Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Sydney—Victoria.
Je prends la parole ce soir pour faire part à la Chambre et à tous les Canadiens des effets soudains et ravageurs de l'ouragan Fiona. Pour beaucoup et en particulier pour mes propres concitoyens de Cape Breton—Canso, mes voisins, ma famille et mes amis, cela représente un moment sans précédent dans la vie de tous les résidents de ma circonscription.
Il s'agit manifestement de l'un des plus gros phénomènes météorologiques survenus dans notre région et certainement l'un des plus destructeurs. Des maisons, des écoles et des collectivités entières qui, la semaine dernière encore, étaient florissantes, sont maintenant, pour beaucoup d'entre elles, méconnaissables. Des arbres sont tombés, des fils électriques sont sectionnés et des débris jonchent nos collectivités. C'est vraiment une situation inimaginable, que j'ai vue de mes propres yeux en parcourant ma circonscription au lendemain de cette tempête.
Je veux partager une histoire au sujet de Glace Bay, ma ville natale et celle où j'ai grandi. Il y a un quartier appelé Numéro 2, et il s'appelle Numéro 2 parce que son nom vient de la mine numéro 2, la mine de charbon. Il y a des gens formidables dans cette région, et le pôle de Glace Bay.
Tant de maisons d'ouvrier dans les régions touchées ont perdu leur toit, même qu'un toit a été arraché et retrouvé trois rues plus loin, dans la cour arrière d'un particulier. La force de la tempête et la dévastation qu'elle a causée ne peuvent pas être exagérées.
Néanmoins, je tiens à dire à mes collègues et aux Canadiens qui sont à l'écoute qu'une chose ressort intacte de la tempête: la résilience des gens de Cap‑Breton et du Nord-Est de la Nouvelle‑Écosse. Pour chaque cas de destruction que j'ai vu, il y a eu un exemple de solidarité. Les voisins s'entraident. Nous l'avons entendu aujourd'hui. Les membres d'une famille s'entraident et ils viennent même en aide à des étrangers, avec des gestes petits et très grands, que ce soit offrir un endroit sûr pour dormir ou laisser des fournitures sur le porche pour que les gens se servent. Ces exemples de bonne volonté sont à l'honneur sur la côte Est.
J'aimerais parler de la générosité que j'ai observée ces derniers jours, comme celle dont a fait preuve Margaret Kuchma. J'ai rencontré Margaret l'été passé, et elle est rapidement devenue un prolongement de ce que j'aime appeler « l'équipe Kelloway ». Margaret pense toujours à notre collectivité; en fait, elle la fait passer avant elle. Plus précisément, elle prend soin de tout le monde dans le quartier no 11 de Glace Bay, un autre qui porte le nom d'une mine de charbon, la mine de charbon no 11. Dimanche, après la tempête, Margaret a allumé sa génératrice, elle a nourri des dizaines de personnes à partir de chez elle et elle a permis aux gens de recharger leur appareil ou leur ordinateur portable, ou encore de tout simplement boire un café chaud.
Comme Margaret, après le passage de l'ouragan, les administrateurs et les élèves-officiers du Collège de la Garde côtière canadienne à Westmount, en Nouvelle‑Écosse, ont ouvert leurs portes à la population. J'étais là aujourd'hui. Les élèves-officiers aidaient les gens qui avaient été arrachés à leur domicile en leur offrant un toit, du soutien et de la nourriture. Quelle preuve de leadership. Quel leadership engagé. Ils sont des exemples à suivre.
Le personnel et les élèves-officiers étaient là pour la population. Je tiens à souligner qu'ils sont venus en aide à 40 familles qui ont été déplacées et qui vivent maintenant sur le campus jusqu'à ce qu'elles retournent chez elles. Ils permettent aux gens de boire un café chaud, de prendre une douche ou de tout simplement faire le point et de penser à la dévastation. Cela dit, il s'agit plutôt d'être avec des gens, même des étrangers, pour parler de la chance qu'ils ont eue pendant la tempête, et ce, malgré les défis qui les attendent.
Je sais que la plupart des gens le savent, mais je suis fier d'être un habitant de Cap‑Breton, dans le Nord‑Est de la Nouvelle‑Écosse. C'est une communauté qui s'est montrée autonome et courageuse, même quand les temps sont durs.
Je l'ai déjà dit et je le répète: mon père était responsable de services de sauvetage minier. Il était un formateur et un mentor pour ceux qui descendaient sous terre pour sauver des vies. Mon père était un homme de peu de mots, mais il me disait toujours: « Les crises révèlent le caractère des gens. »
Au cours des deux derniers jours, pendant que je parcourais ma circonscription, j'ai été touché par la gentillesse et la générosité des gens dans toutes les collectivités que je sers. Malgré notre résilience, il y a des limites à ce que nous pouvions accomplir au cours des 48 dernières heures. Heureusement pour nous, il n'a pas été nécessaire de chercher bien loin pour trouver des leaders.
Je veux prendre un moment pour remercier tous les premiers répondants qui sont venus en aide aux gens de ma circonscription. On l'a déjà dit ce soir, mais il convient de répéter que les policiers, les pompiers, les ambulanciers et les répartiteurs de la région ont tous travaillé sans relâche pour répondre aux appels des personnes dans le besoin. J'ai la conviction que bon nombre de ces personnes sont aujourd'hui en sécurité grâce à eux.
Rappelons-nous que, au moment où je prenais la parole ce soir, dans Cape Breton—Canso, il n'y avait pas eu de blessés graves ni de décès. C'est grâce à ces premiers intervenants. C'est grâce aux efforts du gouvernement provincial et du gouvernement fédéral qui ont travaillé en collaboration avec les municipalités, avec les communautés des Premières Nations et avec les villes à nous préparer en vue de la destruction qui s'amenait vers nous.
Je veux reparler de la Garde côtière un moment. La Garde côtière canadienne a répondu à des appels pour des bateaux qui avaient sombré ou qui s'étaient échoués. Elle demeure prête à répondre à tout déversement de matière polluante et à toute menace pour la faune marine.
Je tiens également à souligner la contribution des Forces armées canadiennes. Elles sont sur le terrain, ici, au Cap‑Breton. Que ce soit par voie aérienne ou maritime, elles nous ont apporté les ressources humaines, l'équipement et les moyens militaires nécessaires. Je tiens à remercier tout particulièrement les membres des FAC de la 5e Division du Canada, qui demeurent à nos côtés pour nous aider à nous remettre des dommages causés à nos collectivités.
Nos autorités municipales et provinciales ont également joué un rôle essentiel dans le cadre de cette intervention, qui s'est donc avérée fructueuse. Je sais qu'il reste encore beaucoup à faire, mais, lentement et sûrement, on commence à rétablir le courant dans les collectivités qui en sont privées depuis le passage de la tempête.
J'aimerais également profiter de cette occasion pour remercier mes collègues du fédéral pour le leadership exceptionnel dont ils ont fait preuve en cette période difficile. Je tiens à remercier tout particulièrement le ministre de la Protection civile et la ministre de la Défense nationale pour le temps et les efforts qu'ils ont consacrés et qui, je le sais, ont énormément aidé nos collectivités. Je tiens également à remercier les députés de l'opposition qui ont communiqué avec moi pour prendre des nouvelles et savoir comment allaient mes concitoyens. Je les en remercie. Cela en dit long sur leur personne.
J'aimerais rappeler aux Canadiens et à mes collègues que les changements climatiques existent. Dans l'une des haltes-chaleur, un homme a dit: « Je croyais déjà aux changements climatiques, mais c'est maintenant à peu près garanti que j'y crois encore plus. »
Enfin, je remercie mes concitoyens de leur bravoure et de leur endurance. Les habitants de Cape Breton—Canso se sont montrés à la hauteur d'une autre épreuve. Que ce soit à titre de leader communautaire, de professionnel de la santé, de technicien ou de commis, ils ont tous joué un rôle crucial en s'entraidant. Cela va se poursuivre.
Les succès obtenus dans le contexte de cet incident, de cette tempête et de cet événement vraiment catastrophique et les réponses de tous les ordres de gouvernement ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui sans la gentillesse, la compassion et l'excellent travail observés dans les zones les plus durement touchées. J'exprime ma profonde gratitude aux gens incroyables de ma circonscription que j'ai le privilège de représenter à la Chambre et de servir.
Monsieur le Président, je crois que cela va vous être familier. Dans mon coin, il y a une chanson bien connue qui contient les paroles « we rise again », qu'on pourrait traduire par « nous renaissons de nos cendres ». En ce moment, ces paroles représentent bien la philosophie des habitants de ma circonscription et de l'ensemble des Canadiens de l'Atlantique. Ce sont des gens qui ont su braver les tempêtes. Compte tenu de tout ce qui s'est passé, c'est avec gratitude et une confiance absolue dans les gens du Cap‑Breton et du Nord-Est de la Nouvelle‑Écosse que, comme le dit si bien la chanson, nous allons renaître de nos cendres.