Monsieur le Président, je remercie ma collègue la députée de Kelowna—Lake Country et ministre du cabinet fantôme de l'opposition officielle en matière de promotion des exportations et de commerce international de partager son temps de parole avec moi. Je sais qu'elle sert bien les intérêts des résidants de Kelowna—Lake Country. Elle a fait de l'excellent travail dans ce dossier et à l'égard de ce projet de loi, et je l'en remercie.
Je prends la parole à distance en tant que ministre du cabinet fantôme en matière d'agriculture et d'agroalimentaire pour parler de l'importance de maintenir et de développer les échanges commerciaux entre le Canada et le Royaume-Uni après le Brexit, puisque les dispositions de l'Accord économique et commercial global ne s'appliquent plus au Royaume-Uni depuis qu'il a quitté l'Union européenne.
En commençant, je veux dire que les liens qui unissent le Canada et le Royaume-Uni sont peut-être évidents, mais qu'ils valent tout de même la peine d'être soulignés. D'abord et avant tout, Sa Majesté la reine est la souveraine à la fois du Canada et du Royaume-Uni. Elle est également à la tête du Commonwealth des nations, dont les deux pays sont des membres fondateurs. Par ailleurs, la Loi constitutionnelle de 1867 du Canada s'appelait à l'origine l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, une loi du Parlement de Westminster.
Jusqu'à l'adoption du Statut de Westminster de 1931, le Royaume-Uni dirigeait les relations internationales du Canada. L'ancien Empire britannique, dont le Canada faisait partie, était la plus grande union commerciale et douanière au monde. Quand il était premier ministre, feu le très honorable John Diefenbaker souhaitait rétablir cette union commerciale et douanière. C'est pourquoi, de nos jours, notre relation commerciale avec le Royaume-Uni figure parmi nos plus importantes, y compris pour le secteur de l'agriculture.
Selon Industrie Canada, en 2019, les exhortations totales du Canada vers le Royaume-Uni s'élevaient à 18,9 milliards de dollars, tandis que les importations de ce pays s'élevaient à 9,2 milliards de dollars. Le commerce bilatéral entre le Canada et le Royaume-Uni, quant à lui, dépassait les 28 milliards de dollars. Cela fait du Royaume-Uni le cinquième partenaire commercial en importance du Canada.
La même année, les importations de produits agricoles et agroalimentaires en provenance du Royaume-Uni ont été évaluées à plus de 404 millions de dollars, et les exportations canadiennes du même type de produits représentaient plus de 344 millions de dollars. Ces données incluaient plus de 13,4 millions de dollars de machines agricoles et plus de 3,6 millions de dollars de produits de distilleries. Tous les autres produits agricoles exportés par le Canada se chiffraient à 326 millions de dollars. Par conséquent, en tant que marché d'exportation des produits agricoles, le Royaume-Uni est le 17e partenaire en importance du Canada sur la planète. En Europe, le Royaume-Uni occupe le troisième rang, après la France et la Belgique.
Le Canada produit et exporte des aliments de la meilleure qualité au monde, et les agriculteurs d'ici sont fiers de leurs produits. En 2019, les exportations canadiennes de blé vers le Royaume-Uni ont été évaluées à 116,3 millions de dollars, et les consommateurs britanniques savent que le blé dur canadien est un produit de première qualité pour la fabrication de la farine destinée à la boulangerie et de la semoule pour les pâtes. La demande pour les autres céréales, les légumineuses et les oléagineux est élevée parce que les produits canadiens sont d'une qualité pratiquement sans égale.
Parlons plus en détail des produits agricoles qui représentent les plus importants échanges commerciaux avec le Royaume-Uni.
Les exportations de maïs se sont élevées à 42,8 millions de dollars. Les pois et les haricots secs, à 104,7 millions de dollars. Le soja, à 338 millions de dollars. Les plantes oléagineuses, hormis le soja, à 3,2 millions de dollars. Les noix et les fruits autres que les agrumes, à 1,7 million de dollars. Les exportations de cultures diverses, y compris d'autres cultures céréalières, ont été de 18 millions de dollars. Ces produits sont tous cultivés par des agriculteurs qui s'enorgueillissent de la qualité de leur produit et qui sont heureux de leur relation avec le Royaume-Uni, y compris des agriculteurs de ma circonscription, Lambton—Kent—Middlesex.
Le Royaume-Uni est un important marché pour un large éventail de services et de produits agricoles. Le présent accord protège les secteurs agricoles du lait, de la volaille et des œufs ainsi que la viabilité des exploitations qui approvisionnent le Canada en produits canadiens de ces secteurs. Il n'offre aucun accès progressif au marché pour les produits assujettis à la gestion de l'offre. Toutefois, le marché du Royaume-Uni est à toutes fins utiles fermé à d'autres produits agricoles canadiens, notamment le bœuf.
En raison de cela, toutes négociations commerciales futures entre le Canada et le Royaume-Uni devront examiner les éléments suivants. Le premier est ce que le Canada doit faire pour rouvrir le marché du Royaume-Uni aux exportations de bœuf canadien. Le deuxième consiste à trouver une occasion de promouvoir les produits agricoles canadiens afin que nous puissions nous approprier une plus grande part du marché existant au Royaume-Uni.
Par exemple, les exportations de produits de distillerie du Royaume-Uni vers le Canada totalisaient presque 270 millions de dollars en 2019, comparativement à 3,6 millions pour ces exportations du Canada vers le Royaume-Uni. Des discussions devraient être menées pour créer ce qui deviendrait un nouveau débouché pour d'autres produits canadiens, dont le canola. En plus de produire une huile de cuisson de haute qualité, le canola peut servir de matière première pour la production de biodiésel. Malheureusement, à l'heure actuelle, le Royaume-Uni n'est pas un marché important pour le canola. Le gouvernement du Canada fait-il tout en son pouvoir pour promouvoir les produits agricoles canadiens au Royaume-Uni?
En outre, notamment selon la ministre du Commerce international, si ce projet de loi n'était pas adopté et que la relation commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni devait de nouveau reposer sur les dispositions relatives à la nation la plus favorisée et être assujettie au régime de l'Organisation mondiale du commerce, les exportations de produits alimentaires compteraient parmi celles qui seraient les plus touchées. Alors que les producteurs canadiens ont vu les marchés s'atrophier ou fermer leurs portes aux produits agricoles en Chine et ailleurs dans le monde, nous devons travailler à garder ouverts et à élargir les marchés existants pour les producteurs canadiens.
Notre étude du projet de loi C-18 et de la continuité commerciale avec le Royaume-Uni dans l'après-Brexit ne doit pas être perçue comme signifiant la fin des discussions. Cet accord doit être vu comme un point de départ en vue de l'établissement d'une relation commerciale améliorée, amicale, fructueuse et prospère entre les deux pays et entre leurs producteurs et fournisseurs de services respectifs.
Je veux maintenant décrire comment la performance du gouvernement libéral n'a pas été à la hauteur des attentes des Canadiens. Comme l'a souligné ma collègue la ministre du cabinet fantôme en matière de promotion des exportations et de commerce international, les libéraux ont présenté le projet de loi à la dernière minute pour remplacer un accord commercial qui allait expirer à la fin 2020, ce qu'ils savaient depuis un certain temps.
Je le répète, comme ma collègue l'a souligné, nous sommes ravis que le Canada et le Royaume-Uni aient conclu un accord commercial qui reprend les dispositions de l'Accord économique et commercial global, mais nous sommes mécontents que les libéraux aient attendu au dernier moment pour présenter un projet de loi de mise en œuvre. Voilà un autre exemple de la mauvaise gestion et de l'incompétence des libéraux.
Il ne faut pas se méprendre, le Parti conservateur préconise le libre-échange bien réglementé. Sir John A. Macdonald a voulu obtenir la réciprocité commerciale avec les États-Unis immédiatement après la Confédération. Comme je l'ai déjà mentionné, le premier ministre John Diefenbaker a tenté de rétablir le libre-échange dans le Commonwealth. C'est l'ancien premier ministre Brian Mulroney et son ministre du Commerce international, le regretté John Crosbie, qui ont négocié et mis en œuvre l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. Le très honorable Stephen Harper a négocié plus de 30 accords commerciaux bilatéraux, ainsi que l'Accord économique et commercial global et le Partenariat transpacifique. Le Parti conservateur sait que la prospérité du Canada et la création d'emplois dépendent de l'accès que les producteurs canadiens ont aux marchés internationaux pour acheminer leurs biens et leurs services, notamment les biens et les services agricoles.
Je répète que le Parti conservateur est le parti du libre-échange bien réglementé. Sur une note plus personnelle, comme c'est le cas pour bien des collectivités dans l'ensemble des régions, des provinces et des territoires du Canada, ma circonscription, Lambton—Kent—Middlesex, dépend fortement d'un accès sûr et fiable aux marchés pour vendre ses produits agricoles. Comme c'est le cas pour les circonscriptions représentées par mes collègues de ce côté-ci de la Chambre et par mes collègues de tous les partis, les emplois et le gagne-pain de nos concitoyens et leur capacité de subvenir aux besoins de leur famille et de leurs proches dépendent des marchés locaux et mondiaux pour les produits agricoles. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre un marché, dont celui du Royaume-Uni, en tant que marché pour les produits agricoles.
En résumé, je souligne à nouveau l'évidence. Les relations du Canada avec le Royaume-Uni sont anciennes et cordiales. Au-delà de ces points communs, la relation commerciale du Canada avec le Royaume-Uni est trop précieuse pour être perdue, notamment pour les agriculteurs canadiens et les producteurs canadiens de biens et de services agricoles. Les producteurs agricoles canadiens sont prêts à fournir des produits de qualité supérieure au Royaume-Uni et au reste du monde.