Merci beaucoup, madame la présidente.
Je ne sais pas au juste ce que voulait dire Mme Vecchio au sujet de la pertinence. Je poursuis.
S'agissant de faire comparaître des témoins devant les comités, nous avons vu ces derniers mois des comités permanents demander et recevoir un large éventail de ministres. Dans le cas du comité des finances, par exemple, je pense que c'est positif et j'espère que cela contribuera à notre discussion sur les séances du Comité et les témoins que nous allons entendre et ainsi de suite. Je mets l'accent sur ce comité particulier, parce que j'en parlais hier à la Chambre, car c'est de l'information qui m'a été fournie.
Comme je l'ai dit, nous avons reçu la ministre de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse. Il y a eu l'ancien ministre des Finances. Nous avons reçu la ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international et aussi la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées. Nous avons même eu le greffier du Conseil privé.
Nous avons entendu d'innombrables témoignages de simples citoyens et d'organismes privés. De fait, en ce qui concerne les crédits gouvernementaux — et cela rejoint un peu ce que vous avez expliqué, madame la présidente, ce dont je vous remercie —, beaucoup d'information a été fournie. Il me semble que nous avons plus d'un comité qui cherche à faire la même chose que d'autres comités.
En l'occurrence, lorsqu'on parle de ce qui se passait au comité des finances, c'est‑à‑dire la question de l'organisme UNIS, et de ce que le comité de la procédure examine et qu'on suit les débats de ce temps‑là, on voit ressortir des thèmes communs.
Le comité des finances a reçu 5 000 pages de documents — 5 000 pages — portant sur l'organisme UNIS et le programme Emplois d'été Canada. Des documents ont également été fournis par le Cabinet du premier ministre. Il y a eu des greffiers qui ont fait des présentations.
Le leader du gouvernement à la Chambre a été très ferme sur ce qui se passe dans les comités permanents et a reconnu que ces comités fonctionnent de leur propre chef et que ce sont eux qui, en définitive, décident de leur programme. Je crois que c'est pour cela qu'il est si important de protéger le plus possible l'indépendance des comités permanents. Ce que nous avons vu, je crois, c'est une sorte d'infection émanant principalement de l'opposition officielle, dont l'intention est de faire de la politique partisane encore plus que jamais dans nos comités permanents.
J'ai eu l'occasion de participer aux discussions du comité de la procédure sur la Loi électorale du Canada et la convocation de témoins, sur les personnes que nous devrions écouter et sur les rapports. Je ne suis pas absolument certain, mais je pense que nous avons même déjà présenté un rapport minoritaire.
Au bout du compte, qu'est‑ce que l'opposition officielle cherche donc? Dès le premier jour, nous avons annoncé nos attentes pour la gestion du coronavirus. C'est là‑dessus que nous avons mis l'accent. J'aimerais y revenir, madame la présidente.
Hier, nous avons eu une célébration très spéciale. Le premier ministre était présent. Mme Duncan y était aussi, tout comme vous, madame la présidente. Aujourd'hui, c'est le Vaisakhi et j'aimerais souhaiter un joyeux Vaisakhi à tous les membres du Comité, mais aussi à l'ensemble de la population et à ceux qui le célèbrent. Le Vaisakhi est une célébration très spéciale dans notre communauté indo-canadienne, mais bien d'autres, dont moi, reconnaissent l'importance du Vaisakhi et le célèbrent.
Une partie de cette célébration, on l'a mentionné hier, consiste à redonner, en étant conscients que nous, en tant que peuple, avons la responsabilité de donner de nous-mêmes à l'ensemble de la communauté. Ce qui était si beau dans la célébration d'hier, c'est qu'elle soulignait deux choses. Elle a mis en lumière la riche diversité du Canada et nous a fait reconnaître un problème navrant qui accable tous les Canadiens aujourd'hui: le coronavirus. C'est ce que les membres du caucus libéral essaient de faire valoir, que ce soit au Comité ou à la Chambre même.
C'était cela pour moi, la célébration. Pour souligner le Vaisakhi, le premier ministre a prononcé quelques mots, mais surtout, il a écouté ce que les travailleurs de la santé de tous les coins du Canada avaient à dire au sujet de la pandémie et de ses répercussions réelles et tangibles sur les Canadiens. Mme Duncan, Mme Sahota et moi-même y étions, mais je pense que tous les membres du Comité auraient eu intérêt à entendre ce qui s'y disait.
Nous avons été comblés de la présence de très nombreuses personnes merveilleuses qui nous ont, bien sûr, souhaité un joyeux Vaisakhi, et nous ont aussi fait part de leur point de vue sur ce qui se passait sur le terrain et sur certaines des choses auxquelles nous devons travailler. Il y en a quelques-unes qui m'ont vraiment rejoint et qui m'ont fait penser que nous devons consacrer plus d'énergie et plus de temps à en parler.
Madame Duncan, je me tourne vers vous et je reconnais vos antécédents scientifiques. Nous avons entendu le médecin qui a parlé des arriérés de patients atteints du cancer qui ont été négligés parce que nous nous sommes tellement concentrés sur la pandémie. Les coûts de nos soins de santé et de nos ressources sont si importants que nous n'avons pas pu faire certaines des choses que nous faisions dans le passé pour la détection du cancer. Quel en sera l'impact?
J'ai bien aimé ces réflexions. Ce sont les genres d'enjeux sur lesquels nous devrions nous concentrer. Nous pouvons tous choisir des choses très précises. Je pense qu'il est bon de donner quelques exemples.
Je crains vraiment la perspective d'élections. S'il y en a, nous devons parler de certaines lois.
Je crois comprendre que le comité est saisi aujourd'hui d'une motion qui concerne les témoins, qui porte indirectement sur la prorogation et sur la raison pour laquelle elle a eu lieu. Tout est lié à cela. Ce qui se passe aujourd'hui explique pourquoi la prorogation était absolument nécessaire en août, et c'est la raison pour laquelle le Comité en est où il en est. Je dirais que tout se passe ainsi parce que le Parti conservateur a décidé de politiser le problème.
C'est pourquoi je pense qu'il est bon de donner quelques exemples de ce que disent les vrais Canadiens. Vers la fin de la discussion d'hier... Nous n'avons pas eu tout le temps que les autres membres du Comité et moi-même l'aurions souhaité. Je sais que Mme Petitpas Taylor, l'ancienne ministre de la Santé, est passionnée par la question de la santé mentale. Imaginez l'impact que la pandémie aura sur la santé mentale. Et vous vous demandez pourquoi nous avons voulu recentrer la Chambre des communes avec un nouveau discours du Trône.
Il y a une limite à ce qu'on peut dire dans la première heure ou en une heure, et malheureusement, c'est la limite que nous avions hier pour reconnaître le Vaisakhi et écouter les travailleurs de la santé de première ligne qui œuvrent dans les salles d'urgence et les milieux communautaires. Je peux vous dire que, même si nous n'avons pas eu autant de temps, je crois que nous avons du pain sur la planche en ce qui concerne la santé mentale. Il est absolument essentiel de réfléchir aux répercussions de la pandémie.
Voyez-vous, la prorogation a permis à la Chambre des communes de recentrer son attention, parce que notre premier discours du Trône parlait davantage d'économie, de l'avenir et des quatre années précédentes, qui avaient été très productives. Le discours du Trône que nous avons entendu en septembre, je crois, nous a permis à tous, à toutes les entités politiques à la Chambre, de prendre conscience de la nécessité de prêter attention à la première priorité de tous les Canadiens.
J'ai été très encouragé hier lorsque la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement a indiqué que nous sommes en voie d'obtenir 44 millions de doses de vaccin pour la fin de juin. Nous devons reconnaître que la population canadienne est de 37,5 millions de personnes, ou peut-être même un peu plus. Selon les priorités des provinces et la façon dont elles administrent les vaccins, le Canada est en bonne posture aujourd'hui pour toutes sortes de raisons.
Pour ce qui est de la réponse ultime des vaccins, l'optimisme et l'espoir sont permis. C'est le genre de chose pour laquelle nous tous, quelle que soit notre affiliation politique, pouvons assumer une part de responsabilité et commencer à encourager encore plus de monde à participer à tout le processus de vaccination.
Je regarde le genre de mesures que le gouvernement a prises pour encourager la prorogation. Nous parlons souvent du premier jour, où il est devenu très clair que nous avions un problème à régler, que nous n'avions pas le choix.
Je me souviens de m'être préparé pour le budget de 2020. Nous avons eu les consultations prébudgétaires, qui sont assez vastes en soi. Nous nous préparions à présenter le budget à la Chambre. Ensuite, nous avons commencé à entendre parler davantage de la pandémie. Nous avons commencé à entendre les experts en santé de l'Organisation mondiale de la santé, des organismes sans but lucratif, du secteur privé, des provinces, et j'en passe.
Le premier ministre a dit très clairement que la priorité du gouvernement du Canada serait de soutenir tous les Canadiens, d'être là de façon très réelle et tangible. Il régnait un fort sentiment de coopération. Nous avons été privilégiés d'une solide approche d'Équipe Canada. Nous avons vu des gens de différents partis politiques, de différents ordres de gouvernement, se réunir pour trouver ce qu'il fallait faire pour nous engager dans cette voie. À l'époque, même l'opposition officielle a reconnu la valeur de cette concertation.
Avec l'appui d'un grand nombre de personnes, nous avons lancé des programmes entièrement nouveaux. Nous sommes passés de nulle part à un programme qui venait en aide à plus de neuf millions de Canadiens dans toutes les régions du pays. Tout le monde le connaît: c'est la PCU, la Prestation canadienne d'urgence.
C'était le début. À mesure que nous avancions avec ce programme, nous avons constaté qu'il fallait repartir à zéro. C'est une décision que le premier ministre a finalement dû prendre. J'appuie cette décision. Je l'appuie parce qu'elle reflète ce que les Canadiens attendent du gouvernement, compte tenu du temps qui reste. Il se passait tellement de choses.
Je me rappelle à quel point la situation était fluide et changeante. Au départ, le message était de se laver les mains, de garder ses mains propres et de s'assurer de parler sans postillonner, intentionnellement ou non, évidemment, sur les autres. C'est ainsi que le coronavirus est passé. Les masques n'étaient obligatoires nulle part. Ils n'étaient pas exigés.
Rappelez-vous que nous parlions de rester sous la courbe. Tout tournait autour de la courbe. Nous en parlions tellement de cette courbe. Vous rappelez-vous le besoin de désinfectant pour les mains? Le volet sensibilisation était tellement fort au début. Les gens n'avaient pas idée de ce qu'il fallait faire. Ils ne l'ont vraiment pas fait.
Pendant les premières semaines, qui sont devenues des mois, c'était une question de sensibilisation. Il s'agissait de mettre au point les programmes d'aide. Il fallait rester sous la courbe. L'approche d'Équipe Canada, qui était presque entièrement universelle, a fait une grande différence.
Grâce aux expériences de la première vague, nous avons été mieux en mesure de gérer la deuxième. Après trois semaines, combien de personnes auraient pu aller acheter du désinfectant pour les mains? Vous rappelez-vous la ruée sur le papier hygiénique? L'équipement de protection individuelle, l'EPI, était très rare. Nous nous l'arrachions. Nous n'en avions pas qui était produit ou fabriqué chez nous au Canada. C'était la première vague qui a réveillé tout le monde. C'était tellement encourageant de voir ce vif sentiment de coopération.
J'ai dit que nous ne faisions que commencer le débat sur le budget de 2020‑2021. Nous l'attendions. La Chambre allait siéger et se lancer finalement dans un débat sur le budget, mais tous les partis politiques sont convenus qu'il fallait trouver une sorte de système hybride. Même avant cela, nous avons reconnu la nécessité de faire une pause et de la prolonger en raison du coronavirus.
En mars de l'an dernier, combien d'entre nous s'attendaient à faire ce que nous faisons aujourd'hui? Très peu l'ont vraiment compris. Aujourd'hui, grâce à la sensibilisation, en raison des programmes que nous avons mis en place, nous sommes en bien meilleure posture.
On n'aurait pas dû s'étonner de la nécessité de proroger le Parlement. J'aurais cru que cela allait presque de soi. Franchement, j'ai été un peu déçu de voir la résistance à la prorogation. Si vous revenez en arrière, entre juin et juillet, vous avez dû commencer à voir au moins un changement d'attitude chez certains députés, surtout dans l'opposition. Nous avons commencé à voir plus de politique partisane au niveau national.
C'est pourquoi il fallait proroger la session. J'aimerais revoir la non-partisanerie que nous avons observée en avril et en mai et pendant la majeure partie de juin 2020. Nous pourrions accomplir tellement plus si nous pouvions y arriver.
J'appuie l'idée que le Comité mène des études sur les questions de procédure de la Chambre, y compris la prorogation. Je n'aurais pas de mal à dire que c'est probablement une des meilleures raisons que l'on puisse invoquer pour proroger une session. Je n'imagine pas meilleur exemple, mis à part une guerre peut-être. Sans guerre, je serais très difficile à convaincre.
Je n'aurais pas la moindre difficulté à comparer ce qu'a fait notre premier ministre, en ce qui concerne la prorogation et sa justification, avec la dernière fois que la session a été prorogée, sous un autre gouvernement. Je n'aurais aucun mal à faire cette comparaison. Je soupçonne que la plupart des Canadiens appuieraient les mesures prises par notre premier ministre.
Lisez le discours du Trône. J'aurai peut-être l'occasion ce soir d'y revenir, et vous verrez très clairement ce qu'il contient. Le point d'articulation de ce discours du Trône était d'être là pour les Canadiens de façon réelle et tangible.
Je reviens au moment où j'ai insisté sur l'importance de l'éducation. Très peu d'entre nous comprenaient vraiment la profondeur de ce à quoi le monde s'engageait avec le coronavirus. La mort, la maladie et les coûts pour la société ont pesé très lourd.
Y a‑t‑il quelque chose que nous aurions pu faire mieux? Je n'ai pas l'arrogance de croire que nous avons été absolument parfaits. Nous avons dû, parfois, apporter des rajustements. Nous l'avons fait. Nous avons écouté et apporté des rajustements là où il y avait lieu.
J'ai mentionné la création de programmes. Il y a un ensemble de programmes qui sont dus au coronavirus.
Nous continuons d'apporter des changements jusqu'au débat d'hier sur le projet de loi C‑14.
Lorsque nous parlons d'être là, de nous concerter pour fournir les appuis dont les Canadiens ont besoin, il y a les deux extrêmes. Il y a quelques minutes, j'ai commencé par évoquer la façon dont nous travaillions si bien ensemble en avril, en mai et pendant le plus clair du mois de juin. Comparons cela à ce qui se passe aujourd'hui.
Prenons le projet de loi C‑14. C'est un excellent exemple. Je ne sais pas si c'est parce que les gouvernements minoritaires ont une durée de vie typique de 18 mois, ce qui donne le goût à certaines personnes de voir se passer quelque chose. Pour moi, comme pour mes collègues, je le sais, nous maintenons notre articulation sur la pandémie.
Je mentionne le projet de loi C‑14, car j'y vois un excellent exemple de la façon dont l'opposition n'a pas su bien réagir au nouveau discours du Trône. Nous avons prorogé le Parlement. Nous avons présenté un nouveau discours du Trône. Les comités, y compris celui‑ci, se sont mis au travail et ont voulu faire X, Y et Z. Nous disons que nous voulons rester concentrés, comme il se doit, sur la pandémie et continuer de lutter contre les conséquences négatives de la pandémie et de les limiter le plus possible.
Le projet de loi C‑14, beaucoup s'en souviendront, était nécessaire à cause de l'énoncé économique de l'automne de la vice-première ministre en novembre dernier. Le projet de loi a été déposé en décembre, je crois. Songez à ce qu'il renferme. Il y a des mesures pour aider la classe moyenne du Canada grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, des mesures pour aider les entreprises et d'autres pour augmenter la capacité d'emprunt du gouvernement. Il y a des choses qui sont absolument essentielles.
Le gouvernement a maintes fois voulu débattre du projet de loi. On l'enterre sous de beaux discours et on soulève des questions pour empêcher d'en débattre. La seule raison pour laquelle il a été adopté — et je me souviens que nous l'ayons fait franchir la deuxième lecture en janvier — est que les partis d'opposition ont eu honte lorsqu'on leur a fait comprendre pourquoi ils bloquaient cette mesure indispensable. J'espère pouvoir y revenir plus tard.
Je peux vous dire que, lorsque nous considérons la prorogation et qu'on parle de faire comparaître des témoins, ou encore qu'on parle de quels témoins il faut convoquer, je pense que la vice-première ministre pourrait répondre et fournir une foule de détails pour expliquer pourquoi il importe tant que nous restions concentrés sur le coronavirus et ses répercussions sur notre société. Nous devrions tirer parti du travail qui a été accompli par tant de gens et chercher à l'améliorer.
Le premier ministre dit tout le temps qu'il faut reconstruire en mieux. Ce n'est pas seulement une expression, c'est une réalité. Nous pouvons le faire. L'occasion est là. Elle est réelle. Elle est tangible. J'espère même que nous verrons une partie — une plus grande partie — de cette reconstruction dans le prochain budget, le 19.
Nous en avons l'occasion, quel que soit le rôle que nous jouerons, que ce soit le comité PROC qui décide ce dont il faut parler, ou le programme du comité, et la façon dont nous pourrions faciliter le processus, ou autre chose encore. Si vous croyez comme moi et comme les députés libéraux que la pandémie est la première préoccupation des Canadiens, vous pouvez quand même être une opposition viable, forte et saine. Je crois qu'il faut recentrer nos efforts.
Je suis parlementaire depuis 30 ans. J'ai passé plus de 20 ans dans l'opposition. J'ai dit à plusieurs reprises que mon positivisme et ma créativité ne m'ont pas nui du temps où j'étais dans l'opposition. Il y a encore de nombreux domaines à explorer pour apporter une contribution. Les Canadiens ne sont pas stupides. Ils sauront reconnaître la valeur du travail acharné.
J'ai mentionné plus tôt le programme de la Prestation canadienne d'urgence, la PCU. J'ai dit qu'il était un programme parti de nulle part...