Madame la Présidente, je suis ravi d'être ici avec tous mes collègues ce soir, en cette première semaine de reprise des travaux de la Chambre.
Avant de commencer mon intervention, je voulais faire quelques observations personnelles. Ce matin, j'ai pu retourner dans ma circonscription pour faire une annonce formidable en compagnie du procureur général, du ministre de la Sécurité publique, du premier ministre de l'Ontario et d'un certain nombre de ses ministres au sujet d'un investissement que nous faisons pour lutter contre la violence liée aux armes à feu et aux gangs.
Lorsque je suis retourné dans ma circonscription, de très bons amis de la famille, des amis à moi et des amis de mon épouse, que nous connaissons depuis près de 10 ans dans la circonscription et que nous considérons comme des membres de notre famille et vice versa, nous ont appris que le patriarche de la famille était décédé. J'ai donc pu assister à la veillée funèbre cet après-midi. J'ai réorganisé mon horaire, comme nous devons tous le faire à la Chambre, et j'ai ainsi pu offrir mes condoléances aux proches du défunt, qui sont de bons amis à moi.
Les funérailles auront lieu demain matin, mais j'ai déjà présenté mes condoléances ce soir. Cependant, je tiens à dire à Domenico et à Carm, à leurs deux fils, Matthew et Michael, et à leurs épouses, Mia et Vanessa, ainsi qu'aux petits-enfants et à tous les frères et sœurs que leur patriarche, le grand-père Serafino, comme des millions d'immigrants et de nouveaux arrivants, est venu au Canada pour profiter des possibilités que le Canada nous a tous offertes. Je pense à eux et à leur famille. Il a vécu une vie bien remplie et c'était un dur à cuir typique de cette génération. Je leur offre mes condoléances.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi S-209, Loi instituant le Jour commémoratif de la pandémie. Je suis également ravi d'annoncer que le gouvernement appuie le projet de loi.
Il est rare que des projets de loi soient déposés à la Chambre et que nous puissions tous nous y rallier, mais je pense que c’est l'un de ces moments particuliers. Le projet de loi S‑209 propose de déclarer le 11 mars Jour commémoratif de la pandémie au Canada. C'est le 11 mars 2020 que l'Organisation mondiale de la Santé a déclaré la pandémie mondiale de COVID‑19.
Quel serait le but de cette journée? Tout d'abord, il s'agirait de rendre hommage aux 6,8 millions de personnes et plus décédées de la COVID‑19 dans le monde, dont plus de 51 000 au Canada. Je vais prendre un moment pour laisser ces mots et ces chiffres s'imprégner dans nos esprits. La pandémie de COVID‑19 est désormais la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire du Canada, à l'exclusion des actes de guerre. Elle a surpassé la pandémie de grippe de 1918, qui a fait près de 50 000 morts au Canada.
On comprend que si, au début du mois de mars 2020, quelqu'un avait suggéré que 51 000 habitants du Canada disparaîtraient à jamais à cause de ce terrible virus, cela aurait été inimaginable, mais nous y voilà, presque quatre ans et trop de morts plus tard. Collectivement, nous avons perdu des amis, des parents, des grands-parents et des frères et sœurs. Rien ne peut changer cela, mais une journée de commémoration de la pandémie pourrait nous aider à reconnaître ces pertes profondes. Nous devrions laisser cette journée être à jamais une consécration officielle de notre deuil collectif. Cette journée serait également l'occasion de rendre hommage à tous les travailleurs de première ligne qui ont été exposés à un risque accru de contracter la COVID‑19 au travail, alors qu'ils assuraient la continuité des services essentiels.
La pandémie a exercé des pressions sans précédent sur le personnel de la santé et le système de santé du Canada. Depuis mars 2020, les professionnels de la santé se sont surpassés pour répondre aux besoins accrus liés à la COVID‑19, mais ils sont aujourd'hui dangereusement à bout de souffle. Les cas d'épuisement professionnel se multiplient et un nombre important de professionnels de la santé, en particulier des infirmières, envisagent de quitter leur profession.
Des études ont montré que les travailleurs de première ligne sont plus susceptibles que les autres d'obtenir un résultat positif au test de dépistage du syndrome de stress post-traumatique, d'anxiété généralisée ou de trouble dépressif caractérisé. La pandémie a contribué à la pénurie de main-d'œuvre partout au Canada, et plus particulièrement dans le secteur de la santé.
Sans ressources humaines, il n'y a tout simplement pas de soins de santé. Sans ces hommes et ces femmes courageux que sont les infirmières, les employés des urgences et les ambulanciers, il n'y a pas de soins de santé. Bien que cette journée de commémoration symbolique ne suffise pas à résoudre ces problèmes, reconnaître le travail et le dévouement de ces personnes remarquables permettrait de leur témoigner la gratitude des Canadiens.
Enfin, cette journée de commémoration permettrait de reconnaître les graves conséquences de la COVID‑19 sur la santé physique et mentale des Canadiens. Si la pandémie a eu pour conséquence ultime et irréversible un grand nombre de décès, des millions de Canadiens continuent de contracter la COVID‑19.
Plus de 4,5 millions de cas ont été confirmés au Canada, mais nous savons tous qu'il s'agit d'une sous-estimation flagrante, puisque nous avons commencé à compter de plus en plus sur les tests de dépistage rapide à domicile depuis l'émergence du variant Omicron en décembre 2021. À l'heure actuelle, nous connaissons tous des gens qui ont contracté le virus, certains plus d'une fois. Même si la majorité des personnes infectées se rétablissent, certaines continuent d'éprouver des symptômes physiques ou psychologiques. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, au moins 10 % des personnes infectées développent un syndrome post-COVID-19. Il pourrait donc y avoir des milliers de Canadiens qui souffrent de symptômes permanents. De nombreuses conséquences de ce syndrome et ses effets négatifs à long terme ne sont pas encore bien compris.
En plus des répercussions physiques à long terme associées à la contraction du virus, de nombreux Canadiens ont également vu leur santé mentale se détériorer pendant la pandémie. Pour certains, l'expérience de la pandémie s'est ajoutée au stress lié à la perte de leur emploi, à l'isolement de leurs proches, aux restrictions imposées à la collectivité et aux activités éducatives et récréatives, ou à la nécessité de concilier le travail et les responsabilités d'aidant. L’ampleur de ces difficultés a eu une incidence négative sur les sentiments et les perceptions à l’égard de la santé mentale et du bien-être de nombreux Canadiens, notamment chez les femmes, les jeunes et les travailleurs de première ligne. Les mesures de distanciation sociale ont mis à rude épreuve les liens sociaux, entraînant des sentiments d'isolement et nuisant à la santé mentale. Comme nous le savons tous, de nombreuses personnes aux quatre coins du pays ont connu des difficultés en raison de la pandémie.
Comme je l'ai dit, une journée nationale de commémoration ne réglera pas ces problèmes, mais elle indiquera au moins l'importance de reconnaître nos pertes tout en continuant à nous efforcer de comprendre et de traiter les conséquences sanitaires, socio-économiques et plus vastes de la COVID‑19. J'espère que tous les députés présents ce soir se rallieront au projet de loi.
Depuis que la pandémie a été déclarée, la COVID‑19 a eu une incidence incommensurable sur tous les Canadiens et toutes les familles canadiennes. Elle a eu des répercussions sur la façon dont tout le monde a travaillé, a appris, a interagi avec ses amis et sa famille et a vécu au quotidien.
Il est important de reconnaître que cette journée nationale de commémoration n'est pas prescriptive. Tout le monde pourra célébrer cette journée comme il le souhaite, ce qui laisse place à l'imagination et à la créativité des individus et des collectivités et reconnaît qu'il existe un large éventail d'activités possibles pour commémorer la pandémie.
Les individus et les groupes peuvent souligner cette journée d'une manière qui tient compte de la nature et de l'intensité de leurs souffrances, de leurs besoins et de leurs collectivités. En ce qui concerne les gouvernements, cette journée pourrait être propice à la réflexion et à l'évaluation des mesures qui ont connu du succès et celles qui ont été un échec.
À compter de cette année, tous les 11 mars serviront à rappeler aux Canadiens les événements tragiques et les gestes de solidarité et d'empathie dans les collectivités. À cette occasion, les gens se rassembleront pour réfléchir à ce que nous avons appris et au moyen de définir collectivement une nouvelle voie à suivre.
Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de parler du projet de loi ce soir et de faire part de l'appui du gouvernement envers une journée commémorative de la pandémie.