Madame la Présidente, je salue nos collègues conservateurs.
La Chambre débat d'une motion qui met le doigt sur quelque chose, à savoir que, au final, les parlementaires devraient avoir des droits. Quand nous adoptons une motion ou autre, cela ne devrait pas simplement tomber dans l'oubli, comme si cela n'avait été qu'un grand spectacle ou un grand cirque, et que cela importe peu une fois le vote passé.
On n'arrête pas de nous vanter le parlementarisme canadien, d'origine britannique, en vertu duquel le Parlement est l'instance suprême et a tous les pouvoirs, et de nous dire que le pouvoir législatif fait tout et que le gouvernement est responsable devant lui. Pourtant, au final, on voit que les votes de ce Parlement tombent dans l'oubli et qu'ils ne servent à rien. Est-ce normal? Ce parlementarisme dont on nous vante tant les vertus s'articule‑t‑il comme cela?
On nous dit aussi qu'on est en monarchie parlementaire, mais je pense qu'il est davantage question de monarchie à la Chambre que de parlementarisme. Apparemment, le pouvoir législatif ne donne rien d'autre que du symbolisme quand on vote une motion, comme on le voit dans le cas présent.
D'ailleurs, je vis la même chose dans mes dossiers. Je suis porte‑parole en matière de commerce international et, à chaque fois qu'il est question d'un accord commercial, nous, les parlementaires, ne sommes pas invités à mandater les négociateurs pour mettre de l'avant certains dossiers, pour en retirer d'autres, pour suggérer certains intérêts et pour en protéger d'autres. Nous ne sommes pas du tout consultés à ce sujet et ce n'est qu'à la fin du processus qu'on nous invite à estampiller.
Cette motion du député de Louis-Saint‑Laurent, de l'opposition officielle, met aussi un peu le doigt sur toute cette culture de parlementarisme qui n'en porte que le nom. Cela est inacceptable.
Le Bloc québécois était en faveur de la motion, mais il avait émis certains doutes. Le leader du gouvernement à la Chambre nous parlait plus tôt d'informations qui pourraient toucher la sécurité nationale et qui ne devraient pas se retrouver en de mauvaises mains, des informations caviardées qui ne devraient pas être révélées. Le Bloc québécois avait lui aussi émis cette crainte et nous avions dit à nos collègues de l'opposition officielle que nous étions d'accord sur leur motion, mais que ce bout‑là nous faisait un peu peur.
Cela ne nous a pas empêchés de voter en faveur de la motion, parce que nous nous disions que toute divulgation d'informations devrait être approuvée en comité et qu'il y avait assez de députés qui voteraient pour bloquer la fuite d'informations sensibles ou essentielles, puisque aucun parti ne détenait de majorité en comité. Je ne vois donc pas bien ce qui motive ou justifie les craintes de notre collègue d'en face, le leader du gouvernement à la Chambre.
Il faut aussi régler quelque chose et le député de Louis‑Saint‑Laurent a mis le doigt dessus tantôt, quand il a rappelé que la motion conservatrice ne visait à stigmatiser ni la Chine ni la communauté chinoise.
Au Bloc québécois, notre approche face à la Chine n'est pas tout à fait la même que celle du Parti conservateur. Nous avons toujours plaidé en faveur d'une normalisation des relations avec la Chine et nous sommes favorables à de bonnes relations entre nos deux pays, même si celles‑ci se sont envenimées avec le temps.
Il y a quelques années à peine, les relations étaient excellentes, on le sait, au point qu'il y a presque eu un accord de libre‑échange entre le Canada et la Chine. On en parlait le plus sérieusement du monde. Le Bloc québécois aurait été contre, car cela n'aurait pas été une bonne idée. Par contre, le fait qu'on en parlait, mais que ce projet est maintenant mort et enterré, montre que nos relations avec la Chine se sont détériorées.
Cela ne nous empêche cependant pas de demeurer lucides. Mon collègue du Bloc québécois, le député de Lac‑Saint‑Jean, a soulevé à plusieurs reprises la question des Ouïghours. La semaine suivant l'élection, nous avions aussi voté avec les conservateurs en faveur de la création du Comité spécial sur les relations sino‑canadiennes.
Notre position est celle du respect, parce que, pendant longtemps, la Chine n'a pas été respectée à sa juste valeur. Pendant longtemps, elle n'était même pas reconnue. Il a fallu que la France du général de Gaulle, avec sa grande lucidité, reconnaisse finalement que la Chine, ce n'était pas que Taïwan. C'était la chose à faire.
Il faut toutefois être lucide quant au fait que des violations des droits de la personne sont perpétrées et que, autour de cette question, de véritables problèmes méritent d'être abordés. Je ne reviendrai pas sur la chronologie des événements et sur l'expulsion de la docteure, de son mari et de ses étudiants. Je pense que la chronologie a bien été établie. Par contre, cela soulève quand même des questions concernant les laboratoires.
Parlons du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, qui est le seul laboratoire canadien de virologie ayant le niveau de confinement 4. Ce laboratoire traite des agents pathogènes parmi les plus dangereux de la planète. Ce type de laboratoire doit respecter un protocole très strict pour empêcher toute fuite de virus, ce qui aurait des conséquences désastreuses.
Ce type d'installation comprend aussi une multitude de douches chimiques et les employés doivent revêtir un scaphandre en caoutchouc avec pression et avec un approvisionnement en air d'une source externe. Le protocole de sécurité est très bien élaboré; tout est très bien surveillé et contrôlé. L'accès au laboratoire est étroitement contrôlé, tant pour les entrées que pour les sorties, évidemment. On ne veut pas faire rentrer quelque chose qui ne devrait pas y être et encore moins faire sortir quelque chose qu'on ne veut pas qui soit à l'extérieur. Très peu de gens peuvent avoir accès au laboratoire.
Un laboratoire de niveau 4 ne traite habituellement pas de virus comme la COVID‑19. Un tel virus serait plutôt manipulé dans un laboratoire de niveau 3. Un laboratoire de niveau 4 traite habituellement des agents pathogènes pour lesquels il n'existe pas d'anticorps ou traitement.
Comme on le sait, selon certaines théories du complot, les Drs Qiu et Cheng auraient expédié la COVID‑19 vers l'Institut de virologie de Wuhan. Pour la raison que je viens de mentionner, cette théorie ne tient pas la route. Le laboratoire traite plutôt de virus comme Ebola, la fièvre de Lassa, la variole, les henipavirus et d'autres types de virus de ce genre. Le laboratoire est géré par l'Agence de santé publique du Canada et c'est un type de laboratoire qui doit être conçu pour éviter que les agents pathogènes puissent être libérés en cas de tremblement de terre ou d'incendie, par exemple.
Parlons maintenant des laboratoires en Chine. Il s'agit d'un sujet quand même assez intéressant. La Chine possède deux laboratoires de niveau 4, soit l'Institut de virologie de Wuhan et l'Institut de recherche vétérinaire de Harbin.
L'institut de Wuhan a été créé en collaboration avec la France. Il a comme particularité de manipuler aussi des virus comme le coronavirus, et c'est de là que vient la fameuse théorie, qu'on entendait au début et qu'on entend de nouveau depuis peu, selon laquelle le virus de la COVID‑19 se serait échappé d'un laboratoire. Le laboratoire de Wuhan est celui qui a la plus grande collection de coronavirus au monde. On sait que la Chine a fait preuve d'un certain laxisme et qu'il y a eu des fuites à plusieurs égards. On se souvient probablement du SRAS, ou syndrome respiratoire aigu sévère. Eh bien, ce virus a fui de laboratoires de niveau 3 de Pékin à plusieurs reprises dans le passé malgré le fait qu'il présentait des risques très élevés pour la population.
La plupart des scientifiques s'entendent sur le fait que le virus provient de l'animal plutôt que du laboratoire de Wuhan, bien que cette option ne soit pas complètement rejetée. Entendons-nous sur le fait que si cela devait être le cas, la crise de la COVID‑19 serait véritablement pour la Chine ce que Tchernobyl a été pour l'Union soviétique. C'est de la même ampleur.
Il faut tout de même tenir compte d'un aspect qui a été observé, et sur lequel on a mis le doigt dans un article paru en 2017 dans la revue Nature. Dans cet article, plusieurs chercheurs ont démontré que, le régime chinois, en raison de l'opacité qui y régnait, empêchait d'une certaine façon d'avoir des laboratoires sécuritaires, parce qu'il était impossible de critiquer les autorités et la hiérarchie supérieure. En cas de pépin, on pouvait être tenté de camoufler ce qui se passait.
À l'Institut de Wuhan, les risques de fuites sont importants. En ce qui concerne le cas qui nous occupe aujourd'hui, il est quand même surprenant que le Canada ait autorisé l'expédition d'échantillons de virus.
Ce serait très surprenant que cette expédition ait fait que le virus soit parti du Canada pour aller en Chine. J'en ai expliqué la raison un peu plus tôt. Néanmoins, c'est très surprenant que l'on ait autorisé cela.
Il y a indéniablement des préoccupations en matière de sécurité.
En 2005, des scientifiques des Centers for Disease Control and Prevention, aux États‑Unis, ont recréé la grippe espagnole en laboratoire, afin de l'étudier et de mieux comprendre son fonctionnement. Ils ont testé le virus sur des animaux, et ces derniers sont rapidement décédés. Les forces armées américaines se sont aussi intéressées au virus en étudiant plusieurs fragments d'échantillons pour séquencer les génomes du virus.
C'est possible que la Chine fasse aussi de tels tests, mais son manque de transparence fait que c'est impossible de le savoir avec certitude. La Chine s'intéresse particulièrement au virus Ebola et investit massivement en Afrique, mais ces investissements pourraient être menacés par une résurgence du virus.
Dans le cadre de cette recherche, on craint une éventuelle utilisation de la propriété intellectuelle d'autres pays. On sait que la Chine acquiert la propriété intellectuelle du Canada.
En mai 2020, le président de la Chine, Xi Jinping, a annoncé son intention de rendre un éventuel vaccin chinois disponible pour l'ensemble de la planète. La réalité, c'est plutôt que la Chine donne parfois des doses, mais qu'elle en vend également à d'autres pays. Comme on le sait, elle vend des licences; elle est donc déjà bien meilleure que des compagnies pharmaceutiques du monde occidental. Cependant, la Chine se sert des vaccins pour faire pression sur l'île de Taïwan. Par exemple, elle a récemment fait pression sur Pfizer pour empêcher la distribution du vaccin directement sur l'île, pour forcer l'Administration de Taïwan à négocier avec Pékin.
C'est important de savoir que, de façon générale, dans le contexte sanitaire, la Chine est un pays qui est un réel expert en matière de collecte de données, notamment les données médicales.
Bien entendu, je pourrais parler longuement de la stratégie économique et commerciale de la Chine. Or retenons ce qu'elle appelle, dans ses communications officielles, l'initiative concernant de nouvelles routes de la soie.
Au début, c'est-à-dire il y a quelques années, cette initiative était essentiellement en lien avec les infrastructures de transport, mais elle a connu un virage sanitaire à l'ère de la COVID‑19. Un volet numérique a aussi été développé. Dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est peut-être emblématique de quelque chose de beaucoup plus grand, sur lequel il faudra se pencher.
La Chine investit massivement dans la recherche-développement et la diversité des technologies, comme la 5G, les centres de données et l'intelligence artificielle. Elle a adopté des politiques de collecte de données sanitaires à l'échelle mondiale. Les entreprises technologiques privées sont extrêmement intégrées à la recherche militaire. En matière de protection des données, les normes chinoises et canadiennes ne sont pas du tout les mêmes. C'est important de le savoir.
Prenons l'exemple de l'entreprise chinoise BGI. Le siège social de BGI est situé à Shenzhen, surnommée la Silicon Valley chinoise. Dans le cadre de la crise de la COVID‑19, BGI a fait des dons d'équipement à près de 20 pays, mais une douzaine d'États américains, qui étaient plutôt craintifs, les ont refusés. Ils ont rejeté les offres qui, en apparence, étaient généreuses. BGI a aussi plusieurs partenariats avec des hôpitaux, des universités et des centres de recherche.
L'entreprise BGI est inscrite à la bourse de Chine, encadrée par Pékin. BGI a construit la banque nationale de gènes chinoise, sous contrôle gouvernemental, et elle en assure la gestion. Il s'agit de la banque qui détient le plus d'échantillons génétiques et biologiques au monde. BGI utilise parfois les superordinateurs de l'armée chinoise pour traiter les informations génétiques. Cela démontre que, d'une certaine façon, tout est étroitement lié: la collecte de données, les entreprises, le pouvoir militaire et l'État chinois.
Le laboratoire de l'Hôpital Mount Sinai, à Toronto, analyse quotidiennement 15 000 échantillons de test de dépistage de la COVID‑19. En 2020, il a manqué de moyens pour financer ses équipements. Le laboratoire a ensuite obtenu des dons matériels de la part du groupe BGI. Dans le matériel donné, il y avait un robot d'extraction qui accélère l'analyse des tests de la COVID‑19. L'entreprise a aussi assuré l'installation, la formation et le soutien logistique. Affaires mondiales Canada est resté totalement silencieux là-dessus.
À Montréal, au Québec, BGI possède un local sur l'avenue du Parc. Le site Internet prétend qu'on y fait du séquençage génomique depuis 2019. Pourtant, en entrevue auprès de Radio-Canada, BGI a plutôt nié effectuer des activités de séquençage dans ce bureau; il a même dit qu'il était fermé et que personne n’y travaillait. Qui dit vrai? Est-ce que c'est BGI ou c'est BGI? Est-ce que c'est leur site ou leur déclaration officielle? En fait, ce sont deux formes de déclaration officielle.
À la connaissance du public, il y a six séquenceurs de BGI dans des universités et des centres de recherche canadiens, dont au Québec. Dans le cas du Québec, les deux appareils de l'Université McGill demeurent la propriété de l'entreprise. L'Université McGill prétend que les données ne sont pas transmises à l'entreprise, mais refuse de répondre à des questions sur l'emplacement du stockage des données et les personnes autorisées à y accéder. BGI a aussi une entente sur l'entretien des machines. Cela veut dire qu'il y a un technicien de l'entreprise qui a accès à la machine et qui peut faire ce qu'il veut finalement avec les données qui y sont.
Le Canada est le seul pays en Amérique du Nord où l'on trouve des séquenceurs de BGI. Outre les équipements, l'entreprise a aussi un partenariat de collaboration scientifique avec Génome Canada. Il est normal que l'entente soit confidentielle. Il y a quand même deux grandes questions là-dedans: la collecte de données et aussi un certain accaparement commercial par la Chine du secteur biopharmaceutique en Amérique.
On sait que la Chine procède à la collecte de données sur l'ADN et qu'elle l'utilise parfois à des fins répressives. C'est prouvé et documenté. Le laboratoire torontois de l’Hôpital Mount Sinai, dont je parlais tout à l'heure, prétend qu'aucune donnée n'est partagée avec BGI. Les gens du Centre national de contre-espionnage et de sécurité à Washington se penchent là-dessus et ils ont peur du contrôle par la Chine du secteur biopharmaceutique en Amérique.
Bien sûr, Washington a aussi ses habitudes impérialistes et sa façon d'utiliser les données, les algorithmes, et j'en passe. C'est un empire qui en dénonce un et qui en crée un autre. La question n'est pas là.
On peut quand même se pencher sur le rapport récent de 750 pages qui vient d'être remis au Congrès américain et au président Joe Biden, dans lequel la Commission de sécurité nationale sur l'intelligence artificielle met aussi en garde le pays contre ces pratiques.
Est-ce que le Canada s'est aussi penché sur ces questions? On peut croire que non. Malheureusement, le ton que nous entendons aujourd'hui du côté du gouvernement sur cette motion concernant des événements passés nous laisse entendre qu'on n'est pas plus prêt à faire face au présent et au futur.
Madam Speaker, I salute our Conservative colleagues.
The House is debating a motion that hits on something, which is that, ultimately, parliamentarians should have rights. When we adopt something like a motion, it should not just fade into oblivion, like a big show or circus just passing through, as if it stops mattering once the vote has taken place.
We are constantly being told that under Canada's parliamentary system, which originated in the United Kingdom, Parliament is the supreme body and has all the powers, and that the legislative branch does everything and the government is accountable to it. However, in the end, we see that the votes in this Parliament are forgotten and serve no purpose. Is this normal? Is that how this parliamentary system, the virtues of which are constantly being dinned into our ears, is supposed to work?
We are also told that this is a parliamentary monarchy, but I think the monarchy part gets more air time in the House than the parliamentary part. Apparently, the legislative power is merely symbolic when we vote on a motion, as is the case here.
In fact, I see the same thing in my files. I am the international trade critic, and every time a trade agreement is discussed, we, as parliamentarians, are not asked to tell the negotiators which issues we want them to play up or down, or which interests they should suggest or protect. We are not consulted at all, and it is only at the end of the process that we are asked to rubber-stamp it.
The motion moved by the member for Louis-Saint-Laurent, a member of the official opposition, also hits the nail on the head with regard to this whole parliamentary culture, which is parliamentary in name only. That is unacceptable.
The Bloc Québécois was in favour of the motion, but it questioned some aspects of it. The government House leader spoke earlier about information that could impact national security and that must not end up in the wrong hands, redacted information that should not be revealed. The Bloc Québécois also expressed concern in that regard, and we told our official opposition colleagues that we agreed with their motion but that we were somewhat concerned about that aspect of it.
That did not stop us from voting in favour of the motion, because we figured that any disclosure of information had to be approved in committee and that there were enough members who would vote to prevent sensitive or essential information from being leaked, since no party holds a majority in committee. I therefore do not really understand the motivation or rationale behind the concerns of our colleague opposite, the government House leader.
There is something else we need to address, and the member for Louis‑Saint‑Laurent touched on it earlier when he said that the Conservatives' motion was not meant to stigmatize China or the Chinese community.
The Bloc Québécois has a completely different approach to China than the Conservative Party. We have always spoken in favour of normalizing relations with China, and we are in favour of maintaining good relations between our two countries, even though these relations have worsened over time.
Just a few years ago, we had excellent relations, to the point that we almost signed a free trade agreement with China. We were seriously considering it. The Bloc Québécois would have been against such an agreement because it would not have been a good idea. However, the fact that we were talking about this proposal and it has now been completely abandoned shows that our relations with China have deteriorated.
All the same, that should not stop us from remaining clear-eyed. My colleague from the Bloc Québécois, the member for Lac-Saint-Jean, has brought up the situation of the Uighurs several times. The week following the election, we also voted with the Conservatives in favour of creating the Special Committee on Canada-China Relations.
Our position is one of respect, because China went a long time without getting the respect it was due. For a long time, it was not even recognized. It was France, under the insightful General de Gaulle, that finally recognized that China was more than just Taiwan. That was the right thing to do.
Still, we have to be clear-eyed about the fact that human rights abuses are happening and that some serious issues there need to be discussed. I will not go over the timeline or talk about how the doctor, her husband and her students were removed from the lab. I think the timeline is well established. However, that does raise some questions about the labs.
Let us talk about the National Microbiology Laboratory in Winnipeg, Canada's only containment level 4 virology lab. This lab handles some of the most dangerous pathogens on the planet. This kind of lab follows very strict protocols to prevent viruses from escaping, which would have disastrous consequences.
This kind of facility also has numerous chemical showers, and employees have to don pressurized rubber suits with external air supplies. Security protocols are highly detailed. Everything is closely monitored and tightly controlled. Access to the lab is tightly controlled, as is egress, of course. We do not want anything getting in that should not be there, and we definitely do not want anything getting out that should not be out. Very few people have access to the lab.
A level 4 lab does not usually work with viruses like COVID‑19. That kind of virus is usually handled in a level 3 lab. A level 4 lab typically handles pathogens for which there is no antibody or treatment.
As members know, according to certain conspiracy theories, Dr. Qiu and Dr. Cheng shipped the COVID‑19 virus to the Wuhan Institute of Virology. For the reason I just mentioned, this theory does not hold up. The laboratory actually deals with viruses like Ebola, Lassa fever, smallpox, henipaviruses and other similar virus types. It is managed by the Public Health Agency of Canada, and it is the type of laboratory that is designed to prevent pathogens from being released in the event of an earthquake or a fire, for example.
Let us now talk about the laboratories in China. It is quite an interesting subject. China has two level 4 laboratories, the Wuhan Institute of Virology and the Harbin Veterinary Research Institute.
The Wuhan institute was established in collaboration with France. One of its features is that it can handle viruses like the coronavirus, and this is the source of the conspiracy theory that emerged early in the pandemic and recently resurfaced, namely, that the COVID‑19 virus escaped from a laboratory. The Wuhan lab holds the world's largest collection of coronaviruses. We know that China has been somewhat lax and that there have been leaks in a number of areas. My colleagues probably remember SARS, or severe acute respiratory syndrome. Well, SARS escaped from level 3 labs in Beijing several times in the past, despite the fact that it posed a very high risk to the population.
Most scientists agree that the virus came from animals rather than the Wuhan lab, although this possibility has not been ruled out. Let us agree that if this does turn out to be the case, the COVID‑19 crisis would truly be to China what Chernobyl was to the Soviet Union. It is a disaster of the same magnitude.
Still, we need to bear in mind one aspect that has been observed and that was mentioned in a 2017 article published in the journal Nature. In this article, a number of researchers showed that the Chinese regime its lack of transparency was preventing laboratories from being safe, because it was impossible to criticize the authorities and the senior ranks. If anything went wrong, they might be tempted to cover up what was going on.
At the Wuhan institute, the risk of a leak is significant. In the case at hand, it is surprising that Canada allowed the shipment of virus samples.
It would be very surprising if this shipment caused the virus to make its way from Canada to China. I explained why a little earlier. Nevertheless, it is very surprising that the shipment was allowed.
There is no denying that there are concerns about safety.
In 2005, scientists at the Centers for Disease Control and Prevention in the United States recreated the Spanish flu in a laboratory so they could study it and better understand how it works. They tested the virus on animals, and the animals quickly died. The U.S. military also took an interest in the virus, studying several sample fragments to sequence the virus's genomes.
China may well be conducting similar tests, but its lack of transparency makes it impossible to know for sure. China is particularly interested in Ebola and is investing heavily in Africa, but those investments could be threatened by a resurgence of the virus.
This research raises concerns about the possible use of other countries' intellectual property. China is known for taking intellectual property from Canada.
In May 2020, Chinese President Xi Jinping announced plans to make a potential Chinese vaccine available to the entire planet. The reality is that China is giving away some doses, but it is also selling them to other countries. As everyone knows, China sells licenses, so it is already much better than pharmaceutical companies in the western world. However, China is using vaccines to pressure Taiwan. For instance, China recently pressured Pfizer to stop distributing the vaccine directly to Taiwan, to force the Taiwanese administration to negotiate with Beijing.
It is important to understand that, generally speaking, in the health context, China is a real expert when it comes to collecting data, especially medical data.
Of course, I could go on and on about China's economic and trade strategy, but let us focus on what China refers to in its official communications as the belt and road initiative.
When this initiative was launched a few years ago, it was essentially about transportation infrastructure. However, a health component was added during the pandemic, and a digital component was also developed. In the issue we are concerned with today, that may represent something much bigger that we will have to examine.
China is investing heavily in research and development and in various technologies, such as 5G, data centres and artificial intelligence. It has adopted policies concerning global collection of health data. Private technology firms are extremely integrated with the research arm of the military. China's and Canada's data protection standards are quite different. It is important to know that.
Take the Chinese firm BGI, for example. BGI's headquarters are located in Shenzhen, which is known as the Chinese Silicon Valley. During the COVID-19 pandemic, BGI donated equipment to almost 20 countries, but a dozen or so U.S. states refused them out of fear. They rejected this seemingly generous offer. BGI also has many partnerships with hospitals, universities and research centres.
BGI is listed on the Chinese stock exchange, which is regulated by Beijing. BGI built and manages the China National GeneBank DataBase, which is under government control. This database holds the largest number of genetic and biological samples in the world. BGI sometimes uses the Chinese army's supercomputers to process genetic data. This shows that everything is closely connected: the data collection, the companies, the military and the Chinese government.
The lab at Mount Sinai Hospital in Toronto analyzes 15,000 COVID‑19 test samples every day. In 2020, the lab did not have enough money to pay for equipment, but it received donated equipment from BGI Group. This equipment included an extraction robot that speeds up the process for analyzing COVID‑19 tests. The company also installed the equipment and provided training and logistical support. Global Affairs Canada remained silent on the issue.
BGI has an office in Montreal, Quebec, on Avenue du Parc. The company's website claims that this office has been conducting genome sequencing since 2019. However, in an interview with Radio-Canada, BGI denied that this office did sequencing. It even said that the office was closed and that no one worked there. Who is telling the truth, BGI or BGI? Do we believe their website or their official statement? Actually, these are both types of official statements.
As far as the public is aware, there are six BGI sequencers in Canadian universities and research centres, including in Quebec. In Quebec's case, the two devices at McGill University remain BGI's property. McGill University claims that the data is not shared with the company, but it refuses to answer questions on where the data is stored and who is authorized to access it. BGI also has a maintenance agreement regarding the machines. That means that company technicians have access to the machines and can do whatever they like with the data they contain.
Canada is the only country in North America with BGI sequencers. Apart from the equipment, the company has also entered into a scientific collaboration with Genome Canada. It is normal that such an agreement should be confidential. However, there are still two major issues with it, namely data collection and China's commercial power grab in America's biopharmaceutical sector.
We know that China is collecting DNA data and sometimes uses it for repressive purposes. That has been proven and documented. The lab at the Mount Sinai Hospital in Toronto that I was talking about earlier claims that no data is shared with BGI. The people at the National Counterintelligence and Security Center in Washington are looking into that, and they are worried about China controlling America's biopharmaceutical industry.
Of course, Washington also has its own imperialistic tendencies and its own ways of using data, algorithms and so on. One empire is criticizing another and creating one of its own. However, that is not the issue.
We can still consider the recent 750-page report that was just submitted to the U.S. Congress and President Joe Biden, in which the National Security Commission on Artificial Intelligence also warns the country about these practices.
Did Canada consider those issues too? Presumably not. Unfortunately, the tone that the government is taking today on this motion regarding past events suggests that it is no more prepared to face the present and future than it is the past.