Monsieur le Président, au cours des derniers mois, j'ai voyagé d'un bout à l'autre de notre pays. J'ai visité une vingtaine de villes pour rencontrer des travailleurs canadiens et des entreprises canadiennes.
J'ai visité un fabricant de pièces automobiles à Etobicoke et une mine de potasse, juste à l'extérieur de Saskatoon. J'ai rencontré les femmes et les hommes de Sherbrooke qui fabriquent les bottes que portent les membres de nos forces armées partout dans le monde.
J’ai visité le port de Saint John, au Nouveau-Brunswick, et une ferme familiale à Olds, en Alberta. À Dartmouth, à Brampton et à Calgary, j’ai passé du temps avec des camionneurs qui font rouler notre économie. Tous les Canadiens à qui j’ai parlé sont très fiers de leur pays. Ils sont fiers de travailler fort chaque jour pour nourrir le Canada et le reste du monde, pour construire nos voitures, pour acheminer nos marchandises sur les marchés mondiaux et pour élever leurs enfants. Cependant, ils sont également préoccupés. Ils se demandent si notre prospérité future sera à l'image de celle que nous avons déjà connue et ils se demandent s'ils seront en mesure de payer leurs factures aujourd’hui.
C’est par là que je veux commencer: je veux parler du coût élevé de la vie, qui préoccupe tant d’entre nous, ainsi que tant de Canadiens.
Je sais que depuis que la COVID‑19 est arrivée au Canada, les choses se succèdent. Nous avons arrêté l’économie, puis nous l’avons repartie. Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine illégalement, et maintenant, nous sommes confrontés à l’inflation. Tout cela est lié, bien sûr. L’inflation mondiale n’est pas créée par les décisions d’un seul gouvernement, mais par les contrecoups combinés de deux ans et demi de turbulences historiques.
L'inflation était de 6,9 % en septembre, après avoir diminué pour le troisième mois consécutif. Ce taux est plus bas que celui des États-Unis, du Royaume-Uni et de la zone euro.
Pour les Canadiens pour qui c'est difficile lorsqu'ils passent à la caisse ou lorsqu'ils font le plein, l'inflation est encore trop élevée. C'est une période difficile pour beaucoup d'entre nous, pour nos amis, pour nos familles et pour nos voisins.
En tant que vice-première ministre et ministre des Finances, il est important que je sois honnête avec les Canadiens au sujet des défis qui nous attendent encore.
Les taux d’intérêt montent, car la Banque du Canada prend des mesures pour lutter contre l’inflation, ce qui a pour conséquence que notre économie ralentit. Cela a aussi pour conséquence que des gens voient leurs paiements hypothécaires augmenter, que les affaires ne sont plus aussi bonnes que lorsque nous sommes sortis des confinements attribuables à la COVID‑19 et que nous avons repris nos activités. C’est ce qui se produit au Canada, c’est ce qui se produit aux États‑Unis et c’est ce qui se produit dans toutes les économies du monde, grandes et petites.
Le Canada ne peut pas éviter le ralentissement mondial, pas plus que nous n’aurions pu empêcher la COVID‑19 d'atteindre nos côtes une fois qu'elle a commencé à se propager dans le monde. Cependant, nous serons prêts. En fait, nous sommes prêts. Nous sommes prêts parce que, depuis sept ans, le gouvernement renforce le filet de sécurité sociale du Canada. Nous avons amélioré bon nombre de programmes importants et nous en avons aussi ajouté quelques nouveaux.
Ces investissements dans les Canadiens sont comme une maison bien construite, avec un toit solide, nécessaire en toute saison, mais surtout essentielle quand la température diminue.
C'est pourquoi, alors que l'automne cède la place à l'hiver, nous allons continuer de tenir tête à ceux qui veulent réduire l'assurance-emploi et les pensions. Les Canadiens ont contribué pendant toute leur vie active à ces programmes dont ils ont besoin plus que jamais. C'est pourquoi nous avons créé l'Allocation canadienne pour enfants et c'est pourquoi nous rendons les garderies plus abordables. C'est pourquoi nous avons bonifié les prestations sur lesquelles comptent ceux qui ont servi sous le drapeau canadien avec leur uniforme. C'est pourquoi nous avons doublé les bourses canadiennes aux étudiants afin qu'il soit un peu plus facile pour tous les jeunes d'aller au collège ou à l'université ou de faire une formation professionnelle. C'est pourquoi nous avons amélioré l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Pour les aînés, nous avons augmenté la pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
C'est pourquoi il est crucial que le Régime de pensions du Canada et les prestations les plus importantes soient indexés à l'inflation. C'est pourquoi, dans le cadre de l'Énoncé économique de l'automne d'aujourd'hui, nous mettons en œuvre un plan pour lequel des millions de Canadiens ont voté il y a un peu plus d'un an et nous présentons de nouvelles mesures pour améliorer le filet de sécurité sociale visant à soutenir tous les Canadiens.
Nous travaillons à réduire les frais de carte de crédit pour que les petites entreprises n'aient pas à choisir entre réduire leurs marges de profit déjà limitées et refiler les frais à leurs clients. Nous imposons les rachats d'actions pour que les grandes sociétés paient leur juste part et pour les inciter à réinvestir leurs bénéfices dans les travailleurs canadiens et au Canada.
Nous offrons un crédit d'impôt pour la rénovation d'habitations multigénérationnelles, qui aidera des familles de partout au Canada qui veulent accueillir à la maison un grand-parent ou un membre de la famille avec un handicap. Nous nous attaquons à la spéculation sur le marché immobilier et nous veillons à ce que les logements servent de résidences aux Canadiens et non d'actifs financiers qui passent fréquemment entre les mains de différents investisseurs.
Nous respectons l’engagement que nous avons pris de rendre l’accès à la propriété plus abordable pour les jeunes et les nouveaux Canadiens. Nous le faisons en créant un nouveau compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété qui permettra d’économiser beaucoup plus facilement pour une mise de fonds. Nous respectons également cet engagement en doublant le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation. Cela va aider à couvrir les coûts de clôture qui accompagnent l’achat d’une première maison.
Nous éliminons de façon permanente les intérêts sur la partie fédérale des prêts d'études canadiens et des prêts canadiens aux apprentis.
Nous veillons à ce que les familles n'aient pas à choisir entre emmener leur enfant chez le dentiste et mettre de la nourriture sur la table. Nous créons de nouveaux paiements trimestriels anticipés pour l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Cela va aider les travailleurs les moins bien payés — qui sont très souvent parmi les plus essentiels — en mettant plus d’argent dans leurs poches, plus rapidement. Ainsi, l'Allocation canadienne pour les travailleurs aidera maintenant 4,2 millions de Canadiens.
Pour les locataires à faible revenu, nous offrons des centaines de dollars en nouvelle aide ciblée. Pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, nous doublons le crédit pour la TPS pour les six prochains mois.
D'ailleurs, j'ai une très bonne nouvelle à ce sujet. Les chèques du crédit de la TPS commenceront à arriver dès demain dans les comptes bancaires et les boîtes aux lettres des 11 millions de ménages canadiens qui ont le plus besoin d'aide.
Nous offrons des mesures ciblées pour alléger l'inflation parce que c'est la bonne chose à faire.
Pendant que la Banque du Canada lutte contre l'inflation, nous ne compliquerons pas son travail. Nous sommes compatissants et nous sommes aussi responsables.
Le Canada affiche le plus faible déficit et le plus faible ratio de la dette au PIB du G7. Dans notre budget d’avril, alors que l’inflation était élevée au Canada et partout dans le monde et continuait d’augmenter, nous savions que nous devions adopter une attitude responsable sur le plan financier. Et nous l’avons fait. En avril, nous nous étions engagés à ramener le déficit à seulement 2 % du PIB cette année. Aujourd’hui, nous prévoyons qu’il se situera à seulement 1,3 % de notre économie de 2,8 billions de dollars.
Nous pouvons réduire le déficit aujourd'hui parce que les dépenses que nous avons faites pour lutter contre la pandémie ont fonctionné. Grâce au soutien sans précédent que nous avons fourni — et à la résilience incroyable des Canadiens — le Canada entre dans cette période de ralentissement de l’économie mondiale dans une position de force économique fondamentale.
On compte aujourd’hui 400 000 Canadiens de plus sur le marché du travail qu’avant la pandémie. La taille de notre économie est maintenant de 102,6 % par rapport à ce qu’elle était avant la pandémie. Jusqu’à présent cette année, la croissance économique du Canada a été la plus forte du G7. Plus forte que celle des États‑Unis, plus forte que celle du Royaume‑Uni, plus forte que celle de l’Allemagne, plus forte que celle de la France et plus forte que celle de l’Italie ou du Japon.
Grâce à ce rendement économique enviable, nous sommes en mesure d’apporter un soutien ciblé aux plus vulnérables, tout en réduisant notre déficit. Dans les prochains mois, nous serons en mesure d’investir dans l’économie canadienne et d’être là pour les Canadiens qui en ont le plus besoin. Parce que nous avons été responsables en avril et parce que nous restons prêts aujourd’hui.
Les Canadiens sont solides, et l'économie canadienne est résiliente. C'est pourquoi nous pouvons tous être assurés de nous en sortir, comme nous l'avons fait au cours des deux dernières années et demie. En fait, aucun pays au monde n'est mieux placé que le Canada pour surmonter le ralentissement mondial à venir.
Lorsque nous aurons surmonté cette épreuve, que la récession causée par la pandémie sera derrière nous, avec nos forces économiques fondamentales préservées, aucun pays au monde ne sera mieux placé que le Canada pour prospérer dans une économie mondiale postpandémie.
Nous cultivons des aliments pour nourrir la planète. Nous extrayons la potasse dont les agriculteurs d'ici et d'ailleurs ont besoin pour cultiver les leurs. Nous avons les minéraux et les métaux critiques qui sont essentiels pour tout, des téléphones cellulaires aux batteries, aux appareils électroménagers et aux voitures électriques.
Nous avons les ressources naturelles pour alimenter la transition mondiale vers la carboneutralité et pour contribuer à la sécurité énergétique de nos alliés au fur et à mesure que la transition s'accélère.
Ce qui est essentiel, c'est que le Canada est la démocratie qui possède toutes ces ressources en abondance.
L'économie mondiale entre dans une nouvelle phase. Nous sommes à l'aube de l'ère du « friend-shoring », une dynamique aux termes de laquelle nos partenaires démocratiques et leurs entreprises les plus importantes chercheront à déplacer leurs activités des dictatures vers les démocraties. C'est dans cette optique que le premier ministre et le chancelier Scholz ont signé à Terre-Neuve un accord pour faire en sorte que l'Allemagne achète de l'hydrogène canadien. C'est aussi dans cette optique que, pour les minéraux critiques et les véhicules électriques, les États-Unis sont passés d'une politique d'achat axée sur eux-mêmes à une politique d'achat tournée vers l'Amérique du Nord.
C'est pourquoi notre ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie a signé des accords avec des constructeurs d'automobiles et des fabricants de batteries mondiaux. C'est presque un nouvel accord par jour, on dirait bien.
C'est dans ce contexte que notre ministre des Ressources naturelles présente les minéraux critiques du Canada au monde entier et travaille de façon soutenue avec les provinces et les territoires afin de permettre l'extraction de ces métaux et leur acheminement vers les marchés mondiaux. Le monde sait que le Canada peut construire les véhicules électriques d'aujourd'hui et de demain. Les Canadiens peuvent extraire et traiter les minéraux critiques dont sont faits ces véhicules, nos téléphones et nos ordinateurs, et les travailleurs canadiens du secteur de l'énergie, les meilleurs au monde, peuvent faire du Canada le principal fournisseur d'énergie au moment où l'économie mondiale s'achemine vers la carboneutralité.
Nos alliés comptent sur nous, et notre gouvernement croit que le virage en cours constitue pour les travailleurs et les entreprises du Canada la plus importante occasion favorable depuis une génération.
Les investissements annoncés dans le budget d'avril visaient à saisir cette occasion. C'est également ce que visent les investissements dans cet énoncé économique de l'automne.
Avec des crédits d'impôt à l'investissement importants dans les technologies propres et l'hydrogène propre, il sera plus attrayant pour les entreprises d'investir au Canada pour produire l'énergie. Cette énergie contribuera à alimenter une économie mondiale carboneutre.
Avec le lancement du nouveau Fonds de croissance du Canada, nous contribuerons à attirer les milliards de dollars de nouveaux capitaux privés requis pour lutter contre les changements climatiques et créer de bons emplois au pays. Qu’il s’agisse de minéraux critiques, de ports ou d’énergie, nous continuerons à faciliter l’investissement des entreprises dans des projets importants au Canada, des projets auxquels les peuples autochtones participeront véritablement, des projets qui répondront aux plus hautes normes environnementales, des projets qui créeront de bons emplois, et des projets qui permettront aux travailleurs canadiens de stimuler notre économie.
Nous continuerons d’investir pour lutter contre le problème de la productivité, qui est le talon d'Achille économique du Canada. Nous continuerons d’investir pour faire en sorte que les Canadiens aient les compétences dont ils ont besoin pour avoir des emplois bien payés, et nous continuerons d’amener au Canada davantage de ces travailleurs qualifiés dont notre économie en pleine croissance a besoin. Toutefois, nous savons que ces investissements ne représentent qu'une partie du travail qui nous attend. Par conséquent, dans les mois à venir, nous continuerons de travailler fort pour que les entreprises ne trouvent nulle part ailleurs au monde un meilleur endroit où investir et créer des emplois bien rémunérés, et ce, d'un océan à l'autre.
Ces investissements — ceux que nous faisons aujourd’hui et ceux que nous continuerons de faire — seront essentiels pour l’avenir de l’économie canadienne. Ils contribueront à faire du Canada un chef de file dans les industries de demain. Ils aideront à bâtir une économie qui fonctionne pour tous, ainsi qu’un pays plus durable et plus prospère pour les générations à venir. Mais ce qui importe le plus, c’est ce que ces investissements signifient pour les Canadiens. Si vous travaillez dans le secteur de l’énergie en Alberta, les investissements dans les énergies propres signifient qu’il y aura encore des emplois bien payés pour vous et vos enfants. Si vous êtes un jeune couple à Vancouver, l’augmentation du nombre de travailleurs dans les métiers de la construction signifie des maisons plus abordables pour votre nouvelle famille. Et si vous travaillez dans l’industrie de l’automobile à Windsor, le leadership du Canada dans la construction de véhicules électriques signifie que vous pouvez construire la prochaine génération des voitures, comme celles qui ont propulsé notre économie pendant plus d’un siècle.
Les travailleurs canadiens savent à quel point notre filet de sécurité sociale est important. Et c’est pourquoi notre gouvernement n’épuisera jamais les cotisations qui maintiennent la vigueur de l’assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada.
Les Canadiens savent à quel point la formation est importante pour les préparer à occuper des emplois précieux et bien rémunérés. Alors, nous investissons aussi dans la formation.
Les travailleurs canadiens savent que la chose la plus importante, ce qui fait la différence entre réussir à payer ses paiements hypothécaires et craindre de perdre sa maison, ou ce qui fait la différence entre payer ses factures et être en retard dans ses paiements, c'est un emploi stable et bien rémunéré, un travail dont ils sont fiers aux côtés de gens qui les respectent, eux et leurs compétences.
C'est pourquoi notre principal objectif économique pendant la pandémie était de préserver les emplois des Canadiens. C'est pourquoi, aujourd'hui, les travailleurs canadiens ont besoin d'un gouvernement doté d'une véritable politique industrielle robuste, un gouvernement qui s'engage à investir dans la transition vers la carboneutralité, qui attire de nouveaux capitaux privés et qui favorise la création d'emplois bien payés d'un océan à l'autre. C'est exactement ce que nous avons fait et c'est exactement ce que nous continuons de faire aujourd'hui.
En 1903, le premier ministre Wilfrid Laurier a pris la parole à la Chambre et s'est exprimé ainsi:
Le temps n’est pas aux délibérations, mais à l’action […] Nous ne pouvons pas attendre, parce que le temps, lui, n’attend pas; nous ne pouvons pas attendre parce qu’en ces jours de développement merveilleux, le temps perdu est doublement perdu. Nous ne pouvons pas attendre, parce que les conditions de notre vie nationale se transforment en ce moment. Il serait fou de l’ignorer et criminel de le négliger [...]
Il parlait alors du chemin de fer transcontinental, qui reliait le Canada et l’économie canadienne d’est en ouest. Un chemin de fer qui a permis d’ouvrir une nouvelle ère de prospérité pour la population dans notre pays en croissance. Ce projet, à l’instar de Laurier lui-même, n’était pas parfait. La prospérité et les opportunités qu’il a créées n’ont pas été partagées également avec les peuples autochtones, les femmes et les nouveaux Canadiens, mais le message qu’il a lancé à ce moment-là en est un que nous devons écouter aujourd’hui.
Au tournant du siècle dernier, Laurier et une génération d’hommes d’État canadiens ont compris que le Canada était à la croisée des chemins. Ils ont compris que nous pouvions saisir cette occasion, ou risquer d’être balayés par le destin manifeste de dirigeants plus ambitieux. Aujourd’hui, nous sommes également à la croisée des chemins.
La transition vers la carboneutralité exige une transformation industrielle d’une ampleur comparable à celle de la Révolution industrielle elle-même. Et le Canada a la chance d’avoir les gens talentueux, les ressources naturelles et les industries nécessaires à cette transformation. Par ailleurs, l’invasion illégale de l’Ukraine par Poutine a transformé la géopolitique. Cela a montré encore plus à nos alliés l’intérêt de se tourner les uns vers les autres — vers nous — pour obtenir les éléments critiques de leurs chaînes d’approvisionnement et pour assurer leur sécurité énergétique.
Ensemble, ces deux grandes transformations représentent l’occasion d’une génération de bâtir une économie canadienne prospère et durable. Nous pouvons diriger l’économie mondiale d’une manière qui dépasse de loin notre empreinte en tant que pays d’à peine 39 millions d’habitants.
Nous pouvons mener la lutte contre les changements climatiques. Nous pouvons le faire de manière à créer de bons emplois et de nouvelles entreprises pour les Canadiens d'un océan à l'autre. Nous pouvons construire des maisons abordables et offrir des garderies abordables, ce qui aidera notre économie à croître et rendra la vie plus abordable pour les familles canadiennes de la classe moyenne. Nous pouvons faire en sorte que tout le monde au pays puisse profiter de la prospérité dans laquelle nous investissons ensemble.
C'est l'avenir que nous pouvons nous offrir et offrir à nos enfants. Cela dit, nous ne pouvons pas attendre parce que le temps, lui, n'attend pas. Nous ne pouvons pas attendre, car, en ce jour de développement merveilleux, le temps perdu est doublement perdu.
Je sais que nous semblons traverser une période difficile, et c'est le cas, mais nous avons une maison bien construite avec un toit solide. Nous avons survécu à des hivers bien plus rigoureux auparavant. Comme l'automne cède la place à l'hiver, l'hiver aussi cèdera la place au printemps.
Des jours plus doux nous attendent. Nous y arriverons ensemble en construisant un pays où chacun peut gagner sa vie en travaillant fort, en bâtissant une économie qui fonctionne pour tous, en investissant dans le Canada qui fait notre fierté aujourd'hui, afin que nous puissions être encore plus fiers de notre formidable pays demain, car parmi tous les pays du monde, c'est assurément au Canada qu'appartiendra le XXIe siècle.
Mr. Speaker, for the past several months, I have been travelling across Canada—to more than two dozen cities and towns—to meet with Canadian workers and Canadian businesses.
I visited an auto parts manufacturer in Etobicoke, a potash mine outside Saskatoon, and the women and men in Sherbrooke who make the boots our armed forces wear around the world.
I visited the port of Saint John in New Brunswick, and a family farm in Olds, Alberta, and in Dartmouth, Brampton and Calgary, I spent time with some of the truckers who keep our economy humming. The Canadians I spoke to were all so proud of our country. They were proud of the hard work they do every day to feed Canada and the world, build our cars, send our goods to global markets and raise their children, but they were also anxious about whether our future will be as prosperous as our past, and anxious about paying the bills today.
That is where I want to start, with the high cost of living so many of us, along with so many Canadians, are concerned about.
I know it has felt like just one thing after another since COVID first reached our shores. We turned the economy off, and then we turned it back on again. Vladimir Putin illegally invaded Ukraine, and now we are dealing with inflation. These are related, of course. Global inflation is not created by the decisions of any one government alone, but by the combined aftershocks of two and a half years of historic turmoil.
Inflation was 6.9% in September, after falling for the third month in a row. That is lower than in the U.S., the U.K., and the eurozone.
For Canadians feeling the pinch at the checkout counter, or when they fill their tanks with gas, it is still too high. This is a challenging time for so many of us—for our friends, for our families, for our neighbours.
It is important, as both the Deputy Prime Minister and the Minister of Finance, that I am honest with Canadians about the challenges that still lie ahead.
Interest rates are rising as the Bank of Canada steps in to tackle inflation, and that means our economy is slowing down. It means there are people whose mortgage payments are rising. It means business is no longer booming in the same way it was since we left our homes after the COVID lockdowns and went back out into the world. That is the case in Canada. That is the case in the United States, and that is the case in economies, big and small, around the world.
Canada cannot avoid the global slowdown any more than we could have avoided COVID once it had begun infecting the world, but we will be ready. Indeed, we are ready. That is because, for the past seven years, our government has been reinforcing Canada's social safety net. We have improved many important programs and added some new ones too.
These investments in Canadians are like a well-built house with a solid roof—needed in all seasons and in all weather, but most essential when the temperature drops.
That is why, as fall turns to winter, we will continue to stand up to those who would cut the EI and the pensions Canadians have been contributing to for their entire working lives, and need today more than ever. It is why we created the Canada child benefit and why we are making child care more affordable. It is why we enhanced the benefits that those who served with our flag on their shoulder depend on. It is why we doubled the Canada student grant, to make it a little easier for all young people to go to college or university or to pursue an apprenticeship. It is why we enhanced the Canada workers benefit, and why we increased both old age security and the guaranteed income supplement.
That is why it is so important that the Canada pension plan and our most important benefits are all indexed to inflation. In today's fall economic statement, that is why we are delivering on a plan that millions of Canadians voted for just over a year ago and why we are delivering new measures to enhance the social safety net that is there to support all Canadians.
We are working to deliver lower credit card fees, so that small businesses do not have to choose between cutting into their already narrow margins and passing fees on to their customers. We are taxing share buybacks to make sure large corporations pay their fair share and to encourage them to reinvest their profits in Canadian workers and in Canada.
We are delivering a multi-generational home renovation tax credit, which will help families across Canada afford to have a grandparent or a family member with a disability move back in if they want to. We are tackling housing speculation and making sure that homes are for Canadians to live in, not a frequently flipped investment asset.
We are delivering on our commitment to make home ownership more affordable for young people and new Canadians with a new tax-free first home savings account that will make it so much easier to save for a down payment. We are also delivering with a doubling of the first-time homebuyers' tax credit, to help cover the closing costs that come with buying that first home of one's own.
We are permanently eliminating interest on the federal portion of Canada student loans and Canada apprentice loans.
We are working to make sure families do not need to choose between taking their child to the dentist and putting food on the table. We are creating a new quarterly Canada workers benefit to deliver advance payments and put more money, sooner, into the pockets of our lowest-paid and often most essential workers. This means the Canada workers benefit will now support 4.2 million Canadians.
We are providing hundreds of dollars in new targeted support to low-income renters. For the Canadians who need it the most, we are doubling the GST credit for the next six months.
I have some very good news about that. For the 11 million Canadian households who need help the most, those GST cheques will start arriving in bank accounts and mailboxes tomorrow.
We are providing targeted inflation relief, because that is the right thing to do.
As the Bank of Canada fights inflation, we will not make its job harder. We are compassionate and we are also responsible.
Canada has the lowest deficit and the lowest debt-to-GDP ratio in the G7. In our April budget, with inflation in Canada and around the world elevated and still rising, we knew we had to chart a fiscally responsible course, and we did. In April we committed to bringing the deficit down to just 2% of GDP this year. Today, we forecast it will be just 1.3% of our $2.8-trillion economy.
We can bring the deficit down today because our pandemic spending worked. Thanks to the historic support we provided and thanks to the incredible resilience of Canadians, Canada is entering this time of a slowing global economy from a position of fundamental economic strength.
There are 400,000 more Canadians working today than before the pandemic. Our economy is now 103% the size it was before COVID hit. So far this year, Canada's economic growth has been the strongest in the G7, stronger than in the United States, stronger than in the United Kingdom, stronger than in Germany, stronger than in France and stronger than in Italy or Japan.
Thanks to that enviable economic performance, we are able to provide targeted support to the most vulnerable while still shrinking our deficit. In the months to come we will be able to invest in the Canadian economy and to be there for the Canadians who need it the most, because we were responsible in April and because we are keeping our powder dry today.
Canadians are tough, and the Canadian economy is resilient. That is why we can all be confident we will get through this, just as we have gotten through so much over the past two and a half years. In fact, there is no country in the world better placed than Canada to get through the coming global slowdown.
When we do, with our fundamental economic strengths preserved, and the pandemic recession behind us, there is no country in the world better placed than Canada to thrive in a post-COVID global economy.
We grow food to feed the world, and we mine the potash that farmers here and elsewhere need to grow their own. We have the critical minerals and metals that are essential for everything from cellphones to batteries to appliances to electric cars.
We have the natural resources to power the global net-zero transition and to support our allies with their energy security as that transition continues to pick up speed.
Critically, Canada is the democracy that has all of these resources in abundance.
The global economy is at a turning point. We are entering an era of friend-shoring, a time when our democratic partners and their most important companies are seeking to shift their dependence from dictatorships to democracies. That is why the Prime Minister and Chancellor Scholz signed an agreement in Newfoundland for Germany to buy Canadian hydrogen. That is why the United States has moved from a buy America to a buy North America policy on critical minerals and electric vehicles.
That is why our Minister of Innovation, Science and Industry has been signing agreements with global car manufacturers and battery makers—a new one almost every day, it seems to me.
That is why our Minister of Natural Resources is pitching Canada's critical minerals to the world and working hard with provinces and territories to get them out of the ground and to global markets. The world knows that Canada can build the electric vehicles of today and tomorrow. Canadians can mine and process the critical minerals that those vehicles, our phones and our computers are all made of, and Canadian energy workers, the very best in the world, can make Canada the leading provider of energy as the global economy moves to net zero.
Our allies are counting on us, and our government believes that this ongoing shift is the most significant opportunity for Canadian workers and Canadian businesses in a generation.
Seizing this opportunity is what our April budget invested in, and it is what this fall economic statement invests in, too.
With major investment tax credits for clean technology and clean hydrogen, we will make it more attractive for businesses to invest in Canada to produce the energy that will power a net-zero global economy.
We are launching a new Canada growth fund that will help attract the billions of dollars in new private capital required to fight climate change and to create good jobs in Canada at the same time. From critical minerals to ports to energy, we will continue to make it easier for businesses to invest in major projects in Canada, projects with meaningful indigenous participation, projects that meet the highest environmental standards, projects that will create good jobs and projects that will allow Canadian workers to drive our economy forward.
We will continue to invest in tackling the productivity challenge that is Canada's economic Achilles heel. We will continue to invest in making sure Canadians have the skills they need to get good-paying jobs, and we will continue to bring to Canada more of the skilled workers that our growing economy requires. However, we know these investments represent only a down payment on the work that lies ahead, so, in the months to come, we will continue to work hard to ensure that Canada is the best place in the world for businesses to invest and create good-paying jobs from coast to coast to coast.
Now, the investments we are making today and the ones we will continue to make will be crucial to the future of the Canadian economy. They will help make Canada a leader in the industries of tomorrow, and they will help to build an economy that is more sustainable and more prosperous for generations to come. However, what matters most is what these investments mean for Canadians. For energy workers in Alberta, investments in clean energy mean there will continue to be good-paying jobs for them and their children. For a young couple in Vancouver, more workers in the building trades mean more affordable homes for their new family. For auto workers in Windsor, Canadian leadership on electric vehicles means they will build the next generation of cars that have powered our economy for more than a century.
Canadian workers know how important our social safety net is, and that is why our government will never deplete the contributions that keep Canada's employment insurance and pensions strong.
Canadians know how important training is to equip them for valuable, good-paying jobs, so we are investing in that, too.
Canadian workers also know that the single most important thing—the difference between managing to pay their mortgage and fearing they could lose their home; the difference between paying the bills at the end of the month and falling behind—is a well-paid, stable job, doing work they are proud of with people who respect them and their skills.
That is why our overriding economic objective during COVID was to preserve Canadians' jobs, and that is why today, what Canadian workers need is a government with a real, robust industrial policy, a government committed to investing in the net-zero transition, to bringing in new private investment, and to helping create good-paying jobs from coast to coast to coast. That is what we have been doing, and that is what we are continuing to do today.
In 1903, Prime Minister Wilfrid Laurier stood in this House and said:
No, this is not a time for deliberation, this is a time for action.... We cannot wait because time does not wait; we cannot wait, because in these days of wonderful development, time lost is doubly lost; we cannot wait, because at this moment there is a transformation going on in the conditions of our national life which it would a be folly to ignore and a crime to overlook;...
He was speaking then about the transcontinental railway, one that connected Canada and the Canadian economy from east to west, and which helped usher in a new era of prosperity for the people of our growing country. That project, like Laurier himself, was imperfect. The prosperity and opportunity it brought were not shared equally with indigenous peoples, with women, with new Canadians, but his message then is one we should heed today, that we must heed today.
At the turn of the last century, Laurier and a generation of Canadian statesmen understood that Canada was at a turning point and that we could seize it or risk being swept aside by the manifest destiny of more ambitious leaders. Today, we are likewise at a pivotal moment.
The global green transition calls for an industrial transformation comparable in scale only to the Industrial Revolution itself, and Canada is blessed with the talented people, the natural resources and the manufacturing base needed to drive that transformation. At the same time, Putin's illegal invasion of Ukraine has upended geopolitics, reinforcing for our allies the value of turning to each other, to us, for the critical elements of their supply chains and for their energy security.
Together, these two great shifts represent a generational opportunity to build a thriving and sustainable Canadian economy. We can lead the world in a way that far exceeds our footprint as a country of just 39 million people.
We can lead the fight against climate change, and we can do it in a way that creates good jobs and new businesses for Canadians from coast to coast to coast. We can build affordable homes and deliver affordable child care, helping our economy grow and making life more affordable for middle-class Canadian families. We can ensure that everyone in this country can enjoy the prosperity we are investing in together.
That is the future that we can create for ourselves and for our children. However, we cannot wait, because time truly does not wait. We cannot wait, because in these days of wonderful development, time lost is doubly lost.
I know that times feel tough right now, and they are, but we have a well-built house with a solid roof, and we have survived far colder winters before. Just as fall turns to winter, so, too, does winter turn to spring.
There are warmer days ahead. We will reach them together by building a country where everyone can earn a good living for a hard day's work, by building an economy that works for everyone, by investing in the Canada we are all so proud of today so that we can be even prouder of our amazing country tomorrow because, of all the countries in the world, the 21st century will surely belong to Canada.