Madame la Présidente, étant moi-même sur le point de me marier cet été, j'espère que vous aurez des conseils — au-delà de simplement dire: « Oui, chérie » — pour que notre union soit durable et heureuse.
Il y a quelques éléments positifs dans le budget de 2023, mais au prix de l'abandon de la « cible budgétaire », cette mesure de la responsabilité budgétaire dont les libéraux se sont longtemps vantés, mais qui était devenue politiquement gênante. Les libéraux abandonnent aussi les gens qui les ont aidés à gagner initialement le pouvoir, en 2015, c'est-à-dire les jeunes et la classe moyenne, une base électorale commode lors des élections, mais ensuite vite oubliée. Par ailleurs, le budget laisse tomber les Torontois. Il s'agit des personnes mêmes dont les libéraux se sont servis pour s'accrocher au pouvoir, mais maintenant qu'ils forment de nouveau le gouvernement, ils continuent de les ignorer.
Le budget de 2023 n'en fera pas assez pour pallier les difficultés auxquelles les Canadiens sont confrontés. Je pense en particulier à l'inaction face aux pires crises du logement et du coût de la vie de l'histoire canadienne. Nous vivons une crise. Un récent rapport de la Banque Nationale du Canada sur l'abordabilité du logement indique qu'il faut maintenant 311 mois, soit environ 26 ans, à un ménage torontois avec un revenu médian pour épargner la mise de fonds d'une maison. Je veux insister sur ce point. Les unités de mesure utilisées par les Torontois pour planifier quand ils pourront acheter une maison, ou s'ils le pourront jamais, ce sont des fractions de siècle. C'est inacceptable.
Ce que fait le gouvernement ne fonctionne manifestement pas. Au lieu de consulter des experts, il a fait fi des recommandations du Conseil national du logement, organe consultatif que les libéraux ont établi en 2019. Celui-ci demandait 6,3 milliards de dollars sur deux ans, à partir de 2022‑2023. Je suppose que cette demande n'était plus utile sur le plan politique, ce qui explique pourquoi elle est passée aux oubliettes, tout comme les espoirs et les rêves des Canadiens qui souhaitent accéder à la propriété, et de ceux qui n'ont pas de logement.
Les lacunes du budget de 2023 soulignent également la nécessité urgente de repenser la Stratégie nationale sur le logement. Bien que le gouvernement ait investi 82 milliards de dollars dans celle-ci, les résultats obtenus jusqu'à présent sont décevants. Se loger convenablement et à un prix abordable est devenu un rêve. Le Canada connaît une crise du logement.
Pourtant, la crise de l'itinérance dans notre pays n'a été mentionnée que trois fois, et pas de manière substantielle ou dans le cadre d'une véritable politique, mais juste comme une expression à la mode. Malheureusement, si nous examinons la stratégie nationale du logement du point de vue de l'itinérance, même la vérificatrice générale a constaté que la stratégie « n'entraînait pas de diminution mesurable du nombre d’itinérants chroniques ».
La stratégie n'atteindra pas son objectif de réduire de moitié les besoins impérieux en matière de logement et d'éliminer l'itinérance d'ici 2030. Pourtant, malgré le constat de cet échec du gouvernement dans la lutte contre l'itinérance établi par la vérificatrice générale et confirmé par des recherches indépendantes, le budget de 2023 n'inclut pas de mesures visant à remédier au problème de l'itinérance dans la stratégie nationale du logement. Nous vivons une crise de l'itinérance au Canada.
Les Canadiens font face à de graves défis, et la situation ne s'améliore pas. Au contraire, elle empire. Les Canadiens sont durement touchés par l'inflation, surtout en ce qui a trait au prix des aliments; l'augmentation des taux d'intérêt; et une économie qui piétine et qui pourrait être au bord d'une légère récession. Amy, une habitante de ma circonscription atteinte de la maladie cœliaque, a communiqué avec moi. Elle m'a dit que la hausse du prix des aliments est particulièrement difficile pour elle et tous les Canadiens ayant cette affection permanente.
Il semble que, chaque mois, nous battons des records — tous mauvais — en ce qui concerne le recours aux banques alimentaires. En mars, 270 000 personnes ont visité une banque alimentaire juste pour arriver à se nourrir. C'est l'équivalent de 4 fois la foule maximale du SkyDome, ou du Centre Rogers, ou plus de 13 fois celle de l'amphithéâtre Scotiabank. Pire encore, la banque alimentaire Daily Bread a signalé que les gens ayant un emploi à temps plein sont l'un des groupes d'utilisateurs de banques alimentaires dont le nombre augmente le plus rapidement.
Je veux me concentrer sur Toronto, qui est aux prises avec des crises en matière de logement, d'itinérance et d'inflation. Ces trois crises nuisent gravement à la prospérité des Torontois et à l'avenir de notre ville.
Le 29 mars, l'adjointe au maire de Toronto, plus grande ville du Canada et moteur de l'économie canadienne, a déclaré sans ambages que le gouvernement fédéral avait exclu la ville du budget fédéral. L'adjointe au maire Jennifer McKelvie a également déclaré que le gouvernement avait manqué à un engagement financier direct qu'il avait pris à l'égard de Toronto lors des dernières élections fédérales pour aider la ville à faire face aux coûts permanents liés à la COVID, principalement ceux liés aux transports en commun et aux abris.
Alors que le gouvernement veut vanter ce budget en le présentant comme un budget axé sur la croissance, il ne veut pas reconnaître que Toronto est en reprise. La ville est confrontée à un déficit budgétaire de 933 millions de dollars en 2023. Les enjeux sont considérables, notamment la capacité de la ville à offrir des services sociaux et à exploiter le plus grand système de transport en commun du Canada.
Le système de transport en commun est confronté à des coupures de lignes et à une baisse de l'achalandage de la Toronto Transit Commission. Les services de lutte contre l'itinérance et les services sociaux et de santé mentale sont mis à rude épreuve. Notre ville est également confrontée à des réductions des services de police, alors même que le nombre de crimes violents est en hausse. En outre, Toronto a reçu une aide fédérale pour un centre d'accueil de réfugiés en 2022, mais n'a eu aucune nouvelle à ce sujet pour cette année. D'après le gouvernement fédéral, qu'est-il arrivé aux réfugiés? Sont-ils simplement rentrés chez eux? Aucune autre municipalité au Canada ne gère ses transports en commun et ses services sociaux au même niveau que Toronto, qui compte trois millions d'habitants.
Parlons d'une promesse électorale. Près d'un an et demi après avoir été réélus, les libéraux vont enfin éliminer les intérêts sur les prêts d'études canadiens et les prêts fédéraux aux apprentis. Le meilleur investissement qu'un pays puisse faire, c'est un investissement dans la jeunesse. Je suis heureux que les libéraux honorent enfin cette promesse électorale.
Bien sûr, il a fallu que je leur demande des comptes lors de ma question à la ministre responsable, le 17 février 2022, et que je les dénonce, le 23 septembre 2022, parce qu'ils avaient tenté de glisser subrepticement dans La Gazette du Canada l'élimination de la dispense d'intérêts pour les étudiants. J'ai été plus que ravi de faire le gros du travail avec mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi C‑301, qui expose exactement ce qui doit être fait.
Je suis certain qu'il ne s'agissait que d'une coïncidence si, après que le National Post a publié un article sur mon projet de loi, le 2 novembre, et alors qu'ils auraient peut-être dû voter contre leur propre promesse électorale le lendemain même, 3 novembre, les libéraux ont enfin déclaré au pays, dans l'énoncé économique de l'automne, qu'ils feraient ce qu'ils avaient promis de faire.
Si seulement le gouvernement pouvait aussi aller de l'avant avec un programme national d'assurance-médicaments. Il serait également utile qu'il annule la taxe qu'il a ajoutée à toutes les autres taxes sur l'essence. Le gouvernement est assurément d'accord avec moi pour dire que taxer des taxes, c'est déplorable.
Par ailleurs, les libéraux ont beau se vanter de mettre sur pied un programme de garderies, ce que j'appuie, ils n'ont pas prévu de stratégie de main-d'œuvre ou d'augmentation des salaires pour les travailleurs en garderie et les préposés aux services de soutien de la personne, comme ils l'avaient pourtant promis lors des élections de 2021. Des services de garde abordables, c'est bien, mais seulement s'il y a des places disponibles, avec des employés pour s'occuper des enfants.
Le budget de 2023 pourrait être vu comme un document provisoire dont le but est de donner au gouvernement le temps de préparer sa prochaine plateforme électorale. Les libéraux ne doivent toutefois pas mettre de côté les besoins des Torontois et des Canadiens dans l'espoir de pouvoir s'en servir plus tard pour être réélus. Les Canadiens veulent que le gouvernement agisse dès maintenant.
Beaucoup de Canadiens traversent une période éprouvante et doivent faire des choix difficiles. Avec les taux d'intérêt élevés et la hausse des coûts due à l'inflation, les Canadiens doivent payer plus cher pour leur épicerie, leur logement et leur énergie. Ils doivent débourser plus d'argent pour leur loyer et leur hypothèque. Tous les Canadiens sentent la pression, pas seulement dans les ménages à faible revenu. Certaines personnes faisant partie de la fameuse classe moyenne doivent maintenant recourir aux banques alimentaires. Or, il semble bien que ce ne soit pas dans le budget de 2023 qu'ils trouveront l'aide qu'ils attendaient.
Madam Speaker, as someone who will be getting married in the summer, I hope you will pass on tips on how to have a happy long marriage, beyond just saying, “Yes, dear.”
Budget 2023 has some positive aspects, but they are achieved by abandoning the now politically inconvenient fiscal anchor, which was the Liberals' long-boasted-about measure of fiscal responsibility. The Liberals are also jettisoning the people who helped them first come to power in 2015: young people and the middle class, their electorally convenient but quickly forgotten voter base. Additionally, the budget threw Toronto under the bus. They are the same people whom the Liberals relied on to cling to power, but continue to ignore now that they are back in government.
Budget 2023 would not do enough to offset the challenges facing Canadians, especially the failure to combat the most pressing housing and cost of living crises in Canadian history. We are in a crisis. A recent report on housing affordability from the National Bank of Canada states that it now takes 311 months, or just about 26 years, for a Toronto household on a median income to save enough for a down payment for a home. I want to reiterate that point. The unit of measure that Torontonians are using to project when, if ever, they can own a home is fractions of a century. That is wrong.
What the government is doing is clearly not working. It should be consulting experts, yet it ignored the National Housing Council, which is the advisory body that the Liberals themselves set up in 2019. It called for $6.3 billion over two years, beginning in 2022-2023. This call, I guess, was no longer politically useful, so it went by the wayside, as did the hopes and dreams of Canadians wanting to get their first home and those who have no home at all.
The failures of budget 2023 also point to an urgent need to rethink the national housing strategy. The government has sunk $82 billion into the strategy, but so far has little show for it. Adequate and affordable housing has become a dream. The state of housing in Canada is in crisis.
With housing the way it is, it is no surprise that homelessness is getting worse in Canada, yet the homeless crisis in our country was mentioned all of three times, and not in anything of substance or real policy, just three buzzwords. Sadly, if we examine the national housing strategy from the perspective of homelessness, even the Auditor General has found that the strategy “is not resulting in measurable decreases in chronic homelessness.”
The strategy is failing to meet its goal of cutting in half core housing needs and eliminating homelessness by 2030, yet despite having the independently researched and confirmed analysis of the government's failure to address homelessness by the Auditor General, budget 2023 does not include measures to improve homelessness in the national housing strategy. Homelessness in Canada is a crisis.
Canadians are facing some tough challenges, and it is not getting any better. In fact, it has gotten worse. Canadians have been hit with inflation, especially in food; increasing interest rates; and an economy sputtering along toward a potentially mild recession. I heard from Amy in my riding, who lives with celiac disease. She shared how rising inflation in food costs is especially hard for her and for everyone in Canada living with this lifelong condition.
We have new records being set, all of them the wrong records, on seemingly a monthly basis by food banks. In March, 270,000 people, which is the equivalent of more than four Skydomes, or Rogers Centres, or over 13 full Scotiabank Arenas, visited a food bank just to ensure that they did not go hungry. Worse still, the Daily Bread Food Bank has warned that among the fastest-growing number of food bank users are people with full-time jobs.
I want to zero in on Toronto, where these three crises of housing, homelessness and inflation have come together to present Torontonians with some of the most challenging barriers right now to their prosperity and the future of our city.
On March 29, the deputy mayor of Canada's largest city, and the engine of our Canadian economy, bluntly stated that the federal government shut the city out of the federal budget. Deputy Mayor Jennifer McKelvie further stated that the government ignored a direct financial commitment it had made to Toronto during the last federal election to assist the city with ongoing COVID costs largely associated with transit and shelter.
At a time when the government wants to tout this budget as one focused on growth, it is unwilling to acknowledge that Toronto is in a state of recovery. The city is facing a budget shortfall in 2023 of $933 million. There is a lot at stake. To touch on a few major things, the city's ability to provide social services and to operate the largest transit system in Canada comes to mind.
The transit system is facing line cuts and decreased TTC ridership. Services combatting homelessness and the provision of social and mental health services are stretched to the brink. Our city is also facing policing reductions, even with increases in violent crime. Moreover, Toronto did receive federal assistance for a refugee shelter in 2022, but heard nothing for this year. What does the federal government think happened to the refugees? Did they just go home? No other municipality in Canada operates its transit and social services at the same levels as Toronto with three million residents.
Let us discuss an election promise. After almost a year and a half after getting re-elected, the government will finally remove the interest on Canada student loans and apprenticeship loans. There is no better investment a country can make than in its youth. I am grateful that the Liberals will finally honour an election promise.
Sure, it took me holding it accountable in my question to the minister responsible on February 17, 2022, and calling it out on September 23, 2022, when they quietly tried to sneak into the Canada Gazette the expiration of the loan interest waiver for students. I was more than happy to do the heavy lifting for the government with my private member's bill, Bill C-301, which mapped out exactly what needed to be done.
I am sure it was just a coincidence that, after the National Post featured my bill on November 2, and how the Liberals would have to potentially be forced to vote against their own election promise, the very next day, on November 3, the Liberals finally declared to the nation, in the fall economic statement, that they would do what they had promised.
If only the government could also move on creating a national pharmacare program. It would also help if it removed the tax it applied to all of the other taxes on gasoline. Surely, the government would agree with me that taxing taxes is wrong.
I also want to highlight that, while the government proudly boasts about child care, which I support, it does not contain a workforce strategy or advance higher wages for child care and personal support workers, as promised by the Liberal Party in the 2021 election. Affordable child care is great, but only if one has the spots and the child care workers to actually care for the children.
Budget 2023 could be viewed as a stopgap document, one that gives the government time to prepare for its next election platform. However, Torontonians and Canadians should not have their needs held in abeyance to the Liberal Party's re-election hopes down the road. Canadians want action now, not later.
Many Canadians are facing tough times and are having to make tough choices. With higher interest rates and the ensuing rising costs associated with inflation, Canadians are seeing higher food prices, higher housing costs, increased energy costs, and higher rent and mortgage payments. Canadians are feeling the pinch, and not just the low-income Canadians. Some of the government's much-discussed middle class are now visiting food banks. If they were looking for the government to help them, budget 2023 does not look like it is the answer.