Monsieur le Président, j'aimerais remercier mon collègue du Parti libéral de Mississauga-Centre de son discours et de s'être inspiré de ce que le Parti conservateur a fait à l'époque lorsqu'il a mis la table.
Mon collègue de Skeena—Bulkley Valley vient de demander ce qu'est la différence entre le Parti conservateur et le Parti libéral. Je lui répondrai que le Parti conservateur, c'est le parti de l'économie et le Parti libéral, on ne sait pas ce que c'est, mais il a eu la générosité de s'inspirer de notre idée et de notre initiative pour mettre en place le projet de loi C-79, qui porte sur l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste.
Le PTPGP est un nouvel accord de libre-échange. Il est intéressant sur le plan de l'économie et pour le gouvernement d'ouvrir des marchés pour qu'on puisse prospérer. Prospérer veut dire de permettre à nos entreprises d'être très impliquées à l'échelle internationale pour augmenter les revenus et créer de la richesse. La création de cette richesse permet à ces entreprises et à nos gouvernements de rendre disponible de l'argent pour créer des programmes sociaux et pour aider les gens qui sont plus démunis.
Créons de la richesse et offrons-nous des programmes sociaux. Les libéraux, présentement, travaillent à dépenser beaucoup d'argent, mais ils se servent d'un mécanisme mis en place par le Parti conservateur pour peut-être espérer créer de la richesse.
Ce qui est intéressant, c'est que le PTPGP permet d'ouvrir des marchés avec l'Australie, Brunei, le Canada évidemment, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.
J'insiste encore sur le fait que cela a été initié par le Parti conservateur. Ils se plaisent beaucoup à utiliser le nom de l'ancien premier ministre que j'estime beaucoup. Il est une des raisons pour lesquelles je suis en politique, aujourd'hui. Stephen Harper, économiste de formation qui ne joue pas au théâtre, a mis en place des moyens pour développer l'économie canadienne, et j'en suis très heureux.
Cela démontre l'improvisation des libéraux. On l'a vu avec l'ALENA qui est maintenant l'AEUMC; le C est pour « Canada ». Le C est la dernière lettre de l'acronyme, parce que nous sommes les derniers dans la trilogie à avoir signé ou avoir conclu une entente. Alors, on voit qu'il y a improvisation de la part des libéraux et c'est insécurisant.
Mon chef, le chef du Parti conservateur, a écrit au premier ministre du Canada cet été pour accélérer le processus, dans un contexte où il y avait des négociations. Cela fait 13 mois que notre gouvernement négocie avec notre voisin du sud, les États-Unis. Je pense que, stratégiquement, c'était intéressant de démontrer que nous n'étions pas vulnérables face aux États-Unis, qu'ils sont un marché très important, mais que nous voulions développer d'autres marchés pour avoir un pouvoir de négociation avec les États-Unis.
Mon chef a communiqué avec le premier ministre du Canada pour accélérer le processus. L'important, dans ce traité, c'est d'être parmi les six premiers signataires pour que l'entente entre en vigueur. Encore une fois, l'improvisation, l'amateurisme et le manque de rigueur du gouvernement libéral font que nous sommes ici, au mois d'octobre, à la veille de l'Action de grâce, pour parler de l'entente du PTPGP. Alors, on perd du temps.
On sait qu'en économie, lorsqu'un joueur n'est pas là et que les commandes arrivent, il faut que le client soit déçu pour que l'entreprise puisse aller chercher ce client-là. C'est comme pour la construction d'un siège social, lorsqu'on a des occasions d'amener des sièges sociaux ici, mais qu'ils vont s'installer ailleurs. On n'en construit pas tous les jours, toutes les semaines ni tous les mois. Ce sont des cycles et des investissements. Lorsqu'une entreprise est installée dans une région ou dans un pays, le fait de transférer le siège social dans un autre pays est complexe. Il faut être sérieux comme gestionnaire.
Voici ce qui est écrit sur le site d'Exportation et développement Canada: « Grâce aux accords de libre-échange comme le PTPGP, vous pouvez attirer plus facilement de nouveaux clients commerciaux; soumissionner pour des contrats gouvernementaux étrangers; réduire ou éliminer la facture de tarifs douaniers sur les biens et services que vous achetez. »
C'est un site du gouvernement fédéral qui fait la promotion des avantages d'un accord de libre-échange. Selon moi, c'est ce qu'un gouvernement doit faire. Le gouvernement actuel a été lent, a improvisé et a manqué de rigueur. Peut-être que le premier ministre avait le goût d'être en vacances cet été. Nous, les conservateurs, étions prêts à faire avancer le dossier pour accélérer le processus. Malheureusement, le premier ministre a répondu à notre chef qu'il ne pouvait pas et que les choses suivraient leur cours. C'est pour cela que nous débattons de ce projet de loi aujourd'hui.
Comme je le mentionnais tout à l'heure, l'entente entrera en vigueur 60 jours après que six pays l'auront signée. Si on retarde cela, si on n'est pas dans les six premiers pays, cela veut dire qu'on ne participe pas à l'accélération de la mise en place de cette entente. Est-ce que le gouvernement libéral veut vraiment ouvrir des marchés? C'est assez particulier. Dimanche soir dernier, à 22 heures, durant le jour du Seigneur, le premier ministre a décidé d'organiser une rencontre ici, avec le Conseil des ministres. Voilà qu'il se réveille. Il y a une urgence et il faut aller vite. L'amateurisme du gouvernement nous démontre qu'il a accéléré les choses de façon irresponsable dans le dossier de l'AEUMC. Le « C » est pour le petit Canada, qui est dans le trio, avec le grand marché que sont les États-Unis.
Il n'y a pas de cohérence dans ce gouvernement, est c'est ce qui est malheureux. Il a accéléré le processus. Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué. Pourtant, habituellement, au mois d'octobre, les mouches sont plutôt en hibernation. En tout cas, je ne sais pas quelle mouche a piqué le premier ministre pour qu'il décide d'accélérer le processus et de donner sans recevoir.
Je ne suis pas un expert négociateur. Je n'étais pas assis à la table aux États-Unis pour négocier. Lorsqu'on fait une négociation, habituellement, on donne et on reçoit. Il y a un levier. On accepte de sacrifier « X » à la condition que l'autre partie donne « Y ». C'est un vieux principe et ça ne prend pas la tête à Papineau — j'insiste sur le mot « Papineau » — pour faire en sorte d'avoir un give and take. Je le dis en anglais pour que tout le monde comprenne. C'est cela une négociation.
Regardons ce que le gouvernement libéral a reçu en échange de ses dons. Je suis obligé de dire que je ne vois rien dans mes notes. Il n'y a pas de gains. On donne, on se réjouit, on est contents et on dit « bravo, mission accomplie ». Oui, il est important d'avoir un marché avec les États-Unis, mais il ne faut pas négocier à genoux. Il faut se tenir debout. Il y avait un rapport de force à établir. Le processus était en cours, puis une mouche a piqué quelqu'un autour de la table et on a décidé qu'il fallait aller très vite. C'est assez dramatique.
Dans l’Accord États-Unis—Mexique—Canada, le Canada a fini troisième. Les États-Unis se sont entendus avec le Mexique et on dit au Canada qu'il pouvait embarquer si cela lui tentait, mais que si cela ne lui tentait pas, ils allaient continuer. Quel beau rapport de force. Le gouvernement libéral de notre premier ministre a donné l'accès au marché du lait sans retour, sans accès pour nos agriculteurs et nos producteurs de lait au marché américain. Au moins, dans le PTPGP, il y a un accès au marché.
Le gouvernement a abdiqué devant les États-Unis en laissant la surtaxe sur l'acier, sur l'aluminium et sur le bois d'oeuvre. On donne, on négocie, la partie adverse trouve un moyen de mettre de la pression, mais après être arrivé à une entente, elle ne retire pas les outils qui lui ont servi à faire pression lors de la négociation. C'est assez particulier.
De plus, l'entente prolonge la période de brevet pour les produits pharmaceutiques. Cela veut dire que cela va coûter beaucoup plus cher aux Canadiens pour se soigner. C'est assez impressionnant comme négociation ou comme gain.
Par ailleurs, on va limiter le développement de l'industrie automobile au Canada. Il y a maintenant des quotas, alors qu'il n'y en avait pas. Qu'a-t-on eu en retour?
Il y a encore beaucoup d'autres éléments. Je ne peux pas en faire toute la nomenclature. Cela dit, plus on lit, plus on découvre des choses, et le diable est dans les détails. Ce que je vais dire est particulier: nous allons devoir le demander au président des États-Unis avant de conclure des accords commerciaux avec d'autres pays. J'en tombe en bas de ma chaise — je le dis mais je ne le ferai pas. Je ne comprends pas cela.
Or notre premier ministre se réjouit et est heureux de la négociation. Comme je l'ai déjà dit, c'est important d'avoir une entente de libre-échange avec les États-Unis, dont le marché est très important pour nous. Ce marché représente pratiquement 80 % de nos exportations. En effet, c'est important, mais pas à n'importe quel prix. Le gouvernement a sauvé les meubles, et il s'en réjouit! Pourtant, nous n'avons rien en retour.
On nous dit que la négociation est terminée. Dans ma circonscription, Portneuf—Jacques-Cartier, une entreprise fait des affaires aux États-Unis et au Canada. Malheureusement, son produit fait partie de la liste des produits surtaxés, un outil qui permettait de mettre de la pression afin de négocier la nouvelle entente. Si cette entreprise développe certains produits aux États-Unis pour répondre aux marchés du Canada et des États-Unis et les importe au Canada, elle devra payer une surtaxe.
Biscuits Leclerc Ltée, pour ne pas le nommer, est une entreprise reconnue et présente dans 20 pays. Il s'agit d'une entreprise canadienne dont le siège social est situé au Canada. Heureusement — je m'en réjouis énormément —, il est situé dans ma circonscription, plus précisément dans le parc industriel de Saint-Augustin-de-Desmaures. Qu'a-t-on fait pour démontrer l'importance de cette entreprise? On a nommé ce parc industriel le « Parc industriel François-Leclerc », en reconnaissance du lieu qu'elle a choisi pour installer son siège social. Elle est prospère chez nous et croit en nous; nous croyons aussi en elle.
Je reviens à mon histoire. Cette entreprise produit des biscuits qu'elle envoie au Canada. Elle fabrique ses propres produits, et elle les exporte au Canada. Savez-vous combien représente annuellement la surtaxe? Elle représente 1 million de dollars. Cette surtaxe est encore en vigueur aujourd'hui, malgré que le gouvernement se soit réjoui d'avoir tout soit réglé et d'avoir bien négocié. C'est un exemple assez particulier.
Donald Trump, lors de la conférence qu'il a donnée après la signature, a donné un discours triomphal. Lui, il était heureux. Il avait gagné. Cependant, qu'est-ce que le Canada a gagné? On a sauvé les meubles.
Dans cette entente, qu'on n'a pas fini de négocier, puisqu'il y a encore des surtaxes de part et d'autre de la frontière sur l'acier et sur les biscuits, on a même dit qu'on maintenait la surtaxe sur l'acier et sur l'aluminium au nom de la sécurité nationale. Pourquoi donc ne pas avoir invoqué la sécurité alimentaire lors des négociations pour dire que nous ne céderions pas sur la gestion de l'offre? Au Canada, les normes en matière de sécurité, de contrôle de la production et d'hygiène auxquelles sont soumis les producteurs de lait et de bien d'autres produits sont plus élevées. Santé Canada fait un travail respectable, mais les règles ne sont pas les mêmes aux États-Unis.
Lorsqu'on fait du commerce et que, de l'autre côté de la frontière, dans l'autre pays, les normes sont moins élevées, cela signifie que les coûts de production sont aussi moins élevés. Il s'agit alors d'une concurrence déloyale. Pourquoi les négociateurs du gouvernement libéral n'ont-ils pas plaidé la sécurité alimentaire pour fermer la porte en ce qui concerne la gestion de l'offre? Ce gouvernement avait dit à tous les agriculteurs qu'il allait protéger la gestion de l'offre. Quelle belle protection! Il n'a rien protégé, il a plutôt ouvert une brèche. Dans les autres accords, il y avait des compensations et des accès aux marchés.
Hier, le premier ministre est allé rencontrer des agriculteurs et il leur a dit que la ministre leur accorderait peut-être une compensation totale. Maintenant, ils reculent. Les gens constatent ce que nous constatons depuis trois ans ici, à la Chambre des communes: ce gouvernement ne maîtrise pas la situation. Il fait des consultations et a de belles paroles, mais il n'est pas proactif. À preuve, les libéraux se sont inspirés du travail de notre gouvernement pour faire le PTPGP dont on parle aujourd'hui, et j'en suis très fier. Cela doit signifier que nous avons fait quelque chose de bien dans le passé. L'économie au Canada, c'est le Parti conservateur.
Nous avons fait énormément de bonnes choses. Beaucoup de Canadiens que je rencontre me répètent qu'ils s'ennuient du gouvernement précédent, et c'est de la musique à mes oreilles. Je m'en réjouis. J'aurai d'ailleurs la chance d'en rencontrer d'autres, puisque nous retournons dans nos circonscriptions la semaine prochaine. Cet été, échec après échec, ce gouvernement a permis aux citoyens canadiens de voir sa vraie nature.
J'ai un conseil à donner aux libéraux. Je ne suis pas un expert, mais j'ai des sources. Dans le Business Insider, M. Jeff Haden donnait 12 trucs de négociation. Je les aurais tous commentés, mais puisque je n'en aurai pas le temps, je vais simplement les énumérer: partir le bal; rester calme; savoir ce que l'on veut — il y a des gros points d'interrogation dans mes yeux à ce sujet —; prévoir le meilleur scénario; fuir les échelles; éviter les compromis; se donner une marge de manoeuvre; le temps est un allié; ne pas se laisser impressionner; éviter les culs-de-sac; éviter qu'il y ait un gagnant et un perdant; et créer une relation.
À plusieurs de ces chapitres, les négociateurs du Parti libéral ont totalement échoué. En fait, il n'y a rien à évaluer, ils n'ont pas eu de résultats. J'aurai l'occasion d'en dire davantage à ce sujet.
Comme je le mentionnais dans mon allocution, nous allons appuyer cette entente. L'ouverture des marchés est importante. Il faut d'abord créer de la richesse et par la suite s'offrir des programmes sociaux.