Merci, madame la présidente.
Bonjour à vous ainsi qu'aux vice-présidents et à tous les membres du Comité, anciens comme nouveaux, qu'ils soient ici en personne… C'est merveilleux de pouvoir être présente dans la salle et de voir tout le monde sur l'écran. Je suis ravie d'avoir l'occasion de m'entretenir directement avec les membres du Comité. Je me réjouis toujours à la perspective de tenir le Comité au fait du travail que j'accomplis dans le secteur du commerce international.
Nous vivons un moment charnière pour notre économie et pour l'approche commerciale du Canada qui doit déterminer comment il va faire du commerce, avec qui et par quels intermédiaires. La pandémie et l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie ont mis au jour la nécessité de renforcer et de diversifier nos chaînes d'approvisionnement afin que les Canadiens puissent avoir accès aux marchandises dont ils ont besoin et que les entreprises canadiennes puissent continuer de prospérer, de contribuer à notre croissance économique et de créer des emplois bien rémunérés dans toutes les régions du pays.
Mon objectif a toujours été, et il continue de l'être, le renforcement de nos relations commerciales dans le monde entier, en ouvrant de nouveaux marchés aux entreprises.
Les États-Unis demeurent le principal partenaire commercial du Canada, comptant pour les deux tiers de nos échanges internationaux. Depuis que notre gouvernement à négocier l'Accord Canada—États-Unis—Mexique (ACEUM), nos échanges avec les États-Unis atteignent des niveaux sans précédent et ont même dépassé le billion de dollars au cours de la dernière année. En mai dernier, j'ai accueilli mon homologue, l'ambassadrice Katherine Tai, représentante au Commerce des États-Unis, qui est devenue ainsi la première membre du cabinet Biden à visiter le Canada, un témoignage de l'importance du lien commercial qui unit nos deux pays.
Cependant, dans une relation aussi large et diversifiée que la nôtre, il y a forcément des défis à relever.
Au cours de la dernière année, le premier ministre et moi-même avons piloté une initiative de type Équipe Canada pour que les crédits d'impôt offerts aux États-Unis pour les véhicules électriques s'appliquent également à ceux qui sont construits au Canada. Cette prise en compte des véhicules canadiens dans la loi américaine sur la réduction de l'inflation protégera notre industrie automobile en même temps que des milliers d'emplois bien rémunérés. Cette mesure a déjà suscité des milliards de dollars en investissements dans notre chaîne d'approvisionnement en véhicules électriques.
En juillet, j'ai accueilli à Vancouver la réunion de la Commission du libre-échange de l'ACEUM. De concert avec nos homologues des États-Unis et du Mexique, nous avons alors pu souligner les résultats positifs découlant de cet accord commercial signé par notre gouvernement qui contribue au maintien de quelque deux millions d'emplois au Canada. Le mois suivant, le ministre Champagne et moi-même avons travaillé à raffermir les liens unissant le Canada et le Mexique en participant au premier dialogue économique de haut niveau entre les deux pays.
Nous n'oublions pas pour autant nos partenaires commerciaux européens de l'autre côté de l'Atlantique. En mars, j'ai lancé les négociations en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni, notre quatrième plus important partenaire commercial. En août, j'étais présente avec le premier ministre pour accueillir le chancelier allemand Olaf Scholz. Nos deux pays ont signé un accord sur l'hydrogène qui contribuera à la croissance de notre économie et à la lutte contre les changements climatiques. Le mois dernier, je me suis jointe à mon homologue de l'Union européenne pour souligner le cinquième anniversaire de l'AECG. Cet accord économique et commercial global a fait grimper de 30 % nos échanges avec l'Union européenne depuis son entrée en vigueur.
Cela dit, le commerce du Canada doit s'étendre au-delà de nos partenaires historiques, et dans la région indopacifique.
Depuis le début de l'année, je me suis déjà rendue à plusieurs reprises dans cette région afin de consolider nos relations, et j'y retournerai dans deux semaines. Lors de mon premier voyage, j'ai amorcé les négociations en vue de la conclusion d'un accord commercial des premiers progrès avec l'Inde, un mécanisme pragmatique au grand potentiel commercial qui permettra aux entreprises canadiennes de bénéficier d'un accès privilégié à plus d'un milliard de consommateurs. Mon deuxième voyage m'a permis de participer à la rencontre des ministres du Commerce de l'APEC en Thaïlande. J'ai pu alors entreprendre des négociations en vue de notre adhésion à l'Accord de partenariat pour l'économie numérique, ce qui positionnerait les entreprises et les travailleurs canadiens à l'avant-garde d'une économie numérique en croissance rapide.
Je me suis également rendue à Singapour en vue de l'établissement d'un portail commercial canadien en Asie du Sud-Est, une porte d'entrée novatrice qui aidera les entreprises et les entrepreneurs du Canada à étendre leurs activités dans la région indopacifique tout en attirant au Canada des investissements et des talents en provenance de l'Asie du Sud-Est. Je suis ensuite allée deux fois au Cambodge pour participer à des réunions de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est — l'ANASE —. J'en ai profité pour faire pression en faveur de l'accord de libre-échange que nous voulons conclure avec cette association et annoncer la création du Fonds en fiducie Canada-ANASE visant à favoriser la coopération entre les deux entités et l'atteinte des objectifs stratégiques du Canada dans cette région.
J'ai aussi fait escale aux Philippines où j'ai fait la rencontre d'entrepreneures vraiment formidables qui sont nombreuses à considérer le Canada comme leur prochain marché d'exportation. Plus tôt cette année, nous avons mis en place la Commission économique mixte Canada-Philippines en vue de créer encore plus de débouchés pour ces entrepreneures. J'ai accueilli en outre cet été à Vancouver les représentants du Vietnam en vue de consolider le partenariat établi dans le cadre de la Commission économique mixte avec ce pays.
Mon plus récent voyage en Asie m'a ramenée à Singapour où j'ai pu nouer des liens encore plus étroits avec nos partenaires de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste, une entente qui nous a permis d'accroître nos exportations de plus de 8 % depuis son entrée en vigueur.
Sur le chemin du retour au Canada, j'ai fait un arrêt à Jakarta où j'ai rencontré différents hauts fonctionnaires indonésiens pour favoriser la conclusion d'un accord de partenariat économique global entre le Canada et l'Indonésie ainsi que la collaboration entre notre pays et l'ANASE.
Au-delà de la région indopacifique, j'ai également présenté les entreprises, les innovations et les investissements canadiens dans le monde entier.
J'ai ainsi notamment dirigé une mission commerciale dans les Caraïbes; travaillé à ouvrir de nouveaux débouchés en Guyane, en Jamaïque, dans les Barbades, à Trinité‑et-Tobago et dans tout le marché commun des Caraïbes —CARICOM; et lancé une mission commerciale virtuelle en Afrique, en mettant l'accent sur le Botswana, le Sénégal, l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire. J'ai de plus rencontré cette semaine à Ottawa le président de la Commission de l'Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, à l'occasion du tout premier dialogue de haut niveau entre le Canada et l'Afrique.
Qu'ont en commun tous ces pays que je viens de citer? Ce sont tous des endroits d'où des Canadiens tirent leur origine. J'aime bien dire que le Canada est le pays le mieux placé pour faire du commerce avec le reste du monde, parce que nous venons tous d'un peu partout dans le monde. Notre gouvernement s'assure que tous les Canadiens, sans égard à leur origine, leurs objectifs et la taille de leur entreprise, peuvent bénéficier des perspectives commerciales qui s'offrent à eux.
En tant que ministre de la Petite Entreprise, je dois veiller à ce que les propriétaires de nos petites entreprises et nos entrepreneurs obtiennent le soutien dont ils ont besoin pour faire croître leurs entreprises à l'échelle internationale.
En déployant des ressources comme le Service des délégués commerciaux, le programme CanExport et le Programme d'accélération du commerce d'Exportation et Développement Canada, notre gouvernement aide des milliers de petites entreprises à prendre de l'expansion à l'échelle planétaire. Dans le cadre de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat de notre gouvernement, nous investissons 6 milliards de dollars pour aider les entrepreneures, notamment dans le cadre de missions commerciales dans la région indopacifique qui leur sont réservées par l'entremise de la Fondation Asie-Pacifique du Canada.
Nous veillons en outre à ce que les Autochtones puissent bénéficier du commerce, puisqu'ils ont été les premiers commerçants, entrepreneurs et innovateurs sur ce territoire que nous appelons maintenant le Canada. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Canada a adhéré à l'Accord de coopération économique et commerciale avec les peuples autochtones — l'ACECPA — qui établira un cadre de collaboration entre les pays participants afin d'éliminer les obstacles au renforcement des capacités économiques des peuples autochtones et à leur participation au commerce.
Nous faisons tout ce travail, non seulement parce que c'est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c'est la chose intelligente à faire.
Les Canadiens peuvent participer aux échanges commerciaux et en bénéficier. Ils peuvent ainsi contribuer à la croissance de notre économie et créer de bons emplois, ce qui nous incite à négocier l'inclusion de dispositions rigoureuses et progressistes concernant l'équité entre les sexes, la main-d'œuvre et les PME dans nos accords de libre-échange. C'est également dans cette optique que j'ai lancé le 1er avril dernier une nouvelle stratégie plus vaste pour une conduite responsable des entreprises canadiennes à l'étranger afin qu'elles contribuent à l'essor des collectivités locales et qu'elles respectent les normes les plus élevées qui soient en matière d'environnement et d'éthique.
Les règles ont leur importance, et nous continuerons à nous faire les défenseurs d'un système commercial international reposant sur des règles, notamment par l'entremise de notre travail avec le Groupe d'Ottawa au sein de l'Organisation mondiale du commerce —l'OMC. Lors de la 12e conférence ministérielle de l'OMC tenue en juin, le Canada a contribué à la conclusion d'un accord multilatéral historique en faveur de l'équité vaccinale à l'échelle planétaire et de la reconduction du moratoire sur le commerce électronique. Nous nous employons en outre à rétablir le mécanisme de règlement des différends de l'OMC et à protéger nos océans et nos stocks de poissons.
Nous avons tous une leçon importante à tirer de la pandémie et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nous ne pouvons plus tenir pour acquis notre système commercial international fondé sur des règles. C'est ainsi que le Canada demeurera un chef de file mondial dans la défense d'un commerce progressiste, durable et inclusif.
Ce n'est pas un travail que je pourrai accomplir seule.
Je tiens à vous remercier, tous et toutes, de votre travail et de vos contributions.
Vous êtes tous des éléments importants d'Équipe Canada, et je me réjouis à la perspective de poursuivre ce travail avec chacun d'entre vous pour offrir aux Canadiens les résultats auxquels ils sont en droit de s'attendre.
Merci. Je serai ravie de répondre à vos questions.