Bonjour à tous.
Je veux commencer par dire que c'est un plaisir de me présenter devant vous parce que j'ai appris, surtout au cours des derniers mois, que les comités parlementaires sont le pouls et le battement de cœur du Parlement. Je salue le travail que vous faites.
Vous pouvez penser qu'il est étrange de discuter de l'avenir des Prairies. Je vais commencer en 1901.
Nous avons passé les dernières semaines à pleurer la perte d'un monarque, mais très peu de gens savent que, le jour de la mort de la reine Victoria, Winston Churchill était à Winnipeg. Il regardait par la fenêtre vers l'ouest. Dans sa correspondance avec sa mère, ce jour de janvier 1901, il affirme qu'il viendra un temps où cette terre nourrira le monde. Il était loin de se douter que ce ne serait pas seulement à cause des cultures; qu'il n'allait pas être strictement question d'approvisionnement alimentaire — essentiel pour tous —, mais qu'un boisseau de canola pouvait être aussi puissant qu'un baril de pétrole.
C'est ce sentiment de promesse, de découverte, de construction d'une économie à partir de la base, qui a distingué la contribution du Canada des Prairies à l'économie nationale et à la réponse assidue aux besoins internationaux.
C'est une région très spéciale du pays, non seulement pour moi qui y suis né et y ai grandi, mais aussi pour les gens qui voient cette relation entre les ressources naturelles qui ont alimenté le développement économique de la région et la puissance intellectuelle qui en fait partie.
J'ai toujours pensé que les stéréotypes étaient dangereux, car ils constituent des obstacles au progrès. Si vous dites le mot Alberta ou Saskatchewan, un stéréotype vous vient peut-être à l'esprit, mais je vous parie que ce n'est pas Michael Houghton. Michael Houghton est un lauréat du prix Nobel qui travaille à l'Université de l'Alberta. Il a reçu le prix Nobel pour sa découverte des vaccins et de l'hépatite C.
Si les gens pensent à des stéréotypes pour l'Alberta, je préférerais qu'ils évoquent des lauréats du prix Nobel plutôt que toute autre chose qu'ils pourraient avoir en tête. C'est un hommage à la diversité et à la puissance intellectuelle de l'économie des Prairies.
J'ai gagné à la loterie en me présentant devant vous aujourd'hui. Je sais maintenant pourquoi, lorsque quelqu'un gagne à la loterie, il y a toutes sortes de gens qui veulent lui parler de la meilleure façon d'utiliser ses gains. Lorsqu'on a su que j'allais avoir la chance de me présenter devant vous, les gens m'ont proposé toutes sortes de façons d'utiliser cette tribune.
J'avais une idée bien à moi, et c'était de m'appuyer sur le travail que nous avions fait dans les Prairies pour voir comment nous pouvons aligner les intérêts des gouvernements, du secteur privé, des établissements universitaires et de la classe ouvrière afin d'améliorer les chances d'avancement de ce dossier.
Regardez la diversité de ce à quoi nous avons affaire ici. Il s'agit de la ressource naturelle qu'est la production d'énergie sous toutes ses formes. C'est l'agriculture et l'agriculture à valeur ajoutée. Il s'agit des sciences de la vie. C'est la façon dont nous gérons l'eau dans notre région. La seule chose qui se met en travers de notre chemin, en réalité, ce sont les limites de notre imagination et les barrières que nous nous érigeons.
C'est l'objet de ce projet de loi. Il vise à réduire ces obstacles en exigeant que les ministres du gouvernement fédéral fassent rapport au Parlement sur le cadre qu'ils ont établi afin de mieux harmoniser ces politiques. Il ne s'agit pas d'une prise de contrôle des compétences qui aurait pour fonction de devancer certaines questions. Cela relève de la compétence fédérale, le gouvernement fédéral tendant la main à ses homologues dans les provinces, aux municipalités, aux syndicats et aux ONG, car nous avons tous un intérêt à écrire le prochain chapitre de l'histoire économique des Prairies.
Je ne pense pas que le modèle de ce projet de loi soit exclusivement régional. Je pense que, s'il devient une loi canadienne — ce que j'espère —, il sera un exemple pour d'autres régions du pays dont les habitants se sentent aussi passionnés par leur région que je le suis par la mienne. Je vois cela comme une promesse, comme une possibilité de travailler non pas à couteaux tirés, en opposition, motivés par l'idéologie ou des intérêts particuliers, mais alignés autour du bien commun. Je pense que ce projet de loi est une modeste expression de ce qui est possible.
Lorsque des gens m'ont demandé pour la première fois quelle serait, selon moi, l'influence de ce projet de loi, j'ai répondu: « Quelque part entre le zéro absolu et la transformation de la façon dont nous faisons des affaires en tant que nation. » Nous verrons où se situe la vérité, mais je parie que ce sera quelque part entre les deux.
La première étape consiste à convenir que ce cadre devra faire l'objet d'un rapport au Parlement dans un délai raisonnable. Ce cadre orientera les futurs chapitres que nous écrirons ensemble en tant qu'habitants des Prairies et en tant que Canadiens. Le cadre laisse entendre que nous n'allons pas laisser les partenariats au hasard. Nous n'allons pas les laisser se former au gré des ambitions d'un gouvernement donné, d'un ordre de gouvernement donné, d'une industrie ou d'un syndicat. Son aspiration est d'aligner les intérêts de tous.
Il ne s'agit pas d'une utopie. Le cadre est pragmatique, car ce que nous cherchons à faire, c'est créer de la richesse. Dans notre pays, nous passons beaucoup de temps à discuter de la façon de distribuer la richesse. C'est une fonction essentielle du secteur public et il est important que nous ayons des débats rigoureux à ce sujet. D'où vient la richesse? Qui crée la richesse? Comment créer les conditions dans lesquelles cette richesse peut être créée de façon durable en tenant compte des tendances qui détermineront les futures politiques publiques et décisions en matière d'investissement? C'est ce que nous cherchons à réaliser.
Je sais que nous avons près d'une heure pour amorcer la discussion. Je m'en réjouis, monsieur le président. C'est l'occasion pour nous de réfléchir ensemble à la meilleure façon de réaliser cette aspiration commune.
Avec ces quelques mots de présentation, sachez que je me fais toute une joie à l'idée des échanges qui vont suivre.
Merci.
Hi, everybody.
I want to start by saying that it's a pleasure to appear in front of you because I have learned, especially over the last number of months, that parliamentary committees are the pulse, the heartbeat, of Parliament. I honour the work that you do.
You may think that it's odd to discuss the future of the Prairies. I'm going to start in 1901.
We have spent the last number of weeks mourning the loss of a monarch, but very few people will know that, on the day that Queen Victoria died, Winston Churchill was in Winnipeg. He looked out the window towards the west. He said, in correspondence with his mother that day in January of 1901, that someday this land would feed the world. Little did he know that it wouldn't just be what we grow. It wouldn't just be the food supply that's so essential for all of us, but that a bushel of canola might be as powerful as a barrel of oil.
It is this sense of promise, of discovery, of building an economy from the ground up, that has distinguished the contribution of prairie Canada to the national economy and the international demands that we are meeting all of the time.
It's a very special part of the country, not only for me because I was born and raised there, but for people who appreciate this relationship between natural resources that have fuelled economic development in the region and the intellectual firepower that's a part of it.
I've always thought that stereotypes were dangerous because they are barriers to progress. If you say the word Alberta or Saskatchewan, you may get a stereotype that comes to your mind, but I bet you it's not Michael Houghton. Michael Houghton is a Nobel Prize laureate who works at the University of Alberta. He was given the Nobel Prize for his discovery of vaccines and hepatitis C.
I would prefer, if people think of stereotypes in Alberta, that they think of Nobel laureates rather than whatever else they may have in their mind. It's a tribute to the diversity and the intellectual firepower of the prairie economy.
I won the lottery in appearing in front of you today. Now I know why, when somebody wins the lottery, there are all kinds of people who want to talk to them about the best use of their proceeds. When it became apparent that I was lucky enough to be able to appear in front of you, people had all kinds of ideas of how I should use this slot.
I did have an idea of my own, and it was to build on the work that we had done across the prairie through the lens of how we can align the interests of governments, the private sector, academic institutions and the working class in order to give ourselves a better chance to move this file ahead.
Look at the diversity of what we're dealing with here. It's the natural resource of the production of energy in all of its forms. It's agriculture and value-added agriculture. It's the life sciences. It's how we manage water across our region. The only thing that gets in our way, really, are the limits of our imagination and the barriers that we erect for ourselves.
That's what this bill is all about. It's to reduce those barriers by mandating, by requiring ministers of the federal government to report back to Parliament about the framework that they have constructed in order to better align those policies. This is not a jurisdictional grab to maybe pre-empt some questions. This is within the federal jurisdiction, the federal government reaching out to counterparts in the provinces, the municipalities, the unions and NGOs, because we all have a stake in writing the next chapter of prairie economic history.
I don't think the template in this bill is exclusively regional. I think, if it becomes Canadian law—and I hope it will—it will be an example for other regions of the country whose inhabitants feel as passionately about their region as I feel about mine. I see this as a promise—as a possibility of working not at loggerheads or in opposition, motivated either by ideology or special interest, but in alignment around the common interest. This bill, I think, is a modest expression of what is possible.
When I was first asked by people what I thought the influence of this bill might be, my answer was, “Somewhere between absolutely zero to changing the way we do business as a nation.” We'll see where the truth lies, but I'm betting it will be somewhere in between.
The first step is agreeing that this framework will have to be reported back to Parliament within a reasonable period of time. That framework will drive the future chapters we will write together as prairie folk and as Canadians. It says we're not going to leave partnerships to chance. We're not going to leave them to the ambitions of any one government, any level of government, or any one industry or union. Its aspiration is to align the interests of all of us.
It's not pie in the sky. It's pragmatic, because what we seek to do is create wealth. We spend a lot of time in our country talking about how we are going to distribute wealth. That is a primary function of the public sector and it's important that we have rigorous debates about it. Where is the wealth coming from? Who's creating the wealth? How do we create the conditions where that wealth can be created sustainably, with an eye on trends that will drive future public policy and investment decisions? That's what we seek to achieve.
I know we have most of an hour to engage in debate. I'm really looking forward to that, Mr. Chair. It's a chance for us to think together about the best way we can achieve this common aspiration.
With those few words of introduction, I truly welcome the conversation.
Thank you.