Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi C-14, l’énoncé économique qui a été présenté l’automne dernier. Comme l’ont fait remarquer un certain nombre d’intervenants, le débat d’aujourd’hui sur ce projet de loi est quelque peu ironique, car il est supplanté par un budget fédéral qui sera présenté la semaine prochaine.
Je dois souligner que cela fait plus de deux ans que le dernier budget a été présenté par le gouvernement, et c’est un record, mais pas un record dont un gouvernement devrait être fier. Tous les pays du G7 et toutes les provinces et tous les territoires du Canada ont déposé un budget l’an dernier. Lorsqu’un gouvernement ne présente pas de budget au Parlement, cela constitue un manquement fondamental à l’obligation de rendre des comptes à la population canadienne et au Parlement.
Lorsque j’ai eu le privilège d’être élu à la Chambre des communes il y a une douzaine d’années, l’une des premières choses que j’ai apprises est que l’une des principales responsabilités d’un parlementaire est d’examiner les dépenses du gouvernement. C’est pour cela que nous sommes envoyés ici par nos électeurs. Lorsqu’un gouvernement fédéral ne présente pas de budget, c’est une violation fondamentale de la responsabilité que nous avons envers les gens qui nous ont élus.
Cela dit, ce projet de loi me donne l’occasion de soulever certaines questions cruciales que, à mon avis, les Canadiens voulaient voir exprimer à l’automne, lorsque cet énoncé financier et ce projet de loi ont été présentés, et qu’ils veulent voir traiter dans le prochain budget. Je vais parler de plusieurs de ces priorités qui ne sont pas seulement des priorités pour les gens de Vancouver Kingsway, mais qui reflètent les aspirations et les besoins des gens partout au pays, dans toutes les collectivités.
Mes collègues ne seront pas surpris de m’entendre, en tant que porte-parole en matière de santé, commencer par certains problèmes de santé fondamentaux qui, à mon sens, doivent être abordés dans le prochain budget et que l’énoncé n’aborde pas de façon tangible et importante. Il a été noté à maintes reprises tout au long de la pandémie de COVID que si cette crise a créé de nombreux problèmes, elle en a également révélé d’autres, qui sont graves et de longue date. L’un d’eux est la crise de longue date des soins de longue durée au Canada.
Récemment, l’Institut canadien d’information sur la santé a publié des renseignements qui révèlent que le Canada a le pire bilan de tous les pays développés en ce qui concerne les décès dus à la COVID dans les établissements de soins de longue durée. Cela fait suite à des rapports antérieurs qui montraient que le taux de mortalité au Canada dans les établissements pour personnes âgées est le plus élevé parmi les pays de l’OCDE. C’est une honte internationale. Les données révèlent également que bon nombre de provinces et territoires ont tardé à agir et que des mesures auraient pu être prises pour éviter un grand nombre des décès survenus. À l’échelle internationale, les données soulignent que de nombreux autres pays étaient mieux préparés à une éventuelle épidémie de maladies infectieuses et ont consacré davantage de ressources et de fonds à ce secteur.
À quelques exceptions notables près, comme la province dont je suis originaire, la Colombie-Britannique, le rapport de l’ICIS indique que les leçons tirées de la première vague de la pandémie n’ont pas donné lieu à des changements dans les résultats lors de la deuxième vague, l’automne dernier, ce qui s’est traduit par un plus grand nombre d’éclosions, d’infections et de décès. Cette situation est inexcusable. Cela signifie que de nombreux décès d’aînés canadiens auraient pu et auraient dû être évités.
Certaines provinces ont pris des mesures rapides et efficaces pour régler les problèmes de longue date dans le domaine des soins de longue durée. Encore une fois, le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique a été l’un de ces chefs de file, prenant des mesures opportunes pour augmenter les ressources en personnel, interdire le travail entre plusieurs emplacements et relever les normes de soins. Ce leadership est confirmé par les données qui montrent que la Colombie-Britannique avait les meilleurs chiffres de toutes les administrations comparables. Cependant, la crise des soins de longue durée et le besoin urgent en ressources et changements législatifs sont d’envergure nationale. Les aînés ont le droit de recevoir des soins adéquats dans chaque province et chaque territoire, et pas seulement ceux qui ont la chance de résider dans certaines provinces qui réagissent aux problèmes.
Le prochain budget est le moment idéal pour répondre à l’appel répété du NPD pour une action fédérale urgente afin d’établir des normes nationales contraignantes dans le secteur des soins de longue durée au Canada, avec un financement fédéral lié au respect de ces normes.
Il s’agit notamment de facteurs très importants comme le respect des heures minimales de soins qui, je le note, ont été décrites récemment comme un minimum de six heures de soins pour chaque personne âgée en établissement de soins de longue durée. Nous avons besoin de ratios patients-aides qui permettent aux personnes qui travaillent dans ces foyers d’être en mesure de donner le genre de soins de qualité pour lesquels elles sont formées et qu’elles veulent désespérément fournir, et nous avons besoin de conditions de travail décentes pour tout le personnel. Il a été dit que les conditions de travail sont les conditions des soins. Nous devons veiller à ce que ce travail qualifié effectué par des travailleurs qualifiés — majoritairement des femmes d’ailleurs, souvent racialisées et historiquement sous-estimées — soit enfin reconnu pour les soins de santé publique essentiels qu’il représente, et rémunéré en conséquence.
En parlant de soins de santé publique, nous devons enfin nous attaquer aux problèmes de la prestation de services à but lucratif. Il est temps que nous construisions un secteur de soins de longue durée fondé sur la prestation de services à but non lucratif, de préférence par l’intermédiaire de notre système de santé publique et du secteur à but non lucratif. Les données sont accablantes, anciennes et claires: les soins à but lucratif réduisent les normes de soins, car il est évident qu’ils détournent vers les actionnaires et les profits de l’argent qui devraient aller directement à nos aînés, et qu’ils incitent à la réduction des coûts. Cela est confirmé par le fait que, de manière générale, le taux de mortalité, le taux d’infection et les mauvaises normes de soins sont plus élevés dans les systèmes de prestation à but lucratif.
Les problèmes nationaux exigent des solutions nationales. Il est temps que notre gouvernement fédéral agisse. Nos aînés canadiens le méritent.
Je voudrais parler d’un autre problème qui ne date pas d’hier et qui souligne le grave dysfonctionnement des politiques publiques, depuis des années, en ce qui concerne la capacité du Canada de produire des vaccins et, à vrai dire, la plupart des médicaments essentiels. Mes collègues se souviendront que l’été dernier, ou l’été d’avant, nous avons connu une grave pénurie d’Epipens au Canada, et qu’à quelques semaines près, nous aurions carrément manqué de ce médicament indispensable à la survie de Canadiens, surtout de jeunes Canadiens.
C’est manifestement là ce qui explique, entre autres, le déploiement particulièrement difficile de la campagne de vaccination, mais pas que. L’insuffisance de notre capacité de production se fait ressentir dans toutes sortes de domaines, notamment des médicaments d’importance vitale pour bon nombre de Canadiens, qui doivent alors faire face à des problèmes d’approvisionnement. Cette situation montre combien les Canadiens sont vulnérables face aux entreprises pharmaceutiques internationales et même aux gouvernements étrangers, en temps de crise.
Or, la situation était bien différente auparavant. Pendant sept décennies, les laboratoires de recherche médicale Connaught ont été une entreprise canadienne publique non commerciale, qui faisait partie des grands producteurs mondiaux de médicaments et de vaccins et qui, à partir de leur siège établi à Toronto en 1914, produisait un vaccin contre la diphtérie.
Cette entreprise s’est considérablement développée après la découverte de l’insuline par des Canadiens, à l’Université de Toronto, en 1921, si bien qu’elle est devenue un grand fabricant et distributeur d’insuline, au prix coûtant, au Canada et à l’étranger. De par son mandat non commercial, elle a permis de garder ce médicament accessible à des millions de gens qui, sinon, n’auraient pas pu se permettre de l’acheter. L’entreprise a également contribué à de grandes avancées médicales au XXe siècle, notamment l’insuline, la pénicilline et le vaccin contre la poliomyélite.
En 1972, Connaught a été rachetée par la Corporation de développement du Canada, laquelle appartenait au gouvernement fédéral et était chargée de développer et de financer des sociétés sous contrôle canadien, avec des investissements publics et privés. Connaught fournissait des vaccins aux Canadiens au prix coûtant, les fabriquait dans notre pays, et les exportait à des prix raisonnables. Elle n’avait pas besoin de l’appui financier du gouvernement. Elle faisait même des profits, qu’elle réinvestissait dans la recherche médicale. C’était un magnifique exemple d’entreprise publique.
Malgré ce bilan remarquable, Connaught a été privatisée en 1986 par les conservateurs de Mulroney pour des raisons purement idéologiques. Les libéraux sont tout autant à blâmer pour ce manque de vision catastrophique qui a rendu les Canadiens particulièrement vulnérables en 2021. Ils ont été au pouvoir pendant 19 ans après la privatisation, ils ont eu 15 ans de gouvernement majoritaire pendant lesquels ils pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient, mais malgré cela, les libéraux n’ont jamais levé le petit doigt pour rétablir un système public de fabrication de médicaments, de sorte que, lorsqu’ils disent aux Canadiens que nous ne pouvons pas produire des vaccins à un rythme suffisant au Canada parce que nous n’avons pas la capacité de production, les Canadiens sont tout à fait justifiés de les regarder droit dans les yeux et de leur demander pourquoi ils les ont laissé tomber.
Pourquoi les gouvernements fédéraux conservateurs et libéraux qui se sont succédé ont-ils laissé tomber les Canadiens au point de les rendre tributaires d’une poignée de fabricants de vaccins établis dans d’autres pays, pour des vaccins d’importance vitale? C’est là le résultat des décisions prises par les gouvernements libéraux et conservateurs, et les Canadiens sont aujourd’hui en droit de leur demander des comptes.
Les Canadiens ne doivent plus jamais se retrouver dans une position aussi vulnérable. En tant que pays du G7, nous devons avoir pour priorité sanitaire absolue d’être autosuffisants pour tous les médicaments et vaccins essentiels, et j’attends avec impatience le budget de la semaine prochaine. Je rappelle que l’énoncé économique ne parlait absolument pas de la création d’une entreprise publique de fabrication de médicaments au Canada. Or, en créant ce genre d’entreprise, on pourrait démultiplier la recherche publique faite dans les universités canadiennes où, soit dit en passant, la plupart des nouvelles molécules et des nouveaux médicaments trouvent leur origine, et les transformer en médicaments novateurs, à un coût raisonnable, dans l’intérêt du public et pas dans celui des entreprises privées.
En cette année où nous allons célébrer le centième anniversaire de la découverte de l’insuline au Canada par des Canadiens, profitons-en pour renforcer notre capacité de fabrication de médicaments. Nous l’avons déjà fait. Nous en sommes capables. J’aimerais bien que cela figure dans le budget de la semaine prochaine, faute de quoi, j’invite mes collègues libéraux à m’expliquer pourquoi ce ne serait pas une bonne idée.
Pour passer à une autre question fondamentale, je dirai que les libéraux sont au pouvoir depuis six ans maintenant. C’est suffisant pour dresser un bilan. Lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir en 2015, notre pays faisait face à une grave crise du logement. Les libéraux ont eu six ans pour la régler. Où sont les logements abordables? Le fait est que la crise n’a cessé d’empirer depuis qu’ils ont pris le pouvoir. Les jeunes Canadiens de toutes les régions du pays n’ont aucune chance de pouvoir acheter un logement, et on compte aujourd’hui des millions de Canadiens qui vivent dans des logements précaires et qui ne peuvent pas trouver de logements décents, pas plus à louer qu’à acheter.
À mon avis, le logement est un droit humain fondamental et répond à un besoin essentiel à la santé et à l’épanouissement de tout individu. C’est aussi un déterminant fondamental de la santé, parmi l’ensemble des déterminants sociaux qui contribuent au bien-être des Canadiens. Chaque Canadien doit pouvoir avoir accès à un logement. Il est tout simplement inacceptable qu’un pays aussi riche que le Canada soit incapable de fournir à chaque citoyen la possibilité d’acquérir son propre logement, surtout quand on pense à la vaste superficie du pays et à sa faible densité démographique. Posséder un logement n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
Je crois que l’itinérance et le logement précaire sont des fléaux sociaux qui devraient nous faire honte en tant que société, mais ils ne sont ni inévitables ni insolubles. Avec des ressources financières et un engagement politique suffisants, il n’y a tout simplement aucune raison pour qu’un pays riche du G7 comme le Canada ne soit pas en mesure de garantir que chaque citoyen puisse avoir un foyer abordable, sûr et décent.
La situation actuelle est manifestement le fruit de décennies de mauvaises politiques à tous les paliers de gouvernement, qu’ils soient fédéral, provincial ou municipal. À mon avis, plusieurs facteurs ont contribué à cette calamité, notamment un gouvernement fédéral qui a été largement absent du dossier du logement depuis la fin des années 1980, un manque d’investissement public dans le logement abordable de tout type, des lois extrêmement laxistes qui permettent l’entrée de capitaux étrangers considérables dans nos collectivités, des capitaux qui déstabilisent les prix des maisons au pays, et une croyance erronée selon laquelle l’industrie du développement immobilier privé peut fournir des logements abordables et le fera. Tous ces facteurs ont contribué à créer une situation désastreuse dans laquelle des personnes qui ont fait d’énormes sacrifices et qui ont tout fait dans les règles ne peuvent même pas acheter une maison modeste dans les collectivités où elles vivent et travaillent.
Je crois que nous avons besoin d’une approche sur plusieurs fronts pour remédier à cette situation inacceptable et nous garderons un œil attentif sur le budget à venir pour voir s’il fait une place à ces suggestions. Je pense que la solution passe par un programme national avec un leadership fédéral et l’exploitation de la créativité et de l’innovation locales. Plus important encore, l’approche met à contribution l’entreprise publique.
Les solutions comprennent des restrictions musclées et efficaces visant les investissements de capitaux étrangers dans l’immobilier résidentiel, en particulier dans les marchés locaux en surchauffe où le coût du logement n’a aucune commune mesure avec le revenu moyen ou les salaires des habitants locaux. Pour quiconque cherche une preuve de l’effet déstabilisant des capitaux étrangers, qu’il suffise de regarder un endroit comme le Lower Mainland, où les maisons se vendent, 2, 3, 4 et 5 millions de dollars alors que 98 % des personnes qui travaillent ici ne peuvent pas se les payer. Qui les achète? Ce ne sont certainement pas les habitants de nos collectivités.
Nous avons besoin d’encouragements fiscaux qui favorisent la construction d’immeubles locatifs abordables, pas seulement des immeubles locatifs du marché, mais des immeubles locatifs abordables. Nous devons veiller à ce que tous les lotissements au-delà d’une certaine taille comportent un nombre minimum de logements vraiment abordables appartenant peut-être à perpétuité aux municipalités, comme on le fait à Vienne.
Nous devons créer un ambitieux programme national de coopératives d’habitation en vue de construire 500 000 logements au cours des 10 prochaines années. Il pourrait s’agir d’une version moderne du programme extrêmement efficace des années 1970 et 1980, avec des objectifs élargis et un engagement ferme envers le principe de l’établissement du loyer en fonction du revenu, disons au plus 30 %. Je sais que la vie en coopérative ne convient pas à tout le monde, mais elle représente un modèle éprouvé qui permet de loger des personnes de différentes situations familiales, de tous âges et de toutes catégories socioéconomiques et qui offre la sécurité d’occupation, un logement abordable et la possibilité de vieillir sur place.
On trouve encore un grand nombre de ces merveilleuses collectivités à Vancouver Kingsway et je crois que ce concept peut être exploité pour loger une nouvelle génération de Canadiens. Voyons si, la semaine prochaine, le gouvernement fédéral fera preuve de la créativité nécessaire en proposant un solide programme national de coopératives d’habitation.
Nous devons donner suite à chacune des suggestions liées aux initiatives qui s’inscrivent dans la campagne Recovery for All. Je pense que tous les parlementaires ont probablement reçu ce document qui suggère d’excellentes politiques fédérales sur des choses qu’ils peuvent mettre en place dans leur coin de pays. Nous avons besoin d’une loi efficace sur la stratégie nationale du logement, de la nomination d’un défenseur fédéral du logement et de membres d’un conseil national du logement ayant du mordant.
Au bout du compte, un logement sûr et digne représente un besoin fondamental et essentiel sans lequel la capacité de chacun à participer de façon utile à la société ou à réaliser son potentiel est sérieusement compromise. Il doit s’agir d’une priorité de premier plan. J’aimerais pouvoir dire que c’est ainsi que pense le gouvernement fédéral, mais vu son manque de progrès significatif à ce jour dans ce dossier crucial, je ne peux que conclure qu’il n’est pas disposé à affecter les ressources ou à adopter les politiques qui sont vraiment nécessaires pour réagir convenablement à cette crise.
Je sais que les libéraux vont se lever pour dire que c’est une priorité pour eux, mais je leur demande une fois de plus de me montrer les logements. Après six ans au pouvoir, peuvent-ils me montrer où sont les dizaines de milliers de logements abordables qui auraient pu et qui auraient dû être construits au cours des six dernières années. Ils ne peuvent pas le faire. Ils vont trouver toutes sortes de piètres excuses, comme le fait que le logement prend du temps. Je leur rappellerais qu’après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement du Canada a construit en 36 mois 300 000 logements abordables pour les soldats de retour au pays. Voilà ce qu’un gouvernement qui a le logement à cœur peut faire et fera.
J’exhorte le gouvernement actuel à faire de la création, de la construction et de la multiplication de logements abordables de toutes catégories une priorité politique de premier plan dans le budget à venir. Après tout, il nous incombe à tous de veiller à ce que chaque membre de notre communauté dispose d’un logement convenable.
Enfin, je tiens à dire un mot sur les changements climatiques. En politique, peu d’enjeux sont de nature existentielle. La crise climatique à laquelle notre planète est confrontée en est un. Le GIEC a déclaré à maintes reprises que nous avons moins de 10 ans pour prendre des mesures concrètes et inverser les répercussions calamiteuses qui se produiront si nous ne le faisons pas. Je tiens à souligner que les émissions de carbone ont augmenté au cours du mandat du gouvernement depuis 2015. En fait, depuis le début des années 1990, malgré les promesses répétées de réduire les émissions de carbone d’ici telle ou telle date, aucun gouvernement n’a jamais atteint ces cibles. Cela doit changer…
Mr. Speaker, I am pleased to speak today to Bill C-14, the economic statement that was introduced last fall. As has been noted by a number of speakers, there is a little irony to the debate today on this bill, because it has been superseded by a federal budget that will be introduced next week.
I have to point out for the record that it has been over two years since the last budget was presented by the government, and that is a record, but not a record of which any government ought to be proud. Every G7 country and every province and territory in Canada tabled a budget last year. When there is no budget presented by a government in Parliament, that constitutes a fundamental breach of accountability to the Canadian people and to Parliament.
When I was first privileged to be elected to this House some 12 years ago, one of the first things I learned was that one of the prime responsibilities of a parliamentarian is to scrutinize the spending of government. That is what we are sent here by our constituents to do. When a budget is not presented by a federal government, that is a fundamental violation of that core responsibility we hold to the people who elected us.
Having said that, this bill does give me a chance to raise certain critical issues that I believe Canadians wanted expressed back in the fall, when this financial statement and this bill were introduced, and as they want to see addressed in the upcoming budget. I am going to speak to several of these priorities that not only are priorities to the people of Vancouver Kingsway, but reflect the aspirations and needs of people across this country, in every single community.
It will not surprise my colleagues to hear me, as health critic, start off with some core health issues that I believe this upcoming budget needs to address and that the statement does not address in any real, meaningful way. It has been noted many times throughout the COVID pandemic that while this crisis has created many problems, it has also exposed many other problems of a serious and long-standing character. One of them is Canada's long-standing crisis in long-term care.
Recently, the Canadian Institute for Health Information published data that reveals Canada has the worst record of all developed countries when it comes to COVID-19 deaths in long-term care homes. This follows previous reports that showed Canada's death rate in seniors congregate settings is the highest among OECD states. That is a matter of international shame. The data also reveals that many provinces and territories were slow to act and that steps could have been taken to avoid many of the deaths that occurred. The data internationally highlights that many other countries were better prepared for a potential outbreak of infectious disease and dedicated more resources and funding to this sector.
With notable exceptions, such as the province I come from, British Columbia, the CIHI report notes that the lessons learned from the first wave of the pandemic did not lead to changes in outcomes during the second wave last fall, resulting in a larger number of outbreaks, infections and deaths. This is inexcusable. It means that there were many deaths of Canadian seniors that could have and should have been avoided.
Certain provinces did take early and effective steps to address the long-standing issues in long-term care. Again, the NDP government in British Columbia was one such leader, taking timely action to expand resources to staff, prohibit working between multiple sites and raise standards of care. This leadership is borne out by the data, which shows that B.C. had the best numbers of all comparable jurisdictions. However, the crisis in long-term care, and the urgent need for resources and legislative change, is a national one. Seniors have a right to proper care in every province and territory, not just those fortunate enough to reside in select provinces that are responding to the problems.
The upcoming budget provides a timely and powerful moment to deal with the NDP's repeated call for urgent federal action to establish binding national standards in Canada's long-term care sector backed up by federal funding tied to meeting those standards.
These include very critical factors like meeting minimum hours of care, which I note recently has been described as a minimum of six hours of care for every senior in long-term care. We need patient-aide ratios that allow people who work in these homes to be able to give the kind of quality care they are trained to do and so desperately want to provide, and we need decent working conditions for all staff. It has been said that the conditions of work are the conditions of care. We must ensure that this skilled work performed by skilled workers, predominantly women, by the way, often racialized and historically undervalued, is finally recognized for the essential public health care it is, and paid accordingly.
Speaking of public health care, we finally must address the problems in for-profit delivery. It is time we built a long-term care sector that is built on non-profit delivery, preferably through our public health care system and the non-profit sector. The data is overwhelming, long-standing and clear that for-profit care reduces standards of care, because it is obvious it diverts money to shareholders and profit that ought to be going directly to our seniors, and it incentivizes cost-cutting. That is borne out in the fact that, generally speaking, the death rate, infection rate and poor standards of care are higher in for-profit delivery systems.
National problems require national solutions. It is time our federal government acted. Our Canadian seniors deserve it.
I also want to state that another long-standing problem that has been profoundly revealed to all Canadians as a serious failure of public policy for decades has been revealed for all to see, and that is Canada's lack of domestic capacity for producing vaccines and, indeed, most essential medicines. Some of my colleagues may remember that just a summer or two ago we faced a serious shortage of EpiPens in this country, and we were only weeks away from having Canadians, particularly young Canadians, left without this life-saving medication.
Clearly, this has been one of the key problems behind Canada's painfully slow vaccine rollout, but it is not limited to pandemic vaccines. Our lack of Canadian production capacity is felt across many therapeutics, including numerous life-saving drugs Canadians rely on that routinely face crises in availability. This situation reveals how vulnerable Canadians are to the multinational private drug industry and indeed foreign governments in a time of crisis.
Of course, that was not always the case. For seven decades, Canada was home to Connaught Labs, a Canadian publicly owned enterprise that was one of the world's leading medicine and vaccine producers. Connaught Medical Research Laboratories was a non-commercial public health entity established in Toronto in 1914 to produce the diphtheria antitoxin.
It expanded significantly after the discovery of insulin by Canadians at the University of Toronto in 1921 and became a leading manufacturer and distributor of insulin at cost in Canada and overseas. Its non-commercial mandate mediated commercial interests and kept medicine accessible to millions of people who otherwise could not have afforded it. It also contributed to some of the key medical breakthroughs of the 20th century, including insulin, penicillin and the polio vaccine.
In 1972, Connaught was purchased by the Canada Development Corporation, a federally owned corporation charged with developing and maintaining Canadian-controlled companies through a mixture of public and private investment. Connaught provided vaccines to Canadians at cost, manufactured them here in our country, and sold vaccines to other countries at affordable prices. It operated without government financial support. It even made profits, which it reinvested in medical research. This was a fabulous example of public enterprise.
Despite this remarkable record, Connaught was privatized in 1986 by the Mulroney Conservatives for purely ideological reasons. The Liberals share squarely in the blame for this appalling, short-sighted public policy debacle that has left Canadians vulnerable in 2021. Despite being in power for 19 years after the privatization, 15 years in a majority government when they could have done anything they wanted to do, the Liberals never lifted a finger to re-establish public medicine production in Canada, so when they turn to Canadians and say that we cannot produce vaccines fast enough in Canada because we do not have the production capacity, Canadians have every right to look them squarely in the eye and ask them why they let them down.
Why did the successive Conservative and Liberal federal governments let Canadians down and leave us in this vulnerable position where we are dependent on a handful of multinational vaccine producers situated in other countries of the world for our essential life-saving vaccines? That is the result of the public policy decisions of the Liberals and Conservatives up to now, and Canadians need to hold them accountable for it.
Never again must Canadians be left in such a vulnerable position. As a G7 country, we deserve to be self-sufficient in all essential medications and vaccines as a public health priority of the highest order, so I am looking to the budget next week, and I would point out that this economic statement makes no mention of the establishment of a public drug manufacturer in Canada. By doing that, we could leverage public research done in Canada's universities, where, by the way, most of the new molecules and research for new pharmaceuticals actually comes from, and turn those into innovative medicines at a reasonable cost for the public good and not for private profit.
As we stand at the 100th anniversary of the discovery of insulin in Canada by Canadians, let us honour that legacy by building our Canadian medicine capacity. We have done it before. Let us do it again. I would like to see that in the budget next week or hear from my Liberal colleagues as to why they do not think it is a good idea.
Turning to another core foundational issue, the Liberals have been in power for six years now. That is long enough to be measured by their record. When they came into office in 2015, this country was facing a serious housing crisis. They have had six years to deal with it. Where is the affordable housing? The reality is that the crisis today is worse than it was prior to them taking office. Young Canadians across this country have no hope of purchasing any housing, and there are millions of Canadians in precarious housing who cannot live in dignified secure housing, whether rented or owned.
In my view, housing is a fundamental human right and a core foundational need. It is key to individual health and self-realization. It is also a foundation of health, as it is a central component of the social determinants that are so essential to keeping Canadians healthy. Housing should be available to every Canadian. It is simply unacceptable that a country as wealthy as Canada is unable to provide every citizen with the opportunity to own their own home. This is especially the case when we consider how large Canada is, how much land we have and how small our population is. Real estate is not just a commodity. It is a necessity.
I believe homelessness and precarious housing are social scourges that ought to shame us as a society, but homelessness and precarious housing are neither inevitable nor unsolvable. With enough political commitment and economic resources, there is simply no reason why a wealthy G7 nation such as Canada ought not to be able to ensure that every citizen can live in an affordable, secure and decent home.
Clearly, the present situation is a result of decades of poor policies at every level of government, federal, provincial and municipal. I believe there are a number of contributors to this calamity. These include a federal government that has been largely absent from the housing file since the late eighties, a lack of public investment in affordable housing of all types, extremely lax laws that permit extensive foreign capital into our communities that destabilizes domestic housing prices, and a misguided belief that the private sector development industry can and will provide affordable housing. All of these have contributed to a disastrous situation where people who have sacrificed enormously and done everything right cannot even purchase a modest home in the communities in which they live and work.
I believe we need a multipronged approach to address this unacceptable situation, and we will be keeping a keen eye on the budget coming up to see if these suggestions are contained in that budget. I think this requires a national program with federal leadership and harnessing local creativity and innovation. Most importantly, it involves public enterprise.
Solutions include strong and effective curbs on foreign capital investments in residential real estate, particularly in overheated local markets where the cost of housing bears no relationship whatsoever to the average income or wages earned by people in that community. If anybody is looking for any proof of the destabilizing impact of foreign capital, they only have to look to a place like the Lower Mainland where houses are going for $2 million, $3 million, $4 million and $5 million, and 98% of the people who work here cannot afford those houses. Who is buying them? It is certainly not people in our communities.
We need tax incentives that promote the construction of affordable rental buildings, not just market rental buildings, but affordable rental buildings. We must ensure that all developments over a certain size include a minimum number of truly affordable units owned, perhaps, by the municipalities in perpetuity, like they do in Vienna.
We must create an ambitious national co-op housing program, targeted at building 500,000 units of housing over the next 10 years. This could be a modern version of the extremely successful program of the 1970s and 1980s with expanded targets and with an ironclad commitment to the principle of tying rent to income, say no more than 30%. While I know that co-operative living is not for everyone, it does represent a demonstrated successful model that houses people from varied family situations across all age limits and socio-economic categories and permits security of tenure, affordable housing and ability to age in place.
Vancouver Kingsway has many of these wonderful communities still in operation, and I believe this concept can be harnessed to house a new generation of Canadians. Let us see if next week the Liberal government has the creativity to bring in a strong national co-op housing program.
We need to implement each of the suggestions in the recovery for all campaign's initiatives. I think every parliamentarian has likely received this, which contains excellent suggestions for federal policy on things that they can do in their jurisdiction. We need an effective national housing strategy act, the appointment of a federal housing advocate and members of a national housing council with teeth.
In the end, secure, dignified housing represents a foundational, core need for people without which their ability to participate meaningfully in society or to reach their potential is seriously impaired. It must be a priority of the first order. I wish I could say that this is regarded as such by the current Liberal government, but its lack of meaningful progress to date on this critical file leaves me with no other conclusion than that they are not prepared to allocate the kinds of resources or policies that are truly needed to adequately address this crisis.
Now I know that Liberals will stand up in this House and say it is a priority for them, but I ask them once again to show me the housing. After six years in office, can they show me where the tens of thousands of affordable housing units are that could and should have been built in the last six years. They cannot. They will make all sorts of weak excuses like housing takes time. I would remind them after World War II, the Government of Canada built 300,000 units of affordable housing for returning soldiers in 36 months. That is what a government committed to housing can and will do.
I urge the present government to make the creation, building and expansion of affordable housing of all types as a matter of prime political priority in the upcoming budget. After all, making sure everyone in our community has appropriate housing is the responsibility of us all.
Finally, I want to say a word about climate change. There are few issues that are existential in nature in politics. The climate crisis facing our planet is one of those. The IPCC has repeatedly stated that we have less than 10 years to take meaningful action and reverse the calamitous impacts that will occur if we do not do so. I would note that carbon emissions have gone up over the course of the government's tenure since 2015. In fact, since the early 1990s, despite repeated pledges to reduce carbon emissions by such or such a date, no government has ever hit them. This must change—