Monsieur le Président, aujourd’hui, j’aimerais rendre hommage à la commission sur les femmes autochtones disparues ou assassinées et au travail important qu’elle a accompli aujourd’hui lors de la présentation de son rapport, particulièrement en ce qui a trait à la situation du logement et des transports publics au Canada. Je suis convaincu que tous les députés sont sensibles à ces questions. Dans le cadre de mon travail sur le dossier du logement, je comprends l’importance de donner suite aux recommandations qui sont formulées dans le rapport.
En ce qui concerne la commission sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, il est également important de noter que si nous en savons autant sur cette question, c'est en partie grâce aux journalistes autochtones de ce pays. Sans la voix des journalistes autochtones indépendants qui nous criaient de porter attention à la situation de ces femmes, les victimes n’auraient peut-être jamais pu se faire entendre sur la Colline du Parlement. Je tiens à remercier chaleureusement tous ces courageux journalistes qui ont soutenu leurs sœurs, leur mère, leurs tantes et leurs cousines pour le rôle qu’ils ont joué. Voilà pourquoi il est si important de soutenir le journalisme indépendant, le journalisme communautaire.
Nous vivons tous dans un environnement médiatique où certaines des voix les plus fortes du Canada, dont les noms ont été cités ad nauseam aujourd’hui, sont souvent entendues à la Chambre des communes. Cependant, le journalisme le plus important du pays est pratiqué par certains des médias les plus petits et les plus libres du milieu journalistique. En fait, ce sont eux qui sont les plus à risque dans l’environnement médiatique actuel. Ce sont eux qui sont venus nous voir et nous ont demandé de faire ce dont nous débattons en ce moment.
Je suis issu de cette communauté de journalistes. Mon premier emploi comme journaliste a été à la station de radio communautaire CKLN à Toronto. SI cette station n’avait pas accepté de donner une chance à un gars qui n’avait aucune formation, je n’aurais pas pu poursuivre ma carrière à Citytv, ensuite à CBC, puis à nouveau à Citytv et à CP24 comme journaliste. Je n’aurais jamais travaillé pour le Toronto Star et le Globe and Mail. Je n’aurais jamais fait partie des autres entreprises de radiodiffusion où j’ai travaillé.
La survie du journalisme communautaire est au cœur de mon discours d’aujourd’hui. Ma circonscription compte le siège social de CBC/Radio-Canada, CTV News à Toronto, Corus Entertainment et du Toronto Star. La ville de Toronto a un PIB de 330 millions de dollars. Pour mettre cela en contexte, l’Alberta a un PIB de 331 millions de dollars. À Toronto, les médias numériques sont le deuxième employeur en importance. Dans le domaine culturel, c’est un secteur essentiel pour les travailleurs qui vivent dans ma circonscription et qui gravitent autour de ces médias. J’ai une responsabilité envers ces travailleurs, pas seulement envers d’anciens collègues ou des membres de ma propre famille. Ma sœur est journaliste et beaucoup d’autres membres de ma famille, y compris mon père, étaient également journalistes.
J’ai grandi dans l’industrie et j’ai vu les choses changer au cours des 30 dernières années. Franchement, ça me fait peur. Les cameramen avec qui je travaillais ont les épaules et le dos en compote. Quand je sors d’une mêlée de presse, je vois quatre ou cinq anciens collègues qui travaillent pour différentes stations avec des contrats à court terme. Ce sont des gens avec qui j’ai partagé la joie suivant la naissance de leur premier enfant ou avec qui j’ai vécu la tristesse de la mort d’un parent. Ce ne sont pas seulement les journalistes dont les noms sont cités à la Chambre.
Les journalistes et les entreprises de presse de ce pays embauchent des gens dans toutes les sphères de travail, de la réceptionniste aux personnes qui nettoient les tasses de café une fois que la salle de rédaction est fermée pour la nuit. Je songe aux rédacteurs en chef, aux rédacteurs. Oui, ce sont les gens dont le nom est inscrit en tête de rubriques, mais il y a aussi des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes dans ce pays dont l’emploi dépend de la présence de médias forts et indépendants. Il n’y a pas que les grandes organisations dans les grandes villes.
Quand un petit journal d’une petite ville ferme ses portes, tant de choses disparaissent avec lui. Tant de choses disparaissent lorsqu’une station de radio cesse de produire des nouvelles indépendantes ou de faire entendre la voix de nouveaux journalistes sur les ondes. Nous devons faire preuve d’intelligence et de sensibilité à cet égard, car il ne s'agit pas de la profession et de l’éthique du journalisme, mais de la santé des médias au pays. La santé des médias au pays n’a jamais été aussi fragile et menacée par autant de forces, et jamais autant de journaux, de stations de radio et de petites stations de télévision n’ont fermé leurs portes.
Nos collègues d’en face ont qualifié ces médias de « fossiles » et affirment qu’il faut s’y faire puisque la technologie évolue. Beaucoup de ces journaux indépendants sont de petites entreprises familiales. Si nous remplacions le mot média par ferme familiale, si nous mettions sur pied un groupe consultatif au sein du gouvernement fédéral pour décider quels secteurs agricoles familiaux survivront ou non, et si nous n’y nommions pas d'agriculteurs à ce groupe, les conservateurs seraient les premiers à nous faire des reproches, que nous mériterions. Si nous établissions une politique pétrolière nationale sans nommer de travailleurs du secteur pétrolier au groupe d’experts, les conservateurs seraient les premiers à nous le reprocher.
Unifor représente 12 000 personnes, dont la plupart ont des emplois ordinaires, font du bon travail pour un bon salaire avec de bons avantages sociaux grâce au syndicat. Voilà qui sont les personnes qu’Unifor représente, tout autant que les leaders d’opinion mentionnés dans le débat. Ces gens méritent d'avoir une voix dans le processus, et je vais prendre la parole pour les défendre, parce que ma carrière aurait disparu sans eux.
Dès que j’ai commencé à travailler dans les médias, mon père m’a pris à part et m’a dit que je devais respecter chaque maillon de la chaîne de production, autrement celle-ci s’enrayerait. J'ai pris cela à cœur et c'est encore le cas. Quand je circule dans certaines salles de presse, je vois la crainte sur les visages, avec la succession de mises à pied d’année en année, mois après mois.
Nous avons une responsabilité envers tous les travailleurs canadiens. Une réceptionniste dans une salle de presse n’est pas différente d’une réceptionniste dans une compagnie pétrolière ou dans un parc d’engraissement. Chaque personne mérite l’appui du gouvernement canadien pour s’assurer que les moyens de subsistance et les collectivités sont protégés.
Qu’avons-nous fait? J’écoute ce débat en tant que personne qui a été journaliste pendant la plus grande partie de sa vie. D’après les propos que j’entends, on croirait que le gouvernement paie pour le contenu. C’est complètement absurde. Les Canadiens doivent savoir qu’aucune partie des mesures que nous avons introduites n’impliquerait de payer pour le contenu.
Il y a trois grands volets. Premièrement, nous permettrions aux fondations communautaires et aux organisations médiatiques de petite taille de s’établir en tant qu’organismes de bienfaisance pour que les Canadiens puissent décider eux-mêmes à qui faire un don. Ces organismes de bienfaisance pourraient ensuite créer une fondation pour protéger le journalisme indépendant. Nous ne choisissons pas quels organismes de bienfaisance reçoivent des dons. C’est aux Canadiens de décider. Nous décidons seulement quelles organisations médiatiques devraient se qualifier comme organismes de bienfaisance.
C’est important, parce qu’il y a maintenant de fausses organisations médiatiques qui se présentent comme si elles en étaient de véritables, même si elles n'ont jamais fait preuve de la moindre éthique journalistique. L’industrie pourrait ainsi mobiliser ses membres qui veulent participer. S’ils veulent maintenir leur indépendance et ne pas participer au programme, c’est leur affaire. Toutefois, il est bon qu’un groupe de journalistes indépendants examine une organisation pour voir si elle embauche des journalistes professionnels et si elle est bien présente dans la communauté qu’elle prétend représenter.
Deuxièmement, il y aurait un allégement fiscal pour l’embauche. Comme pour toute industrie en difficulté, il est normal d’accorder des allégements fiscaux aux organisations qui embauchent des journalistes en activité. C’est pour nous assurer de ne pas verser de l’argent dans une poche pour le voir ressortir par une autre poche pour aboutir dans un fonds de couverture de New York. Ce fut le cas avec le National Post. Ses dirigeants sont venus crier famine sur la Colline, ils ont mis à pied tout un tas de gens, et tous ses cadres supérieurs ensuite ont touché de grosses primes tandis que des Canadiens se retrouvaient au chômage.
Si nous injectons de l’argent dans cette industrie, nous devons nous assurer que nous créerons des emplois et que des Canadiens qui travaillent fort ne perdront pas leurs emplois tandis que l’argent du gouvernement fédéral sera tout simplement transféré à un fonds de couverture à New York. Je pense que c’est d’une importance capitale.
Le dernier élément est un allégement fiscal pour les abonnements. Ce sont les Canadiens qui choisiraient où investir leur argent, pas nous. Ils pourraient déduire leurs abonnements, en particulier les abonnements électroniques, de sorte que le flux d’argent dans les comptes bancaires des journalistes indépendants ne se tarisse pas. Encore une fois, les Canadiens choisiraient les journaux qui reçoivent leurs dons et ceux auxquels ils s’abonnent. Le gouvernement fédéral met tout simplement en place un mécanisme pour encourager ce processus pour assurer une certaine stabilité à l’industrie.
En ce qui concerne Unifor, il y a cette idée qu’un rédacteur du Toronto Sun qui représentera Unifor sera en quelque sorte redevable au gouvernement parce ce que cette personne peut choisir quelqu’un qui choisit quelqu’un qui choisit quelqu’un. C’est de l'indépendance poussée à l'extrême. L’idée qu’il serait possible d’acheter un rédacteur du Toronto Sun est risible.
Tous les journalistes avec qui j’ai travaillé diraient que c’est risible. Le simple fait que les conservateurs aient cité une kyrielle de journalistes qui disaient qu’ils ne se feraient pas acheter nous dit exactement à quel point ce principe est protégé dans l’univers journalistique. Personne ne sera acheté parce que quelqu’un a fait un don à une fondation de bienfaisance. C’est complètement ridicule. Cela représente à bien des égards une perspective des journalistes qui ne pourrait venir que d’un parti qui croit, même après avoir raflé les trois quarts des recommandations des comités de rédaction l’an dernier, qu’il existe encore un préjugé favorable aux libéraux dans les médias. C’est absurde.
La réalité est que les journalistes professionnels sont justement cela: des journalistes professionnels. Je peux garantir aux députés qu’ils sont sceptiques à l’égard de tout le monde, également.
Il s’agit de travailleurs et nous devons garder cela au cœur de tout ce dont nous parlons dans cette enceinte. C’est un secteur de l’économie, un secteur très important dans ma circonscription et dans différentes collectivités, qui doit être protégé et qui a besoin d’appui.
Comme je l’ai dit, les députés devraient regarder leur discours, rayer le mot média et le remplacer par ferme familiale et me dire s’ils diraient quelque chose de semblable à propos des fermes familiales dans leurs communautés. Ils ne le feraient pas. Ils n’hésitent pas avec les fermes familiales et les conseils agricoles. Ils comprennent vite qu’il faut des allégements fiscaux pour la ferme familiale. Ils ne craignent pas de s’assurer que la ferme familiale est représentée dans les accords commerciaux. Nous ne disons pas à la ferme familiale si elle doit élever des poulets ou du bétail, ou encore produire des œufs. Ces choix seront faits par les fermes familiales de la même façon que les médias prendront leurs décisions en matière d’intégrité journalistique. Les journalistes sont intègres. C’est dans l’ADN de la profession.
Je terminerai en racontant exactement comment j’ai découvert le vrai visage du Parti conservateur en ce qui concerne l’indépendance journalistique.
J’ai surtout couvert les affaires municipales. J’ai couvert Queen’s Park assez souvent. J’ai aussi été envoyé à Ottawa assez régulièrement pendant les six dernières années de ma carrière de journaliste politique, alors que M. Harper venait tout juste de commencer comme premier ministre. J’avais l’habitude d’aborder les questions du point de vue de Toronto, ce que je fais toujours aujourd’hui en tant que député.
Je me souviens d’avoir couvert une annonce de nomination dans la circonscription de St. Paul’s, à la Timothy Eaton Memorial Church. J’ai fait allusion au député de Thornhill plus tôt aujourd’hui lorsque je l’ai remercié pour le don qu’il a fait à ma campagne lorsque je me suis lancé en politique. Il a affirmé que je m'étais écarté du droit chemin. Je dirais que je me suis retrouvé exactement là où je devais être, mais je ne partage pas son avis quant au résultat de son don. Les citoyens de ma circonscription le remercient de son appui, car ils m'ont envoyé à Ottawa à quelques reprises depuis.
J’étais à la course à l’investiture lorsque ce député est entré en politique. Il a décidé de se porter candidat pour le Parti conservateur dans la circonscription de St. Paul’s. Le premier ministre de l’époque, Stephen Harper, s’est présenté pour célébrer l’acquisition d’un candidat vedette du Parti conservateur. Je trouvais dommage que Stephen Harper refuse de parler de logement chaque fois qu’il venait à Toronto, alors que nous étions en pleine crise du logement. Déjà à cette époque, j’exigeais que le gouvernement national se dote d’une politique fédérale du logement et, déjà à ce moment-là, il fallait insister beaucoup plus énergiquement sur cette question à la Chambre des communes.
J’ai interrompu un point de presse qu’il donnait et j’ai posé la question. On m’a répondu que c’était une question locale et de ne pas poser ce genre de questions. Ensuite, j’ai essayé de l’intercepter à la sortie pour lui demander pourquoi le Parti conservateur fédéral n’avait pas de stratégie nationale en matière de logement. À ce moment-là, quelqu’un m’a attrapé par derrière, par le collet, et m’a pratiquement jeté par terre. J’ai eu le réflexe de faire demi-tour pour frapper la personne avec mon microphone, mais je ne l’ai pas fait. Qui était-ce? C’était l’attaché de presse de Harper. C’était toute une commotion. Le caméraman a dû me retenir. J’étais furieux. Personne ne s’en était jamais pris à moi physiquement dans un point de presse, et pourtant je m’étais trouvé dans des points de presse avec tout le monde.
La chose la plus intéressante est ce qui s’est produit le lendemain. Sans que les conservateurs le sachent, on m’a envoyé à Ottawa afin de couvrir un gouvernement minoritaire qui avait des problèmes à assurer sa survie. Je suis entré dans la salle de presse où je travaillais et j'ai vu le secrétaire de presse de Harper planté dans la pièce où j’avais mon bureau. J’étais le correspondant principal de CHUM CityNews pour l’actualité politique à l’époque. Il aboyait sur mes deux collègues, les menaçant de ne plus jamais obtenir une question si un certain journaliste de Toronto se présentait et posait une question au chef du Parti conservateur. Il leur criait qu’ils ne poseraient plus jamais de question, que City TV n’obtiendrait plus jamais de question et qu’on les ignorerait. Il a déclaré que le parti ferait tout en son pouvoir pour se débarrasser de ce journaliste.
C’est l’attitude des conservateurs face aux médias indépendants. Lorsqu’ils n’obtiennent pas un article qu’ils aiment ou lorsqu’on leur pose une question qu’ils n’aiment pas, ils ne se contentent pas d’en rester là et de l'accepter comme des grands. Ils s’en prennent aux gens avec tout leur arsenal. Ils les menacent de poursuites judiciaires, et là je pourrais parler à la Chambre de Julian Fantino. Ils les menacent de leur faire perdre leur emploi, et là je pourrais parler à la Chambre de Paul Godfrey et Mel Lastman.
Cependant, ce que les conservateurs n’aiment vraiment pas, c’est un journaliste indépendant qui défend une collectivité locale et pose les questions auxquelles les membres de la collectivité ont besoin d’obtenir des réponses du gouvernement fédéral. Lorsque les journalistes font cela, les conservateurs ne se contentent pas de les menacer, ils menacent toute l’organisation de presse.
Voilà l’attitude des conservateurs dans les coulisses de la tribune de la presse parlementaire, lorsque les projecteurs sont braqués ailleurs. Les conservateurs font tout leur possible pour réduire au silence encore et toujours la voix du journalisme indépendant.
Les conservateurs prétendent se tenir debout dans le dossier Unifor. Ce qui les inquiète, c’est qu’Unifor ne les aime pas. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est qu’Unifor n’a pas d’influence sur les journalistes qu’il représente dans les salles de rédaction et les journaux, les stations de télévision et les stations de radio. Unifor ne se présente jamais dans les salles de presse ou de rédaction pour dicter ce qui va arriver, pas plus que le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, qui a été propriétaire du Toronto Sun, n’a dicté quoi que ce soit à Paul Godfrey, ou à Sue-Ann Levy, ou à David Aiken lorsqu’il y travaillait, ou à Brian Lilley lorsqu’il y travaillait, ou à Ezra Levant lorsqu’il y travaillait, ou à Faith Goldy lorsqu’elle y travaillait. Aucun d’eux ne s’est jamais fait dicter quoi dire par le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et aucun d’eux n’a certainement été endossé par Unifor.
Néanmoins, Unifor participe au processus afin de veiller à ce que tous les travailleurs des médias, pas seulement les journalistes, mais tous ceux qui sont employés par toutes les organisations de presse d’un océan à l’autre, reçoivent un traitement équitable et raisonnable. C’est la raison d’être du projet de loi. La défense du journalisme est sa raison d’être. On ne parle pas que des journalistes. On parle de chaque personne qui reçoit un chèque de paye, qui soutient sa famille et qui dépense de l’argent au dépanneur, tout comme nous le faisons dans nos communautés respectives.
C’est ce que le projet de loi tente de faire. C’est pourquoi il est essentiel. Je suis très fier de faire partie d’un gouvernement qui comprend qu’on ne peut pas soudoyer un journaliste, mais qu’ont peut soutenir les médias. Nous soutiendrons les organisations des médias dans l’ensemble du pays, même si elles nous critiquent. À la différence du Parti conservateur, elles ne nous effraient pas.
Mr. Speaker, on this particular day, I would like to pay a bit of respect to the commission on missing and murdered indigenous women and the important work it did in reporting out today, particularly in the area of housing and the way in which we move people in Canada and public transportation. This issue is one that I am sure all members of the House are seized with. In my role working on the housing file, I understand the importance of making sure that this part of the recommendations gets fulfilled.
In terms of the missing and murdered indigenous women commission, it is also important to note that one of the reasons we know so much about this issue is the indigenous journalists in this country. If it were not for the voices of independent indigenous journalists screaming at us to pay attention, the voices of victims may never have reached Parliament Hill. For those brave journalists who stood by their sisters, mothers, aunties and cousins, I want to thank them for the role they played. That underscores why supporting independent journalism, community-based journalism, is so profoundly important.
We all live in a media environment where some of the loudest voices in Canada, and the names have been quoted today endlessly, are often heard in debate on the floor of the House of Commons. However, some of the most important journalism in the country is done by some of the smallest and most independent of journalistic voices. In fact, those are the ones most at risk in the current media environment. They are the ones who have come to us and asked for us to deliver the work we are now speaking about.
I emerged from that community of journalists. My first job as a journalist was at the community-based radio station CKLN in Toronto. If it had not been for the ability of that station to give someone who had no training a break, I would not have made my way from there to Citytv, from there to CBC and then back again to Citytv and CP24 as a journalist. I would never have worked for The Star and the Globe. I would never have made it into some of the other broadcast organizations that I have.
The survival of community-based journalism is at the heart of what I am speaking to today. My riding is home to CBC headquarters, CTV News in Toronto, Corus Entertainment and The Toronto Star. The city of Toronto has a GDP of $330 million. To put that in context, Alberta has a GDP of $331 million. In Toronto, digital media is the second-largest employer. In the cultural sector, that is a critical sector of workers who live in my riding, find work in my riding and are attached to those news organizations. I have a responsibility to those workers, not just as former colleagues or members of my own family. My sister is a journalist, and many other members of my family, including my father, were also journalists.
I grew up in the industry and watched it change over the last 30 years. Quite frankly, it scares me. The camera guys I used to work with, their shoulders are breaking down, and their backs as well. When I walk out into a scrum, I can see four or five former colleagues working for different stations on short-term contracts. Those are people whom I shared the birth of their first child with or went through the death of parents with. They are not just the writers whose names are being quoted here.
Journalists and media corporations in this country hire people through the entire workplace, from the receptionist to the people who clean up the coffee cups when the newsroom has gone to bed. It is the editors, and it is the writers. Yes, it is the people whose names get put on the by-lines, but there are hundreds, thousands, in fact tens of thousands of people in this country whose jobs depend on having a strong and independent media. It is not just the large organizations in the large cities.
When a small newspaper is pulled out of a small town, so much disappears when that newspaper goes quiet. So much disappears when a radio station stops producing independent news or putting the voice of new journalists on the air. We have to be smart about this and sensitive to it, because this is not about the profession and the ethics of journalism; it is about the health of media in this country. The health of media in this country has never been more fragile and threatened by more forces, and we have never seen so many journals, radio stations and small TV stations disappear.
The other side referred to them as “fossils” and said to get with it and that technology is changing. So many of these independent newspapers are small family-run businesses. If we replaced media with the family farm, and if we were to establish an advisory panel in the federal government to decide which family farm sectors were to survive or not, and if we did not appoint family farmers to it, the Conservatives would be the first to scream at us, as they should. If we were to make oil policy in this country and not put oil workers on the panel, the Conservatives would be the first ones screaming at us.
Unifor represents 12,000 people, and most of them have ordinary jobs, doing good work for good pay with good benefits because of the union. That is whom Unifor represents, as much as any of the opinion leaders who have been quoted in the debate. Those people deserve a voice in this process, and I will stand here and defend those people, because my career would have disappeared without them.
From the day I started working in the media, my father took me aside and told me that I have to respect every single part of the production chain, because otherwise it will fail. I took that to heart, and I still take it to heart. When I walk through some of those newsrooms, I see faces of fear there, as the layoffs cascade through year after year, month after month.
We have a responsibility to all Canadian workers. A receptionist in a newsroom is no different from a receptionist at an oil company or a feedlot. Every single person deserves the support of the Canadian government to make sure livelihoods and communities are protected.
What have we done? I am listening to this debate as someone who has spent most of his life as a working journalist, and from what I hear, one would think the government is paying for content. That is just nonsense. Canadians need to know that no part of the measures we introduced would mean paying for content.
There are three major parts. First, we would allow small community foundations and news organizations to set themselves up as charities so that Canadians can choose for themselves whom to donate to. These charities could then protect and create a foundation to protect independent journalism. We do not choose which charities get donations. That is for Canadians to decide. All we decide is which news organizations should qualify as charities.
That is important, because now there are fake news organizations parading as if they were news organizations, even though they have not come close to following the ethics of journalism once in their entire lifetime. This would allow the industry to enrol industry members that want to partake in this. If they want to sustain their independence and not partake in the program, that is their business. However, it is good to have a group of independent journalists look at an organization to see whether it is hiring journalists from the profession and has a footprint in the community it claims to represent.
Second, there would be a tax break for hiring. As with any industry that is in trouble, it is normal to provide tax breaks to organizations that are hiring working journalists. It is to ensure that we do not put money in the front door while some hedge fund in New York takes money out the back door. We saw this with the National Post. It came to the Hill and cried poor, laying off a bunch of people, and then all of its senior executives got massive bonuses while Canadians went unemployed.
We need to make sure that if we put money into this industry, we build employment and hard-working Canadians do not lose their jobs as money from the federal government simply gets filtered through to a hedge fund in New York. I think that is critically important.
The final piece is a tax break for subscriptions. Canadians would choose where to put their money, not us. They would be able to write off their subscriptions, especially e-subscriptions, so that the flow of money into the bank accounts of independent journalists is sustained. Again, Canadians would choose which newspapers get their donations and which newspapers they subscribe to. The federal government is simply setting up a mechanism to incentivize that process so that we can provide some stability to the industry.
As for Unifor, there is this notion that a Toronto Sun writer who will be representing Unifor is somehow going to be beholden to this government because that person gets to choose someone who chooses someone who chooses someone. It is so arm's length that it is perhaps an arm and a leg's length. The idea that a Toronto Sun writer could be bought is a joke.
Every journalist I have ever worked with would say that this is a joke. The mere fact that the Conservatives have quoted journalist after journalist saying, “We will not be bought” tells us exactly how protected that principle in the journalistic field is. No one is going to be bought because someone has made a donation to a charitable foundation. That is just ridiculous. In many ways, it casts a view or a perspective on journalists that would only come from a party that thinks, despite getting three-quarters of the recommendations from editorial boards last year, that there is still a Liberal bias in the media. It is absurd.
The reality is that professional journalists are just that: professional journalists. I can assure members that they are skeptical of everybody, equally.
This is about workers and we need to keep that central in everything we talk about here. This is a sector of the economy, a very large sector in my riding and in different communities, that needs to be protected and needs support.
As I said, members should look at their speech, cross out media and put in the family farm and tell me if they would say anything like that about the family farms in their communities. They would not. They have no hesitation with the family farm and agricultural boards. They have no hesitation understanding there needs to be tax credits for the family farm. They have no worry about ensuring the family farm is represented inside trade agreements. We do not tell the family farm whether to raise chickens, or to ranch cattle or to produce eggs. Those choices will be made by the family farms in the same way the media will make its decisions about journalistic integrity. Journalists have integrity. It is bred into the profession.
I will end by telling a story of exactly how I came to experience the true face of the Conservative Party as it relates to journalistic independence.
I covered city hall mostly. I covered Queen's Park quite a bit. I was also sent to Ottawa quite often in the last six years of my being a political journalist, when Mr. Harper was just starting out as the prime minister. I used to cover the issues from the Toronto perspective, the same way I speak from the Toronto perspective as an MP.
I remember covering a nomination announcement in the riding of St. Paul's, at Timothy Eaton Memorial Church. I made reference to the member for Thornhill earlier today when I thanked him for the donation he made to my campaign when I first started to run. He claimed that I went off the rails. I would say I ended up just where I needed to be, but will beg to differ on the outcome of his donation. My residents thank him for his support and clearly have sent me to Ottawa a couple of times now as a result of it.
I was at the nomination battle when that member first entered politics. He decided he would run for the Conservative Party in the riding of St. Paul's. The prime minister at the time, Stephen Harper, showed up to celebrate the acquisition of a star candidate for the Conservative Party. I was not happy that Stephen Harper refused to talk about housing every time he came to Toronto, despite the fact we were in the midst of a housing crisis then. Even then I was demanding the national government have a federal housing policy and even then that issue needed to be pressed much more forcefully in the House of Commons.
I interrupted the scrum that he was holding and asked the question. I was told that was a local matter and not to ask those sorts of questions. Then I tried to scrum him on his way out of the hall and to ask him why the federal Conservative Party did not have a national housing strategy. At that point, somebody grabbed me from behind, by the scruff of my neck, and literally yanked me out of the scrum almost to the floor. I almost turned around and clocked the individual with my microphone, but I did not. Who was it? It was Harper's press secretary. This was quite an event. The cameraman had to hold me back. I was furious. I had never been dealt with physically in a scrum in my life, and I had been in scrums with everybody.
The most interesting thing was what happened the next day. Unbeknownst to the Conservatives, I was sent to Ottawa to cover a minority Parliament that was having trouble staying alive. I walked into the news bureau where I worked and lo and behold there was Harper's press secretary standing in the office in which I had a desk. I was the senior political correspondent with CHUM CityNews at the time. He was barking at my two colleagues, threatening they would never get another question again if a certain reporter in Toronto showed up and asked the leader of the Conservative Party a question. He was screaming that if they did not get rid of that reporter, they would never get a question, Citytv would never get a question and they would be ignored. He said that the party would do everything it could until it got rid of that reporter.
That is the Conservatives' attitude toward independent media. When they do not get an article they like or when they get asked a question they do not like, they do not just sit there and take it like adults. They go after people with everything they have. They threaten lawsuits, and I could talk to the House about Julian Fantino. They threaten one's job, and I could talk to the House about Paul Godfrey and Mel Lastman.
However, what the Conservatives really do not like is an independent journalist sticking up for the local community, asking the questions that members of that community need to have answered by a federal government. When journalists do that, the Conservatives do not just threaten them, they threaten their entire news organization.
That is the attitude of the Conservative Party when the lights are down and in the backrooms of the press gallery in Parliament. The Conservatives will go out of their way to silence the voice of independent journalists time and time again.
The Conservatives pretend to stand here on the Unifor file. What has them worried is that Unifor does not like them. What they do not understand is that Unifor has no more sway with journalists they represent in the editorial rooms and the papers, the television stations and the radio stations. Unifor never walks into those newsrooms or those story rooms and dictates what is going to happen anymore than the teacher's pension fund, which used to own the Toronto Sun, would tell Paul Godfrey, or Sue-Ann Levy, or David Aiken when he worked there, or Brian Lilley when he worked there, or Ezra Levant when he worked there or Faith Goldy when she worked there. None of them was ever dictated to by the teachers' pension fund and they certainly have not been endorsed by Unifor.
Nonetheless, Unifor in participating in this process to ensure that all workers inside the media, not just journalists but everybody employed at all news organizations right across the country from coast to coast to coast, have a fair shake and a fair go of it. The bill is about that. Defending journalism is about that. It is about more than just talking about the writers. It is talking about every person who draws a paycheque, who supports a family and who spends dollars at the corner store, just like we do when we go to our home communities.
The bill is attempting to do that. That is why the bill is so critical. I am very proud to stand with a government that understands journalists cannot be bought, but media can be supported. We will support the media organizations across the country even when they criticize us. Unlike the Conservative Party, we are not afraid of them.