Monsieur le Président, j'aimerais remercier mon collègue d'Edmonton-Ouest de son excellent discours. La pertinence de celui-ci renforce la position de notre parti, le parti des ententes de libre-échange et de l'économie. Je remercie également mon collègue de partager son temps de parole avec moi. J'en suis fier.
Aujourd'hui est une journée bien spéciale. Plus tôt, à la Chambre, nous avons eu une pensée toute spéciale pour les gens de nationalité juive. Nous avons pensé à eux, nous nous sommes excusés et nous reconnaissons que ce peuple a vécu l'une des plus grandes tragédies humaines et est encore debout. J'ai beaucoup de respect pour le peuple juif.
Le 27 octobre, à Pittsburgh, une synagogue a malheureusement été la cible d'une attaque. C'est inacceptable. Cela me rappelle la tuerie qui a eu lieu dans une mosquée à Sainte-Foy, où des gens qui étaient au mauvais endroit au mauvais moment ont été victimes d'actes barbares. Dans une société civilisée, on ne peut pas accepter ce genre d'attaques. Le gouvernement doit mettre des mesures en place pour éliminer le plus possible ces actes de barbarie basés sur la race et la religion.
Aujourd'hui, je me lève pour parler du projet de loi C-85, Loi modifiant la Loi de mise en oeuvre de l’Accord de libre-échange Canada-Israël et apportant des modifications connexes à d’autres lois. Nous, les conservateurs, sommes le parti de l'économie, comme je l'ai dit d'entrée de jeu. C'est avec beaucoup de fierté que nous avons mis en place et développé plusieurs marchés. Nous sommes cohérents et avec nous, les bottines suivent les babines. Nous allons appuyer ce projet de loi en deuxième lecture, parce que c'est important de créer des routes de commerce, et celle-ci en est une autre.
En tant que partenaire commercial de longue date d'Israël, le Canada se doit de continuer de faire des affaires avec lui. Israël représente un marché important pour les biens et les services canadiens. La relation canado-israélienne est basée sur le partage des mêmes valeurs et des mêmes intérêts. Le Canada tire des avantages tangibles de cette forte relation.
Premièrement, concernant la sécurité, Israël est au coeur de la tempête dans laquelle se trouve le Moyen-Orient dans son ensemble, mais demeure un îlot de stabilité dans cette région de la planète. Le savoir et l'expérience partagés entre Israël et le Canada sont d'une importance croissante. Nous sommes tous conscients que, dans notre monde moderne, les menaces ne s'arrêtent pas aux frontières nationales. L'entente de sécurité signée par le Canada et Israël en 2008 sous le gouvernement conservateur de M. Harper rend permanente cette collaboration qui profite au Canada.
Deuxièmement, parlons de l'économie. Depuis 1996, le Canada et Israël sont liés par une entente de libre-échange qui a beaucoup contribué à l'intensification des échanges commerciaux entre les deux pays.
Troisièmement, il y a la technologie. Israël a la plus importante concentration de firmes de haute technologie après Silicon Valley, aux États-Unis. Israël est un modèle d'innovation. J'ajouterais que j'ai eu le privilège, en tant que parlementaire, de visiter Israël et la Palestine, et je dois dire que les gens qui y habitent sont des gens déterminés et intelligents qui ont un savoir extraordinaire. Nous devrions nous inspirer de leurs façons de faire pour démarrer de nouvelles entreprises ici, au Canada.
En Israël, les start-ups, comme on les appelle dans le langage des entreprises, sont appuyées et stimulées par un modèle impressionnant. Leur développement est notamment appuyé par les universités, et là-bas, le risque fait partie de l'équation. Ici, au Canada, on devrait penser à permettre plus de risque en ce qui a trait aux start-ups, car lorsqu'une entreprise devient un leader mondial, même si ce n'est qu'une seule parmi une centaine, on marque des points.
Nous avons donc tout intérêt à prévoir un modèle qui s'arrime avec celui d'Israël en ce qui concerne les start-ups.
Nous sommes d'ailleurs déjà liés par la Fondation Canada-Israël pour la recherche et le développement industriels, la FCIRDI. Celle-ci accepte les propositions de projets en recherche et développement, dans tous les domaines de la technologie, qui n'ont aucune application militaire ou de défense. Cependant, une attention particulière est accordée aux projets en aérospatiale, en agriculture et aliments transformés, en services financiers, en technologies de l'information et des communications, en sciences de la vie, en pétrole et gaz et en technologies durables. Ces relations sont bénéfiques pour nos deux pays.
L'Accord de libre-échange Canada-Israël, l'ALECI, a été signé le 31 juillet 1996 et est entré en vigueur le 1er janvier de l'année suivante. Il y a donc plus de 20 ans de cela. Ce projet de loi vise à étendre le périmètre de l'Accord et fait suite à deux initiatives qui ont été lancées en 2010 et en 2014. Ces initiatives ont abouti en juillet 2015 et touchent les éléments suivants: une réduction des droits de douane pour l'ensemble des matières agricoles; les procédures de protection des investissements; les mesures sanitaires; le droit intellectuel; et les barrières non tarifaires.
Nous pouvons d'ailleurs lire ceci sur le site Web du gouvernement du Canada concernant l'Accord de libre-échange Canada-Israël, sous la rubrique « Survol de la modernisation et chapitres »:
En juillet 2015, le Canada et Israël ont terminé leurs négociations visant à mettre à jour quatre chapitres de l’Accord (le règlement des différends, l’accès aux marchés pour les produits, les dispositions institutionnelles et les règles d’origine). L’Accord a aussi été élargi afin d’y inclure sept nouveaux chapitres (le commerce électronique, la propriété intellectuelle, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, le commerce et l’environnement, le commerce et le travail, ainsi que la facilitation du commerce).
Cela m'amène à dire qu'on a perdu trois ans à mettre à jour cet accord qui avait été conclu en 2015 sous le gouvernement Harper. J'ajouterais que le protocole portant amendement à l'Accord de libre-échange Canada-Israël a été signé à Montréal le 28 mai 2018, trois ans plus tard, mais qu'il n'est pas encore entré en vigueur. Jusqu'à son entrée en vigueur, l'accord de libre-échange de 1997 continue de s'appliquer.
Les discussions se sont terminées en 2015 et nous sommes maintenant à la fin de 2018. Nous avons donc perdu trois ans. Ce sont des milliards de dollars que nous avons perdus à cause de la lenteur de ce gouvernement. Le gouvernement conservateur a négocié les ententes et le gouvernement libéral actuel se pète les bretelles et signe les ententes.
N'oublions pas l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste. Ce traité multilatéral de libre-échange signé le 4 février 2016 vise à intégrer les économies de l'Asie-Pacifique et de l'Amérique. Les négociations de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste ont démarré en 2008 sous le gouvernement Harper. En juin 2012, le Canada et le Mexique se sont joints aux négociations. Le 4 février 2016, l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste a été signé solennellement. Il doit être soumis à la ratification de 12 pays et ce processus est toujours en cours. Encore une fois, cela démontre qu'avec les libéraux, les choses avancent lentement.
Ensuite, il y a eu l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, l'AECG. Encore une fois, qui a mis cela en place? C'est le gouvernement Harper. C'est le Parti conservateur, le parti de l'économie qui prône l'ouverture de nouvelles routes commerciales. Je pense d'ailleurs que cela est très légitime, puisque notre voisin du Sud a une attitude imprévisible. Malheureusement, encore ce matin, je lisais que notre premier ministre avait annoncé qu'on allait signer l'accord avec les États-Unis même si on n'enlevait pas les tarifs sur l'acier, le bois et l'aluminium.
C'est bien de faire des accords, mais il faut avoir des leviers de négociation. Malheureusement, quand ce gouvernement signe des accords, il se sert de nos accords et de nos objectifs et ne fait que continuer notre travail. Pour ce qui est de l'accord avec les États-Unis et le Mexique, les choses ne se seraient pas passées de la même façon si le gouvernement conservateur était au pouvoir.