Madame la Présidente, j’espère que cette intervention ne sera pas soustraite de mon temps de parole et que le compteur sera remis à zéro. Je ne suis pas étonné que mes amis conservateurs ne tiennent pas forcément à entendre mes propos, mais je dirai aux députés qu’ils devraient écouter attentivement, car ce faisant, ils pourraient avoir une meilleure idée du type d'orientation qu’ils pourraient envisager.
Plus tôt aujourd’hui, la députée de Sarnia-Lambton a demandé ce que nous comptons faire maintenant. La question est très importante. Depuis le début, dans les discours du Trône, les allocutions du premier ministre et les initiatives budgétaires et législatives, nous avons établi très clairement la priorité du gouvernement du Canada depuis 19 ou 20 mois: faire face à la pandémie. Nous sommes arrivés à un point où nous espérons que tous les partis à la Chambre exerceront un leadership fort pour nous permettre de traverser la pandémie. Pour répondre indirectement à la question posée par la députée du Parti conservateur, l’une des meilleures choses que nous puissions faire est d’encourager la population et nos concitoyens à se faire pleinement vacciner.
Depuis les banquettes ministérielles, j'observe comment les députés conservateurs abordent la question. Il y a une histoire intéressante à ce sujet, et j'aimerais reprendre une citation. Elle est importante, car il s'agit d'une citation de l'ancien chef du Parti progressiste-conservateur et ancien premier ministre Brian Mulroney, au cours d'une entrevue au réseau CTV. Il y a quelques semaines, l'ancien premier ministre Brian Mulroney a déclaré à l'émission Question Period, présentée le dimanche à CTV, que le chef du Parti conservateur devrait aller plus loin, du moins pour l'instant, et montrer la porte aux députés non vaccinés en les expulsant de son caucus. « Ça, c'est du leadership », a-t-il déclaré. Je cite directement les propos de l'ancien premier ministre progressiste-conservateur.
Il a poursuivi en disant: « Qui suis-je pour contredire des centaines de milliers de brillants scientifiques et médecins qui pressent désespérément la population de se faire vacciner? » Il a aussi déclaré: « Écoutez, on n'est pas chef pour suivre les autres, on est chef pour diriger. Si on est d'avis qu'il en va de l'intérêt national, de l'intérêt du Canada, on fait rentrer les députés dans le rang, et ceux-ci doivent appuyer ce que l'on fait. »
Si on prête attention à ce que dit l'ancien premier ministre et si, comme il l'indique, on comprend et on valorise l'avis des scientifiques et des spécialistes de la santé, on est conscient qu'il est extrêmement important d'être entièrement vacciné. La vaste majorité de la population, 86 % ou plus, est entièrement vaccinée, et c'est sans compter toutes les personnes âgées de plus de 12 ans qui ont reçu une dose. Pourtant, il y a encore des conservateurs dans l'opposition officielle qui remettent le consensus en question et qui amplifient le message des gens qui estiment ne pas devoir se faire vacciner, ce qui envoie des messages contradictoires au public. Selon moi, cela ne sera pas sans conséquences importantes. D'une part, les conservateurs affirment qu'il est temps de passer à autre chose, mais, si on suit leur comportement à la Chambre ou leurs déclarations sur Twitter, on constate que leurs messages portent à confusion.
Depuis le début, nous avons été très cohérents. Il y a 19 ou 20 mois, notre principale préoccupation était la pandémie et la collaboration avec des partenaires intéressés, y compris les gouvernements provinciaux, les dirigeants autochtones, les organisations à but non lucratif, les entreprises privées et les gens en général de toutes les régions du pays, afin de créer une approche d’équipe et d’établir un consensus national sur le type de mesures que nous devions prendre en tant que gouvernement pour lutter contre la pandémie. Grâce à cette consultation et à ces efforts qui ont mobilisé tant de Canadiens, nous en sommes là aujourd’hui.
Nous tenons à exprimer notre gratitude et notre reconnaissance à tous les Canadiens qui ont bien compris leurs responsabilités pendant cette période très éprouvante. Qu’il s’agisse de travailleurs de la santé, de chauffeurs de taxi, d’ouvriers dans des usines de fabrication ou de conducteurs de grands routiers, les gens se sont mobilisés et ont fait ce qui était nécessaire, que ce soit fournir des services ou rester chez eux en isolement, mais en écoutant toujours les responsables de la santé publique et en reconnaissant les aspects scientifiques de ce qui se passait dans nos collectivités. Le résultat direct est que le Canada est en excellente position.
D’après les rapports du troisième trimestre, nous constatons que notre PIB a augmenté de 5,4 %. C’est mieux que les États‑Unis, le Japon, le Royaume‑Uni et l’Australie. C’est en grande partie parce que les Canadiens ont fait ce qu’ils devaient faire pour bien positionner le Canada lorsque nous avons eu l’occasion de sortir de la pandémie.
Il y a maintenant 108 % des emplois perdus à cause de la pandémie qui ont été récupérés. Je compare ce chiffre à celui des États‑Unis, notre plus cher ami au sud, où il est d’environ 84 %. Pendant des années, lorsque j’étais dans l’opposition, j'ai critiqué le gouvernement Harper qui parlait de déficits commerciaux. Les déficits commerciaux se succédaient, une année après l’autre. En fait, lorsque Stephen Harper est arrivé au pouvoir, il y avait un excédent commercial. Lorsqu’il a quitté le pouvoir, il y avait un déficit commercial. Je crois savoir qu’aujourd’hui, nous avons un excédent commercial qui n’a jamais été aussi élevé en 13 ans. Ces choses se produisent parce que tous les ordres de gouvernement et les Canadiens ont compris ce qu’il fallait faire en s’unissant pour obtenir des résultats. Ces emplois sont importants. Ils sont très importants.
L’autre jour, j’ai eu l’occasion de mieux comprendre l’industrie du porc, encore une fois dans la province du Manitoba. La société Maple Leaf Foods est un excellent exemple de ce qu’il faut faire pour assurer un niveau élevé de sécurité alimentaire dans notre pays. Elle a poursuivi ses activités pendant la pandémie tout en prenant les mesures nécessaires pour protéger l’industrie.
En fait, Maple Leaf est en pleine croissance aujourd’hui au Manitoba. On trouve dans la province le meilleur bacon du monde et nous le vendons aux quatre coins de la planète, non seulement grâce à une entreprise remarquable qui a démontré sa capacité de répondre aux besoins du marché et de commercialiser ses produits, mais aussi grâce à ses employés et à leur attitude responsable et à sa volonté de faire en sorte que ces emplois continuent d’exister et que d'autres soient créés grâce à la qualité du travail qu’ils accomplissent.
Cette année, cette entreprise créera 350 emplois supplémentaires. Cela portera l’effectif total rien qu’à Winnipeg à 1 900 employés, et c'est sans parler des quelque 1 500 emplois à Brandon, des emplois chez Maple Leaf. L’industrie porcine se porte plutôt bien au Manitoba. Si nous allons à Neepawa, HyLife est un autre parfait exemple d’entreprise prospère qui exporte un excellent produit manitobain.
Il s’agit d’emplois directs dans ces industries. Je ne parle pas des emplois indirects créés par ces entreprises. Dans les stationnements, il y a des centaines de véhicules et ces véhicules sont bien achetés quelque part. Les employés vivent dans des maisons, des copropriétés et des appartements dans les collectivités qu’il leur faut meubler. Ils ont besoin de nourriture et de restaurants, et cela fait tourner l’économie, sans oublier notre secteur agricole.
Le monde agricole continue de croître et, à bien des égards, de prospérer. C’est, dans une large mesure, une des raisons qui font que nous pouvons poursuivre notre croissance économique. Par rapport aux pays dont j’ai déjà parlé, nous nous en sortons très bien, mais certains domaines méritent une attention particulière, comme les soins de santé. Le plus grand défi dans les soins de santé aujourd’hui, et à l'époque où j’étais porte-parole en matière de santé, ce n’est pas seulement l’argent. C’est la façon dont nous gérons les changements nécessaires pour offrir les services de santé de qualité auxquels les Canadiens s’attendent, et ils veulent que le gouvernement fédéral joue un rôle à cet égard.
Au Parti libéral, nous comprenons, par exemple, les établissements de soins de longue durée. Les députés de l’opposition disent que tout cela relève de la compétence provinciale. Certes, mais il y a des députés libéraux qui répondent aux souhaits des Canadiens. Nos concitoyens veulent voir des normes de santé nationales pour les soins de longue durée pour nos aînés. C’est une chose à laquelle nous croyons. De ce côté de la Chambre, les libéraux croient aussi qu’il est nécessaire d’investir dans la santé mentale. Apparemment, pas les conservateurs. Les Canadiens souhaitent que les gouvernements travaillent de concert. Nous l’avons vu pendant la pandémie. Quand les gouvernements travaillent ensemble, nous pouvons accomplir beaucoup plus.
L'actuel premier ministre s’est engagé à le faire, même si nous voyons sans cesse les députés de l’opposition tenter de salir sa réputation, s’efforcer de ternir la réputation des membres du caucus, au lieu de contribuer à des débats constructifs. Selon moi, la critique constructive est aussi une chose valable. J’ai été dans l’opposition. J’aime à penser que nous avons aussi apporté notre contribution.
Cependant, peu importe le cynisme et le négativisme du Parti conservateur, nous sommes restés concentrés sur l’élaboration et la mise en œuvre des programmes qui seront importants dans la vie des Canadiens en cette période très difficile.
Nous avons donc créé des programmes qui ont permis à terme la survie de certaines de nos industries. En fait, il y a plus d’entreprises aujourd’hui qu’avant la pandémie. J’aime croire que c’est largement dû au fait que le gouvernement a mis en place des programmes. Pendant cette période difficile, les gens avaient besoin d’une bouée de sauvetage et, le plus souvent, cette bouée est venue du gouvernement fédéral, un gouvernement qui croyait au soutien des entreprises, petites et grandes.
Nous l’avons fait au moyen de programmes comme la subvention salariale, la subvention au loyer et les programmes de prêts, tous destinés à soutenir nos petites entreprises et nos travailleurs au Canada. Nous les avons mis en place dès le début de la pandémie parce que nous avons reconnu à quel point il est important, à bien des égards, d’assurer la viabilité de ces entreprises et d’éviter leur faillite.
Dans le discours du Trône et de nouveau en octobre, le premier ministre et la ministre ont parlé de la nécessité de maintenir certains de ces programmes, d’avoir un programme d’aide en cas de confinement. Voilà pourquoi, peu après les élections, non seulement nous en avons parlé, mais nous avons présenté un projet de loi. En fait, c’est la première mesure législative que nous avons présentée, le projet de loi C-2. Il visait à garantir la disponibilité de prestations pour les petites entreprises. D’un côté, nous avons les députés de l’opposition qui parlent de l’importance des petites entreprises, mais lorsqu’est venu le temps de venir en aide aux petites entreprises, du moins en décembre, qu’ont-ils fait? Ils ont voté contre le projet de loi C‑2.
Non seulement ils ont voté contre ce projet de loi, mais au cours d’une partie du débat, ils ont présenté des motions visant à faire de l’obstruction pour empêcher l’adoption du projet de loi. Pourtant, ils aiment se dire les amis de la petite entreprise. Qu'on pense aux millions de dollars, aux centaines de millions que le gouvernement du Canada a versés aux petites entreprises au cours des 19 derniers mois ou de la dernière année et demi. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes dans la position dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Relativement parlant, comparativement à d’autres pays, nous nous en sortons exceptionnellement bien.
C’est grâce à la résilience de nos petites entreprises, de nos entrepreneurs et des Canadiens en général qui ont si bien répondu à la nécessité de faire face à la pandémie et de jouer le rôle que nous devions tous jouer afin qu’au bout du compte, nous soyons en mesure de continuer à faire croître l’économie, à soutenir notre classe moyenne et à permettre l’amélioration plus rapide de la situation.