Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre de nouveau la parole au sujet du projet de loi C‑29.
Ce projet de loi imparfait est la tentative du gouvernement, au cours de ses neuf années au pouvoir, de donner suite aux appels à l'action nos 53 à 56 de la Commission de vérité et réconciliation. En effet, depuis 2015, le gouvernement libéral, malgré tous ses beaux discours sur la réconciliation, continue de faire fi des voix autochtones. Il ne tient pas ses promesses et perpétue l'approche archaïque, dysfonctionnelle et paternaliste selon laquelle « Ottawa a toujours raison » à l'égard des questions autochtones.
On n'a pas à chercher bien loin pour s'en rendre compte.
Les chefs de l'Ontario, qui représentent plus de 130 Premières Nations de la province, ont présenté une demande de contrôle judiciaire parce que le gouvernement libéral de coalition refuse d'écouter les communautés autochtones et d'abolir la taxe sur le carbone. Les Premières Nations affirment que l'imposition d'une tarification du carbone laisse leurs communautés dans une situation pire que d'autres au Canada et enfreint les principes d'une véritable réconciliation.
Le grand chef du conseil mohawk d'Akwesasne, Abram Benedict, a dit ceci: « Les gens croient que l'on enfreint leurs droits ». Les chefs souhaitent que le gouvernement fédéral redéfinisse la politique en concertation avec leurs communautés, soit en exemptant les Premières Nations de la tarification du carbone, soit en leur permettant de récupérer tous les coûts associés au régime.
De nombreux membres des Premières Nations ne peuvent pas bénéficier des remboursements versés dans le cadre du mécanisme de tarification, car les paiements sont liés à l'impôt sur le revenu, qui n'est pas perçu auprès des personnes travaillant dans les réserves. Les chefs soutiennent également que la tarification du carbone porte atteinte à leurs droits protégés par la Constitution de chasser, de récolter ou de pêcher sur leur territoire traditionnel en raison des coûts supplémentaires de carburant pour les véhicules tout-terrain, les camions, les bateaux et les motoneiges.
De plus, en ce qui concerne le programme national de garanties de prêts qui est attendu depuis longtemps, le gouvernement libéral est resté muet sur les détails. Les dirigeants autochtones sont très préoccupés par le fait que le pétrole et le gaz ne seront pas inclus, ce qui entraînera la mise à l'écart de projets de plus de 300 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie et de projets de gaz naturel liquéfié d'une valeur de 40 milliards de dollars prêts à démarrer l'année prochaine. Les dirigeants autochtones demandent des détails, mais le gouvernement refuse de discuter avec eux et de leur donner les détails dont ils ont besoin pour établir des plans.
Ce n'est pas de la réconciliation. C'est de l'aliénation.
Voilà qui me ramène au projet de loi C‑29, Loi portant sur un conseil national de réconciliation. Lors d’une intervention précédente, j’ai ouvertement souligné la nécessité de miser sur la recherche d'un consensus pour améliorer cette mesure législative. Le projet de loi C‑29 méritait d’emblée un examen judicieux des aspects qu’il fallait améliorer.
À la deuxième lecture, j’ai souligné que le projet de loi C‑29 reposait sur des assises boiteuses et qu’il faudrait que le comité y remédie si le gouvernement espérait créer un conseil viable et respecté par l’ensemble des dirigeants, des communautés et des organisations au Canada. J’ai tenu à ce que les cinq organisations autochtones nationales soient représentées, et pas seulement les trois qui figuraient dans le projet de loi initial. Notamment, l’Association des femmes autochtones du Canada et le Congrès des peuples autochtones avaient tous deux été ignorés.
Mon collègue le député de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill a ajouté qu’il tenait à ce que les points suivants soient traités: la transparence et l’indépendance du processus de sélection du conseil d’administration; certains mots délibérément vagues pour éviter toute responsabilité; l’absence de résultats mesurables; le fait qu’il a fallu plus de quatre ans pour présenter le projet de loi à la Chambre; et, bien sûr, le fait qu'il revenait au premier ministre de répondre au rapport annuel du conseil, puisque c’était l’orientation de l’appel à l’action no 56.
En 2015, le premier ministre a affirmé que l'établissement d'une bonne relation avec les peuples autochtones serait la priorité absolue du gouvernement. Je ne sais pas ce que le mot « priorité » veut dire pour le premier ministre libéral, mais pour moi, cela ne veut pas dire déposer un projet de loi concernant les Autochtones à la toute dernière minute. Le projet de loi C‑38 a été présenté le 14 décembre 2022, soit le dernier jour de séance de la Chambre. Le projet de loi C‑53 a été présenté le 21 juin 2023, le dernier jour de la session de la Chambre. Le projet de loi C‑29, bien sûr, a été présenté le 22 juin 2022, le dernier jour d'une session. Je ne sais pas ce qu'il en est pour mes collègues, mais cette tendance ne correspond certainement pas à une « priorité » à mes yeux. Les Autochtones méritent mieux qu'un effort de dernière minute de la part des libéraux.
Ai-je besoin de dire que, même si le premier ministre adorerait s'attribuer le mérite d'avoir été le premier à faire progresser la réconciliation, c'est le gouvernement conservateur précédent qui a enfin présenté des excuses officielles au nom du Canada à tous les peuples autochtones du pays? Les gestes sont plus éloquents que les paroles. C'est pour cette raison que je rappelle à la Chambre que 17 des 19 amendements présentés par les conservateurs ont été adoptés par le comité. C'est le travail de l'opposition officielle d'améliorer les mesures législatives lorsque c'est possible et de les rendre représentatives de tous les points de vue, et c'est exactement ce que les députés de ce côté-ci de la Chambre ont fait. Malheureusement, un amendement que nous avons présenté a été rejeté de façon disproportionnée par les autres partis, et c'est ce dont je vais parler quelques minutes.
L'un des problèmes les plus flagrants du projet de loi C‑29 est le manque de représentation au sein du conseil national de réconciliation. Le projet de loi prévoit trois sièges pour l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis. Ce sont les trois organisations nationales avec lesquelles le gouvernement libéral collabore presque exclusivement en ce qui concerne les questions autochtones à l'échelle du pays. Il a choisi d'ignorer les deux autres grandes organisations que sont l'Association des femmes autochtones du Canada et le Congrès des peuples autochtones.
Au comité, les conservateurs ont fait adopter une motion pour que les deux organisations soient reconnues au même titre que l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis. Pourtant, lorsque le projet de loi a été renvoyé à la Chambre, la coalition libérale—néo-démocrate a délibérément choisi de voter contre la volonté de ses députés qui siègent au comité et de retirer le Congrès des peuples autochtones du projet de loi. La coalition libérale—néo-démocrate a choisi d'ignorer les voix de nombreux citoyens vivant en milieu urbain ou dans la pauvreté. Le Congrès des peuples autochtones représente plus de 800 000 Autochtones vivant hors réserve, mais il n'a aucune voix au chapitre de la réconciliation. Il a été exclu par le gouvernement et ses partisans.
À l'autre endroit, les sénateurs conservateurs ont tenté de corriger la situation, mais, encore une fois, le premier ministre a fait en sorte que ses sénateurs libéraux rejettent cet amendement. Lors des réunions avec des dirigeants autochtones, j’entends souvent parler de l’importance de la réconciliation économique, non seulement pour laisser les Autochtones régler leurs problèmes avec leurs propres ressources, mais aussi pour redonner un sentiment d’autosuffisance et d’honneur à un peuple qui en a été privé par la Loi sur les Indiens, une loi paternaliste, archaïque et irréparablement défaillante.
Les conservateurs ont également proposé un amendement visant à ajouter un siège au conseil d'administration pour un représentant d'un organisme autochtone axé sur la réconciliation économique. Vu la longue liste d'organismes effectuant de l'excellent travail dans ce domaine, il n'aurait pas été difficile de trouver un organisme bien établi ayant démontré par le passé une capacité à créer des débouchés économiques pour les Autochtones. Il faut mentionner que l'absence d'appui à l'égard de cet amendement montre qu'on n'a pas écouté les multiples témoins qui ont clairement exprimé leur approbation en vue d'inclure un point de vue économique au sein du conseil. Ne pas tenir compte de ces voix met en doute le processus même de la réconciliation.
En tant que ministre du cabinet fantôme responsable de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et de Services aux Autochtones Canada, je suis en constante communication avec des groupes et des dirigeants autochtones de partout au pays, et ils me disent à quel point le développement et la prospérité économiques sont importants pour la réconciliation. Avoir des membres spécialisés dans les finances au sein d'un conseil ayant pour mandat de faire progresser la réconciliation me semble essentiel pour veiller à ce que les enjeux économiques soient au cœur de ses travaux.
Au lieu de cela, la coalition libérale—néo-démocrate fait de l'obstruction et méprise les conservateurs qui encouragent la réconciliation économique. Nous devons établir un dialogue national sur les enjeux économiques avec les dirigeants et les organisations autochtones afin d'éliminer les barrières administratives qui existent au sein de Services aux Autochtones Canada et de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et qui nuisent à la prospérité économique. L'objectif est d'éliminer progressivement cette bureaucratie jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus du tout.
Les conservateurs vont dans cette direction, avec l’annonce récente de la redevance sur les ressources des Premières Nations, une initiative proposée et dirigée par des Autochtones. Forts de leur gros bon sens, les conservateurs sont prêts à démanteler la façon archaïque et paternaliste de faire les choses qui repose sur le principe « Ottawa a toujours raison ». Depuis des centaines d’années, les Premières Nations souffrent d’un système colonial brisé qui retire le pouvoir à leurs communautés pour le placer entre les mains de politiciens à Ottawa.
La Loi sur les Indiens confie l’ensemble des terres et de l’argent des réserves au gouvernement fédéral. Cela signifie que les Premières Nations doivent se rendre à Ottawa pour réclamer leurs recettes fiscales provenant des projets d’exploitation des ressources naturelles sur leurs terres. Ce système obsolète place le pouvoir entre les mains des bureaucrates, des politiciens et des lobbyistes, et non entre celles des Premières Nations. Le résultat direct de cette approche « Ottawa a toujours raison » a été de la pauvreté, des infrastructures et des logements inférieurs aux normes, de l’eau potable insalubre et du désespoir.
L'idée d'une redevance sur les ressources des Premières Nations signale aux peuples autochtones que les conservateurs reconnaissent le besoin de corriger le déséquilibre fiscal entre les communautés autochtones et non autochtones. La redevance leur garantirait des avantages financiers annuels stables et elle favoriserait la réconciliation en encourageant l'autodétermination et le développement économique des Premières Nations.
Nous avons essayé d'adopter la même approche dans le projet de loi C‑29, mais les libéraux ne voulaient pas entendre les voix des Autochtones hors réserve ni même envisager une réconciliation économique au sein d'un comité national chargé de la réconciliation.
Les conservateurs continuent d'observer les députés libéraux et néo-démocrates prendre durement à partie les dirigeants autochtones qui témoignent en faveur d'une réconciliation économique devant le comité des affaires autochtones et du Nord. C'est malheureux, et je me demande pourquoi. Ils semblent avoir une aversion à l'idée même d'avoir une discussion sur la réconciliation économique, ce qui me fait dire qu'il y a quelque chose qui cloche.
Qu'est-ce que les députés libéraux ont contre l'idée que les peuples autochtones soient maîtres de leur propre destinée? Qu'ont-ils contre l'idée que ceux-ci aient les moyens de rendre leurs communautés riches, fortes et florissantes grâce à la prospérité? Qu'ont-ils contre l'idée d'utiliser ses propres sources de revenus provenant de véritables partenariats afin de résoudre des problèmes sociaux de longue date? Qu'ont-ils contre l'idée de se libérer de l'emprise malsaine de la pauvreté afin d'offrir de l'espoir et des débouchés aux générations futures? Pourquoi le gouvernement libéral n'écoute-t-il pas ce que les peuples autochtones tentent de lui dire? Malheureusement, la réponse, c'est qu'il se préoccupe davantage du pouvoir et du contrôle politiques.
En imposant sa vision des choses au lieu d'écouter les voix autochtones, il recrée l'environnement même où les peuples autochtones stagnent depuis beaucoup trop longtemps dans ce pays. Un groupe impose à un autre groupe sa vision du monde et ses opinions politiques.
La semaine dernière, à différentes occasions, j'ai entendu la ministre des Services aux Autochtones prétendre que son ministère met l'accent sur le développement conjoint avec les Premières Nations. Le premier ministre lui-même a aussi pris la parole ici pour parler de « développement conjoint ».
On dirait qu'il s'agit là d'une autre expression libérale à la mode visant à donner une illusion de partenariat égal entre les chefs autochtones et le Canada. En fait, en réaction à l'utilisation de cette expression, les dirigeants des Premières Nations ont rétorqué qu'ils ne savent pas trop avec qui le gouvernement libéral fait du développement conjoint, car ce n'est manifestement pas avec eux.
On a entendu le chef national du Congrès des peuples autochtones, Elmer St. Pierre, dire que « la réconciliation doit commencer par l'inclusion ». Il a ajouté: « Malgré l’existence de cinq organisations autochtones nationales, le gouvernement libéral semble faire de la politique partisane en excluant le Congrès des peuples autochtones et en ne tenant pas compte de l'opinion des Autochtones vivant en milieu urbain. »
« Le gouvernement tente de diviser pour régner en reconnaissant certains groupes autochtones de façon sélective, et c'est très préoccupant », a déclaré Kim Beaudin, vice-chef national du Congrès des peuples autochtones. Il a ajouté: « La réconciliation ne peut pas se limiter aux seules réserves, car la majorité des Autochtones vivent maintenant en région urbaine ou rurale, et ils exigent de se faire entendre. »
Quelle remontrance gênante à l'endroit du gouvernement libéral. Pire encore, l'un des trois membres originaux du conseil, l'Inuit Tapiriit Kanatami, une organisation qui représente les Inuits, a retiré son appui au projet de loi C‑29. Son président, Natan Obed, craint que le conseil de réconciliation créé par le projet de loi ne mine le travail des Inuits, qui cherchent à établir une relation directe avec le gouvernement fédéral et à faire progresser leurs droits et leurs intérêts. Il dit que le projet de loi, dans sa forme actuelle, ne fait pas grand-chose non plus pour tenir le gouvernement fédéral de rendre compte de ses obligations en matière de réconciliation.
Sur la question de l'« élaboration conjointe », qui, selon les libéraux, est leur façon de faire les choses, le président Obed a dit: « Du côté des Inuits, on peut se demander s'il y a lieu de qualifier nos interactions avec le gouvernement fédéral d'élaboration conjointe [...] C'est un terme largement subjectif, et nous voulion les rendre plus clair. »
Le chef St. Pierre a été beaucoup moins indulgent. Il a dit ceci: « Cette initiative extraordinaire des libéraux constitue un affront pour des milliers de survivants qui vivent hors réserve [...] Depuis sept ans, les libéraux insistent haut et fort sur l'importance de la réconciliation, mais cette exclusion révèle leur vrai visage. »
Il est temps de changer fondamentalement d'approche. J'ai effectué une grande partie de mon travail dans ce dossier en collaboration avec mon collègue le député de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill. En fait, c'est lui qui a piloté le projet de loi C‑29 à la Chambre, alors je tenais à prendre un moment pour le remercier de son travail dans ce dossier.
Par respect pour son travail, j'aimerais raconter une anecdote provenant de sa circonscription qui met vraiment en lumière les changements que l'on constate déjà sur le terrain, dans le Nord de la Saskatchewan. Après avoir passé du temps avec le chef de la bande Pelican Lake, Peter Bill, un agent de la GRC et deux des propres agents de sécurité communautaire de Pelican Lake, le député a demandé comment allait le nouveau programme des agents de sécurité communautaire. Le chef Bill a répondu que la communauté comptait maintenant six employés à temps plein, qu'elle s'était dotée de véhicules pleinement équipés et que d'autres agents étaient en cours de formation. L'agent de la GRC a aussi expliqué que le programme est très utile pour assurer la sécurité générale de la population.
Comment la bande Pelican Lake a-t-elle financé le programme des agents de sécurité communautaire? En fait, c'est grâce à des revenus autonomes générés par l'exploitation forestière. Au lieu d'attendre pendant des années que les ministériels et les bureaucrates dressent des plans; se réunissent; définissent des cadres; créent des tableaux et des graphiques; procèdent à des évaluations des avantages et à des études de faisabilité; ou profitent de la signature de protocoles d'entente pour faire des séances de photos, la bande a plutôt investi les profits dans la santé générale de ses membres.
Ce jour-là, le député de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill s’est ensuite rendu dans la Première Nation de Flying Dust pour participer à une marche de solidarité avec des survivants des pensionnats autochtones. Lors de cette marche, il a vu la patinoire extérieure qui avait été aménagée il y a quelques années et, à côté, un tout nouveau magasin d’articles de sport et centre d’entraînement de 6 000 pieds carrés, appelé Snipe and Celly. De l’autre côté, on peut voir sur le bord de la route la nouvelle station-service de Petro-Canada. Pour le député, il s’agissait d’un rappel frappant de ce que le vice-chef cri du Conseil tribal de Meadow Lake, Richard Derocher, avait évoqué un peu plus tôt en parlant de façon positive de la réconciliation. Le vice-chef avait dit souhaiter que les gens qui visitent ou qui traversent la région ne se rendent pas compte qu’ils quittent la Première Nation de Flying Dust pour entrer à Meadow Lake.
Créer de la richesse grâce au développement économique fonctionne. C’est une honte que le gouvernement ne le reconnaisse pas. Il faut changer le modèle actuel pour qu'il ne revienne plus à des fonctionnaires fédéraux de décider qui est ou n’est pas prêt à assumer l’autonomie gouvernementale. La réconciliation doit être axée sur l’avenir des peuples autochtones, et non sur l’intérêt supérieur du gouvernement libéral. En modernisant notre approche à l’égard des partenariats avec les Autochtones, nous moderniserons le Canada et nous amorcerons une nouvelle ère de prospérité économique et d’égalité des chances.
Les conservateurs préconisent la réconciliation économique et y croient parce que c'est la solution pour éliminer la pauvreté et, par le fait même, les maux sociaux qu'elle engendre. En reprenant les choses en main, les Autochtones pourront commencer à gérer la prospérité au lieu de la pauvreté et ils pourront prendre des mesures concrètes vers la guérison grâce à l'autodétermination.
Les conservateurs appuient les Autochtones hors réserve et non inscrits. Contrairement aux libéraux et aux néo-démocrates, nous l'avons démontré publiquement en appuyant l'inclusion du Congrès des peuples autochtones au sein du Conseil national de réconciliation. Les libéraux et leurs partenaires néo-démocrates de coalition ont réduit au silence la voix de 800 000 Autochtones hors réserve et non inscrits lorsqu’ils ont voté contre des amendements qui auraient inclus le Congrès des peuples autochtones au sein du conseil. Que ce soit bien clair: les députés libéraux, néo-démocrates et bloquistes se sont opposés à une réconciliation économique au sein du conseil national, tandis que les conservateurs ont reconnu l'importance de la consultation et de l'écoute d'autant de voix autochtones différentes que possible.
En conclusion, je suis fier du travail de notre équipe conservatrice, qui a réussi à améliorer le libellé du projet de loi C‑29 par rapport à ce qu'il était à sa présentation à la Chambre.
Madam Speaker, it is an honour once again to rise and speak to Bill C-29.
This flawed bill was the government's attempt, over nine years in office, to address the Truth and Reconciliation Commission's calls to action 53 through 56. Indeed, since 2015, the Liberal government, for all its rhetoric on reconciliation, continues to ignore indigenous voices. It breaks promises and perpetuates the archaic, broken and paternalistic “Ottawa knows best” approach to indigenous issues.
We do not have to look very far to see this.
The Chiefs of Ontario, which represents more than 130 first nations in the province, filed for a judicial review because this Liberal coalition government refuses to listen to indigenous communities and axe the carbon tax. The first nations argue that the imposition of the price on carbon is leaving their communities worse off than others in Canada and breaching the principles of true reconciliation.
Abram Benedict, the Grand Chief for the Mohawk Council of Akwesasne said, “People feel that their rights are being violated.” The chiefs want the federal government to redevelop the policy with their communities by either exempting first nations people from the price on carbon or allowing them to recoup all the costs associated with the system.
Many first nations members cannot benefit from the rebates delivered under the pricing mechanism, because the payments are linked to income taxes, which are not collected from individuals working on reserves. The leadership also argues that the price on carbon places a burden on their constitutionally protected rights to hunt, harvest or fish on their traditional territory because of the added fuel costs for all-terrain vehicles, trucks, boats and snowmobiles.
Furthermore, with respect to the long-anticipated national loan guarantee program, the Liberal government has remained silent on the details. Indigenous leaders are very concerned that oil and gas will not be included, sidelining over $300 billion in projects over the next decade and $40 billion in LNG projects ready to go next year. Indigenous leaders are asking for details, but this government refuses to engage with them and give them the details they actually need to plan.
This is not reconciliation. This is alienation.
This leads me to Bill C-29, the national council for reconciliation act. Speaking previously, I made it clear that it was important to use a consensus-building approach to improve this piece of legislation. Bill C-29 deserved, in its formation, a responsible look at areas where it needed improvement.
At second reading I pointed out that Bill C-29's foundation was cracked and would need some care and attention at committee if the government hopes to provide a workable council that is respected by all leaders, all communities and all organizations across Canada. I wanted to make sure that all five indigenous national organizations were represented, not just the three that were in the original bill, notably the Native Women's Association of Canada, NWAC, and the Congress of Aboriginal Peoples, both of which were ignored.
My colleague, the member of Parliament for Desnethé—Missinippi—Churchill River, added that he wanted the following addressed: The transparency and independence in the selection process of the board of directors; words that were purposely vague to avoid accountability; the lack of any measurable outcomes; the fact that it took over four years to bring the bill to the House in the first place; and, of course, lastly, that the Prime Minister should be the one responding to the council's annual report, as was the direction in the call to action 56.
In 2015 the Prime Minister claimed that building a good relationship with indigenous peoples would be the government's top priority. I am not sure what the word “priority” means to the Liberal Prime Minister, but to me it does not mean tabling any indigenous-related legislation at the last possible minute. Bill C-38 was introduced December 14, 2022, the last sitting day of a House sitting session. Bill C-53 was introduced on June 21, 2023, the last day of a House sitting session. Bill C-29, of course, was introduced June 22, 2022, which was the last day of a session. I do not know about my colleagues, but the trend certainly does not scream “priority” to me. Indigenous people deserve more than a last-minute Liberal effort.
Need I say that, while the Prime Minister would love to take credit for being the first to advance reconciliation, it was actually the previous Conservative government that finally issued a formal apology on behalf of Canada to all indigenous people across the country? Actions speak louder than words, which is why I remind the House that 17 of the 19 amendments Conservatives put forward were passed at committee. It is the job of the official opposition to improve legislation where possible and to make it representative of all voices, and that is exactly what members on this side of the House did. Unfortunately, there was one amendment we proposed that was disproportionately voted down by the other parties, and that is what I would like to discuss for a few minutes.
One of the most glaring issues with Bill C-29 is the lack of representation on the national council for reconciliation. The bill sets aside three seats for the AFN, ITK and the MNC, three national organizations that the Liberal government deals with almost exclusively when it comes to indigenous issues across the country. It chose to ignore the other two major organizations, NWAC and CAP.
At committee, Conservatives got a motion passed to have both organizations recognized in the same manner as the AFN, ITK and the MNC, yet when the bill was reported back to the House, the Liberal-NDP coalition chose to deliberately vote against the will of its members on committee and remove the Congress of Aboriginal Peoples from the bill. The Liberal-NDP coalition chose to ignore the voices of large swaths of urban and poor people. CAP represents over 800,000 off-reserve indigenous voices, yet it has no voice when it comes to reconciliation. It has been alienated by the government and its supporters.
The Conservative senators in the other place tried hard to rectify this, but again the Prime Minister made sure his Liberal senators defeated that amendment. I often hear in meetings with indigenous leaders about the importance of economic reconciliation, not just to address their own issues with their own resources but also to return a sense of self-sufficiency and honour to a people who have had it stripped away by the paternalistic, archaic and irreparably broken Indian Act.
Conservatives also put forward an amendment to add a seat on the board of directors for someone from an indigenous organization that is focused on economic reconciliation. With many options available from a whole list of organizations that are all doing great work in this sphere, finding a well-established organization that has done historic work in creating economic opportunity for indigenous people would not have been a barrier. The lack of support for this amendment, it should be pointed out, came at the expense of not listening to multiple witnesses who clearly voiced their approval for the inclusion of an economic lens being a part of this board. To ignore these voices discredits the very process of reconciliation.
As the shadow minister for Crown-Indigenous Relations and Northern Affairs Canada and Indigenous Services Canada, I hear regularly from indigenous groups and leaders across the country how important economic development and prosperity are to reconciliation. Having members with fiscal expertise on a commission directly focused on advancing reconciliation seems like a key component to ensuring an economic lens is at the forefront of their work.
Instead, obstruction comes from the Liberal-NDP coalition, which looks down upon Conservatives who encourage economic reconciliation. We need to establish an economic national dialogue with indigenous leadership and organizations to remove the bureaucratic barriers to economic prosperity that exist at Indigenous Services Canada and Crown-Indigenous Relations and Northern Affairs Canada, with a goal of phasing out these government bureaucracies altogether.
Conservatives are moving in this direction, with the recent announcement of the grassroots, indigenous-led first nations resource charge. Common-sense Conservatives are ready to dismantle the “Ottawa knows best” archaic and paternalistic way of doing things. For hundreds of years, first nations have suffered under a broken colonial system that takes power away from their communities and places it in the hands of politicians in Ottawa.
The Indian Act hands over all reserve lands and money to the federal government. This means that first nations must go to Ottawa to ask for the tax revenues collected from resource projects on their lands. This outdated system puts power in the hands of bureaucrats, politicians and lobbyists, not first nations. The direct results of this “Ottawa knows best” approach have been poverty, substandard infrastructure and housing, and unsafe drinking water.
The first nations resource charge is a signal to indigenous peoples that the Conservatives recognize the need to correct the fiscal imbalance between indigenous and non-indigenous communities. This would ensure that they receive stable, annual fiscal benefits and to advance reconciliation by promoting first nations self-determination and economic development.
We tried to do this with Bill C-29 as well, yet the Liberals were not interested in hearing the voices of off-reserve indigenous peoples or even considering economic reconciliation on a national committee tasked with reconciliation.
Conservatives continue to observe Liberal and NDP MPs aggressively challenging indigenous leaders who appear as witnesses at the indigenous and northern affairs committee, advocating for economic reconciliation. Unfortunately, I find myself asking why. It seems there is an aversion to even having a discussion on economic reconciliation. This tells me that something does not add up.
What is it about indigenous peoples being the creators of their own destiny that Liberal MPs dislike? What is it about empowering the creation of healthy, strong and vibrant communities through prosperity that they do not like? What is it about using own-source revenue from true partnerships to solve long-standing social issues that they dislike? What is it about leaving behind the destructive grip of poverty to offer hope and opportunity to future generations that they dislike? Why will the Liberal government not listen to what indigenous people are trying to tell them? Sadly, the answer is that they are more concerned with political power and control.
By imposing their own views, rather than listening to indigenous voices, they create the same environment that indigenous peoples have lived under for far too long in this country. One group's world views and political opinions are forced upon another group.
This past week, on many different occasions, I heard the Minister of Indigenous Services claim that her department is focused on co-development with first nations. The Prime Minister even stood in this House and used the term “co-develop” as well.
This sounds like another Liberal buzzword used to create the illusion of equal partnership between indigenous leaders and Canada. In fact, in response to the use of the term, first nations leaders have pushed back and said that they are not sure who the Liberal government is co-developing with, because it is sure not them.
We heard from the national chief, Chief Elmer St. Pierre, of the Congress of Aboriginal Peoples that “Reconciliation must start with inclusion”. He added, “Despite the existence of five National Indigenous Organizations, the Liberal Government seems to be engaging in partisan politics by excluding CAP and the voices of urban Indigenous peoples.”
“The government's attempt to divide and conquer by selectively recognizing certain indigenous groups is deeply concerning,” stated Kim Beaudin, CAP national vice-chief. He went on: “Reconciliation cannot be confined to reserves alone, as the majority of Indigenous peoples now reside in urban and rural areas, demanding their voices to be heard.”
What an embarrassing indictment of the Liberal government this is. To make matters worse, one of the three original council members, the ITK, an organization that represents Inuit peoples, has withdrawn its support of Bill C-29. The ITK's president, Natan Obed, fears that the reconciliation body created by the bill could undermine ongoing Inuit work to build a direct relationship with the federal government and advance Inuit rights and interests. He says that the bill, as it stands, also does little to make the federal government accountable for fulfilling its obligations on reconciliation.
On this issue of “co-development”, which the Liberals insist is how they do business, President Obed said: “It has been debatable on the Inuit side on whether or not we would describe how we've interacted with the federal government as co-developed.... These terms are largely subjective and we wanted to make them more clear.”
Chief St. Pierre was much less forgiving, saying, “This extraordinary move by the Liberals is a slap in the face to thousands of survivors who live off-reserve.... For seven years now, the Liberals have trumpeted the importance of reconciliation, but this exclusion reveals their true colours.”
It is time to fundamentally change the approach. Much of my work on this file was shared by my colleague, the member for Desnethé—Missinippi—Churchill River. In fact, it was that member who shepherded Bill C-29 through the House, and I wanted to take a moment to thank him for his work on this file.
Out of respect for his work, I would like to share a story from his riding, which really highlights the changes that are already happening on the ground in northern Saskatchewan. Having spent time with Pelican Lake First Nation's Chief Peter Bill, RCMP and two of Pelican Lake's own community safety officers, the member asked how the newly established community safety officer program was going. Chief Bill replied that the community now has six full-time employees and its own fully equipped vehicles, and it is in the process of training more officers. The RCMP also explained how helpful the program had been in the overall safety of the community.
How did Pelican Lake First Nation pay for this community service officer program? In fact, it was their own-source revenue, which was generated from their forestry business. They invested the profits to assist the overall health of the community, instead of waiting around for years while the government and the bureaucrats plan; meet; make frameworks, charts and graphs; do benefit assessments and feasibility studies; or use the signing of MOUs for photo ops.
Later that day, the member for Desnethé—Missinippi—Churchill River was at Flying Dust First Nation to participate in a walk of solidarity with residential school survivors. On that walk, he saw the hockey rink that was built a few years ago and, beside it, the newly built 6,000-square-foot sporting goods store and facility called Snipe and Celly. If one looks in the other direction, one finds the new Petro-Canada gas station located right on the highway. For the member, it was a stark reminder of what the MLTC Cree vice-chief, Richard Derocher, had mentioned to him earlier that day, when he spoke positively on reconciliation. He shared that his wish was that, one day, when people were either visiting or driving through the area, they would not be able to recognize when they were leaving Flying Dust First Nation and entering Meadow Lake.
Generating prosperity through economic development works. It is a shame that this was not recognized by the government. The existing model of federal public servants determining who is and who is not ready for self-governance needs to change. Reconciliation must be centred on the future of indigenous peoples, not what is in the best interest of the Liberal government. By modernizing our approach to indigenous partnerships, we will modernize Canada and usher in a new age of economic prosperity and equality of opportunity.
Conservatives promote and believe in economic reconciliation. It is the solution to eradicating poverty and, with it, the social ills that poverty creates. With control put back in their hands, indigenous peoples can begin to manage prosperity instead of poverty and take concrete steps toward healing through self-determination.
Conservatives support off-reserve and non-status indigenous peoples. Unlike the Liberals and the NDP, we have demonstrated this publicly with our support of the Congress of Aboriginal Peoples' inclusion on the national council for reconciliation. The Liberals and their NDP coalition partners effectively silenced the voices of the 800,000 off-reserve and non-status indigenous peoples when they voted against amendments that would have included CAP on the council. Let the record show that it was the Liberal, NDP and Bloc members who stood against the addition of economic reconciliation to the national council, while Conservatives recognized the importance of consultation and of hearing from as many diverse indigenous voices as possible.
To conclude, I am proud of the work our Conservative team did in making Bill C-29 a better version than what originally came to the House.