Madame la Présidente, je m'adresse à vous à partir du territoire traditionnel et non cédé de la Première Nation Qayqayt et du peuple Salish de la côte.
Je prends la parole aujourd’hui alors que la session parlementaire tire à sa fin. C’est peut-être le dernier discours que je ferai pendant cette législature. Le premier ministre n’a pas caché son désir profond de déclencher des élections le plus rapidement possible, et les rumeurs semblent indiquer que d’ici à la fin de l’été, nous serons en campagne électorale.
Il est important d’examiner ce que le NPD a réussi à accomplir au cours des 15 derniers mois, dans le contexte de la pandémie. Il faut également examiner les échecs manifestes du gouvernement ainsi que la façon dont, selon moi, les Canadiens aspirent à reconstruire leur pays en mieux après cette pandémie.
Chaque jour, nous rendons hommage à nos premiers intervenants, à nos travailleurs de première ligne et à nos travailleurs de la santé qui ont été si courageux et si déterminés pendant cette pandémie. Chaque fois que nous en parlons, nous pensons aussi aux quelque 26 000 Canadiens décédés pendant la pandémie. Nous savons qu’elle est loin d’être terminée. Bien que les travailleurs de la santé travaillent aussi fort qu’ils le peuvent, certains variants sont troublants, car ils affectent même des personnes entièrement vaccinées.
Nous devons veiller à maintenir les mesures de protection afin de soutenir la population pendant ces prochains mois. Voilà pourquoi le NPD et le député de Burnaby-Sud, notre chef, sont profondément troublés en voyant le gouvernement se préparer à sabrer massivement les prestations d'urgence dont les Canadiens dépendent.
La Prestation canadienne d'urgence a permis à des centaines de milliers de familles canadiennes de se nourrir. Or, voilà que dans le projet de loi d’exécution du budget C‑30, la prestation, qui était supérieure au seuil de pauvreté, sera abaissée en dessous du seuil de pauvreté. C’est ce que le premier ministre voulait dès le départ. On se rappelle qu’il y a 15 mois, il avait proposé une aide initiale d'à peine 1 000 $ par mois. Il voulait accorder 1 000 $ par mois. C’était nettement insuffisant. C’est la raison pour laquelle le député de Burnaby-Sud et le caucus néo-démocrate ont insisté pour que cette prestation suffise à nourrir et à loger la plupart des Canadiens. Nous l’avons fait augmenter à 2 000 $ par mois, ou 500 $ par semaine.
Nous ne nous sommes pas arrêtés là, évidemment. Nous avons insisté pour que les étudiants bénéficient aussi de ces avantages. Les étudiants avaient du mal à payer leurs frais de scolarités, et bon nombre ne trouvaient pas d’emploi. Nous avons exercé des pressions pour obtenir du soutien. Nous avons fait pression pour obtenir du soutien pour les aînés et pour les personnes handicapées. Je suis profondément déçu que le gouvernement n’ait jamais accepté d’inscrire le nom de chaque personne handicapée dans une base de données nationale. On aurait pu dresser cette liste à partir de leurs déclarations de revenus. Le gouvernement a refusé de le faire, de sorte que les prestations aux personnes handicapées n’ont été versées qu’à environ un tiers des personnes qui y auraient été admissibles au Canada, laissant pour compte la plupart d’entre elles.
Nous avons également insisté pour que le gouvernement accorde une subvention salariale afin de maintenir les emplois. Nous avions vu cela dans d’autres pays, comme au Danemark et en France, avec des mesures de protection bien définies pour que l’argent ne soit pas utilisé à mauvais escient en distribuant des dividendes ou des primes aux dirigeants. Nous avons insisté pour que cela se produise au Canada avec les mêmes protections. Nous avons réussi à obtenir une subvention salariale de 75 %. Le gouvernement a refusé de mettre en place les mesures visant à protéger les Canadiens contre les abus de sorte que, comme nous le savons, certaines grandes entreprises ont distribué des milliards de dollars en dividendes et en grosses primes aux cadres supérieurs alors qu’elles recevaient la subvention salariale du gouvernement fédéral.
Nous avons aussi fait pression pour qu'il y ait une subvention pour le loyer pour les petites entreprises. Je sais que le député de Courtenay—Alberni, le député de Burnaby-Sud et plusieurs autres députés du caucus néo-démocrate ont insisté pour que ces subventions et ces mesures de soutien au loyer soient mises en place. Le programme initial était manifestement inadéquat. Nous avons continué à faire pression jusqu’à ce que nous obtenions une subvention pour le loyer que plus d'entreprises canadiennes pourraient utiliser.
Nous sommes fiers de nous être assurés qu'on s'occupait des gens, et cela fait partie de nos responsabilités en tant que parlementaires. Certains observateurs ont fait remarquer que les députés néo-démocrates sont les abeilles ouvrières du Parlement. Nous acceptons ce titre avec fierté, car nous croyons qu'il est important que nous nous battions pour les gens.
Qu’est-ce que le gouvernement a fait de lui-même, une fois que vous mettez de côté la pression exercée par le NPD et le fait que le gouvernement a souvent eu besoin de l’appui du NPD pour que ses mesures soient adoptées par le Parlement? Nous avons pu tirer parti de ce soutien pour garantir que les programmes profitent aux gens, mais le gouvernement a mis de l’avant un certain nombre de programmes sans l’aide du NPD, notamment les 750 milliards de dollars en liquidités pour les grandes banques du Canada, un train de mesures obscènes et irresponsables.
Ces 750 milliards de dollars ont été versés par l’entremise de diverses institutions fédérales, sans aucune condition. Il n’y avait aucune obligation de réduire les taux d’intérêt à zéro, comme l’ont fait de nombreuses coopératives de crédit. Je suis membre de deux coopératives de crédit, la Vancouver City Savings et la Community Savings dans la vallée du bas Fraser de la Colombie-Britannique. Toutes deux ont ramené leur taux d’intérêt à zéro au plus fort de la crise.
Bon nombre des coopératives de crédit sous gestion démocratique ont compris l’importance de ne pas tirer profit de cette pandémie, mais les grandes banques ne l’ont pas fait. Elles ont reçu pour 750 milliards de dollars de soutien des liquidités sans être obligées de réduire les taux d’intérêt à zéro ni de supprimer les frais ou les commissions de service.
Nous avons vu des quantités phénoménales de bénéfices excessifs réalisés au fil de cette pandémie. Ces aides publiques massives ont été utilisées pour créer les conditions propices à la réalisation de 60 milliards de dollars de bénéfices liés à la pandémie. Pour augmenter encore plus leurs bénéfices, les grandes banques ont augmenté leurs frais de service. Souvent, en reportant des prêts hypothécaires, elles ajoutaient des frais et des pénalités et augmentaient les taux d’intérêt. Elles ont agi de manière déplorable en bénéficiant de la liberté d’action que le gouvernement fédéral leur laissait, car il a refusé d’assortir de conditions le plan de sauvetage massif et sans précédent.
L’histoire nous apprend que les gouvernements fédéraux précédents ont agi différemment. Ils ont adopté des dispositions législatives strictes pour empêcher les bénéfices excessifs. Ils ont veillé à ce qu’il y ait une réelle volonté de garantir que les ultrariches paient leur juste part d’impôt. Nous avons traversé la Seconde Guerre mondiale parce que nous avons mis en place un impôt sur les bénéfices excessifs qui garantissait que les entreprises ne pourraient pas profiter de la misère des autres. Cela a conduit à une prospérité sans précédent au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Ce n’est pas le cas avec le gouvernement actuel. Ce n’est pas le cas avec ce premier ministre. Au lieu de prendre la moindre mesure contre les bénéfices excessifs, ceux-ci ont été encouragés, et nous avons vu jusqu’à présent les milliardaires canadiens augmenter leur richesse de 80 milliards de dollars pendant la pandémie. Nous avons vu 60 milliards de dollars de profits dans le secteur bancaire, largement alimenté par des fonds publics, un soutien public et un soutien en liquidités.
Nous avons également vu le gouvernement refuser catégoriquement de mettre en place l’une des mesures que d’autres gouvernements ont utilisées pour contrer les bénéfices excessifs durant la pandémie. Il n’y a pas d’impôt sur la fortune ni d’impôt sur les profits récoltés pendant la pandémie. Si l’on examine les priorités du gouvernement lorsqu’il agit seul, sans le NPD et sans toutes les mesures pour lesquelles nous nous sommes battus pendant la pandémie, on constate qu’il accorde 750 milliards de dollars en liquidités aux grandes banques canadiennes, sans condition aucune. Cela ne rectifie nullement le problème des milliardaires canadiens qui ont connu une augmentation sans précédent de leur richesse pendant cette pandémie. Ce n’est pas un impôt sur la fortune ni un impôt sur les profits récoltés pendant la pandémie et c’est un refus catégorique de sévir contre les paradis fiscaux à l’étranger.
Faisons la somme de ce que le gouvernement a fait de lui-même au cours des 15 derniers mois. Il y a 750 milliards de dollars de soutien en liquidités versés aux banques et 25 milliards de dollars qui, selon le directeur parlementaire du budget, s’envolent chaque année à l’étranger dans les paradis fiscaux de riches Canadiens et de sociétés prospères. Il y a eu 10 milliards de dollars en impôt sur la fortune que le gouvernement a refusé de mettre en place: ce sont 10 milliards de dollars par an qui pourraient servir à tant de choses et répondre à tant de besoins des Canadiens.
Cependant, le gouvernement refuse obstinément d’instituer cette mesure fiscale que tant d’autres pays ont adoptée. Il refuse de mettre en place un impôt sur les profits récoltés pendant la pandémie, qui aurait permis de recueillir près de 10 milliards de dollars au cours des 15 derniers mois.
Nous parlons d’un montant de près de 800 milliards de dollars en diverses mesures que le gouvernement a mises en place, ou de pratiques qu’il a refusé de freiner de quelque façon que ce soit, et qui auraient pu aider considérablement à répondre aux besoins des Canadiens. Les Canadiens attendent avec impatience le moment — qui arrivera bientôt, espérons-le — où nous pourrons reconstruire ce pays d’une manière plus équitable qui ne laissera personne de côté. Nous devons examiner pourquoi le gouvernement refuse obstinément d’instituer ces mesures. Les Canadiens veulent savoir. Ce n’est pas parce que la capacité fiscale de le faire n’existe pas. Nous l’avons certainement constaté.
Je n’ai qu’à ajouter le montant incroyable que le gouvernement a investi dans le pipeline Trans Mountain, qui, selon le directeur parlementaire du budget, s’élève jusqu’à maintenant à 12,5 milliards de dollars. C’est un montant qui ne cesse d’augmenter, compte tenu des coûts de construction déjà engagés ou devant l’être dans les prochains mois. Il en a coûté 4,5 milliards de dollars à l’entreprise elle-même, ce qui est beaucoup plus que le prix annoncé. Si l’on additionne ces chiffres, on arrive à près de 20 milliards de dollars que le gouvernement dépense pour un pipeline qui, à en croire l’Agence internationale de l’énergie elle-même, n’est pas dans l’intérêt du public ou de la planète. Je dis bien près de 20 milliards de dollars. Il ne faut pas oublier que le gouvernement et le premier ministre ont trouvé cet argent du jour au lendemain, quand le secteur privé s’est retiré du projet parce que celui-ci n’était pas financièrement viable. Dans les 24 heures, le premier ministre et le ministre des Finances de l’époque ont annoncé qu’ils trouveraient l’argent pour acheter le pipeline. Par la suite, ils ont injecté encore plus l’argent dans ce pipeline sans vraiment comprendre les répercussions financières et environnementales, et sans prendre de précautions à ces égards.
Le gouvernement a prouvé qu’il peut trouver de gros sous quand il le veut, mais les Canadiens doivent se poser un certain nombre de questions.
Pourquoi les Canadiens ne peuvent-ils pas avoir un régime public universel d’assurance-médicaments? Le gouvernement a rejeté le projet de loi du NPD qui aurait établi la Loi canadienne sur l’assurance-médicaments selon les mêmes conditions que la Loi canadienne sur la santé. Les députés libéraux ont voté contre, mais nous savons que près de 10 millions de Canadiens n’ont pas accès à leurs médicaments ou ont du mal à les payer. Selon la plupart des estimations, quelques millions de Canadiens ne sont pas en mesure de payer leurs médicaments. D’après l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, des centaines de personnes meurent parce qu’elles n’ont pas accès à leurs médicaments ou n’ont pas les moyens de les payer. Le directeur parlementaire du budget nous dit que le Canada économiserait près de 5 milliards de dollars en mettant en place un régime public universel d’assurance-médicaments. Et, évidemment, le gouvernement a catégoriquement refusé de donner suite à l’engagement qu’il avait pris lors des élections de 2019. Pourtant, lors de la prochaine campagne électorale, les libéraux feront d’autres promesses tenant à cœur au premier ministre.
Pour quelle raison ne pouvons-nous pas avoir un régime public universel d’assurance-médicaments? Eh bien, il n’y en a pas. Un tel régime serait rentable. Il améliorerait la vie des gens. Il contribuerait à notre qualité de vie et à notre compétitivité à l’échelle internationale, car il allégerait le fardeau des régimes d’assurance-médicaments des petites entreprises. La raison pour laquelle nous ne pouvons pas avoir d’assurance-médicaments n’est pas d’ordre financier, mais politique. C’est le gouvernement libéral qui refuse obstinément de le mettre en place. Les libéraux gardent cela comme une carotte qu’ils brandissent à l’électorat à chaque élection ou une fois sur deux. C’est ce qu’ils font depuis un quart de siècle, mais ils refusent de le mettre en place.
Pourquoi ne peut-il pas y avoir de l’eau potable salubre dans toutes les collectivités canadiennes? Les députés ministériels diraient que c’est compliqué et difficile. Pourtant, rien n’a paru compliqué ni difficile pour renflouer Trans Mountain. Il n’a pas été compliqué et difficile pour le gouvernement de trouver d’énormes liquidités, sans précédent dans l’histoire du Canada ou de tout autre pays, pour soutenir nos grandes banques et les aider à consolider leurs profits pendant la pandémie. Ce n’est certainement pas une question de finances, puisque 25 milliards de dollars de l’argent des contribuables sont envoyés chaque année dans des paradis fiscaux à l’étranger.
Par conséquent, la raison pour laquelle nous ne pouvons pas avoir d’eau potable est manifestement, à mon avis, une question politique. Il n’y a pas de volonté politique, comme l’a si bien dit la députée de Nunavut dans son discours il y a quelques jours.
Examinons les raisons pour lesquelles nous n’avons pas droit au logement dans ce pays. Nous savons que nous l’avions après la Seconde Guerre mondiale. Parce qu’un impôt sur les profits excessifs avait été mis en place et que nous avions des mesures très claires à cet égard, nous avons pu lancer un programme de logement sans précédent de 300 000 unités de logement public dans tout le pays, des maisons comme celle derrière moi, d’où je parle à la Chambre. Ils ont été construits très vite, dans tout le pays. En l’espace de trois ans, 300 000 unités de logement ont été construites parce que nous savions que des femmes et des hommes revenaient de l’étranger et que nous devions nous assurer que des logements étaient disponibles. Pourquoi n’avons-nous pas droit au logement? Parce que les libéraux ont dit non à cela aussi. Cependant, la réalité est que nous pourrions très bien répondre aux besoins des Canadiens en matière de logement abordable si le gouvernement actuel accordait moins d’importance aux banques et aux milliardaires et une plus grande importance aux gens ordinaires.
Examinons l’accès à l’éducation postsecondaire. Le montant que la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants a publié concernant la scolarité gratuite pour l’éducation postsecondaire représente un montant net d’environ 8 milliards de dollars pour le gouvernement fédéral chaque année. J’ai souligné que l’impôt sur les profits récoltés durant une pandémie correspond à ce montant environ, et pourtant, le gouvernement refuse de le mettre en œuvre. Les étudiants sont obligés de payer leurs prêts étudiants en ce moment parce que le gouvernement a refusé de prolonger le moratoire sur les versements de prêts étudiants pendant la pandémie. Encore une fois, les banques, les milliardaires et les ultrariches sont une grande priorité pour le gouvernement, mais les gens ordinaires, pas tellement.
Penchons-nous sur les soins de longue durée. Le NPD a présenté une motion au Parlement — que les libéraux ont rejetée — visant à éliminer la recherche du profit à tout prix dans les soins de longue durée et à mettre en place un financement stable dans tout le pays pour implanter des normes élevées en matière de soins de longue durée. Nous croyons que nous avons besoin d’un système de soins de santé élargi qui comprend l’assurance-médicaments et les soins dentaires. La motion visant à fournir des soins dentaires aux Canadiens à faible revenu qui n’y ont pas accès a été rejetée par les libéraux il y a quelques jours à peine. Cette motion aurait fait en sorte que les soins de longue durée soient régis par des normes nationales et financés par le gouvernement fédéral, de sorte que les aînés de ce pays qui vivent dans des foyers de soins de longue durée soient traités avec le respect qui leur est dû. Le gouvernement a encore une fois dit qu’il ne pouvait pas faire cela. Une fois de plus, les banques, les milliardaires et les ultrariches sont une grande priorité, mais les personnes âgées, qui ont travaillé toute leur vie pour leur pays, qui ont apporté un soutien à leur collectivité et qui ont tant contribué, ne sont pas une grande priorité pour le gouvernement.
Parlons des transports. Le secteur du transport par autocar est très important pour la sécurité des gens qui se déplacent d’une région à l’autre du pays, et pourtant, nous avons vu des services d’autocar et de transport interurbain disparaître, et le gouvernement fédéral refuse de mettre en place un réseau national pour les autocars similaire à celui que nous avons pour les trains. Dans un pays aussi vaste que le Canada, où tant de gens ont du mal à se rendre d’une région à l’autre pour des raisons aussi importantes que des rendez-vous médicaux parce qu’ils n’ont pas accès à un véhicule, c’est quelque chose qui devrait absolument être envisagé. Pourtant, le gouvernement refuse de se pencher sur la question parce que les banques, les milliardaires et les ultrariches viennent en tête de ses priorités.
Enfin, parlons de l’énergie propre. Nous savons que nous devons faire la transition vers une économie axée sur l’énergie propre. Des milliards de dollars ont été versés à des PDG du secteur pétrolier et gazier, mais le gouvernement n’est tout simplement pas prêt à investir dans l’énergie propre. Cela contraste de façon frappante avec les quelque 20 milliards de dollars qu’il consacre à l’oléoduc Trans Mountain, en vue de servir une cause politique plutôt que d’adopter une mesure sensée du point de vue économique ou environnemental. Il est prêt à dépenser des milliards de dollars à mauvais escient, alors que nous croyons que cet argent doit aller aux Canadiens pour répondre à leurs besoins. C’est certainement ce dont il sera question dans tout le pays au cours de la prochaine campagne électorale.
Madam Speaker, I am speaking from the traditional, unceded territory of the Qayqayt First Nation and of the Coast Salish peoples.
I am rising today in the context of the final days of Parliament. This is perhaps the final speech that I will make in this Parliament. The Prime Minister has made no secret about his deep desire to go to elections as quickly as possible, and the rumours appear to show that by the end of the summer we will be in an election.
In this pandemic Parliament over the last 15 months, it is important to review what the NDP has been able to achieve, where the government has clearly fallen short and where I believe Canadians' aspirations are in building back better after this pandemic.
We pay tribute every day to our first responders, our front-line workers and our health care workers who have been so courageous and so determined during this pandemic. Whenever we speak of it, we also think of the over 26,000 Canadians who have died so far during the pandemic. We know that it is far from over. Although health care workers are working as hard as they possibly can, some of the variants are disturbing in their ability to break through and affect even people who have been fully vaccinated.
We need to make sure that measures continue, because we need to make sure that people are protected and supported for whatever comes in the coming months. It is in that context that the NDP and the member for Burnaby South, our leader, have been so deeply disturbed by the government's plan to massively slash the emergency response benefit that Canadians depend on.
Hundreds of thousands of Canadian families are fed through the emergency response benefit, yet in budget Bill C-30, the government slashes a benefit that was above the poverty line to one that goes dramatically below the poverty line. This is something that the Prime Minister wanted from the very beginning. We recall that 15 months ago, the Prime Minister was talking about $1,000 a month for an emergency response benefit. He talked about $1,000 a month for supports. It was clearly inadequate. That was why the member for Burnaby South and the NDP caucus pushed back to make sure that the benefit was adequate to put food on the table and keep roofs over their heads of most Canadians, raising it to $2,000 a month or $500 a week.
We did not stop there, of course. We pushed so that benefits would be provided to students as well. Students were struggling to pay for their education and often struggling to find jobs. We pushed for those supports. We pushed for supports for seniors and people with disabilities. Regarding people with disabilities, I am profoundly disappointed that the government never chose to do the work to input every person with a disability to a database nationally. When they file their tax returns, they should be coded as people with disabilities. The government refused to do that, so the benefit to people with disabilities only went to about one-third of people with disabilities in this country, leaving most of them behind.
We pushed as well to ensure that the wage subsidy was in place to maintain jobs. This is something that we saw in other countries, such as Denmark and France, always with clear protections so that the money was not misused for dividends or for executive bonuses. We pressed for that to happen in Canada with those same protections. We succeeded in getting the 75% wage subsidy. The government refused to put into place the measures to protect Canadians from abuse so, as we know, profitable corporations spent billions of dollars on dividends and big executive bonuses at the same time as they received the wage subsidy from the federal government.
We pushed for a rent subsidy for small businesses as well. I know the member for Courtenay—Alberni, the member for Burnaby South and a number of other members of the NDP caucus pushed hard to make sure that those rent subsidies and supports were in place. The initial program was clearly inadequate. We kept pushing until we eventually got a rent subsidy that more Canadian businesses could use.
We are proud of that track record of making sure people were being taken care of, and this is part of our responsibility as parliamentarians. Some observers noted that NDP MPs are the worker bees of Parliament. We take that title proudly, because we believe in standing up and fighting for people.
Where did the government go then by itself, once you put aside the NDP pressure and the fact the government often needed NDP support to ensure measures went through Parliament? We were able to leverage that to make sure programs benefited people, but there were a number of programs the government put forward with no help from the NDP, most notably the $750 billion in liquidity supports for Canada's big banks, which was an obscene and irresponsible package.
The $750 billion was provided through a variety of federal institutions with absolutely no conditions whatsoever. There was no obligation to reduce interest rates to zero, as many credit unions did. I am a member of two credit unions: Vancouver City Savings and Community Savings in the Lower Mainland of British Columbia. Both of these dropped interest rates to zero at the height of the crisis.
Many of the credit unions that are democratically run understood the importance of not profiting or profiteering from this pandemic, but the big banks did not. They received $750 billion in liquidity supports with no obligation to reduce interest rates to zero and no obligation to remove fees or service fees.
We have seen unbelievable amounts of profiteering through this pandemic. Those massive public supports were used to create the space for $60 billion in pandemic profits. To ensure the profits were increased even more, the big banks increased service fees. Often when they deferred mortgages, they tacked on fees and penalties and increased interest. They acted in a deplorable way with free agency from the federal government, because the federal government refused to attach any conditions to the massive and unprecedented bailout package.
We know from history that past federal governments acted differently. Past federal governments put in place strict laws against profiteering. They made sure there was a real drive to ensure the ultrarich paid their fair share of taxes. We got through the Second World War because we put in place an excess profits tax that ensured companies could not benefit from the misery of others. This led to unprecedented prosperity coming out of the Second World War.
This is not the case with the current government. It is not the case with this Prime Minister. Instead of any measures at all against profiteering, it was encouraged, and we have seen Canada's billionaires increase their wealth by $80 billion so far during the pandemic. We have seen $60 billion in profits in the banking sector, largely fuelled by public monies, public supports and liquidity supports.
We have also seen the government's steadfast refusal to put in place any of the measures other governments have used to rebalance the profiteering that has occurred during the pandemic. There is no wealth tax and no pandemic profits tax. When we look at the government's priorities when it acts on its own, with the NDP removed from the equation and all the measures we fought for during this pandemic, it is $750 billion in liquidity support for Canada's big banks with no conditions. It is no break at all from Canada's billionaires reaping unprecedented increases in wealth during this pandemic. It is no wealth tax, it is no pandemic profits tax and it is also a steadfast refusal to crack down on overseas tax havens.
Let us add up where the government went on its own over the course of the last 15 months. There was $750 billion in liquidity supports for the banks and $25 billion that the Parliamentary Budget Officer tells us goes offshore every year to the overseas tax havens of wealthy Canadians and profitable corporations. There was $10 billion in a wealth tax that the government refused to put into place: That is $10 billion every year that could serve so many purposes and meet so many Canadians' needs.
However, the government steadfastly refuses to put in place that fiscal measure that so many other countries have put into place. It is a refusal to put in place a pandemic profits tax that would have raised nearly $10 billion over the course of the last 15 months.
We are talking about a figure of close to $800 billion in various measures that the government rolled out, or refused to in any way curb, that could have been making a huge difference in meeting Canadians' needs. When Canadians ask, as they look forward to a time, hopefully soon, when we will be able to rebuild this country in a more equitable way that leaves nobody behind, we need to look at why the government steadfastly refuses to put these measures into place. It is not because there is not the fiscal capacity. We have surely seen that.
I need only add the incredible amount of money the government has poured into the Trans Mountain pipeline: According to the PBO again, it is $12.5 billion so far and counting. It is an amount that keeps rising, with construction costs that are currently either committed to or will be committed to in the coming months. It cost $4.5 billion for the company itself, which was far more than the sticker price. Add those numbers up and we are close to $20 billion that the government is spending on a pipeline that even the International Energy Agency says is not in the public's interests or in the planet's interests. That is nearly $20 billion. We have to remember that the government and the Prime Minister came up with that money overnight, when the private sector pulled out of the project because it was not financially viable. Within 24 hours, the Prime Minister and the finance minister at the time announced that they would come up with the purchase price to buy the pipeline. Subsequently, they have been pumping money into this pipeline without any scant understanding of or precaution to the financial and the environmental implications.
The government has proved that it can come up with big bucks when it wants to, but Canadians are left asking the following questions.
Why can Canadians not have public universal pharmacare? The government turned down and voted out the NDP bill that would have established the Canada pharmacare act on the same conditions as the Canada Health Act. The Liberal members voted against that, yet we know that nearly 10 million Canadians have no access to their medication or struggle to pay for it. A couple of million Canadians, according to most estimates, are not able to pay for their medication. Hundreds die, according to the Canadian Nurses Association, because they do not have access to or cannot afford to pay for their medication. The Parliamentary Budget Officer tells us that Canada would save close to $5 billion by putting public universal pharmacare into place. Of course, the government has completely refused to implement its commitment from the 2019 election. The Liberals will make some other promise in the coming election that the Prime Minister wants to have.
Why can we not have public universal pharmacare? The answer, of course, is that there is no reason why we cannot. It is cost effective. It makes a difference in people's lives. It adds to our quality of life, and it adds to our international competitiveness because it takes a lot of the burden of drug plans off of small companies. The reason we cannot have pharmacare is not financial: It is political. It is the Liberal government that steadfastly refuses to put it into place. The Liberals keep it as a carrot that they dangle to the electorate once every election or two. They have been doing that now for a quarter century, but refuse to put it into place.
Why can we not have safe drinking water for all Canadian communities? The government members would say it is complicated and tough. It was not complicated and tough for the Trans Mountain bailout. It was not complicated or tough for the massive amounts of liquidity supports, unprecedented in Canadian history or any other country's history, that the government lauded on Canada's big banks to shore up their profits during the pandemic. It certainly has not been a question of finances, with $25 billion in tax dollars going offshore every year to overseas tax havens.
Therefore, the issue of why we cannot have safe drinking water I think is a very clear political question. There is no political will, as the member for Nunavut said so eloquently in her speech a few days ago.
Let us look at why we do not have a right to housing in this country. We know we did after the Second World War. Because an excess profits tax had been put into place and we had very clear measures against profiteering, we were able to launch an unprecedented housing program of 300,000 public housing units across the country, homes like those right behind me where I am speaking to the House from. They were built across the country in a rapid fashion. In the space of three years, 300,000 units were built because we knew there were women and men in the service coming back from overseas and we needed to make sure that housing was available. Why do we not have a right to housing? Because the Liberals said no to that as well. However, the reality is we could very much meet the needs of Canadians with respect to affordable housing if the banks and billionaires were less of a priority and people were a greater priority for the current government.
Let us look at access to post-secondary education. The amount the Canadian Federation of Students put out regarding free tuition for post-secondary education is a net amount of about $8 billion to the federal government every year. I pointed out that the pandemic profits tax is about that amount, yet the government refuses to implement it. Students are being forced to pay for their student loans at this time because the government refused to extend the moratorium on student loan payments during a pandemic. Once again, banks, billionaires and the ultrarich are a high priority for the government, but people not so much.
Let us look at long-term care. The NDP put forward a motion in this Parliament, which the Liberals turned down, to take the profit and profiteering out of long-term care and put in place stable funding right across the country to ensure high standards in long-term care. We believe we need an expanded health care system that includes pharmacare and dental care. The motion to provide dental care for lower-income Canadians who do not have access to it was turned down by the Liberals just a few days ago. It would have ensured that long-term care would be governed by national standards and federal funding so that seniors in this country in long-term care homes are treated with the respect they deserve. The government again said it could not do that. Once again, the banks, billionaires and the ultrarich are a high priority, yet seniors, who have laboured all their lives for their country, provided support in their community and contributed so much are not a high priority for the government.
Let us look at transportation. The bus sector across this country is so important for the safety and security of people moving from one region of the country to the other, yet we saw the bus and transportation services gutted, and the federal government is refusing to put in place the same kind of national network for buses that we have for trains. In a country as vast as Canada, with so many people who struggle to get from one region to the other for important things like medical appointments because they do not have access to a vehicle is something that should absolutely be brought to bear, yet the government refuses to look at the issue because banks, billionaires and the ultrarich are a high priority.
Finally, let us look at clean energy. We know we need to transition to a clean energy economy. We have seen billions of dollars go to oil and gas CEOs, but the government is simply unprepared to make investments into clean energy. I contrast that vividly with the nearly $20 billion it is showering on the Trans Mountain pipeline, which is for a political cause rather than something that makes good sense from an economic or environmental point of view. It is willing to throw away billions of dollars in the wrong places, but we believe that money needs to be channelled through to Canadians to meet their needs. That is certainly what we will be speaking about right across the length and breadth of this land in this coming election.