Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au nom de mes concitoyens de Central Okanagan—Similkameen—Nicola. Sachez, monsieur le Président, que vous aurez une intervenante bien plus éclairée, car j’entends partager mon temps de parole avec la députée d’Elgin—Middlesex—London qui, j’en suis certain, fera un excellent travail.
D’un point de vue parlementaire, nous vivons une période dangereuse. Je le dis parce que j’aimerais que nous revenions à 2015 et à une promesse faite par l’actuel premier ministre aux Canadiens. Il leur promettait un véritable changement dans la façon de travailler du gouvernement et s’engageait à rehausser les normes d'ouverture et de transparence, ce qu’il jugeait nécessaire pour que la Chambre regagne la confiance de nos concitoyens.
Il suffit de regarder les actes du premier ministre aujourd’hui pour voir combien il est évident qu’il n’a aucune intention de tenir parole. En fait, comme c’est si souvent le cas avec lui, ce ne sont que de beaux discours. Les mesures sont toujours inadaptées à la réalité. Ne sommes-nous pas en train d’examiner un projet de loi omnibus d’exécution du budget d’un premier ministre qui avait promis de ne pas recourir à des projets de loi omnibus d’exécution du budget ni à la prorogation, et qui avait aussi promis, juré craché, d’équilibrer le budget en 2019? Il a aussi promis l’ouverture par défaut.
Je pourrais continuer longtemps, mais nous ne sommes pas ici aujourd’hui pour débattre de la personnalité du premier ministre. Nous sommes ici pour débattre du projet de loi omnibus d’exécution du budget, le projet de loi C-30, un projet de loi que la ministre des Finances a qualifié à plusieurs reprises de plus grande menace pour les Canadiens s'il n'était pas adopté. À vrai dire, la ministre des Finances a dit cela plusieurs fois pendant la période des questions. Nous avons donc un gouvernement qui nous dit pendant plus de deux ans que nous n’avons pas besoin d’un budget et pour qui, soudain, ne pas avoir de budget constitue la plus grande menace économique qui pèserait sur les Canadiens. Quelle incroyable arrogance.
En réalité, le budget vise à servir les visées électorales des libéraux. À mon avis, il est loin du compte. Il n’est pas dans l’intérêt à long terme des Canadiens. Cependant, selon moi, nous avons un premier ministre qui fera toujours passer ses besoins et ceux de ses puissants amis et proches du parti avant les besoins du Canadien moyen.
Les gens ne devraient pas me croire sur parole, mais lire très attentivement les nombreuses critiques de ce projet de loi budgétaire. Elles émanent de personnes en vue qui n’ont pas l’habitude de critiquer les projets de loi budgétaire du gouvernement libéral: le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux; les anciens gouverneurs de la Banque du Canada David Dodge et Mark Carney et même l’ancien conseiller principal du Parti libéral Robert Asselin. Ils ont tous exprimé bien clairement leurs préoccupations au sujet de ce budget. Si je résume, en fin de compte, ce projet de loi propose de dépenser de l’argent que le gouvernement n’a pas et, selon ces critiques et de nombreux autres experts, de l’argent qui n’a pas besoin d’être dépensé.
Toutefois, c’est ce que fait ce premier ministre. Il croit qu’il peut dépenser pour se sortir de n’importe quel problème ou situation, mais cela crée en soi des problèmes. Prenons le centre-ville de nos communautés. S’il ressemble à ceux des communautés de ma circonscription, on y voit de plus en plus d’avis de recherche de personnel. Un très grand nombre de propriétaires de petites et moyennes entreprises ont déclaré qu’ils n’arrivaient pas à trouver du personnel.
Je vais vous faire part d’une situation. Récemment, une femme a communiqué avec mon bureau de Summerland. Appelons-la « Nathalie ». Elle s’inquiète beaucoup pour son frère, que nous appellerons « Doug ». Il a un métier. Contrairement à d'autres dans certains métiers, Doug a été très occupé pendant la pandémie. L’automne dernier, Doug a décidé de quitter son emploi pour toucher la PCU. Il est vrai que le système n’était pas censé fonctionner ainsi, mais il a été conçu pour que des personnes comme Doug puissent quitter leur emploi et toucher des prestations. À l’époque, Doug a dit à sa famille que c’était juste pour les mois d’hiver et qu’il reprendrait le travail au printemps. Au cours des mois d’hiver, Doug a commencé à boire. En raison de sa consommation d’alcool, il a perdu son logement. La famille dit maintenant que Doug vit dans un véhicule récréatif. Il touche la prestation canadienne pour la relance de l’économie et passe le plus clair de son temps à boire. Doug refuse maintenant de retourner au travail. Il soutient qu’il a payé de l’assurance-emploi et des impôts au gouvernement pendant des années et que cet argent lui est maintenant dû, et que le fait de ne pas travailler pendant qu’il reçoit des prestations est sa façon de se venger du gouvernement.
Loin de moi l’intention de laisser entendre que toutes les personnes qui touchent des prestations sont dans la situation de Doug, mais en parlant avec de nombreuses personnes qui travaillent auprès de toxicomanes qui se sont rétablis, je me suis rendu compte que beaucoup diront en privé à quel point la PCU a été nuisible et comment elle a fait dérailler de nombreux toxicomanes en voie de guérison. Le problème demeure que le gouvernement libéral n’a absolument aucun plan de sortie qui, au bout du compte, aidera les gens comme Doug à réintégrer le marché du travail.
En effet, selon le premier ministre, les gens comme Doug n’existent pas. Certains diront que si seulement les employeurs payaient davantage, nous n’aurions pas de problèmes. Cependant, dans le cas de Doug, il exerçait un métier qui lui procurait un salaire net de 60 000 $. Doug peut gagner beaucoup plus d’argent en retournant travailler, mais les 2 000 $ par mois qu’il touche actuellement sont suffisants pour qu’il puisse choisir de ne pas travailler.
J’en reviens à tous ces avis de recherche de personnel. Le propriétaire d’une petite entreprise locale m’a dit que sa petite entreprise pourrait survivre à la pandémie, mais il était moins sûr qu’elle pourrait survivre aux programmes d’aide gouvernementale comme la PCU. Je ne soulève pas cette question pour des raisons partisanes, mais parce que le budget prolonge délibérément toutes ces prestations jusqu’en septembre et il le fait délibérément parce que le premier ministre veut déclencher des élections au moment où tout le monde touche encore ces prestations. Il veut utiliser le paiement de ces prestations comme un enjeu électoral. En fin de compte, c’est ce que propose le projet de loi, ça et des dépenses massives que même d’anciens libéraux et des experts amicaux ont dit être excessives et largement inutiles.
Cependant, lorsqu’il s’agit d'obtenir le pouvoir, nous savons que le premier ministre est capable de pratiquement tout. À la lumière de ses nombreuses promesses en 2015, nous savons qu’il est prêt à dire pratiquement n’importe quoi. Nous savons en raison de sa gouvernance, de la prorogation aux nombreuses obstructions libérales, en passant par la condamnation pour outrage au Parlement, qu’il est capable de tout faire pour rester au pouvoir. D’ailleurs, le projet de loi C-30 n’en est qu’un autre exemple.
Y a-t-il vraiment quelqu’un dans cette enceinte qui ne croit pas que le Canada a besoin d’un plan de relance pour permettre aux Canadiens de retourner sur le marché du travail? Je commence à penser que certains croient peut-être que nous pouvons continuer sur cette lancée qui n’est pas viable, comme le directeur parlementaire du budget nous l'a répété à maintes reprises. Sommes-nous à l’écoute? Le projet de loi C‑30 donne à penser que nous faisons la sourde oreille. En effet, il est rare qu’on soulève même ces questions.
Nous savons tous qu’il y a des gens comme Doug en difficulté. Ce budget laisse tomber des gens comme lui. Il laisse tomber les nombreux propriétaires de petites entreprises qui ont besoin que Doug revienne au travail. Espérons qu’il pourra réintégrer le marché du travail. Sa sœur Nathalie met en cause les programmes gouvernementaux. Elle a indiqué que, par exemple, l’assurance-emploi n’a jamais fonctionné ainsi. Elle demande combien de temps le gouvernement peut continuer à verser à des gens des prestations auxquelles ils ne sont pas admissibles. La question se pose, mais je n’entends aucun député libéral la poser.
Le directeur parlementaire du budget l’a fait. Différents ministres ont promis d’y répondre, mais lorsque l’opposition l’a posée, ils n’ont jamais répondu. Nous savons tous qu’au bout du compte, le régime d’assurance-emploi doit être viable, et il ne l’est pas. Le gouvernement n’a aucun plan pour régler ce problème. Cela devrait tous nous troubler, car au bout du compte, nous devons défendre l’intégrité des programmes dont les Canadiens dépendent. Nous échouons collectivement à le faire.
C’est tout simplement irresponsable. En dernière analyse, c’est ce qui me préoccupe tant dans le projet de loi C-30. Il est excellent pour un premier ministre qui tente de rester au pouvoir, mais il maximise le gain politique à court terme pour une douleur à long terme qui sera ressentie par les générations futures de Canadiens.
D’une certaine façon, nous nous sommes éloignés ici de la pensée à long terme, de l’édification des assises nécessaires au succès et à la prospérité des générations futures du Canada. Pire encore, nous avons déjà vu ce film, car ce sont les anciens gouvernements libéraux qui ont pris des décisions très difficiles et impopulaires, mais nécessaires. Ceux que j’appelle les libéraux traditionnels, du moins dans ma circonscription, sont nombreux à se demander où est passé le Parti libéral.
Avant de conclure, je vous laisserai sur une dernière remarque. Lorsque la ministre des Finances a présenté ce budget, elle nous a dit que nous devions « bâtir un Canada plus résilient: un Canada meilleur, qui est plus juste, plus prospère et plus innovateur ».
Nous devrions nous demander qui gouverne le Canada depuis les cinq dernières années et qui l'a rendu si peu résilient, si injuste, si peu prospère et si peu novateur. Tout le monde connaît la réponse à la question. Le projet de loi d'exécution du budget, le projet de loi C‑30, continue simplement dans la même veine.
Mr. Speaker, it is a pleasure to rise on behalf of the good people of Central Okanagan—Similkameen—Nicola. Let me inform you, Mr. Speaker, that you will have a much more enlightened speaker because I plan on sharing my time with the member for Elgin—Middlesex—London, who, I am sure, will do a fantastic job.
From a parliamentary perspective, we live in dangerous times. I say that because I would like to take us all back to 2015 and a comment that this Prime Minister shared with Canadians. “[W]e are committed to delivering real change in the way that government works”, said the Prime Minister. He followed up with, “It means setting a higher bar for openness and transparency, something needed if this House is to regain the confidence and trust of Canadians.”
When we look at the actions of this Prime Minister today, it is profoundly obvious that this PM had absolutely zero intention of honouring those words to Canadians. In fact, as is so often the case with this Prime Minister, it is all just words. The actions are always at odds with reality. Look at where we are here with this omnibus budget bill from a Prime Minister who had promised he would not use omnibus budget bills, promised he would not use prorogation, and promised he would deliver a balanced budget, cast in stone, in 2019. He also promised openness by default.
I could go on and on, but we are not here today to debate the character of this Prime Minister. We are here to debate the omnibus budget bill, Bill C-30, a bill that the finance minister has repeatedly stated, if it were not to pass, would be the single greatest threat facing Canadians. Honestly, the finance minister said that multiple times in question period. Here we have a government that tells us we do not need a budget for over two years, and suddenly not having a budget is the greatest economic threat facing Canadians. What unbelievable arrogance that is.
In reality, this budget is really about furthering the Liberals' electoral chances. I would submit it that does not do so. It is not in the long-term best interests of Canadians. However, in my view, this is a Prime Minister who will always place his needs and those of his powerful friends and insiders ahead of the needs of everyday Canadians.
People should not just take my word for it, but read very carefully the many criticisms of this budget bill. They come from prominent people not accustomed to criticizing Liberal government budget bills: Parliamentary Budget Officer, Yves Giroux; former Bank of Canada governors, both David Dodge and Mark Carney; and even former senior Liberal adviser Robert Asselin. They have all provided well-articulated concerns over this budget. To summarize them, ultimately this bill proposes to spend money that the government does not have to spend and, according to these critics and many other experts, does not need to spend.
However, that is what this Prime Minister does. He believes he can spend his way out of any problem or circumstance, but that in itself creates problems. Let us look at our communities' local downtown. If they are anything like the communities in my riding, there are increasingly more help-wanted signs out there. A huge number of small and medium-sized business owners have said they cannot get people to work.
I am going to share something with this place. Recently, my Summerland office was contacted by a woman, and we will call her “Nathalie”. Nathalie is very concerned about her brother, whom we will call “Doug”. Doug has a trade. Unlike some trades, Doug got very busy during the pandemic. Last fall, Doug decided to quit his job so he could collect the CERB. Granted the system was not supposed to work that way, but it was, by design, set up so people like Doug absolutely could quit their job and still collect it. At the time, Doug told his family it was just for the winter months and he would go back to work in the spring. Over the winter months, Doug began drinking. His drinking led to the loss of his place. The family now says Doug lives in a recreational vehicle. He collects the Canada recovery benefit and spends most of the time drinking. Doug now refuses to return to the workplace. Doug's position is that he paid the government EI and taxes for years and now he is owed this money, and not working while he is collecting benefits is his way of getting even with the government.
I am not suggesting for a moment that everyone collecting benefits is in Doug's situation, but speaking with many who work with individuals in addiction and recovered, many will share privately just how damaging the CRB has been and how it has derailed many recovering addicts. The problem remains that the Liberal government has absolutely no exit plan that ultimately will help people like Doug return to the workforce.
Indeed, according to the Prime Minister, people like Doug do not exist. Some will say if only employers paid more, we would not have this problem. However, in Doug's case, he had a trade that provided net take-home pay of $60,000. Doug can make much more money returning to work, however, the $2,000 a month he collects now is enough money that Doug can choose not to work.
I come back to all those help-wanted signs. A local small business owner told me his small business could survive the pandemic, but he was less sure it could survive the government assistance programs like CRB. I am not raising this to be partisan, I am raising this because this budget by design extends all of these benefits into September and it does this by design because the Prime Minister wants to go into an election where everyone is still getting paid those benefits. He wants to use the payment of these benefits as an election issue. That is ultimately what the bill proposes; that and massive amounts of spending that even former Liberals and friendly experts have said is excessive and largely unnecessary.
However, when it comes to winning power, we know that the Prime Minister is capable of basically anything. We know from his many promises in 2015, he will say basically anything. We know from his governance, from prorogation to multiple Liberal filibusters, to being found in contempt of Parliament, he is capable of doing anything to remain in power. Indeed, Bill C-30 is just another example of this.
Is there seriously a person in this place who does not believe that Canada needs an exit plan to get Canadians back into the workforce? I am starting to think that maybe there are some who believe we can continue on this current path that the Parliamentary Budget Office has repeatedly told us is not sustainable. Do we listen? Bill C-30 suggests we are not listening. Indeed, even raising these issues is rarely done.
We all know that there are people like Doug out there who are struggling. This budget fails people like Doug. This budget fails the many small business owners who need Doug back in the workplace. Let us hope that he can rejoin the workforce. His sister Nathalie blames the government programs. She pointed out EI, as one example, never used to work this way. She asked how long can the government continue to pay people benefits that they do not qualify for. It is a fair question, yet I do not hear any member of the Liberal government ask this question.
The Parliamentary Budget Officer has raised it. Various ministers have promised to address it, but when the opposition has raised it, they never do. We all know that the EI system ultimately has to be sustainable and currently it is not sustainable. The government has no plan to address this. This should trouble all of us because ultimately we need to defend the integrity of the programs that Canadians depend on. We are collectively failing to do that.
It is just not responsible. This is ultimately what troubles me so greatly about Bill C-30. It is great for a Prime Minister trying to stay in power, however, it maximizes short-term political gain for long-term pain that will be felt by future generations of Canadians.
Somehow in this place, we have drifted away from long-term thinking, of building a foundation for the success and prosperity of future generations of Canada. Worse, we have seen this movie before, as it was the former Liberal governments that made some very difficult and unpopular decisions, but necessary decisions. Many of what I refer to as traditional Liberals, at least in my riding, wonder where the Liberal Party has gone.
Before I close, I will leave with one final note. When the finance minister introduced this budget, she told us that we must “build a more resilient Canada; better, more fair, more prosperous, and more innovative”.
We should all ask ourselves who has been governing this country for the past five years to have made Canada so unresilient, so unfair, so unprosperous and so lacking in innovation. We all know the answer to the question. This budget bill, Bill C-30, simply offers more of the same.