Madame la Présidente, cet après-midi, je veux commencer mon discours en clarifiant quelques points, en particulier pour la gouverne des députés de Winnipeg‑Centre‑Sud et de Winnipeg‑Nord, car ils ne semblent ne pas trop savoir comment les conservateurs ont voté sur le projet de loi C‑35. Le projet de loi a été mis aux voix à toutes les étapes et il a reçu le consentement unanime des députés.
Je tiens donc à dissiper absolument toute confusion: j'appuie l'amendement dont nous débattons. Voilà ma position. J'espère que je n'aurai pas à répondre à une question là-dessus plus tard.
Aujourd'hui, je suis reconnaissant d'avoir l'occasion de mettre en lumière des réserves dont me font part des responsables de garderie et des parents aux quatre coins de ma circonscription, Bruce—Grey—Owen Sound. Je vais m'appuyer sur des données. Je tiens d'ailleurs à souligner que nous avons besoin de plus de données, en particulier en ce qui concerne les répercussions du programme sur les services de garde parascolaires dans l'ensemble du pays. Le problème découle principalement de la pénurie d'éducateurs de la petite enfance. J'invite le gouvernement à ouvrir les oreilles et à aller chercher des données, contrairement à ce qu'il semble faire jusqu'à présent.
J’en ai justement discuté avec certains de mes collègues du Québec. La Belle Province a mis en place un programme qui, à mon avis, connaît beaucoup de succès. Cependant, s'il a du succès, c’est parce qu’il a été mis en œuvre progressivement. Les pouvoirs publics ne se sont pas contentés de l'imposer, contrairement au gouvernement fédéral qui, essentiellement, brandit une arme, ou plutôt un sac d’argent, à la face des provinces et des territoires pour qu’ils instaurent un programme sans vraiment réfléchir à toutes les conséquences.
Voici une citation tirée d’un discours prononcé à la Chambre:
Encore une fois, les libéraux font des promesses qu’ils ne peuvent pas réaliser. Les garderies à 10 $ par jour ne corrigent pas les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et de manque de places. Je vous garantis aujourd’hui que si jamais cette stratégie échoue et ne permet pas d’offrir des services de garde d’enfants abordables à tous ceux qui en ont besoin, partout au Canada, le gouvernement libéral blâmera les provinces et les territoires pour cet échec.
Qui a dit cela? C’était moi. Je l’ai dit dans un discours, le printemps dernier, à l’occasion de notre premier débat sur ce projet de loi. Je persiste à dire que c'est ce que nous entendons aujourd’hui, en ce moment même, de la part des garderies et des fournisseurs dans tous les coins du pays.
J'aimerais maintenant présenter certaines données et faire un tour de la couverture médiatique des dernières semaines. On a rapporté que 77 % des parents à revenu élevé ont accès à des services de garderie, contre 41 % des familles à faible revenu. Le gouvernement parle de la prestation pour la garde d'enfants. Elle est logique, car il s'agit d'une mesure fondée sur les moyens, et j'y suis favorable. Par contre, j'ai du mal à comprendre comment le gouvernement a pu mettre en place un programme qui, à cause de la demande parmi les personnes qui touchent un revenu de 1 million de dollars par année, prive les Canadiens à faible revenu de services de garderie. À mes yeux, cela n'a aucun sens. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi le gouvernement a opté pour un tel programme.
Selon Statistique Canada, en 2023, 46,4 % des parents ont déclaré avoir de la difficulté à trouver des services de garde, comparativement à 36,4 % pour l'année 2019. Par ailleurs, en 2023, 26 % des parents d'enfants âgés de moins de 5 ans qui n'ont pas eu recours à des services de garderie ont déclaré que leur enfant était inscrit sur une liste d'attente, alors qu'ils n'étaient que 19 % en 2022.
Enfin, voici ce qu'on peut lire dans un article de CBC News: « Sharon Gregson, de la Coalition of Child Care Advocates de la Colombie-Britannique, a dit qu'il y a 130 000 places en garderie accréditées dans la province, mais que 75 % des enfants de 12 ans et moins ne peuvent y avoir accès. ».
Au lieu d'utiliser mes propres mots, je vais lire certains passages de courriels que j'ai reçus aujourd'hui. Lorsque j'ai appris que j’avais l'occasion d'intervenir dans ce débat aujourd'hui, j'ai contacté les fournisseurs de services de garde de ma circonscription et, en quelques heures, j'ai reçu des pages et des pages de commentaires sur les réserves que suscite le programme. Certains m'ont dit qu'ils auraient voulu me fournir beaucoup plus de renseignements, mais qu'ils manquaient de temps.
Voici un courriel que j'ai reçu de la part de quelqu'un qui travaille dans une prématernelle: « Nous croyons au concept, mais le modèle actuel n'est pas viable. Notre école ne reçoit pas le financement nécessaire. On ne tient pas compte de l'inflation. Le financement de l'inflation prévu par le programme pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants est nettement inférieur à l'augmentation réelle des coûts de fonctionnement. Le financement de l'inflation pour l'année 2023 n'était que de 2,75 %, ce qui représente une baisse par rapport au financement antérieur, qui s'élevait à 2,1 %. Les éducateurs de la petite enfance non agréés, qui représentent 45 % du personnel, sont complètement négligés dans le calcul du financement des salaires. »
Elle a ajouté: « Il y a plus de 100 familles sur notre liste d'attente. Lorsqu'une place dans notre école se libérera, la plupart des enfants inscrits sur la liste d'attente seront trop vieux pour fréquenter notre école. »
Une autre école maternelle a déclaré: « Les garderies privées indépendantes ne sont pas les seules à exprimer de vives inquiétudes à propos de ce programme. » Elle a également fait état de certaines préoccupations soulevées par des garderies privées membres de l'Ontario Association of Independent Childcare Centres, qui cherchent actuellement à se retirer du programme, si ce n'est déjà fait. En réalité, 70 % de ces garderies, qui sont toutes dirigées par des bénévoles, envisagent de se retirer du programme lorsque le financement fondé sur les coûts sera mis en place.
Un autre commentaire porte sur le fait que la charge de travail a augmenté considérablement pour répondre aux exigences de ce programme et remplir les activités administratives nécessaires. Les administrateurs ont ainsi été écartés d'autres activités en classe qu'ils avaient l'habitude d'effectuer. Ils ne se sentent pas capables de continuer à adhérer au programme et de fournir les programmes et les services de qualité que la garderie est censée fournir. Dans un cas ici et également en Ontario, où j'habite, cela signifie que leurs frais de garderie passeront de 525 $ à plus de 1 000 $ par mois, soit plus de 12 000 $ par année.
Selon l'école, « les ajustements progressifs du financement n'ont pas suivi le rythme de l'augmentation des coûts opérationnels ». C'est « loin d'être suffisant pour couvrir l'augmentation des dépenses des deux dernières années ». L'école cherche à obtenir « des lignes directrices plus détaillées et des éclaircissements sur la mise en œuvre ». Elle a affirmé que cette incertitude ne fait que créer des difficultés « pour les fournisseurs qui doivent planifier et assurer la prestation continue de services de garde de qualité ». Elle a ajouté que « sans un soutien adéquat et une certaine souplesse dans le financement, les fournisseurs envisagent maintenant de se retirer du programme ».
L'école a formulé quelques recommandations. Voici la partie la plus importante. Elle invite « tous les ordres de gouvernement à travailler ensemble pour réévaluer le modèle de financement afin qu'il reflète fidèlement les coûts croissants de la prestation de services de garde d'enfants de qualité, notamment en envisageant un financement direct aux familles ou un remplacement continu des revenus pour les fournisseurs ».
Elle recommande également d'« entreprendre une consultation constructive avec les prestataires de services de garde d'enfants et les parents afin de comprendre les défis et d'ajuster le programme national d’éducation préscolaire et de garde d'enfants pour mieux répondre aux besoins de toutes les parties prenantes ».
Enfin, l'école recommande de « suivre l'exemple du Québec, où les familles qui n'ont pas accès à des garderies dans le cadre du programme peuvent réclamer séparément les frais des services de garde de leur choix. Ainsi, les parents peuvent choisir le service de garde d'enfants qui convient à leur famille et s'assurer qu'il est abordable. Certains voudront une école Montessori, d'autres, une école régulière, d'autres encore une école en forêt, ou ils préfèrent garder leurs enfants à la maison. Les parents devraient pouvoir choisir ».
Le YMCA réclame le recrutement immédiat de nouveaux arrivants dans le système d'éducation préscolaire en accordant la priorité à l'éducation préscolaire à titre de secteur en demande en Ontario et en reconnaissant les titres de compétence des pays d'origine. L'Ontario devrait injecter plus d'argent dans les programmes de formation des aides-éducateurs de la petite enfance, en plus d'augmenter la rémunération des aides qui travaillent dans le secteur.
Je comprends que cela se ferait à l'échelon provincial, mais les provinces et territoires soutiennent que le gouvernement ne les finance pas adéquatement. Par exemple, il manque 10 éducateurs à temps plein pour les groupes de poupons et d'enfants d'âge préscolaire au YMCA de ma circonscription. S'il avait ces ressources, il pourrait accepter 59 enfants qui sont actuellement sur sa longue liste d'attente. Je vais parler des listes d'attente dans un instant. Le YMCA ne peut augmenter sa capacité pour les groupes d'enfants d'âge scolaire que s'il a les éducateurs pour le faire. J'y reviendrai.
Les représentants d'un autre service de garde et d'éducation familiale ont déclaré: « L'augmentation du coût des services publics, de la nourriture, du loyer et des fournitures est ahurissante. Le financement que nous recevons ne couvre pas nos coûts. » Ils ont ajouté: « Il n'est pas étonnant que nos éducatrices quittent le secteur. Ce sont ces éducatrices qui travaillent fort pour un salaire de misère qui tiennent le programme à bout de bras. La paperasse, les rapports, les vérifications, tout cela ajoute énormément de travail à notre équipe administrative, qui en a déjà plein les bras. Nous ne pourrons pas répondre à la demande. Les parents peinent à trouver des places pour profiter du système pancanadien de garderies à tarif réduit. »
Ce programme exploite à lui seul plus de 527 places en garderie agréée dans ses établissements. Ces places sont destinées à des bambins, ainsi qu'à des enfants d'âge préscolaire et scolaire. Le 15 février, la liste d'attente comptait 790 noms, et elle ne cesse de s'allonger.
Il ne se passe pas un jour sans que le programme actuel cause des problèmes. Pour mener à la réussite, le régime doit être financé adéquatement et équitablement. La réalité, c'est que sans garderie, les parents ne peuvent pas travailler. Ils sont fâchés et frustrés à l'égard de ce régime au sujet duquel ils n'ont pas été adéquatement consultés.
Cela vient du comté de Grey. Les deux comtés que je représente m'ont fourni une rétroaction et des statistiques utiles. Dans le comté de Grey, une moyenne de 1 231 enfants âgés de 0 à 6 ans bénéficient chaque mois de la réduction. C'est une bonne nouvelle. Il y a 1 231 enfants seulement dans mon comté qui en bénéficient. Toutefois, le 31 décembre dernier, 1 835 enfants étaient sur la liste d'attente.
Les exploitants de garderie éprouvent toujours des difficultés en matière de recrutement et de rétention de personnel qualifié, ce qui empêche certains programmes agréés de fonctionner à plein rendement. Le plancher salarial soulève des préoccupations, tout comme les retards dans la mise en œuvre du modèle de financement.
Plus précisément, j'avais demandé un suivi concernant les répercussions de ce programme sur les programmes d'aide avant et après l'école. J'y ai fait allusion plus tôt dans mon discours. Essentiellement, ces programmes agréés ne fonctionnent pas à plein rendement. Dans le seul comté de Grey, il y a 730 places agréées pour les enfants de 6 à 12 ans dans les programmes d'aide avant et après l'école. Cependant, au 31 décembre, il y avait plus de 166 enfants sur les listes d'attente. Selon les exploitants, s'ils ne fonctionnent qu'entre 60 % à 75 % de leur capacité, c'est principalement parce qu'ils ont dû affecter du personnel au programme à temps plein pour les enfants âgés de 0 à 6 ans. De plus, ils ont de la difficulté à recruter du personnel en raison des exigences liées aux quarts de travail dans les programmes avant et après l'école.
Les autorités locales continuent de collaborer avec les exploitants des garderies pour élaborer des stratégies de recrutement et de maintien en poste afin de remédier à la situation. Elles font donc de leur mieux dans les limites de leur capacité.
Je tiens à parler des répercussions de cette situation sur une personne que je connais personnellement, un parent seul. Depuis que le programme a été signé, il a perdu l'accès aux services de garde avant et après les heures de classe. Tous les jours, il doit aller reconduire son enfant à 8 h 50 et aller le chercher à 15 h 40. Comment un parent seul peut-il y arriver? Qui travaille six heures par jour? C'est carrément ingérable.
Les parents seuls doivent pouvoir compter sur des amis ou des proches pour y arriver. Le programme a permis à des parents seuls de retourner au travail — je parle des parents chanceux parce que, encore une fois, il n'y a pas suffisamment d'employés et d'éducateurs de la petite enfance. Cependant, deux ans plus tard, ou quand les enfants entrent à l'école et que les parents ont besoin de services de garde avant et après les heures de classe, les parents seuls sont obligés de quitter leur emploi. Les répercussions sont encore plus grandes sur les travailleurs de quarts et de l'économie à la demande qui n'ont pas un horaire de 9 à 5. De nombreux travailleurs dans notre pays, en particulier des travailleurs à faible revenu, dépendent de la souplesse offerte par les services de garde avant et après les heures de classe, des services qui étaient disponibles, mais qui ont subi les contrecoups du programme actuel.
J'ai le plaisir de représenter la majeure partie du comté de Grey, c'est-à-dire tout le comté à l'exception d'une partie très importante, la municipalité de Blue Mountains, représentée par mon collègue, le député de Simcoe—Grey. Je représente également la moitié nord du comté de Bruce. Les gens du comté de Bruce parlent des services de garde abordables, et certains commentaires sont favorables. Je suis tout à fait d'accord. Je pense que tous les députés sont tout à fait d'accord, car nous l'avons dit à plusieurs reprises à la Chambre.
Les services de garde abordables sont essentiels pour répondre aux préoccupations liées à l'augmentation du coût de la vie, à la croissance économique, à la participation au marché du travail et à la dégradation des conditions économiques qui a une incidence disproportionnée sur les femmes.
Cependant, les fournisseurs de services de garde ont exprimé des préoccupations au sujet de la viabilité financière. Un financement additionnel pour les frais de fonctionnement est nécessaire afin de maintenir ces places. Les exploitants de garderies doivent bénéficier d'un soutien durable, prévisible et adéquat pour poursuivre le programme. Il faut un financement complet. La pénurie de main-d'œuvre demeure un obstacle à l'élargissement de l'accès aux services de garde pour la petite enfance. Pour assurer la réussite du programme d'éducation préscolaire, il faut résoudre rapidement les difficultés liées à la main-d'œuvre, et il faut bonifier la rémunération et les avantages sociaux pour que les éducateurs de la petite enfance reçoivent une rémunération adéquate en fonction de leur formation et de leurs compétences.
J'ai sous la main des données précises provenant du comté de Bruce. Juste pour répondre à la demande liée à l'élargissement de l'accès conformément au cadre sur l'accès et l'inclusion, qui prévoit la création de 645 nouvelles places en garderie, il faudrait de 100 à 130 éducateurs de la petite enfance de plus dans le secteur pour répondre aux ratios enfants-employés. La liste d'attente centralisée du comté de Bruce compte actuellement 1 243 enfants qui ont besoin d'une garderie détentrice d'un permis.
Il y a de bonnes nouvelles: le comté de Bruce codirige un groupe de travail sur le recrutement et le maintien en poste des éducateurs préscolaire dans la région de Bruce Grey, dont les membres proviennent des collèges, des conseils scolaires, des services de consultation pour les entreprises et des services de communication d'entreprise de la région, afin d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies locales de recrutement et de maintien dans l'emploi des éducateurs préscolaires. Le comté de Bruce s'est associé au Collège Fanshawe pour répondre à ce besoin en offrant sur place, dans la région, un programme d'études à temps partiel en éducation préscolaire. Pour la seule année scolaire en cours, 32 étudiants sont inscrits au programme. Faisons le calcul. Trente-deux nouveaux éducateurs préscolaires permettent de créer entre 150 et 250 places en garderie. Or, il en faudra encore plus, car plus de 1 250 nouvelles places sont nécessaires. Ce n'est donc qu'une goutte d'eau dans l'océan, et nous devons en faire plus. Il n'y a bien sûr aucune garantie que tous les étudiants en éducation préscolaire resteront dans le programme et choisiront de travailler dans ce domaine.
Maintenant que j'arrive à la fin de mon discours, je souhaite simplement souligner quelques points que j'ai déjà soulevés lorsque nous avons eu le privilège de débattre de ce sujet.
En ce qui concerne l'accès, il est difficile de faire fonctionner le programme, surtout dans les régions rurales du Canada, s'il n'y a ni places ni personnel. Il faut faire quelque chose à ce sujet, sans quoi les parents et les familles de ces régions ne pourront pas se prévaloir des places subventionnées.
Pour ce qui est de la pénurie de main-d'œuvre, rien n'a changé. J'ai parlé très clairement des données. Il s'agit d'une excellente mesure, mais les parents ne peuvent pas payer moins cher s'ils n'ont pas accès au programme.
En ce qui concerne les coûts d'exploitation croissants, dont j'ai déjà parlé, nous savions que ce problème allait survenir, même l'an dernier. Le financement que le gouvernement fédéral est censé verser aux provinces et aux territoires ne couvre pas les dépenses des organismes auquel on demande d'offrir le programme.
En conclusion, les services de garde à prix abordable sont essentiels, mais si on ne peut pas y avoir accès, c'est comme s'ils n'existaient pas. Je le répète, le projet de loi ne règle nullement le problème d'accessibilité. Toutes les familles canadiennes devraient avoir accès à des services de garde abordables et de qualité, et être en mesure de choisir le fournisseur de services de garde qui convient le mieux à leurs besoins. Le projet de loi C‑35 convient aux familles qui ont déjà une place en garderie, mais il n'aide ni les milliers de familles inscrites sur une liste d'attente ni les exploitants qui manquent de personnel ou dont les installations ne leur permettent pas d'offrir plus de places. Encore une fois, nous voyons les libéraux faire des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir.
Les conservateurs favoriseraient toutes les formes de services de garde d'enfants, notamment les garderies traditionnelles, les garderies offrant des services prolongés, à temps partiel ou de nuit, les pouponnières, les services de garde flexibles, les haltes-garderies, les services de garde avant et après l'école, les centres d'éducation préscolaire, les services de garde coopératifs, les services de garde confessionnels, les programmes de soutien adaptés aux enfants handicapés, les services de garde en milieu familial, les bonnes d'enfants en garde partagée ou non, les parents ou les tuteurs au foyer qui élèvent leurs propres enfants, ainsi que les membres de la famille, les amis ou les voisins qui fournissent des services de garde. Tout le monde aurait accès à des services de garde.
Madam Speaker, I want to open my speech this afternoon by clarifying a few things, especially for the member for Winnipeg South Centre and the member for Winnipeg North. They seem to be confused about how Conservatives voted on Bill C-35. The bill was voted on at all stages and received unanimous consent from every member in this House.
I will make it crystal clear to everybody now that I support the amendment, which is what we are debating. That is where I stand. I hope I do not have to answer that question later.
Today, I appreciate the opportunity to bring up and focus on the concerns I am hearing from day cares and parents right across my riding of Bruce—Grey—Owen Sound. I am going to back this up with data. In fact, I want to highlight that we actually need more data, specifically around the impact this program is having on before- and after-school programs across the country. This is mainly due to a lack of early childhood educators. I would encourage the government to listen and go out and seek that data, unlike what has maybe happened so far.
I have had this conversation with some of my colleagues from Quebec, which has a program that, I would argue, has been quite successful in la belle province. However, the reason it has worked is that it was implemented over time; they did not just jam it down people's throats and basically hold a gun, or a bag of money, to the provinces and territories to implement something without actually thinking out all the consequences.
The following is a quote from a speech made in the House:
Again, we see the Liberals promising what they cannot deliver. Ten dollars-a-day day care does not address the labour shortage and the lack of spaces. I will guarantee today that, if and when this strategy fails and has not delivered affordable child care for all those in need across Canada in all jurisdictions, the Liberal government will blame the provinces and territories for that failure.
Who said that? It was me. I said that during my speech last spring, when we were first debating this bill. I still hold that this is what we are hearing today, right now, from day cares and providers across the country.
Let us talk about some data and news coverage that we have been hearing within the last few weeks. It was reported earlier this month that 77% of high-income parents access child care versus only 41% of low-income families. The government talks about the child care benefit, which makes sense, is something I support and is means tested. I am struggling to understand how the government has implemented a program that is actually taking away from lower-income Canadians because of the demand from people who are making $1 million a year. It does not make sense to me, personally, and I just do not understand why the government would bring something like that in.
According to StatsCan, 46.4% of parents reported difficulty finding child care in 2023; this is up from 36.4% in 2019. Also, in 2023, 26% of parents of children aged zero to five years who were not using child care reported their child was on a wait-list, which is up from 19% in 2022.
A CBC News article reads, “Sharon Gregson with the Coalition of Child Care Advocates of B.C. says while there are about 130,000 licensed child-care spaces in the province, 75 per cent of children age 0-12 aren't able to access them.”
I am not going to use my words now, but I am going to read from emails I received today. I found out I had the opportunity to speak to this today, so I reached out to the day care and child care providers across my riding and, in hours, received pages of feedback addressing the concerns they have around this program. Some commented that they would have provided me with a lot more, but they did not have time.
One nursery school wrote, “Although we believe in the concept, the current model is not sustainable. Our school is not receiving the funding needed. It does not take into consideration inflation. Inflation funding through the Canada-wide early learning and child care is significantly lower than the actual increased costs of operation. [The] 2023 inflation funding was only 2.75%, which is a decrease from earlier at 2.1%. Non-registered early childhood educators, which fill 45% of the workforce, are completely neglected in wage funding calculations.”
It went on to state, “We have a wait-list of over 100 families. Most of the children on the wait-list will age out before they get a spot at our school.”
Another nursery school stated, “The private independent centres are not the only centres raising deep concerns over this program.” It also stated some concerns from member private centres in the Ontario Association of Independent Childcare Centres, which are currently looking to opt out of the program if they have not opted out already. In fact, 70% of these centres, which are all volunteer-led, are looking to opt out when the cost-based funding comes out.
Another comment made was that there has been a huge increase in order to meet the demands of this program and the administrative time needed. This has pulled administrators away from other classroom activities they used to be able to do. They “do not feel they can stay in the program and deliver the programming and quality of care for which the centre stands.” In one case here, and again in Ontario, where I reside, this means their day care fees will go up from $525 to over $1,000 a month, or over $12,000 a year.
According to the school, “incremental funding adjustments have not kept pace with rising operational costs”. This is “far from sufficient to cover increased expenses over the last two years”, and it is looking for more “detailed guidance and clarity on implementation.” It said that this uncertainty is just creating challenges “for providers to plan and ensure the continued delivery of high-quality care.” It continued, “Without adequate support and flexibility in funding, providers are now considering opting out of the program.”
It provided some recommendations. This is the important part. It urges “all levels of government to work together to do the following: re-evaluate the funding model to ensure it accurately reflects the rising costs of providing high-quality child care, including considering direct funding to families or continued revenue replacement for providers.”
Another recommendation is to “engage in meaningful consultation with child care providers and parents to understand the challenges and adjust the Canada-wide early learning child care program to better meet the needs of all stakeholders.”
The last of its recommendations is to “follow the Quebec lead, where families that cannot access centres in the program can claim costs separately for the child care they choose. This allows parents to choose the child care that is right for their family and ensure it is affordable. Some may want Montessori, some academic, some forest schools or childminding in their homes. Parents should have the choice.”
The YMCA is urging the additional recruitment of newcomers into the early childhood education system “by prioritizing early childhood education as an in-demand profession in Ontario and recognizing home country credentials. Ontario should increase investments in accelerated early childhood educator assistant training programs, in addition to increasing compensation levels of assistants working in the sector.”
I recognize that part of this would be implemented at the provincial level, but the feedback we are getting from the provinces and territories is that the government has not funded them appropriately. Specifically, the YMCA in my riding is short 10 full-time child care educators for its toddler and preschool programs to achieve capacity. This translates into the potential to have another 59 new children from its substantial wait-list. I am going to get into the wait-list data here shortly. It can only increase its capacity for the school-age programs if it has the necessary educators. I will get into that later.
Another child care and family education centre stated, “The increases we are experiencing in utilities, food, rents and supplies have been staggering. The funding we receive does not cover our costs.” It also stated, “It is not hard to see why our educators are leaving the sector. This program is surviving on the backs of low-paid, hard-working educators. The additional paperwork, reporting, reconciling, is adding so much work to our administrative team, who are already struggling with so many other requirements. We cannot and will not be able to meet the demand for child care. Parents are struggling to find a space to benefit from the Canada-wide early learning child care reduced rates.”
The one program currently operates with over 527 licensed child care spaces across their locations. This includes for toddlers, preschoolers and school-aged children. Their wait-list was sitting at 790 for their program as of February 15, and they guarantee this number would actually be higher if they counted the wait-list today.
Not one day goes by that they are not faced with challenges with the current program. This system should be funded appropriately and equitably if it is to succeed. Parents are faced with the reality that, without child care, they cannot go to work. Parents are angry and frustrated with this system that they did not have a proper say about.
This is from Grey County, one of my counties. Both counties provided some good feedback on some statistics. The average monthly number of children aged zero to six years receiving the reduction is 1,231. That is some good news. There are 1,231 kids who are getting some benefit in my one county. However, as of December 31 of this past year, 1,835 children are reported to be on the wait-list.
Child care operators again continue to report ongoing issues in recruiting and retaining qualified staff, limiting the ability of some of these programs to operate at full licensed capacity. Again, there are concerns over the wage floor and the delay in the implementation of the funding model.
Specifically, I had asked for follow-up about the impact the program is having on before- and after-school programs. I hinted at this earlier in my speech. They are basically operating at a lower number than their licensed capacity. In Grey County alone there are 730 licensed spaces for children six to 12 in the before- and after-school programs. However, as of December 31, there were over 166 children reported to be on the wait-lists, and the main reason the operators report that they are only operating at 60% to 75% of their capacity is that they had to move staff to the full-day program for children aged zero to six. As well, they have a problem recruiting staff because of the shift requirements around the before- and after-school programs.
They are continuing to work with the operators of the child care centres on recruitment and retention strategies in an effort to fix this, so they are trying to do their best at their level.
I want to share the impact on somebody I know personally, a single parent. Since this program was signed, they have now lost their before- and after-school program. They have to drop their child off at 10 to 9 in the morning and pick the child up every day at 3:40. How does a single parent do that? Who works a six-hour day? It is very unmanageable.
If not for the flexibility of relying on friends and other family members, they are basically left with a program where we are taking lucky or single parents who were able to go back into the workforce under this program. Again, we are still missing the necessary staff and enough early childhood educators. However, in two years, or whenever a child has aged out and their parent is now trying to look for that before- and after-school program, they have to quit work, because they can no longer keep their job. This has an even larger impact on the gig economy and shift workers who do not have the flexibility to show up from 9 to 5. There are so many workers in this country, especially lower-income workers, who depend upon that flexibility of the before- and after-school programs that were available but have been negatively impacted by this current program.
I have the pleasure of representing most of Grey County, or all but one very important part, the municipality of Blue Mountains, which my colleague from Simcoe—Grey represents. I also represent the top half of Bruce County. What Bruce County has talked about, and some of it is positive, is affordable child care. I fully agree. I think everybody in this whole House is fully agreed, because we made these statements a number of times here in the chamber.
Affordable child care is a critical component to addressing inflationary cost of living concerns, economic growth, workforce participation and declining economic conditions that have disproportionately impacted women.
However, child care providers have expressed concern about the financial viability. Additional operational funding is also required to maintain these spaces and ensure that child care operators have sustained, predictable and adequate support to continue in the program. Full funding is required. Workforce challenges remain a barrier to expanding early years in child care access. To ensure the success of the early childhood program, workforce challenges must be resolved quickly, with increased compensation and benefits to reflect the education, skill sets and value of these early childhood educators.
This is specific data out of Bruce County. The expansion in order to meet the demand of just the access and inclusion framework of 645 new child care spaces requires another 100 to 130 additional ECEs in the sector to accommodate the child-to-staff ratios. There are currently 1,243 children on the Bruce County centralized wait-list who require licensed day care.
There is some good news here: Bruce County is co-leading a Bruce Grey registered early childhood educator recruitment and retention working group, which includes membership and support from local colleges, boards of education, workplace engagement services and corporate communications to develop and implement local ECE recruitment and retention strategies. To support the need for this, Bruce County has actually partnered with Fanshawe College to offer a part-time early childhood education program, which is being offered locally in our region. In this school year alone, 32 students are participating in that program. Let us do the math. Thirty-two new early childhood educators frees up somewhere between 150 and 250 of the child care spaces that are still needed once we get these early childhood educators into the workforce, but over 1,250 spaces are needed, so it is only a drop in the bucket, and we need to do more. There is of course no guarantee that all of the ECEs will stay in the program and choose to get into this work.
As I come near to the end of my speech, I just want to highlight a few of the points I had flagged before, when we had the privilege of debating this.
Regarding access, this program is difficult to work, especially in rural Canada, if the spaces and staff do not exist. This is something that needs to be done, because otherwise parents and families out there cannot access these subsidized rates.
Respecting labour shortages, this is something that has not changed. I highlighted the data very clearly. This is great, but these lower costs do not exist if parents cannot actually get access to the programs themselves.
With respect to the rising operating costs, and I highlighted this, we knew it was coming even last year. The funding that is currently set out through the federal government to the provinces and territories does not cover the expenses of many of the organizations that are being asked to deliver this.
In conclusion, affordable quality child care is critical, but if people cannot access it, it does not exist. Again, this bill specifically would actually do nothing to address the accessibility challenge. All Canadian families should have access to affordable and quality child care and be able to choose the child care providers who best suit their family's needs. Bill C-35 would be good for families who already have a child care space, but it would not help the thousands of families on the child care wait-lists or the operators who do not have the staff or infrastructure to offer more spaces. Again, we see the Liberals promising what they cannot deliver.
Conservatives would support all forms of child care, including traditional day care centres; centres with extended, part-time or overnight care; nurseries; flexible and drop-in care; before- and after-school care; preschools and co-op child care; faith-based care; unique programming to support children with disabilities; home-based child care; nannies and shared nannies; stay-at-home parents and guardians who raise their own children; and family members, friends or neighbours who provide care. It would be care for all.