Madame la Présidente, je viens du secteur privé et je suis très heureuse de parler de ce sujet très important.
Pour les entreprises canadiennes, lorsqu'il s'agit de trouver des clients, la distance est un facteur. Seulement 800 kilomètres séparent Chicago de Toronto, alors que 4 000 kilomètres séparent Vancouver et Toronto. Pour les entreprises de Vancouver, les clients de Seattle sont beaucoup plus proches que ceux de Calgary.
Pour mettre les choses en perspective, 66 % des Canadiens vivent à moins de 100 kilomètres d'une frontière. Les clients américains sont beaucoup plus près que peuvent l'être les clients canadiens. La géographie est un facteur, mais quelque 325 millions de clients potentiels suffisent amplement pour inciter les entreprises à se tourner vers les États-Unis avant de se tourner vers l'Ouest ou l'Est canadien. Ce n'est qu'une question de temps avant que les entreprises canadiennes en pleine croissance ne cherchent à étendre leurs activités au sud de la frontière.
Les entreprises ne sont qu'une partie de cette équation. Les clients américains demandent des produits canadiens, et les Canadiens demandent des produits américains.
Sur le plan du commerce, aucune relation n'est comparable à celle qui existe entre le Canada et les États-Unis: 75 % des échanges commerciaux du Canada se font avec les États-Unis, et des marchandises d'une valeur de 2 milliards de dollars traversent quotidiennement la frontière.
Ce n'est pas parce qu'elles sont mutuellement avantageuses que les relations commerciales entre nos deux pays sont faciles. Réglementation, sécurité, subventions gouvernementales: les pierres d'achoppement peuvent en effet être nombreuses. Le libre-échange, ce n'est pas l'absence de règles, et c'est pour cette raison que les accords commerciaux sont aussi importants.
Historiquement, le Canada et les États-Unis ont toujours établi les règles encadrant leurs échanges commerciaux à la pièce. Du moins jusqu'en 1992. Cette année-là, le Canada, avec à sa tête le premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney, créait en effet la plus vaste zone économique du monde avec l'Accord de libre-échange nord-américain. Cet accord, qui a connu énormément de succès, a permis d'accroître les échanges commerciaux du Canada avec ses deux partenaires, les États-Unis et le Mexique.
La vice-première ministre a réussi à bien mettre les choses en perspective lorsqu'elle a dit: « Aujourd'hui, le Canada, les États-Unis et le Mexique représentent près du tiers du PIB mondial avec seulement 7 % de la population mondiale. »
Les nets avantages de l'ALENA ont permis de faire du libre-échange la pierre angulaire du conservatisme à la canadienne, sur laquelle l'ex-premier ministre Stephen Harper a pu bâtir en concluant de nouveaux accords commerciaux avec la Corée du Sud, la Jordanie et la Colombie, pour ne nommer que ceux-là. Je rappelle aux députés que l'accord avec l'Union européenne a été presque entièrement négocié par l'ancien gouvernement. En deux mots, les conservateurs ont compris comment ça marche.
J'aimerais aujourd'hui parler de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, ou ACEUM — que d'aucuns appellent aussi « nouvel ALENA » —, qui représente l'étape suivante de nos relations commerciales avec nos deux partenaires américains
Nous savons tous comment nous en sommes arrivés là. Pendant sa campagne électorale, le président Donald Trump a promis aux Américains un meilleur accord commercial. Des millions d'Américains craignaient de voir des emplois être relocalisés au sud en raison des bas salaires, du peu de réglementation et des droits limités des travailleurs au Mexique. Le président Trump leur a dit que leurs craintes étaient justifiées. Le soir des élections, de nombreux analystes ont indiqué que c'est grâce à ces mots que le président Trump a remporté la victoire dans les États de la « rust belt ». C'est cette victoire qui lui a permis de devenir président.
Malheureusement pour les Canadiens, il est devenu clair après l'élection du président Trump que, loin de n'avoir prononcé que des paroles en l'air, il avait bel et bien l'intention de négocier un nouvel accord. La renégociation de l'ALENA représentait l'un des principaux objectifs de sa présidence, ce qui signifiait que le Canada allait devoir retourner à la table des négociations.
Les propos entourant les négociations n'étaient pas rassurants. Les déclarations du gouvernement du Canada donnaient l'impression qu'il ne prenait pas la situation au sérieux. Le premier ministre lançait des attaques personnelles contre le président Trump, ce qui montrait qu'il était plus enclin à chercher les gains politiques qu'à obtenir un bon accord pour les Canadiens.
Par ailleurs, le président Trump faisait souvent des affirmations erronées au sujet du Canada, qu'il voyait comme une considération secondaire alors qu'il se concentrait sur le Mexique.
La bonne nouvelle, c'est que l'accord est conclu. Après des années d'incertitude, les entreprises peuvent de nouveau recommencer à investir au Canada, et les investisseurs peuvent être assurés que les camions, les navires et les avions qui transportent des marchandises entre les États-Unis, le Canada et le Mexique ne seront pas immobilisés à cause de la résiliation de l'ALENA.
Beaucoup d'entreprises et d'industries ont clairement indiqué qu'elles souhaitent que l'on signe cet accord, et ce, rapidement. Les premiers ministres provinciaux du pays ont aussi ajouté leur voix à ce message.
J'ai déjà dit clairement que le Parti conservateur appuie le libre-échange. Nous étions conscients que des milliards de dollars et des centaines de milliers d'emplois, voire des millions, étaient en jeu. Nous voulions le meilleur accord possible pour les Canadiens.
Comme mon collègue de Prince Albert l'a mentionné, nous voulions un bon accord qui durerait pour les 50 prochaines années, mais ce n'est pas ce que nous avons obtenu. Les Canadiens ont plutôt obtenu un accord qui prévoit de nouvelles formalités administratives et d'autres obstacles qui nuisent aux entreprises canadiennes, un accord qui fait fi des problèmes persistants et des débouchés économiques mutuellement avantageux.
À mon avis, l'obstacle le plus inquiétant concerne les accords commerciaux conclus avec d'autres pays. Au titre de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, si le Canada continue à élargir son réseau de libre-échange, il devra demander la permission aux États-Unis. Cette ingérence dans la souveraineté du Canada est difficile à avaler. Le Canada devrait être libre de conclure des accords commerciaux avec n'importe qui, selon ses intérêts.
Ce droit de regard accordé aux Américains s'étend également aux règles touchant les produits laitiers. Le Canada a cédé 3 % du marché aux fournisseurs américains dans l'accord, mais les concessions ne s'arrêtent pas là. Le gouvernement américain a dorénavant un droit de regard sur les exportations de protéines laitières. Le gouvernement canadien a également sacrifié les classes de lait 6 et 7. Avec tous ces changements draconiens, il ne faudra pas s'étonner que l'industrie laitière ait besoin d'aide. Cette aide prendra fort probablement la forme de subventions ou d'indemnités que les contribuables devront payer.
Les nouvelles règles touchant l'aluminium ont elles aussi soulevé des questions. Le Canada est un très grand producteur d'aluminium, le quatrième en importance dans le monde. Il était évident qu'il fallait protéger notre part du marché américain dans la négociation de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, une part qui, selon le Financial Post représente « un peu plus de la moitié du marché ». Les nouvelles règles protègent notre industrie de l'acier, mais ne font rien pour l'aluminium.
Comme je l'ai déjà mentionné, on a laissé de côté un certain nombre d'enjeux, ce qui est un des problèmes que pose cet accord. Le premier qui me vient à l'esprit est la politique d'achat aux États-Unis. L'Accord Canada—États-Unis—Mexique empêche injustement les entreprises canadiennes d'obtenir des contrats gouvernementaux aux États-Unis. Le Mexique, lui, a réussi à conclure une entente à cet égard.
Le différend de longue date sur le bois d'œuvre n'a pas été réglé. On a plutôt laissé le soin à l'Organisation mondiale du commerce de le faire, alors qu'elle n'est jamais vraiment arrivée à avancer dans ce dossier.
Le fait de ne pas avoir prévu davantage de professions au titre de l'article 16 est un exemple flagrant d'occasion ratée. Cela aurait permis aux entreprises de faire venir plus facilement des professionnels en forte demande dont ils ont besoin pour élargir leurs activités.
Au lieu de 50 ans de certitude, le nouvel ALENA nous en donne 16. Autrement dit, dans 16 ans, nous devrons être de retour à la table des négociations, et ce, si nous arrivons à franchir le cap du réexamen formel de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique après six ans.
Même avec beaucoup de défauts, un accord est préférable à l'absence d'accord, et nous devons nous concentrer sur les prochaines étapes. L'accord a mis en péril de nombreuses industries. Il faut discuter de la manière dont le Canada va garantir que l'Accord Canada—États-Unis—Mexique ne leur portera pas un coup fatal. Malheureusement, cela signifie que les contribuables canadiens doivent une fois de plus faire face à de nouveaux coûts en raison des mauvaises décisions du gouvernement libéral.
Madam Speaker, I come from the private sector and I am really glad to speak to this very important subject.
For Canadian businesses, when it comes to finding customers, Chicago and Toronto are separated by only 800 kilometres. Vancouver and Toronto are separated by 4,000 kilometres. For businesses in Vancouver, customers in Seattle are much closer than even customers in Calgary.
To put it into perspective, 66% of Canadians live within 100 kilometres of a border. It is closer to ship to the south. Geography is a part of it, but over 325 million potential customers is a powerful reason for businesses to look south before they look east or west. For any growing Canadian company, it is just a matter of time before it looks to expand south.
Business is just one part of this equation. Customers in the United States demand Canadian products and Canadians demand American products.
In terms of trade, no relationship compares to that between Canada and the United States: 75% of Canada's trade is done with the United States and $2 billion worth of goods crosses the border every day.
Just because trade is mutually beneficial does not mean it is easy. Trade can be complex, with different regulations, safety concerns and government help to the industry in different countries. Free trade is never free of rules. That is why agreements need to be reached.
When Canada and the United States began to trade, we did it piecemeal until 1992. That is when Canada, led by then prime minister Brian Mulroney and the Progressive Conservative Party, signed the North American Free Trade Agreement. That created the world's largest economic trading zone. That agreement was an overwhelming success in growing our trade in both the United States and Mexico.
The deputy prime minister put it into perspective when she said, “Today, Canada, the United States and Mexico account for nearly one-third of global GDP despite having just 7% of the global population.”
The clear benefits of NAFTA have helped establish free trade as a foundation of Canadian conservatism, a foundation that former Prime Minister Harper built on by signing trade agreements with South Korea, Jordan and Columbia, among others. Let me remind everyone that the new European Union trade deal was negotiated almost entirely under the previous government. Simply put, the Conservatives understand that.
I am here to discuss the next stage of our trade relationship with the United States and Mexico, the Canada-United States-Mexico agreement, CUSMA, also known as the new NAFTA.
We all know how we got here. On the campaign trail, President Donald Trump promised Americans a better deal with trade. Millions of Americans were concerned that jobs were flowing south to Mexico because of low wages, little regulation and few rights for workers. President trump told them that they were right. On election night, many analysts pointed to these words as the reason that President Trump was able to carry the rust belt states. That delivered him the presidency.
Unfortunately for Canadians, as soon as President Trump was elected, it became clear that calls for a new deal were more than just hot air. Renegotiating NAFTA was a primary goal for his presidency. That meant Canada would be back at the negotiating table.
The talk around the negotiating table was not comforting. Statements made by the Canadian government made it look like it did not take the situation seriously. The Prime Minister threw personal attacks at President Trump, which showed an interest in scoring political points rather than securing a good deal for Canadians.
On the other side, statements by the President about Canada were often not true. At times, it seemed as if Canada was an afterthought, as President Trump focused on Mexico.
The good news is that the deal is done. After years of uncertainty, businesses can once again begin investing in Canada, and investors can be assured that trucks, ships and planes carrying goods between the United States, Canada and Mexico will not grind to a halt due to the repeal of NAFTA.
Many businesses and industries as a whole have made it clear that they want this deal signed, and they want it signed soon. Premiers across the country have also added their voices to that message.
I have already made it clear that the Conservative Party supports free trade. We understood that billions of dollars and hundreds of thousands of jobs, if not millions, were at stake. We wanted the best deal possible for Canadians.
As my colleague from Prince Albert put it, we wanted a good dealt that would last for the next 50 years, but that is not what we got. Instead, Canadians have a deal with new red tape and other barriers that hurt Canadian businesses, a deal that ignores ongoing problems and mutually beneficial economic opportunities.
The barrier I find most disturbing involves trade deals with other nations. Under CUSMA, if Canada continues expanding it free trade network, it will have to seek permission from the United States. This overreach into Canadian sovereignty is a hard pill to swallow. Canada should be free to pursue its trade interests with anyone.
That question of American oversight also made its way into the rules about dairy products. Canada gave up 3% of the market to American suppliers in the deal, but the concessions did not end there. Milk protein exports are now something the United States government has a say over. The Canadian government also negotiated away milk classes 6 and 7. With all these drastic changes, it should not be a surprise that the dairy industry will need help. That help will most likely come in the form of subsidies or payouts for which Canadians will be on the hook.
The new rules around aluminum have also raised concerns. Canada is a massive producer of aluminum. Globally we are the fourth-largest producer in the world. When CUSMA was being negotiated, it was clear we had to protect our market share in the United States, which, according to the Financial Post, is “just over half of it.” The new rules protect our steel industry but do nothing for aluminum.
As I mentioned before, one of the problems with this deal is the issues that were ignored. The issue that comes to the top of mind is the buy America policies. We failed to get rules in CUSMA that would stop the unfair boxing out of Canadian companies from government contracts in the United States. Mexico was able to strike a deal.
As for the lingering softwood lumber dispute, it was ignored and left in the hands of the World Trade Organization, an organization that has struggled to make any progress on the issue at all.
In terms of opportunities lost, a glaring example was not including more professions under section 16. That would have made it easier for companies to bring in high-demand low-supply professionals who they need to grow their businesses.
Instead of the 50 years of certainty, the new NAFTA gives 16 years, 16 years before we are back at the negotiating table, and that is if we can make it past the six-year formal reviews of CUSMA.
While there are many flaws, a deal is better than no deal, and we need to focus on the next steps. The agreement has put many industries at risk. There needs to be discussions on how Canada is going to ensure CUSMA is not a crippling blow for them. Unfortunately, that means Canadian taxpayers are once again facing new costs because of poor decisions by the Liberal government.