Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, permettez-moi tout d'abord de vous remercier d'avoir invité la GRC à comparaître devant le comité.
Je suis l'inspectrice Kim Taplin, et je suis directrice des Services nationaux de police autochtones et de la prévention du crime de la GRC. Je suis accompagnée aujourd'hui de l'inspecteur Peter Payne, officier responsable du Centre national de coordination contre l'exploitation des enfants. Le mandat du Centre est de réduire la vulnérabilité des enfants à la cyberexploitation sexuelle en identifiant les enfants victimes, en faisant enquête et en aidant à la poursuite des délinquants sexuels, et en renforçant la capacité des services de police municipaux, territoriaux, provinciaux, fédéraux et internationaux par le truchement de la formation, de la recherche et du soutien aux enquêtes.
Les jeunes sont une priorité stratégique de la GRC, et nous sommes toujours conscients de l'évolution rapide du rôle que jouent Internet et la technologie dans le quotidien de la jeunesse canadienne. Reconnaissant que l'éducation et la prévention sont des éléments clés de l'élimination de l'exploitation et de la violence, je suis heureuse d'avoir la possibilité de parler de la gamme importante de programmes et d'initiatives de prévention du cybercrime que la GRC appuie par l'intermédiaire du Centre de prévention du crime chez les jeunes des Services nationaux à la jeunesse de la GRC.
Le Centre de prévention du crime chez les jeunes est le principal portail se rapportant aux jeunes qui offre un soutien aux personnes travaillant auprès des jeunes, ainsi qu'aux jeunes eux-mêmes, à leurs parents et aux agents de police de première ligne. Ce site Web contient divers outils et ressources visant à mobiliser efficacement les jeunes à I'égard des questions de criminalité et de victimisation, et à mettre en relief les quatre principales priorités de la Stratégie nationale sur la jeunesse de la GRC. Celles-ci sont l'intimidation et la cyberintimidation, la violence entre partenaires intimes, la consommation d'alcool et de drogue et la radicalisation des jeunes menant à la violence.
On a cerné ces priorités après avoir analysé les statistiques annuelles sur la criminalité chez les jeunes, passé en revue les plans et priorités de rendement des détachements, consulté nos partenaires, parcouru les reportages qui ont fait les manchettes dans les médias au sujet de jeunes et, surtout, consulté les jeunes eux-mêmes.
Pour chacune de ces priorités, on a élaboré des plans de cours, des exposés, des fiches de renseignements, des outils d'autoévaluation, des vidéos et des jeux interactifs. Tous ces outils utilisent un langage adapté aux jeunes et sont conçus de façon à attirer l'attention des jeunes.
La GRC collabore étroitement avec ses partenaires pour veiller à ce que l'information diffusée soit exacte et tienne compte de l'environnement social actuel. Chaque année, de nombreuses campagnes dans les médias sociaux sont lancées à l'intention du jeune public. Ces campagnes ont pour but d'éduquer et de sensibiliser les jeunes, et de les habiliter à agir dans leurs collectivités.
Les infractions de cyberviolence comprennent un éventail de crimes complexes qui exploitent la technologie par l'entremise de réseaux informatiques, comme la cyberintimidation et l'exploitation sexuelle d'enfants sur Internet. De plus en plus, les gens vivent au quotidien sans se déconnecter du Web; cette connectivité accrue favorise un meilleur anonymat, procure davantage de possibilités d'adopter des comportements à risque en ligne et réduit la responsabilisation. Internet et les innovations technologiques accrues mettent davantage les enfants à risque, car les inhibitions sont souvent réduites en ligne et un accès plus facile à des enfants non supervisés en découle.
Pour vous donner une idée de l'ampleur du problème, en 2015, le Centre national de coordination contre I'exploitation des enfants a reçu 14 951 plaintes, rapports et demandes d'aide, ce qui représente une augmentation de 146 % depuis 2011. Au mois de septembre cette année, le Centre national de coordination contre I'exploitation des enfants a déjà reçu plus de 19 000 rapports.
En plus du nombre de rapports qui ne cesse de croître, les organismes d'application de la loi doivent également composer avec des technologies de pointe de plus en plus évoluées chez les contrevenants. Souvent, les contrevenants ont une longueur d'avance en ce qui a trait à la technologie. On a qu'à penser aux techniques de chiffrement et d'anonymisation, par exemple. En se servant de ces outils, les contrevenants peuvent éviter la police plus efficacement, ce qui complique grandement les enquêtes.
Le Centre de prévention du crime chez les jeunes aborde la cyberviolence en visant l'éducation et la sensibilisation sur le sujet de la cyberintimidation, et en encourageant le développement de relations positives et saines. Comme je l'ai déjà mentionné, le Centre de prévention du crime chez les jeunes mène et appuie plusieurs campagnes dans les médias sociaux tous les ans.
En février dernier, la GRC s'est jointe à la Fondation canadienne des femmes pour appuyer la campagne #AmourSain. Cette campagne d'un mois dans les médias sociaux encourageait les jeunes à se familiariser avec les 14 principes d'une relation saine, notamment j'exprimerai ce que je ressens, je ferai preuve de sincérité, je serai disposé à faire des compromis. Cette campagne promeut le principe voulant que la violence ne fait jamais partie des relations saines. Outre cette campagne, un message d'intérêt public auquel participe le joueur de hockey de la LNH Jordin Tootoo a été publié récemment, encourageant les jeunes hommes et garçons à mettre fin à la violence contre les femmes.
La GRC mène aussi une campagne appelé « Billettiste ». Lancée l'an dernier dans le cadre de Semaine de la sensibilisation à l'intimidation, « Billettiste » est un jeu visant à mobiliser les jeunes au moyen des messages texte. Cet outil comporte une variété de scénarios d'intimidation. Les choix que les jeunes font en échangeant des messages texte sur leur téléphone avec leurs amis et d'autres déterminent la façon dont les scénarios se déroulent. Pour lancer l'outil, il suffit d'envoyer le mot INTIMIDATION au 38383. Jusqu'à présent, des enseignants, des agents de police et d'autres personnes travaillant auprès des jeunes ont utilisé cet outil. S'il nous reste du temps, je pourrai vous faire une démonstration de ce jeu.
Un des principaux objectifs du Centre de prévention du crime chez les jeunes, c'est d'atteindre les jeunes dans la classe — capter leur attention tandis qu'ils sont dans un environnement d'apprentissage. Comme nos policiers éducateurs sont souvent invités à faire des exposés dans les classes sur divers sujets concernant les jeunes, on a mis au point l'initiative DiscussionsGRC. « DiscussionsGRC » est une série de vidéoconférences interactives en direct qui offrent aux jeunes des conseils et de l'orientation sur des questions importantes, comme l'intimidation, la cyberintimidation et les relations saines. Chaque séance de 90 minutes permet aux élèves de 6 classes au pays de participer. On encourage les élèves à interagir entre-eux par vidéoconférence sécurisée et par les médias sociaux. Un conférencier motivateur lance la conversation en racontant sa propre histoire, et encourage les élèves à agir et à s'exprimer sur la question en cause. À ce jour, nous avons mené six séances de DiscussionsGRC.
Un des principaux atouts du Centre de prévention du crime chez les jeunes, c'est le vaste réseau d'experts en la matière et d'organisations partenaires auquel il est branché. La GRC collabore étroitement avec diverses organisations dont le mandat vise des questions liées aux jeunes, notamment la violence à l'égard des femmes et des filles. Grâce à ces précieuses relations, nous pouvons offrir des produits et services fondés sur des données probantes. Grâce également au nombre impressionnant de relations que nous avons forgées au fil des ans, nous pouvons assurer le fonctionnement de l'outil « Posez une question à un expert » offert sur notre site Web. Cet outil permet aux jeunes de poser à un policier ou à une autre personne exerçant un rôle lié à la police des questions portant sur la criminalité ou la victimisation chez les jeunes, et ce, de façon anonyme, par courriel. Bien que « Posez une question à un expert » ne soit pas un outil de signalement, nous mettons les jeunes préoccupés par la victimisation en communication avec leur service de police ou détachement de GRC local, les encourageons à parler à des organismes, comme Jeunesse, J'écoute, ou à signaler toute crainte d'exploitation d'enfants à Cyberaide.ca.
Compte tenu de toutes les activités que mène le Centre de prévention du crime chez les jeunes, nous avons déterminé qu'il serait important d'obtenir le point de vue des jeunes. Depuis 2010, le Comité consultatif national sur la jeunesse de la GRC, composé de jeunes de 13 à 18 ans de partout au Canada, a fourni une perspective de ce que pensent et sentent les jeunes à l'égard des questions qui les touchent, comme la cyberviolence et la violence entre partenaires intimes. Reliés par le truchement d'un groupe Facebook privé, les jeunes sont encouragés à présenter, aux deux semaines, leurs opinions sur des activités, projets et idées du Centre de prévention du crime chez les jeunes. Nous intégrons leurs réponses dans notre Stratégie nationale sur la jeunesse, de même que dans d'autres politiques, programmes et procédures de la GRC qui pourraient toucher les jeunes. Tous les trimestres, nous publions à l'interne le Compte rendu des tendances jeunesse, un recueil de renseignements de source ouverte sur les dernières tendances chez les jeunes. II peut s'agir des dernières applications qu'ils téléchargent sur leur téléphone intelligent, du jargon qu'ils utilisent en ligne ou des films, chansons ou vidéos les plus cools qui les influencent.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui. Je serai ravie de répondre à toutes vos questions.
Madam Chair, members of the committee, let me first thank you for inviting the RCMP to appear at your committee meeting today.
My name is Inspector Kim Taplin, and I'm the director of the RCMP's national aboriginal policing and crime prevention services. I am joined today by Inspector Peter Payne, and it's Peter's mandate as the officer in charge of the National Child Exploitation Coordination Centre to reduce the vulnerability of children to Internet-facilitated sexual exploitation by identifying victimized children, to investigate and assist in the prosecution of sexual offenders, and to strengthen the capacity of municipal, territorial, provincial, federal, and international police agencies through training, research, and investigative support.
Youth is a strategic priority of the RCMP, and we are ever mindful of the rapidly evolving role the Internet and technology play in the daily lives of Canadian youth. Recognizing that education and prevention are key to eliminating exploitation and violence, I am pleased to have the opportunity to discuss the range of important cybercrime prevention programs and initiatives that the RCMP supports through the RCMP national youth services Centre for Youth Crime Prevention.
The Centre for Youth Crime Prevention is the RCMP's main online, youth-related hub providing support for persons working with youth, as well as youth themselves, parents, and front-line police officers. The website contains a variety of tools and resources to effectively engage youth on crime and victimization issues, and highlights the four main youth priority issues of the RCMP national youth strategy. These are bullying and cyber-bullying, intimate partner violence, drugs and alcohol abuse, and youth radicalization to violence.
These priority issues were identified after we analyzed annual youth crime statistics, reviewed detachment performance plans and priorities, consulted with our partners, conducted a scan of high-profile media stories involving youth, and, most importantly, consulted with youth themselves.
For each of the priority issues, lesson plans, presentations, fact sheets, self-assessments, videos, and interactive games are developed. They are created using youth-appropriate language and are designed to attract the attention of youth.
The RCMP works closely with its partners to ensure that the information shared is accurate and reflective of the current social environment. Each year, several social media campaigns aimed at youth audiences are delivered. These campaigns are designed to provide education and awareness, and to empower youth to take action in their communities.
With respect to cyber-violence, offences of cyber-violence include a range of sophisticated crimes that exploit technology through computer networks, such as cyber-bullying and online child sexual exploitation. As people increasingly live their lives connected to the web, this greater connectivity has allowed for greater anonymity, increased opportunities to engage in risky online behaviours, and decreased accountability. The Internet, an expanding technological innovation, puts children at greater risk as it often lowers inhibitions online and provides offenders greater access to unsupervised children.
To give you some idea of scale, in 2015, the National Child Exploitation Coordination Centre received 14,951 complaints, reports, and requests for assistance—a 146% increase since 2011. As of September of this year, the National Child Exploitation Coordination Centre had already received over 19,000 reports.
Compounding the ever-increasing volume of reports, is the challenge to law enforcement of increasing technological sophistication among offenders. Offenders are often one step ahead when it comes to technology, as they use encryption and anonymization techniques, for example. Using these tools, offenders can often evade police more successfully, significantly complicating investigations.
The Centre for Youth Crime Prevention approaches cyber-violence by focusing on providing education and awareness of cyber-bullying, and promoting the development of positive and healthy relationships. As I previously mentioned, the Centre for Youth Crime Prevention leads and supports several social media campaigns annually.
This past February, the RCMP partnered with the Canadian Women's Foundation to support the #HealthyLove campaign. This month-long social media campaign encouraged young people to publicly recognize one of the 14 principles of a healthy relationship. These included, for example: I will share my feelings; I will be truthful; I will be open to compromise. This campaign promotes the idea that healthy relationships should always be free of violence. In addition to #HealthyLove, a public service announcement with NHL hockey player Jordin Tootoo was recently released, encouraging young men and boys to end violence against women.
The RCMP also currently runs a campaign called BullyText. Launched during last year's Bullying Awareness Week, BullyText is a tool to engage youth using text messaging. The tool features a variety of bullying scenarios. The choices youth make while texting on a cellphone determine how the scenarios play out with their friends and others in the game. By simply texting the word “BULLY” to 38383, one can launch the tool. To date, it has been used by teachers, police officers, and others working with youth. If there is time afterward, and you would like, I can you walk you through this game.
One of the main goals of the Centre for Youth Crime Prevention is to reach youth in classrooms, grabbing their attention while they are in a learning environment. Since our school resource officers are often asked to do presentations to classrooms on a variety of youth-related topics, the RCMPTalks initiative was developed. RCMPTalks is a series of 90-minute live and interactive video conferences that offer advice and guidance on important issues, such as bullying, cyber-bullying, and healthy relationships. Each conversation allows students from up to six different classrooms across Canada to participate. Students are encouraged to interact with one another via a secure virtual classroom and on social media. A motivational speaker leads the conversation with his or her personal story, and empowers student to take action and stand up to the issues at hand. To date, we've hosted six RCMPTalks sessions.
One of the main strengths of the Centre for Youth Crime Prevention is a vast network of subject-matter experts and partnership organizations with which it is connected. The RCMP works very closely with a variety of organizations whose mandates focus on youth-related issues, including violence toward women and girls. These valuable connections assist us in delivering evidence-based products and services. Due to the impressive connections we have developed over the years, we are able to maintain the Ask an Expert tool on our website. Ask an Expert provides the opportunity to ask a police officer or a person in a police-related role questions on youth crime and victimization issues anonymously, via email. Though Ask an Expert is not a reporting tool, we do connect youth who have victimization concerns to their local police department or RCMP detachment, and encourage them to speak to agencies like Kids Help Phone or to report child exploitation concerns to Cybertip.ca.
With all the activities that are delivered by the Centre for Youth Crime Prevention, we recognize that it is valuable to hear the youth perspective. Since 2010, the RCMP national youth advisory committee, composed of youth from across Canada between the ages of 13 and 18, has provided us with insight into what youth are thinking and feeling on issues they are facing, including those of cyber-violence and intimate-partner violence. Connected via a private Facebook group, youth are engaged on a bi-weekly basis to provide their thoughts on activities, projects, and ideas of the Centre for Youth Crime Prevention. The responses feed into our national youth strategy, as well as other RCMP policies, programs, and procedures that may impact youth. On a quarterly basis, we publish an internal “Youth Trends Report”. The “Youth Trends Report” is a collection of open-source information of the most up-to-date trends that youth are engaging in. This may include the latest smartphone apps, popular online lingo, or the coolest movies, songs, or videos that are influencing youth.
Thank you once again for inviting me to speak today, and I welcome any questions you may have.