de prix modiques. Aujourd'hui, la famille moyenne consacre environ 10 % de ses revenus à se nourrir.
Je pourrais continuer longtemps. Je pense que nous convenons tous que le libre marché et le libre-échange ont engendré des retombées positives, pour le Canada bien sûr, mais aussi pour le monde entier.
Pour conclure ce débat, avant que nous passions à la mise aux voix, j'incite tous les députés à voter pour le projet de loi C-13. Adoptons-le et poursuivons sur cette lancée qui, nous le savons tous, sera aussi profitable à la planète qu'à tous nos concitoyens.