Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole au sujet de ce projet de loi d’exécution du budget.
Je commencerai par parler du montant de la dette que le gouvernement a accumulée. Le premier ministre a alourdi la dette du Canada plus que tous les autres premiers ministres réunis depuis le début de la Confédération. Nous avons maintenant une dette de 1,3 billion de dollars et le gouvernement demande de porter le plafond d’endettement à 1,8 billion de dollars.
Certains se demandent peut-être pourquoi j’y attache de l’importance. Eh bien, nous avons maintenant un endettement supplémentaire d’environ 30 000 $ par Canadien. Réfléchissons-y un instant. Cela veut dire, pour les citoyens qui nous regardent, qu’ils devront verser au gouvernement 250 $ par mois pendant les 10 prochaines années rien que pour la dette accumulée par le gouvernement jusqu’ici. Comme nous continuons de dépenser, ces chiffres vont grimper. Imaginons une famille. Un couple et ses enfants, tout le monde devra payer 250 $ par mois pendant 10 ans. C’est beaucoup d’argent.
Il n’y a apparemment pas de plan. J’ai posé la question à la ministre des Finances hier soir, mais elle a été incapable d’exposer un plan qui règle ce problème à long terme. Il est certain que personne ne s’attend à un retour à immédiat à l'équilibre budgétaire parce que nous essayons de sortir de la pandémie, mais où est le plan pour sortir de la pandémie et relancer l’économie?
Si nous regardons la teneur du budget, nous voyons que les libéraux prolongent nombre des programmes mis en place pour aider les Canadiens pendant la pandémie, ce qui est très bien. Les conservateurs y ont toujours été favorables. Cependant, bien des programmes présentaient des failles et des citoyens ont été laissés pour compte. Ces problèmes ont été mentionnés dès le début, même en avril et mai 2020. Je ne comprends donc pas pourquoi le gouvernement prolonge des programmes sans régler ces problèmes. Beaucoup de personnes avaient des entreprises en démarrage. Il est évident qu’en lançant malheureusement leur entreprise à la veille de la pandémie ou seulement quelques mois avant, elles n'avaient pas de revenus à montrer pour l’année précédente. Si le gouvernement veut réellement aider les Canadiens, pourquoi n’a-t-il pas remédié à ces petites lacunes dans les programmes?
La situation est la même pour beaucoup de femmes entrepreneures. Nous avons entendu dire à quel point les femmes ont été touchées de manière disproportionnée par la pandémie. Nous avons vu la question du congé de maternité. Les femmes qui devaient prendre un congé de maternité, mais qui ont dû rester à la maison à cause de la COVID, n’ont pas pu obtenir leur congé de maternité. Les libéraux n’ont pas réglé ce problème en un an. Le gouvernement est au courant de ces problèmes et il doit les régler. Je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas été réglés avant le budget.
Le député de Kingston et les Îles a parlé des accusations selon lesquelles les libéraux achètent des votes et font de la propagande électorale avec ce budget. Il est difficile de penser autrement lorsqu'on voit le gouvernement distribuer de l’argent à tout le monde. Il est certain que les libéraux continueront à faire des largesses jusqu’à ce qu’ils aient épuisé l’argent des contribuables, et nous y sommes presque.
J’ai examiné certaines des promesses contenues dans le budget. Je parle en particulier des services de garde d’enfants, car on a signalé qu'il s'agit d'un besoin énorme. C'est certes ce que nous avons entendu au Comité de la condition féminine que je préside. Toutefois, le financement d'un tel programme est conditionnel à ce que les provinces en paient la moitié. Que se passe-t-il si les provinces n’ont pas la capacité de payer leur part? Avec la pandémie et les dépenses auxquelles elles doivent faire face, ce pourrait être le cas. Hier soir, j’ai demandé à la ministre des Finances ce que prévoyait le gouvernement si les provinces n’avaient pas les moyens de payer, mais elle n’a pas été en mesure d’articuler un plan. C’est très inquiétant lorsque la personne qui est censée être à la tête du plan financier ne peut pas dire ce qu’il en est.
Nous devons nous assurer qu’il y a quelque chose pour répondre aux besoins en matière de garde d’enfants, car les femmes ont quitté le marché du travail et beaucoup d’entre elles n’y retourneront pas parce qu’elles ne peuvent pas faire garder leurs enfants.
Pour ce qui est des autres éléments, ce budget a été présenté comme un budget de croissance. Encore une fois, hier soir, lorsque nous avons examiné le budget des dépenses, j’ai demandé à la ministre des Finances quels étaient les plans de croissance dans le secteur pétrolier et gazier et si elle pouvait indiquer des mesures qui permettraient d’atteindre cet objectif. Il n’y avait vraiment rien dans le budget à ce sujet. Il en va de même du secteur des ressources naturelles qui représente environ 17 % du PIB. Encore une fois, rien n'est prévu alors qu'il aurait dû y avoir une sorte de plan pour le développement de ce secteur qui pourrait vraiment générer des recettes qui permettraient de financer une grande partie des programmes sociaux que nous réclamons.
J’ai posé la même question au sujet de l’agriculture et j’ai demandé où, dans le budget, se trouvaient les plans visant à stimuler la croissance du secteur agricole. Là encore, il n’y a pas eu de réponse.
Il ne s’agit donc pas d’un budget de croissance. La seule chose qui croît dans ce budget c'est la dette, et ce n’est pas ce dont nous avons besoin.
Nous devons vraiment commencer à créer des emplois et à remettre les gens au travail — pensons au million d’emplois perdus pendant la pandémie et à ceux qui continueront de disparaître. Nous devons trouver de l’aide pour les secteurs qui sont en difficulté, et, on le sait bien, le secteur du tourisme est un secteur en difficulté.
Le gouvernement a choisi son favori, Air Canada, et a annoncé des mesures, mais il n'a prévu aucune aide pour WestJet, Air Transat ni pour les autres transporteurs. Par ailleurs, le milliard de dollars prévu pour les foires et les festivals est tout à fait insuffisant pour l’un des secteurs les plus durement touchés, qui emploie beaucoup de gens partout au pays. Le plan doit être réaliste et nous devons reconnaître que la reprise pourrait durer deux ans pour les gens de ce secteur.
En même temps, on sait que l’Internet à haute vitesse est un besoin dans tout le pays. En fait, c’est essentiel pour mener des affaires aujourd’hui. Le budget prévoit 1 milliard de dollars pour l’Internet haute vitesse, mais je tiens à souligner qu’au cours des dernières années, 1,5 milliard de dollars ont été dépensés et que c’est une goutte d’eau dans l’océan des besoins. C’est une chose que le gouvernement dit vouloir accélérer.
Encore une fois, en ce qui concerne les priorités des dépenses, il y a des choses pour lesquelles je pense que nous devons arrêter de dépenser et d’autres pour lesquelles nous devons nous réorienter et intensifier nos efforts, comme l’Internet haute vitesse.
J’étais heureuse de constater que les soins de longue durée sont abordés, ce qui est certainement important. En ce qui concerne les personnes âgées, l'augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse que nous réclamons depuis longtemps est une bonne chose, pour les personnes de plus de 75 ans. Nous avons vu qu’au cours de cette pandémie, le gouvernement a procédé à deux augmentations de la taxe sur le carbone, et le coût de tout augmente: nourriture, épicerie et ainsi de suite. Dans bien des cas, les aînés ont un revenu fixe et leur situation financière est précaire. Pendant que le gouvernement est occupé à dépenser, pourquoi n'offre-t-il cette aide qu'aux personnes de 75 ans et plus? Qu’en est-il des aînés de 65 à 75 ans? Je signale aux libéraux que ces personnes votent, ce qu’ils pourraient voir comme un facteur à prendre en compte.
L’autre chose que je vois ici est un complément pour les personnes à faible revenu. Pour moi, cela ressemble à un revenu de base garanti qui n’a tout simplement pas été appelé revenu de base garanti.
Évidemment, dans ce long projet de loi d’exécution du budget, le projet de loi omnibus d’exécution du budget auquel le gouvernement avait promis de ne jamais recourir, il a décidé de glisser quelque chose au sujet de la Loi électorale du Canada qui n’a rien à voir du tout avec le budget. Ce qui est arrivé, c’est que pendant la dernière législature, il a essayé, avec le projet de loi C-76, Loi modifiant la Loi électorale du Canada, d’introduire des mesures pour que soit considéré comme une infraction le fait de dire des faussetés sur un candidat ou une personnalité publique. Toutefois, le tribunal a statué qu’il s'agissait d’une atteinte à la liberté d’expression.
Au lieu de contester la décision du tribunal ou de la respecter, le gouvernement a décidé de glisser sournoisement la mesure dans un projet de loi d’exécution du budget long de 720 pages, en précisant que la disposition prendrait effet au cours de toute élection se déroulant dans les six mois suivant l’entrée en vigueur du budget. Eh bien, il semblerait que les libéraux ont bien l’intention de déclencher des élections dans les six prochains mois. C’est une preuve de plus qu’ils veulent à tout prix des élections et qu’ils ne tiennent pas leurs promesses, parce qu’il s’agit bel et bien d’un projet de loi omnibus d’exécution du budget.
En fin de compte, quand nous regardons les mesures prévues dans le budget, que voyons-nous? J’ai encore quelques questions.
Tout d’abord, je ne vois pas le plan de sortie de la pandémie. Nous nous sommes dit que c’était peut-être les vaccins, même s’ils sont très mal gérés. Maintenant, nous disons, « Eh bien, vous savez quoi, même en étant vacciné, vous risquez encore de transmettre la COVID et d’être infecté, alors vous devrez encore attendre pour retrouver vos droits ». Je ne crois pas vraiment que le gouvernement redonnera aux Canadiens leurs droits, et s’il le fait, qu’il rétablira l’économie. Parce qu’il n’y a pas de plan pour la croissance dans ce budget et qu’il n’y a pas d’aides sectorielles voulues, il n’y a peut-être plus de raison de relancer l’économie, si le gouvernement ne règle pas cette question. Il doit présenter un plan pour résorber une dette intenable. Nous ne pouvons pas continuer de fonctionner ainsi.
Enfin, le gouvernement doit cesser de faire la guerre à la liberté d’expression des Canadiens dans ce pays.
Mr. Speaker, I am glad to have an opportunity to speak to the budget bill, because I have a lot of concern about the budget.
I will start with the amount of debt the government has added. The Prime Minister has added more debt to Canada than did all the prime ministers, together, since the beginning of Confederation. We are now at a debt of $1.3 trillion and the government has asked to raise the ceiling of that to $1.8 trillion.
People may wonder why that matters to me. The amount of debt that has been added to each Canadian is about $30,000. Let us think about this. That means for people who are watching, they will have to pay the government $250 a month every month for the next 10 years to pay off just what the government has spent so far. As we continue to spend, those numbers will go up. Let us think about in terms of a family. Partners and their children, everyone, will be paying $250 a month for 10 years. That is a lot of money.
There does not seem to be a plan. I asked the finance minister last night and she was unable to articulate a plan that would resolve this in the longer term. Nobody certainly expects an immediate adjustment, because we are trying to exit the pandemic, but where is the plan to exit the pandemic and restore the economy?
If we look at some of the substance in the budget, we will see that the Liberals have extended many of the programs that were put into place to help people during the pandemic, and that is great. The Conservatives always supported that. However, a lot of the programs had flaws and people were falling through the cracks. Those things were identified early on, even in April and May of last year. Therefore, I do not understand why the government has extended programs without fixing the things. Many people had start-up businesses. This was a clear area where folks who had unfortunately started up just prior to the pandemic or a few months in advance of the pandemic did not have the revenue to show for the previous year. If the government really wants to help people, why are these little holes in the programs not fixed?
It is the same situation for a lot of the women entrepreneurs. We have heard how disproportionately affected women were in the pandemic. We have seen the maternity leave issue. Women who were going to take maternity leave in the future but then had to stay home from work because of COVID were unable to get their maternity leave. The Liberals have not sorted that out in a whole year. The government knows about these issues and it needs to fix them. I do not understand why they were not fixed for the budget.
The member for Kingston and the Islands talked about the accusations that the Liberals were vote-buying and electioneering with this budget. It is hard not to think that is the case when we see money for everybody. Certainly, the Liberals will continue to give money away until they run out of the taxpayer money, and we are just about there.
I have looked at some of the promises in the budget. In particular, I want to talk about child care because that was flagged as a huge need. We have certainly heard that at the status of women committee which I chair. However, it is contingent on the provinces paying half. What if the provinces do not have the ability to pay? With the pandemic and the expenses they face, that may be the case. I asked the finance minister last night what the plan was if provinces could not afford to pay and she was not able to articulate a plan. It is very concerning when the person who is supposed to be in charge of the financial plan cannot say what it is.
We need to ensure that there is something to address the child care need because women have left the workforce and many of them will not return because they are unable to get child care.
In terms of some of the other things, this was put forward as being a growth budget. Again, last night when we looked at the estimates, I asked the finance minister about the plans for growth in the oil and gas sector and if she could point to measures that would achieve that. There was really nothing in the budget for that. It is the same for the natural resources sector. That is about 17% of our GDP. Again, there was really a blank space where there should have been some kind of a plan to grow that sector. This sector could really bring in revenue that would then pay for a lot of the social programs we are wanting.
I asked the same question about agriculture and where in the budget were the plans to spur growth in the agriculture sector. Again, there was no answer.
Therefore, this is not a growth budget. The only thing growing in this budget is the debt, and that is not what we need.
We really need to start to create jobs and get people back to work: the million jobs that were lost in the pandemic and those that will continue to be lost. We need to find help for the sectors that are struggling, and the tourism sector is well recognized as one that is struggling.
The government picked its favourite, Air Canada, and did something there, but nothing for WestJet, nothing for Air Transat and nothing for the other carriers. At the same time, the $1 billion for fairs and festivals is woefully inadequate for one of the hardest-hit sectors, which employs many people in the country. The plan needs to be realistic, and we need to appreciate that it could be a two-year recovery for the people in that sector.
At the same time, high-speed Internet is known to be a need across the country. In fact, it is essential to do business today. There is $1 billion in this budget for high-speed Internet, but I would point out that in the last few years $1.5 billion has been spent and that is a drop in the bucket compared to what is needed. This is something that the government is saying it wants to accelerate.
Again, in terms of the priorities of the spending, there are some things that I think we need to stop spending on and other things that we need to divert to and accelerate, like high-speed Internet.
I was happy to see long-term care being addressed, and certainly that is important. In the area of seniors, the increases to OAS that we have long been calling for are appreciated, for those over 75 years of age. We have seen that during this pandemic the government did two carbon tax increases, and the cost of everything is going up: food, groceries, etc. Seniors are on a fixed income in many cases and are very hard pressed. While the government is busy spending, why only the 75-plus? What about the people between 65 and 75? I should point out to the Liberals that those people do vote, so that could be a consideration for them.
The other thing I see here is a top-up for low-wage earners. To me, that looks like a basic guaranteed income that just was not called a basic guaranteed income.
Of course, in this long budget bill, the omnibus budget bill that the government always promised it would never do, the government has decided to sneak in something about the Elections Act, which has nothing whatsoever to do with the budget. What happened was that, in the last Parliament, Bill C-76, a bill to change the Elections Act, tried to introduce measures to make it an offence to say false things about a candidate or a public figure, but the court struck that down as being a violation of people's freedom of speech.
Instead of challenging the court's decision or respecting the court's decision, the government has decided to take the sneaky approach and stick it in a 720-page budget bill, and put the provision in there that this would take effect on any election that occurs within six months of the coming into force of this budget. Well, that certainly sounds like the Liberals are intending to have an election in the next six months, does it not? This is just more evidence that the Liberals are desperate to have an election and that they do not keep their promises, because this is an omnibus budget bill.
At the end of the day, when we look at the measures in the budget, what did we get for it? I have just a few questions that remain.
First of all, I do not see the plan to exit the pandemic. We thought maybe the vaccines would be it, even though that has been badly bungled. Now we are saying, “Well, you know what, even if you get the vaccine you might still be able to transmit COVID and might still be able to get it, so you are not going to get your freedoms back there.” I really do not have a lot of confidence that the government is going to give back Canadians' freedoms, and if it does, that it would restore the economy. Because there is no growth plan in this budget and there are no adequate sector supports defined, there may be nothing left to reopen to, if the government does not address this. The government has to come up with a plan to address the unsustainable debt. We cannot continue to operate in this way.
Finally, the government needs to stop the war on freedom of speech of Canadians in this country.