Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole à la Chambre des communes.
J'aimerais remercier tous les électeurs de ma circonscription, Souris—Moose Mountain, de m'avoir accordé leur confiance et de m'avoir choisi pour les représenter en ce lieu honorable. J'ai toujours cru et affirmé que ce siège appartient aux habitants de Souris—Moose Mountain, et je me ferai leur porte-parole ici, dans cette enceinte.
Tous les députés élus à la Chambre le sont grâce au travail acharné accompli par de nombreuses personnes. Je tiens donc à remercier tous les bénévoles qui ont travaillé sans relâche pour moi. J'aimerais également témoigner ma reconnaissance inconditionnelle à l'équipe responsable de ma campagne et aux membres de mon association de circonscription et les remercier bien humblement.
Je tiens aussi à souligner que si je suis ici aujourd'hui, c'est grâce à l'encadrement, à l'éducation et à l'amour que j'ai reçus de ma famille, de mes amis et de mes professeurs. Mes parents m'ont appris à croire en quatre choses: mon pays, ma famille, Dieu et la reine. Je leur en suis extrêmement reconnaissant. Mon père, le regretté major-général Gordon Kitchen, a servi le Canada avec distinction et m'a donné la possibilité de visiter de nombreuses régions du monde et d'en apprendre plus sur d'autres sociétés et gouvernements. Je sais que là où ils sont, mon père et ma mère, la regrettée Joan Kitchen, m'observent avec une grande fierté.
Quand on me demande quelle personne m'inspire le plus, je réponds spontanément que c'est ma femme, Donna. Comme nous le savons tous, nos conjoints constituent notre force. Depuis 32 ans, Donna m'appuie sans réserve, peu importe mes décisions sur le plan professionnel. Elle a élevé trois enfants merveilleux, qui sont devenus des membres productifs de la société. En tant que mère et infirmière, elle fait preuve de bienveillance et de compassion. Qu'il s'agisse de prendre soin de nouveau-nés à l'hôpital pour enfants, d'enseigner à des étudiants en soins infirmiers ou d'évaluer les besoins d'aînés en matière de soins de longue durée, elle se dévoue corps et âme dans chacun de ses emplois. Elle travaille toujours avec diligence auprès de ses clients aujourd'hui.
Je dois également souligner l'encouragement et le soutien que me prodiguent mes enfants, Andrew, Kathryn et Stephen. Je m'en voudrais de ne pas remercier ma fille Kathryn des efforts remarquables qu'elle a consacrés à ma campagne électorale. Je suis aussi reconnaissant de l'appui de mon beau-frère, de mes beaux-parents, de mes frères et de ma soeur, qui se trouve aujourd'hui dans la tribune.
Pour ceux qui ne connaissent pas la merveilleuse circonscription de Souris—Moose Mountain, il s'agit d'une circonscription rurale de 43 000 kilomètres. Elle est délimitée par le Manitoba à l'est et par les États-Unis au sud. Ses deux grands centres sont Weyburn et Estevan. Il faut cinq heures de route pour passer du nord-est au sud-ouest, de Rocanville à Coronach, et quatre heures pour passer du sud-est au nord-ouest, de Carnduff à Kronau.
Si je mentionne la géographie, c'est parce qu'au cours des 26 dernières années, j'ai parcouru ces routes et j'ai été témoin de la croissance constante de l'économie, du trafic, des activités et du nombre d'habitants. Aujourd'hui, en raison de l'effondrement de l'industrie pétrolière, la région traverse une période difficile. Samedi, lorsque je me suis rendu à Regina à bord de ma voiture, le silence causé par l'inactivité était assourdissant. Avant, je voyais des plateformes de forage et de maintenance, des transporteurs d'eau, des pétroliers et des travailleurs; aujourd'hui, rien de tout cela. Il y a eu des milliers de mises à pied, de fermetures de magasins, de fermetures de restaurants, de chambres d'hôtel inoccupées et de maisons à vendre. Les demandes de prestations d'assurance-emploi ont augmenté de 33 %. Les travailleurs des plateformes ne sont pas les seuls à être touchés; il y a aussi les employés de bureau et les consultants, qui sont maintenant à la recherche d'emploi.
Notre économie bat de l'aile. Les Canadiens peinent à joindre les deux bouts. Les producteurs de pétrole canadiens connaissent une période difficile. Notre vaste et prospère secteur de l'énergie est durement frappé par la chute du prix du pétrole sur la scène mondiale. Cette chute a sérieusement plombé l'économie nationale et entraîné son lot de difficultés pour nombre de familles canadiennes.
On ne peut passer sous silence le fait que, dans le sillage de la chute du cours du pétrole, de nombreux Canadiens perdent leur emploi et ferment leur entreprise. Le gouvernement du Canada n'est pas responsable du cours du pétrole sur la scène mondiale, mais il sera responsable des difficultés qui se poursuivront si nous ne prenons pas des mesures conséquentes pour aider les Canadiens à traverser cette période de crise.
De nombreux électeurs m'ont dit que l'Ouest, en particulier l'industrie pétrolière, éprouve des craintes à cause du traitement que les gouvernements libéraux ont réservé à cette région du pays par le passé. Le discours du Trône n'a absolument pas dissipé ces craintes. L'appui au projet d'oléoduc Énergie Est, qui passe dans la partie nord de ma circonscription, contribuerait à rassurer les gens de l'Ouest.
Par surcroît, ce projet serait très avantageux pour l'ensemble des Canadiens. Il s'agit de la façon la plus sûre de transporter le pétrole. L'oléoduc améliorerait l'acheminement du pétrole de la Saskatchewan et de l'Alberta jusqu'aux côtes. Le raffinage et l'acheminement du pétrole jusqu'aux côtes et aux marchés mondiaux stimuleraient l'industrie et contribueraient à en rehausser la valeur. Les emplois bien rémunérés créés dans le cadre de la construction de l'oléoduc bénéficieraient à l'économie canadienne et contribueraient à renforcer la classe moyenne, objectif que le gouvernement libéral considère, selon ses dires, comme prioritaire.
Le discours du Trône n'a guère rassuré les électeurs de ma circonscription. Le gouvernement n'y fait aucune mention de l'industrie agricole, laisse le secteur de l'énergie faire face tout seul à la tempête et promet des dépenses d'infrastructure qui ne seront apparemment pas concrétisées avant longtemps. Je suis chiropraticien de profession. À mes yeux, l'industrie agricole constitue la colonne vertébrale de ma circonscription et le secteur de l'énergie en est le prolongement.
En faisant des recherches sur les anciens discours du Trône, je suis tombé sur la réponse de mon prédécesseur, M. Ed Komarnicki, ancien député de Souris—Moose Mountain, au discours du Trône de 2004, du gouvernement libéral. Il a lui aussi déclaré, à cette époque, que le gouvernement ne soutenait pas l'agriculture. La même chose se produit actuellement.
Pour continuer de survivre, les agriculteurs et les éleveurs doivent pouvoir vendre leurs produits à des marchés. La Saskatchewan exporte une grande part de ses ressources, et l'ouverture de nouveaux marchés est très avantageuse pour nos producteurs. Le Partenariat transpacifique nous donne justement l'occasion de le faire. En plus d'ouvrir de nouveaux marchés pour nos producteurs, il réduirait les droits exagérés qui s'appliquent au canola et au bétail canadiens. Le gouvernement doit agir et présenter cet accord commercial à la Chambre; il ne doit pas se contenter de le signer et d'y souscrire, il doit aussi le ratifier.
Au cours des dernières semaines, j'ai reçu de nombreuses requêtes et demandes de renseignements sur les investissements dans les infrastructures. En fait, la semaine dernière, le directeur municipal d'Estevan a communiqué avec mon bureau pour en savoir plus sur un investissement de 1 milliard de dollars dans les infrastructures dont il avait entendu parler. Ma région a grand besoin qu'on investisse dans ses infrastructures. Aux prises avec des structures vieillissantes, et après avoir connu une croissance rapide, les municipalités accusent un retard en matière d'infrastructures de base, notamment les installations de traitement des eaux.
Le discours du Trône parle d'investissements dans les infrastructures. Si le chiffre avancé de 1 milliard de dollars est vrai, nous devons connaître les règles et les procédures auxquelles les municipalités devront se conformer pour en profiter; plus précisément: quels sont les paramètres, qui peut présenter une demande, quand les fonds seront-ils disponibles et comment les régions touchées par la baisse du prix du pétrole seront définies?
Il est question dans le discours du Trône d'investissements dans les technologies propres et d'un soutien aux entreprises qui cherchent à exporter ces technologies. Il semble que les mesures économiques visent principalement à développer simultanément un environnement sain et une économie forte. Bien que nous soyons tous d'accord pour dire que la protection de l'environnement et la vigueur économique ne sont pas incompatibles, le gouvernement doit comprendre que nous ne pouvons pas attendre l'adoption et la mise en oeuvre de la politique environnementale pour commencer à stabiliser et à stimuler l'économie du Canada. Nous devons utiliser les technologies dont nous disposons aujourd'hui, comme le captage du carbone, pour redresser dès maintenant la situation économique.
Un projet d'essai d'une technologie à la fine pointe est actuellement mené dans Souris—Moose Mountain. Il s'agit du projet de captage et de stockage postcombustion du carbone à la centrale au charbon de Boundary Dam, qui se traduit par une production à faible émission. Le gouvernement conservateur précédent avait accordé un financement de 249 millions de dollars pour ce projet. La centrale de Boundary Dam d'Estevan peut ainsi réduire d'un million de tonnes par année ses émissions de gaz à effet de serre dans l'environnement, ce qui équivaut à retirer 250 000 voitures de la circulation.
Le charbon sert à fournir de l'énergie partout dans le monde. Il coûte moins cher. Nous devons cependant réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Cette technologie atténue notre incidence sur l'environnement. Le projet est tout prêt. Il ne reste qu'à le mettre en oeuvre.
Les commentaires formulés au sujet de l'ingéniosité du Canada ont exacerbé les craintes de mes électeurs. Pour extraire nos vastes ressources naturelles, il faut utiliser ce que nous avons entre les oreilles. Pour les gens de Souris—Moose Mountain, l'extraction du charbon et du pétrole est un processus complexe qui fait appel aux capacités intellectuelles d'ingénieurs, de géologues, d'économistes et de comptables. Il faut des études, une formation en matière de sécurité et, surtout, du bon sens.
Il en va de même pour les agriculteurs. Il serait tout à fait inexact de penser que les agriculteurs s'appuient uniquement ce qui se trouve sous leurs pieds. Les agriculteurs et les éleveurs de Souris—Moose Mountain sont des propriétaires d'entreprise qui planifient, sèment, récoltent, vendent leurs produits, entretiennent leur équipement et gèrent leur personnel. Je suis convaincu que tous les agriculteurs et les travailleurs du secteur de l'exploitation des ressources seraient d'accord avec moi: ils peuvent être les plus intelligents de leur domaine et faire preuve d'une grande ingéniosité pour réduire les coûts et trouver des acheteurs, mais si les ressources n'existent pas et que les marchés pour les écouler sont fermés, ce qu'il y a entre les oreilles devient inutile.
Je terminerai en remerciant sincèrement la chef de mon parti de m'avoir nommé porte-parole de l'opposition officielle en matière de sports. J'ai hâte de travailler avec la ministre des Sports et des Personnes handicapées à améliorer la santé des Canadiens grâce au sport et aux loisirs.
J'invite tous les députés à s'étirer régulièrement et à bouger le plus possible, par exemple en prenant l'escalier au lieu de l'ascenseur et en se déplaçant à pied.
Une dernière observation: le parti au pouvoir dit que les Canadiens veulent voir leur gouvernement faire des choses différentes et faire les choses différemment. J'espère sincèrement que d'autres choses sont à venir, parce que, comme je l'ai mentionné, on a l'impression que c'est du pareil au même.