Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir parler de l’importante question de la tarification de la pollution et de la remise sur le carbone.
J’aimerais aborder sous un angle un peu différent la question de l’isolement actuel du Parti conservateur du Canada. Lorsque nous examinons la question de la tarification de la pollution, nous constatons qu’elle a été instaurée en 2015 à Paris, où le monde s’est uni et a dit non seulement que les changements climatiques sont réels, mais aussi que nous devons adopter une orientation politique à l’échelle mondiale pour essayer de limiter les émissions et, au bout du compte, les réduire afin d’assainir l’environnement à l’échelle mondiale.
Au fil des ans, nous avons été témoins d’une forte participation de la part des pays du monde entier. Par exemple, l’Union européenne, qui est composée de nombreux pays, dont la France, l’Italie et bien d’autres, a conclu l’accord vert, qui porte essentiellement sur la tarification de la pollution. Des pays comme l’Irlande, l’Angleterre et le Mexique font aussi leur contribution. On entend souvent dire que les États-Unis n’appliquent pas de tarification de la pollution, mais ce n’est pas tout à fait exact parce que beaucoup d’États américains en appliquent une.
Non seulement le Canada applique une tarification nationale de la pollution, mais les provinces de la Colombie-Britannique et du Québec ont aussi leur propre tarification. À la Chambre des communes aujourd’hui, le Parti libéral, le Bloc québécois, le NPD et le Parti vert sont favorables à une tarification de la pollution. L’ancien chef conservateur, Erin O’Toole, y était favorable. Il faut maintenant voir la position actuelle du Parti conservateur. Les conservateurs se sont isolés pour dire qu’ils n’appuient pas la tarification de la pollution, même si, sous la direction de leur ancien chef, Erin O’Toole, tous les conservateurs, y compris le chef actuel, ont fait la promotion d’une tarification de la pollution. C’est dans leur plateforme.
Depuis que le nouveau chef a été nommé, il n’y a pas si longtemps, nous avons constaté que l’élément d’extrême droite du Parti conservateur a pris le contrôle. Le mouvement des conservateurs MAGA a pris le contrôle par l’entremise de la direction actuelle du Parti conservateur. Pour cette raison, les conservateurs ont changé d’avis. Ils disent maintenant qu’ils ne sont pas favorables à une tarification de la pollution. Le monde est en train de changer et il comprend l’importance d’une politique judicieuse, mais le Parti conservateur est irresponsable et dit aujourd’hui non à la tarification de la pollution.
L’Angleterre dit aujourd’hui aux pays du monde entier qu'ils doivent disposer d'un mécanisme de tarification de la pollution pour y exporter leurs produits, sinon ils devront payer des droits supplémentaires sur les marchandises destinées à l’Angleterre. C’est une chose qu’elle est en train de faire et qu’elle va mettre en place. Que pense réellement le Parti conservateur d’une tarification sur la pollution et de l’impact que cela aura sur le commerce?
On l'a vu avec l’accord commercial entre le Canada et l’Ukraine, où les conservateurs étaient prêts à l’utiliser comme unique raison, ou du moins l'une des deux raisons, de s'opposer à l’accord entre le Canada et l’Ukraine, parce que ce dernier mentionne une tarification sur la pollution. Quand on y pense, l’Ukraine a mis en place un prix sur la pollution en 2011. L’Ukraine souhaite pouvoir conclure un accord commercial formel avec l’Union européenne, qui impose également une tarification sur la pollution.
Cependant, les dirigeants conservateurs et les députés d’en face font l'autruche et ne reconnaissent pas les bonnes politiques. Je peux dire que ce n’est pas dans l’intérêt des Canadiens, tout comme ce n’était pas dans l’intérêt des Canadiens quand le Parti conservateur a voté contre l’accord commercial entre le Canada et l’Ukraine. Telle est la réalité. Les déclarations et l’orientation politique du Parti conservateur, et de sa faction d’extrême droite, se font au détriment d’une bonne politique publique, qui sera là pour les générations futures de Canadiens et d’autres. Le Canada a besoin d’accords commerciaux. Nous avons besoin du commerce international; c’est une bonne chose.
Le reste du monde reconnaît que l’environnement est important et que la tarification sur la pollution est un outil efficace, mais le chef de l’opposition officielle affirme qu’il va éliminer la tarification de la pollution. Quelle approche rétrograde par rapport au reste du monde! Ce n’est pas une politique publique responsable.
Les conservateurs se concentrent plutôt sur la création de slogans creux qui, selon eux, leur apporteront des voix. Ils croient pouvoir tromper les Canadiens. Voilà l’essentiel. Ils n’ont aucune confiance dans la capacité des Canadiens à comprendre la réalité; on le voit dans ce qu’ils disent aux Canadiens.
La question que j’ai posée aujourd’hui au chef de l’opposition officielle était la suivante: pourquoi le Parti conservateur ne participe-t-il pas aux débats politiques sur CTV ou CBC? Les Canadiens continuent de regarder ces réseaux.
Un député nous dit que les Canadiens ne les regardent plus.
Monsieur le Président, CTV et CBC seraient d’un autre avis, et moi aussi. Je pense que CTV et CBC jouent un rôle très important dans le débat public depuis des générations. Le chef du Parti conservateur affirme que ce sont des organisations financées par l’État. N’est-il pas stupide et ridicule de dire ce genre de choses? Le chef de l’opposition ne se contente pas de le dire ici à la Chambre; il le dit aussi à l’extérieur de la Chambre, tandis qu’il choisit d’éviter de rendre des comptes sur quelques-unes des stupidités qu’il dit et qui induisent les gens en erreur.
Il se rend dans les provinces de la Colombie-Britannique et du Québec pour essayer d’y donner l’impression fausse qu’elles ont le même type de régime de taxe sur le carbone que le Manitoba, les provinces de l'Atlantique, l’Alberta et d’autres provinces. Ce n’est tout simplement pas vrai. Il essaie de dire aux habitants des provinces où il y a une taxe sur le carbone, une taxe fédérale sur le carbone, qu’ils paient beaucoup plus sous le régime de la taxe carbone que ce qu’ils reçoivent.
Là encore, nous avons dit très clairement, comme le député de Kingston et les Îles l’a souligné dans son exemple précis, que la grande majorité des gens reçoivent plus d’argent sous forme de remboursement qu’ils ne paient de taxe sur le carbone sur l'essence et le chauffage de leur maison. Le directeur parlementaire du budget a été très clair à ce sujet. Plus de 80 % des gens toucheront plus d’argent qu’ils n’en paieront directement sous forme de taxe sur le carbone. C’est indiscutable. Les députés de tous les partis politiques, à l’exception des conservateurs, le reconnaissent.
Qu’est-ce que cela signifie? Lorsque le chef du Parti conservateur parcourt le pays pour dire aux gens qu’il supprimera la taxe sur le carbone, cela signifie également qu’il se débarrassera des remboursements. En disant qu’ils supprimeront la taxe sur le carbone, les conservateurs disent à plus de 80 % de mes électeurs que leur revenu disponible sera moindre à cause de cette mesure. Je trouve que le discours propagé par le chef de l’opposition officielle un peu partout au pays est honteux.