Madame la Présidente, j'ai effectivement prononcé le nom d'un député au lieu de son titre, et je me rétracte.
Je vais continuer de préconiser l'amélioration de cet accord. Nous devons le comparer à sa version précédente. Dans le contexte actuel, le présent accord pose sérieusement problème.
L'accord de libre-échange original a eu des répercussions importantes pour une circonscription comme la mienne, Windsor-Ouest, et pour le secteur manufacturier en particulier. La signature de cet accord par M. Mulroney a marqué l'effondrement de ce secteur, ce qui a entraîné la perte de 400 000 emplois. C'est l'une des conséquences de cet accord.
Cet accord de libre-échange nous a fait perdre le Pacte de l'automobile. Il s'agissait d'une relation commerciale spéciale que nous avions nouée avec les États-Unis par rapport à la fabrication et la vente d'automobiles dans ce pays, qui représentait alors le plus grand marché du monde. C'est ce qui nous a permis de bâtir une industrie aussi robuste. Dans la circonscription que je représente, la famille Ford et d'autres propriétaires d'usines et de manufactures de part et d'autre de la frontière ont investi massivement au Canada en raison du Pacte de l'automobile.
Une fois cet accord de libre-échange signé, le Japon a contesté notre relation spéciale avec les États-Unis auprès de l'OMC, et elle a été annulée. Au lieu de s'opposer à cette décision de l'OMC, le gouvernement Chrétien l'a acceptée. Depuis lors, le Canada a chuté du deuxième au dixième rang mondial au chapitre de l'assemblage d'automobiles.
L'accord actuel prévoit des seuils plus élevés pour les composantes, la construction et l'assemblage d'automobiles, mais la triste réalité, c'est que si on ne fait plus ce travail, l'augmentation du quota n'a aucune importance. C'est pour cela qu'en l'absence d'une stratégie nationale de l'automobile — ce que nous avons supplié le gouvernement de mettre en place —, nous serons encore plus affaiblis et préoccupés, et nous aurons plus de problèmes.
L'accord initial a été envoyé à Washington par les libéraux, puis le suivant a été rectifié par les gens de Washington afin d'offrir des protections accrues des droits des travailleurs. Cependant, des usines ont fermé pour se réinstaller au Mexique. Nous avons aussi assisté à la création de débouchés à Detroit, à trois kilomètres de l'autre côté de la rivière. Dans la région de Windsor-Detroit, General Motors vient de fermer son usine d'assemblage d'Oshawa, et la société construit actuellement des véhicules électriques et va ouvrir une usine de fabrication de batteries aux États-Unis.
Ce qui est incroyable, c'est que depuis qu'ils sont au pouvoir, les libéraux se vantent souvent d'avoir investi 6 milliards de dollars dans le secteur automobile. À l'époque où ils avaient un gouvernement majoritaire puissant et qu'ils bénéficiaient de notre appui et de celui des autres pour établir une stratégie nationale de l'automobile, ils n'ont rien fait. Pourtant, ils continuent de vanter leur investissement de 6 milliards de dollars, dont la plus grande partie a servi à remettre à neuf des usines, alors que le projet se serait fait de toute façon.
À titre de comparaison, 16 milliards de dollars seront investis dans la ville de Detroit seulement. Cet investissement va permettre de revitaliser la ville et de protéger ses emplois, et ce sont les travailleurs et leurs familles qui vont en bénéficier. C'est très important pour leur avenir, car nous sommes dans la nouvelle ère d'automatisation de l'industrie de l'automobile, mais le Canada, lui, n'a même pas une seule usine de fabrication de batteries.
C'est à Windsor qu'est fabriqué le véhicule hybride Pacifica, qui a reçu des prix. Ces distinctions ont toutefois été insuffisantes pour convaincre le gouvernement d'ajouter le véhicule à la liste du nouveau programme écologique incitatif de remise. Le premier ministre est venu à Windsor, il a visité l'usine dans laquelle je travaillais, il est allé voir les travailleurs de la chaîne de montage qui fabriquent le véhicule primé, et il leur a dit que leur argent allait servir à subventionner des véhicules fabriqués à l'étranger, alors que le véhicule produit dans leur propre ville — ce qui contribue à remplir les coffres du gouvernement — n'avait pas été ajouté à la liste.
Ce qui est incroyable, c'est qu'il s'agit d'un véhicule à plusieurs passagers qui est à la fois propre et écologique, mais nous avons quand même dû nous battre pour qu'il figure sur la liste.
Le but de ce processus est d'examiner cet accord commercial. Nous devons le renvoyer en comité et l'étudier. Si certains pensent qu'il suffit de le signer pour créer des emplois, ce n'est pas aussi simple que cela.
En réfléchissant à tous les accords commerciaux du Canada, nous constatons qu'il y a souvent des déséquilibres commerciaux. De nombreux accords présentent des déséquilibres commerciaux importants. Nous entendons sans cesse parler de tous les emplois qui vont être créés, mais ils ne sont jamais à valeur ajoutée et ils sont toujours accompagnés d'une grosse subvention du gouvernement parce qu'il n'y a pas de plan. Il faut que cela change. Il est temps de nous battre pour le secteur manufacturier canadien.