Uqaqtittiji, j’ai l’intention de partager mon temps de parole avec la députée d’Edmonton Strathcona.
Comme je l’ai dit, le projet de loi C‑35 ouvrirait la voie à un système national d’éducation préscolaire et de garde d’enfants.
Une étude menée en 2022 par Statistique Canada a révélé que 38 % des parents changent leur horaire de travail ou d’étude et que 37 % d’entre eux réduisent leurs heures de travail. Le projet de loi C‑35 permettrait à un plus grand nombre de parents de retourner au travail pour subvenir aux besoins de leur famille. Ce projet de loi serait également avantageux pour les femmes, qui resteront touchées de façon disproportionnée tant que les dispositions du projet de loi C-35 ne seront pas en vigueur. Nous avons besoin que ce projet de loi soit adopté.
Le NPD continuera de lutter pour les Canadiens, contrairement aux conservateurs, qui font des compressions, et aux libéraux, qui sont forcés d’agir uniquement pour éviter une élection.
Aujourd’hui, les conservateurs ont tenté de retarder l’important débat sur le projet de loi C‑35. Ils ont utilisé un rapport issu de la 43e législature sur les enjeux de sécurité alimentaire comme tactique dilatoire. Ils font seulement semblant de se préoccuper du fait que le programme Nutrition Nord ne fonctionne pas. S’ils se souciaient vraiment des problèmes que vivent les Autochtones, ils auraient pu utiliser n’importe laquelle de leurs 10 dernières journées de l’opposition pour débattre de Nutrition Nord. Au lieu de cela, ils usent de stratagèmes en apportant des changements de dernière minute à l’ordre du jour et en faisant obstruction à des changements importants qui pourraient bénéficier à de nombreux Autochtones, ainsi qu’à l’adoption du projet de loi C‑35.
Je suis fière que le Nunavut, avec le Québec et le Yukon, ait été l’un des premiers territoires à s’engager à offrir des services de garde d’enfants à 10 $ par jour. Plus impressionnant encore, l’objectif a été atteint 15 mois avant la date prévue. La population du Nunavut étant la plus jeune du Canada, il n’y a rien d’étonnant à cela. Les garderies à 10 $ par jour existent bel et bien. Compte tenu du coût de la vie élevé et d’autres défis, il est particulièrement important pour les Nunavummiuts de disposer de services de garde d’enfants abordables.
Il y aura beaucoup de travail à faire après l’adoption du projet de loi C‑35. Des investissements importants s’imposeront pour améliorer les infrastructures dans les communautés autochtones. De nombreuses communautés métisses, inuites et des Premières Nations ne disposent pas des installations nécessaires à l’éducation préscolaire. Avec des immeubles en ruine et des maisons surpeuplées, il n’y a nulle part où ouvrir une garderie.
L’éducation préscolaire n’est pas le seul problème: les écoles primaires, intermédiaires et secondaires des communautés autochtones souffrent d’un grave déficit infrastructurel. À Pond Inlet, Arviat et dans de nombreuses autres communautés du Nunavut, les écoles sont surpeuplées. Les communautés ont désespérément besoin d’investissements dans de nouvelles écoles. Des membres de la Première Nation Pacheedaht m’ont dit que leurs enfants doivent voyager des heures en autobus dans chaque direction parce qu’il n’y a pas d’école dans leur communauté. Même avec les écoles existantes, ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour offrir le même service que les écoles des collectivités non autochtones.
Je profite de l’occasion pour rappeler au gouvernement libéral qu’il doit à la fois revenir sur sa décision de laisser s’éteindre des programmes de Services aux Autochtones Canada et combler les importantes lacunes en matière d’infrastructures. Collectivement, le déficit d’investissements de 14 milliards de dollars forcera des Autochtones à vivre dans la rue. Il forcera des Autochtones à rester dépendants des substances et en marge de la société.
Le gouvernement fédéral doit faire des investissements supplémentaires pour s’assurer que les communautés inuites, métisses et des Premières Nations peuvent construire les infrastructures dont elles ont besoin pour fournir une éducation préscolaire adaptée à leur culture.
Un amendement a été ajouté ultérieurement pour régler un problème potentiel lié à la Charte, l’enseignement dans la langue de la minorité étant un droit prévu à l’article 23 de la Constitution. Comme parlementaires, nous avons appris qu’il y a un manque croissant de services de garde d’enfants en français à l'extérieur du Québec. L’amendement à l’article 8 du projet de loi garantirait que le gouvernement fédéral maintienne le financement destiné aux minorités de langue officielle. Je suis sûre que la communauté francophone de ma circonscription sera ravie de cet amendement. Je suis heureuse qu'il ait été adopté. Ainsi, cet important projet de loi pourra être mis en œuvre sans être exposé à d’éventuelles contestations judiciaires.
Bien qu’il y ait deux langues officielles au Canada, des centaines de langues autochtones subsistent. Pour garder en vie les langues autochtones, il faut les transmettre aux enfants dès leur plus jeune âge. Les gouvernements sont tenus de respecter les obligations énoncées dans la Loi sur les langues autochtones.
Je souligne la récente décision judiciaire concernant le projet de loi C‑92, qui constitue une autre grande victoire pour les droits autochtones. Le projet de loi C‑92 réaffirme les droits des Inuits, des Premières Nations et des Métis de prendre des décisions concernant leurs enfants, leurs jeunes et leurs familles. Cela comprend des services de garde d’enfants adaptés à leur culture et disponibles dans leur propre langue.
Pour ces raisons, j’invite les parlementaires à appuyer l’adoption de ce projet de loi.