Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir parler de l’énoncé économique de l’automne.
Récemment, j’ai eu l’honneur et le privilège de me rendre à Washington avec le comité de la défense. Le député de Calgary Rocky Ridge était également du voyage. Je tiens à remercier publiquement l’ambassadrice qui a contribué à l’utilité de notre voyage. Nous n’aurions pas pu être mieux traités. Nous sommes allés au centre Wilson, au Pentagone, à l’institut Atlantic ainsi qu'à d'autres endroits. Pour ce qui est des contacts en matière de défense, Washington est, franchement, le centre de l’univers géopolitique.
En plus de présider le comité de la défense, je copréside également la Commission permanente mixte de défense, qui remonte à l’époque de Roosevelt et de Mackenzie King. Je tiens à rassurer les députés, je n’étais pas président de la Commission à ce moment-là, quoique le député de Kingston et les Îles aura peut-être quelque chose à dire à ce sujet. C’est une occasion pour nos forces armées respectives d’échanger sur des questions de politique publique, et plus particulièrement de mettre à jour leurs propres politiques militaires. Le gouvernement américain vient de mettre à jour sa politique militaire et le gouvernement canadien est sur le point de mettre à jour sa politique « Protection, Sécurité, Engagement », car, bien franchement, le contexte de menace a radicalement changé au cours des 12 derniers mois.
Les députés se demandent peut-être pourquoi je commence un discours sur l’énoncé économique de l’automne en parlant de défense. Au cours de ces nombreuses réunions, j’ai commencé à plaisanter que nous devrions vraiment renommer le comité de la défense pour l'appeler le comité de la défense et du commerce, parce que les menaces auxquelles le Canada et d’autres pays de l’Ouest sont confrontés ne sont pas simplement des menaces militaires et des menaces à la sécurité. Il s’agit plutôt de menaces sociétales, économiques et commerciales, qui sont en fait beaucoup plus insidieuses et multiformes que des menaces uniquement de nature militaire ou ne touchant qu'à la sécurité.
Lorsque nous sommes arrivés à Washington, nous avons clairement vu que les Américains considéraient la Chine comme une menace grandissante. Une menace grandissante est une menace par rapport à laquelle nous devons maintenir notre supériorité technologique militaire. Les Américains considèrent clairement la Russie comme une menace sérieuse, qui peut littéralement causer des dommages, mais elle n’est pas prise en compte dans l'évaluation de la menace de la même manière que la Chine. La menace grandissante que représente la Chine crée une zone floue de conflit. Voilà le lien avec l'énoncé économique de l’automne, car la zone floue de conflit présente des difficultés sur le plan de l'économie, du commerce, de la démocratie, de la propriété intellectuelle, de l’état de droit, et nous pourrions en nommer plusieurs autres.
La RPC utilise tous ces points d’accès pour miner le tissu même de notre société, voler quand il est approprié de voler, piller quand il est approprié de piller, semer la désinformation quand il est approprié de semer la désinformation. Tout ce qui a une valeur quelconque est retourné à Pékin d’une manière ou d’une autre, qui à son tour prend les avantages intellectuels, scientifiques et technologiques dont nous jouissons actuellement et les utilise contre notre société occidentale.
Ceux qui nous ont informés ont exprimé une réelle inquiétude quant à la nécessité de garder une longueur d’avance. Une mentalité de guerre froide s’installe, mais contrairement à celle de la destruction mutuelle assurée qui existait entre l’URSS et les États‑Unis dans le passé, il s’agit d’une compétition de haut en bas, couche par couche, sur tout ce qui a de la valeur dans les sociétés occidentales. Le Parti communiste chinois dispose d'un énorme avantage, parce que la Chine est une société fermée. Nos sociétés sont relativement ouvertes, et la compétition penche fortement en faveur d’une société fermée qui a une vision unitaire de la domination à tout prix et qui souhaite faire de nous tous des États vassaux.
En partageant nos ressources intellectuelles, nous constatons que nos universités sont relativement ouvertes. Dans la société occidentale, nous suivons le principe selon lequel nous partageons les connaissances dans le but de renforcer le savoir, et la vraie question est de déterminer si nous pouvons vraiment continuer à agir de la sorte. Si l’on considère la situation du point de vue de l’analyse des menaces, on objectera que cela n’est pas possible.
Nous avons un régime de brevets qui existe pour protéger les droits des investisseurs et les droits de propriété. Encore une fois, une société qui viole régulièrement les brevets qui existent et ne prend aucune responsabilité pour indemniser le créateur est un système qui peut ne pas continuer à exister.
De plus, nos marchés immobiliers sont ouverts. Nous avons beaucoup entendu parler du coût de la vie. Ce qui est, en partie, à l’origine du coût de la vie, ce sont des injections massives d’argent de l’étranger, de la Chine en particulier, qui font monter le prix des logements. En retour, le logement devient inabordable pour notre propre population et déforme l’ensemble de notre système de marché. Cela ne peut pas continuer.
Nous avons un système d’investissement ouvert pour les mines et les minéraux. Encore une fois, nous ne pouvons pas permettre à des entreprises d’État de posséder des minéraux et des mines critiques.
Nous avons une démocratie ouverte. Nous ne pouvons pas continuer de tolérer les campagnes pour désinformer et influencer les électeurs qui sont menées par la République populaire de Chine. Lorsqu'on entend l’analyse des menaces effectuée par les gens du Pentagone et des penseurs de premier plan de toutes ces institutions, on se rend compte que tous ces niveaux de menace sont importants pour notre mode de vie et pour la prospérité dont il est question dans notre énoncé économique de l’automne.
Ce ne sont là que quelques exemples des niveaux de menace qui vont des menaces militaires traditionnelles jusqu'à l’atteinte à notre démocratie.
J’ai examiné l’énoncé économique de l’automne et je l’ai comparé à l’opinion du directeur parlementaire du budget sur les mêmes chiffres. Franchement, il n’y a pas une grande de différence entre les deux. Parfois, le gouvernement est un peu plus optimiste que le directeur parlementaire du budget et, à l’occasion, ce dernier est un peu plus optimiste que le gouvernement, mais à plusieurs égards, nous allons simplement devoir nous adapter.
Les flux de capitaux en provenance de la RPC devront être restreints et remplacés par des capitaux nationaux ou de l’étranger, probablement principalement en provenance des États‑Unis. En fait, l’armée américaine a mis en place un fonds pour investir dans diverses technologies, mais aussi dans une variété de mines et de minéraux qui seront nécessaires pour garder une longueur d’avance sur une menace grandissante.
Un membre de ma famille, par exemple, travaille dans une société de recherche de premier plan, et le ministère de la Défense est un des grands investisseurs dans cette société. Les minéraux des terres rares exigent beaucoup de capitaux et sont essentiels à l’économie du XXIe siècle. Ils sont également essentiels à la technologie des armes.
Le Canada est traité comme un fournisseur national pour l’approvisionnement en matière de défense. Nous commencerons à tirer parti de ce statut beaucoup plus vigoureusement pendant que nous relocalisons les investissements critiques à proximité et auprès de pays partageant nos valeurs.
Je vois que la Présidente me fait signe que mon temps de parole est probablement écoulé, alors je m'en tiendrai là.
Madam Speaker, I appreciate this opportunity to address the fall economic statement.
Recently, I had the honour and privilege to go to Washington with the defence committee. My friend from Calgary Rocky Ridge was also on the trip. I want to thank the ambassador publicly for her contributions to the utility of our trip. We could not have been treated better. We went to the Wilson Center, the Pentagon, the Atlantic Institute, and other places. With respect to defence contacts, Washington is, frankly, the centre of the geopolitical universe.
In addition to chairing the defence committee, I also co-chair the Permanent Joint Board on Defence, which harkens back to the times of Roosevelt and Mackenzie King. I want to assure hon. members that I was not chairing the board at that time, but can expect some push-back from the member for Kingston and the Islands on that. It is an opportunity, on an annual basis, for our respective militaries to exchange public policy issues, in particular, to update their own military policies. The American government has just updated its military policy and the Canadian government is about to update its “Strong, Secure, Engaged” policy, because, frankly, the threat environment has changed dramatically in the last 12 months.
Members may wonder why I would start a speech about the fall economic statement by referring to defence. Over the course of these many meetings, I started to joke that we really should rename the defence committee to the defence, trade and commerce committee, because the threats that Canada and other western nations are facing are not merely threats that relate to what we would describe as security and military threats. Rather, they are societal, economic and business threats, which are in fact far more insidious and multi-faceted than stand-alone military and security threats.
It was clear when we arrived in Washington that the Americans regard China as what is called a pacing threat. A pacing threat is a threat to which we have to maintain our technological military superiority. They clearly regard Russia as an acute threat, one that can literally do damage, but it does not penetrate into the threat analysis in the same way as does China. The pacing threat that China is creates a grey zone of conflict. This is where it relates to our fall economic statement, because in the grey zone of conflict, there is an economics challenge, a business challenge, a democracy challenge, an intellectual property challenge, a rule of law challenge, and we could isolate many more.
The PRC uses all of these areas of access points to undermine the very fabric of our society, to steal when it is appropriate to steal, to loot when it is appropriate to loot, to sow disinformation when it is appropriate to sow disinformation. Anything of any value gets returned to Beijing one way or another, which in turn takes those intellectual, scientific and technological advantages that we currently enjoy and uses them against our western society.
Those who briefed us expressed a real worry that we need to keep ahead. A cold war mentality is setting in, but unlike the Cold War mentality of the mutually assured destruction that existed between the U.S.S.R. and the U.S. in times past, it is a top-to-bottom, layer-by-layer contest over anything of any value in western societies. There is a huge advantage for the Communist Party of China, because it is a closed society. Ours are relatively open societies, and the contest is heavily weighted in favour of a closed society that has a unitary view of dominance at all costs and wishes to turn us all into vassal states.
In sharing our intellectual resources, we will see our universities are relatively open. The concept in western society is that we share knowledge with a view to building knowledge, and the real question is whether we can actually continue that. The argument, if one was looking at this from a threat analysis standpoint, is that we cannot.
We have a patent regime that exists to protect investor and property rights. Again, a society that routinely abuses the patents that exist and takes no responsibility to compensate the creator is a system that may not continue to be able to exist.
Further, we have open real estate markets. We have heard a lot about the cost of living. What is, in part, driving the cost of living are massive infusions of monies from abroad, somewhat from China in particular, which drives up the prices of housing. In turn, that makes housing unaffordable to our own population and distorts our entire market system. That cannot continue.
We have an open investor system in mines and minerals. Again, we cannot allow state-owned enterprises to own critical minerals and critical mines.
We have an open democracy. We cannot continue with the misinformation and voter influence campaigns that are run from the People's Republic of China. When we hear the threat analysis from the people in the Pentagon and leading thinkers in all of these institutions, we realize all these layers of threat are significant to our way of life and significant to the prosperity that, frankly, is reflected in our fall economic statement.
These are just a few examples of the layered threats that go from a traditional military threat right through to abuse of our democracy.
I looked at the fall economic statement and compared it to the Parliamentary Budget Officer's view of the same set of numbers. Frankly, there is not a great deal of difference between the two. Occasionally the government is a bit more optimistic than the PBO and on occasion the PBO is a bit more optimistic than the government, but on several layers we are necessarily simply going to need to adjust.
Capital flows from the PRC are going to need to be restricted, and these capital flows will need to be replaced internally or from abroad, probably primarily from the U.S. In fact, the United States military has set up a fund, where it is available to invest in various technologies but also various mines and minerals that will be needed to keep ahead of a pacing threat.
I have a relative, for instance, who works at a leading research company, and the Department of Defense is actually one of the significant investors in that company. Rare earth minerals require a lot of capital and are critical to the 21st century economy. They are also critical to weapons technology.
Canada is treated as a domestic supplier for defence procurement. We will start to draw down on that status much more vigorously as we reshore, we nearshore and friend-shore critical investments.
I see that Madam Speaker is hinting that my time might be finished, so I will end here.