Madame la Présidente, c'est un honneur d'intervenir à la Chambre au nom des habitants de Moose Jaw—Lake Centre—Lanigan. Je remercie mon épouse Cassandra, nos deux jolies filles qui me regardent aujourd'hui, et les membres de ma famille pour leur amour et leur soutien.
Malheureusement, ma grand-mère n'a pas pu voir mon élection. Elle a été une grande source d'inspiration pour moi quand j'étais officier dans l'Aviation royale canadienne, ainsi que lorsque j'étais conseiller municipal et maire de Moose Jaw, et elle continue de l'être maintenant que je suis député.
Je suis le fils d'immigrants écossais qui sont venus au Canada en vue de bâtir une vie meilleure pour eux et leur famille. Mes parents ont connu des difficultés et ils ont été bouleversés par la mort d'un de leurs enfants en bas âge. Cela a nui à leur santé émotionnelle et mentale. Par conséquent, j'ai grandi dans une famille monoparentale. Ma mère a dû se démener pour garder un toit au-dessus de notre tête et pour nous nourrir, et elle a traversé des périodes de dépression.
Ayant vécu sous le seuil de pauvreté pendant la plus grande partie de mon enfance et le début de mon adolescence, je sais ce qu'on ressent quand on reçoit de l'aide financière. Je sais ce que c'est de ne voir aucun cadeau sous l'arbre de Noël. Cependant, peu importe ce qui se trouvait ou non sous l'arbre, je me suis toujours senti aimé. J'ai dit que ma grand-mère avait contribué à façonner mon avenir en me racontant des histoires du passé. Quand j'étais enfant, je passais tous les samedis avec elle à l'écouter parler de mon héritage écossais, de ma famille à l'étranger et des difficultés subies pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle était la meilleure conteuse que j'aie jamais connue. Une de ses histoires a eu une incidence profonde sur moi. Elle me rappelle constamment l'importance d'honorer le passé et la responsabilité que nous avons envers la prochaine génération.
C’est l’histoire de l’évacuation de la ville de Glasgow. Ma grand-mère devait partir. Dans une main, elle avait une valise avec tous ses effets personnels et dans l’autre, elle tenait son bien le plus précieux: ma mère. Comme elle tentait de se frayer un chemin à travers les flots d’aviateurs, de marins et de soldats dans la gare de Glasgow, un officier australien est arrivé pour l’accompagner jusqu’à son train. Après l’avoir mise dans le train, il a demandé à deux soldats britanniques à côté d’intervenir si la sirène de raid aérien se déclenchait, et d’aider cette femme et son enfant à se rendre jusqu’à un abri antiaérien. Au bout d’à peine 30 secondes, la sinistre alarme s’est fait entendre et les deux soldats ont déguerpi. Alors que ma grand-mère se démenait et que ma mère pleurait, cet officier australien est revenu pour l’accompagner jusqu’à l’abri. Ils ont attendu la fin du bombardement. Après cela, le train étant annulé, l’officier australien a accompagné ma grand-mère et ma mère chez ma grand-tante et mon grand-oncle, qui vivaient dans un appartement minuscule à Glasgow. Ces derniers l’ont invité à prendre un thé et à partager leurs rations. Après avoir parcouru des yeux le minuscule appartement, il a regardé ma grand-mère et lui a demandé si c’était ce pour quoi son mari se battait. Je peux dire aux députés que mon grand-père ne se battait pas pour cela, mais plutôt pour défendre les siens et son mode de vie.
En tant que fils d'immigrants écossais, je crois à un avenir meilleur et à des possibilités pour tous les Canadiens. Nous sommes ici aujourd'hui pour débattre le discours du Trône. J'aimerais mettre l'accent sur des dossiers importants pour ma circonscription qui sont absents de ce discours, notamment l'énergie, l'agriculture, les dépenses dans les infrastructures et l'importance d'honorer nos aînés.
L'énergie est une industrie importante en Saskatchewan et elle est particulièrement bien placée pour aider les Canadiens à se remettre de la pandémie. Pourtant, la seule chose qui préoccupe le gouvernement, c'est de mettre un terme à la production éthique d'énergie au Canada et, par le fait même, au gagne-pain de milliers de Canadiens. Un autre gagne-pain compromis est l'agriculture. L'agriculture est l'une des industries les plus importantes de la Saskatchewan. Dans ma circonscription, il s'agit de la principale source d'emploi. Ce secteur est également en grande partie négligé par les libéraux et omis dans le discours du Trône.
Selon une étude réalisée par l'Université de Regina, la Saskatchewan a connu des sécheresses en 1910, en 1914, de 1917 à 1921, en 1924, en 1929, de 1931 à 1939, de 1958 à 1963, de 1967 à 1969, en 1974, en 1977, de 1979 à 1981, de 1983 à 1986, de 1988 à 1992, de 2001 à 2003, en 2009 et en 2021.
Les politiques devraient exister pour nous aider, et non pour nous punir. Une taxe sur le carbone n'a jamais été et ne sera jamais la solution aux problèmes que connaissent les agriculteurs. Pour eux, la solution à leur problème est évidente: c'est l'irrigation. Mais le gouvernement libéral ne le reconnaît pas.
Mener à bien le projet d'expansion de la capacité d'irrigation du lac Diefenbaker créerait de l'emploi, sauverait des gagne-pain et serait rentable sur le plan financier. Il existe une différence entre investir dans des projets d'infrastructure importants pour les collectivités qui font partie de notre moteur économique et gaspiller de l'argent pour des projets dictés par le gouvernement libéral sans consultation. Après une année de sécheresse et de pertes de revenu, l'agriculture ne mérite même pas une mention de la part du gouvernement libéral. Cette omission ne devrait étonner personne.
Prenons un instant pour parler des projets d'infrastructure qui sont utiles et nécessaires pour les collectivités locales. Lorsque j'étais maire, j'ai pu constater par moi-même à quel point les plans d'infrastructure du gouvernement fédéral se sont avérés inutiles pour les collectivités. Moose Jaw est en train de mettre en œuvre un projet s'étalant sur 20 ans pour remplacer des canalisations d'eau principales en fonte, ce qui coûtera plus de 120 millions de dollars aux contribuables locaux. L'approvisionnement en eau est absolument essentiel à la survie d'une collectivité. Au lieu d'être à l'écoute des besoins de la ville, les libéraux ont tenté de donner à cette municipalité de 35 000 habitants un montant de 15 millions de dollars pour un réseau de transport en commun écologique, alors que le réseau de transport en commun est déjà sous-utilisé et ne répond pas aux besoins de la collectivité. Moose Jaw avait besoin de remplacer ses canalisations d'eau principales en fonte qui sont vieilles de 100 ans. Le gouvernement actuel oublie que l'eau est quelque chose d'essentiel, que ce soit pour répondre aux besoins en eau potable des villes ou des Premières Nations, ou pour l'irrigation et la lutte contre la sécheresse.
La coalition internationale qui vise à lutter contre les changements climatiques sert plutôt à justifier l'inflation et à créer de l'instabilité à l'échelle mondiale sans pour autant réduire les émissions. Le gouvernement libéral est en train de vendre le Canada à d'autres pays qui n'ont pas ses intérêts à cœur. Il faut se concerter avec les municipalités et les provinces qui savent où les fonds pour les infrastructures doivent être dépensés. Il faut des solutions locales pour répondre aux problèmes locaux.
Pendant les cinq années de mon mandat comme maire, nous avons attiré plus de 1 milliard de dollars en investissements, favorisé la création d'emplois et la prospérité dans la collectivité, et mis en œuvre des projets d'infrastructure essentiels. Voilà ce dont nous avons vraiment besoin.
Le gouvernement libéral fait fausse route. Il a cessé d'écouter les gens qui comptent et il a commencé à faire passer ses propres intérêts en premier. Les gens ont l'impression qu'il a abandonné la prochaine génération en lui laissant une lourde dette et davantage de problèmes à régler.
Mes parents sont venus ici pour bâtir une vie meilleure pour eux-mêmes et la prochaine génération. Toutefois, les aînés d'aujourd'hui voient ce rêve s'envoler. On leur demande de faire davantage de sacrifices et de laisser un plus petit héritage. À cause de l'inflation, la valeur nette que les gens ont acquise sur leur maison ou leur ferme est menacée. On les prive de leur legs.
Chaque génération doit être responsable du temps qui lui est imparti. La génération actuelle doit améliorer le sort de la prochaine génération. Les électeurs m'ont confié un cadeau. Je m'engage à défendre les intérêts de mes concitoyens qui ont été laissés pour compte par le gouvernement actuel et par le discours du Trône.
Les travailleurs du secteur de l'énergie, dont l'éthique est irréprochable, doivent être récompensés pour avoir surpassé les nouvelles normes fédérales. Les producteurs agricoles méritent notre reconnaissance pour leurs contributions. Les collectivités méritent d'avoir leur mot à dire sur la façon dont les fonds destinés aux infrastructures sont dépensés. Les anciens combattants et les aînés méritent mieux. Notre histoire contribue grandement à façonner notre avenir. Nous devons aux générations qui nous ont précédés de faire mieux pour les générations qui suivront. Nous pouvons faire beaucoup mieux.