Bonjour, Mark, et bonjour, collègues. C’est bon d’être avec vous ce matin. Comme Mark l’a déjà mentionné, je suis accompagné de Christine Hogan, ma merveilleuse sous-ministre avec laquelle j’adore travailler, et aussi du merveilleux Arun Thangaraj, dirigeant principal des finances du ministère.
Permettez-moi quelques commentaires préliminaires afin de préparer le terrain et donner aux gens un aperçu de ma position et de celle du gouvernement en matière de commerce.
Le Canada est un pays commerçant. Le commerce et les investissements internationaux sont essentiels à notre niveau de vie et à l’amélioration du niveau de vie des gens sur l’ensemble de la planète. Pour nous, c’est un point vraiment important. Comme vous le savez tous, le commerce nous aide à percer les marchés pour le produits et services canadiens, à créer des emplois bien rémunérés et à offrir aux consommateurs canadiens un plus grand choix et de meilleurs prix.
Le commerce représente plus de 60 % du PNB du Canada. Au pays, un emploi sur cinq est lié aux exportations et, ce que je trouve vraiment essentiel, les compagnies exportatrices paient des salaires 14 % plus élevés que les compagnies ne commerçant pas à l’international. Voilà une des raisons pour laquelle le commerce est un aspect important de notre programme visant la prospérité de la classe moyenne.
Les accords de libre-échange ne font pas que brancher le Canada sur le reste de la planète — aussi important que cela puisse être — ils sont aussi des moteurs importants de la croissance économique. Prenez l’ALENA par exemple. Selon une étude de l’Université de Toronto, cet accord représente 3,4 % du PNB canadien. Si l’on considère le niveau actuel du PNB, c’est là une majoration importante. Prenons l’AECG. Selon une étude canado-américaine, cet accord, une fois en place, devrait accroitre notre PNB de 0,77 %. C’est un réel moteur de la croissance. Au moment où la croissance mondiale est stagnante, on ne peut que réaffirmer l’importance du commerce comme moteur de croissance économique et ce pour l’ensemble des régions du pays.
Dans les Provinces de l’Atlantique, le commerce représente 74 % du PNB. C’est 71 % pour l’Ontario. En Colombie-Britannique, 40 % des exportations sont destinées aux marchés asiatiques à forte croissance dont nous aurons peut-être l’occasion de parler plus tard aujourd’hui.
Au Québec, les exportations représentent 45 % du PIB de la province. Les Canadiens sont des commerçants et notre gouvernement soutient vigoureusement le commerce. Notre parti a été élu grâce à un programme axé sur le commerce et nous continuerons de promouvoir les débouchés et les accords commerciaux de grande qualité.
Lorsque les États-Unis ont adopté des pratiques d'étiquetage discriminatoire qui ont perturbé les chaînes d'approvisionnement pour nos producteurs de boeuf et de porc, ce fut l'application des règles du commerce international de l'OMC qui ont permis à notre gouvernement, en étroite collaboration avec le Mexique, de lutter contre le protectionnisme américain. Et nous avons gagné. Je suis très fière de cela. Ce fut une victoire pour le multilatéralisme, ce fut une victoire pour le Canada et ce fut une victoire pour les producteurs de boeuf et de porc. Je suis fière d'avoir participé à cette lutte et de l'avoir remportée, et ce, seulement huit semaines après la formation de notre gouvernement.
Les mesures protectionnistes imposées par nos partenaires commerciaux nuisent à l'économie canadienne.
Il est essentiel de maintenir un système commercial international ouvert, prévisible et juste. Les Canadiens comprennent cette réalité et souhaitent prendre part à la conversation à cet égard.
D'importantes questions ont été soulevées à maintes reprises sur la façon dont nous négocions les accords commerciaux. Les Canadiens estiment que le gouvernement précédent n'a pas consulté suffisamment les Canadiens. C'est pourquoi notre gouvernement attache une si grande importance à l'établissement d'un consensus politique solide pour ce que j'appelle le commerce international progressif. Cette approche démocratique et consultative constitue la seule façon de maintenir l'appui du public au commerce dans cette ère de mesures protectionnistes, et il s'agit de la bonne chose à faire.
Prenons l’exemple de l’AECG. Nos efforts vis-à-vis cet accord historique ne laissent aucun doute sur notre engagement envers le libre-échange équitable et progressif, ni sur notre capacité à conclure des ententes. Au tout début de notre mandat, nous avons reconnu l’importance de nos relations avec l’Europe. Et comme j’ai déjà siégé à cette table à titre de membre de ce comité et de porte-parole libéral du commerce, je pense que les gens se rappelleront que nous appuyions déjà l’AECG lorsque nous étions dans l’opposition.
Nous avons aussi reconnu la nécessité évidente d’apporter des améliorations progressistes si cette entente devait être mise en œuvre. Nous avons répondu aux Canadiens, aux citoyens du l’Union européenne et à nos entreprises. Nous avons répondus aux inquiétudes sur le caractère équitable et la transparence, avec comme résultat que cette entente commerciale progressiste bénéficie d’un large appui des deux côtés de l’Atlantique. Par exemple, hier j’ai rencontré un acteur clé dans le débat sur l’AECG, Martin Schulz, le président du Parlement de l’Union européenne, qui est un social-démocrate allemand connu. C’était la première visite du président Schulz au Canada et son appui musclé à l’AECG va en faire un allié déterminant dans l’effort de ratification par le Parlement européen.
Au chapitre des investissements dans le cadre l’AECG, nous avons renforcé le droit de réglementation. C’est quelque chose que j’ai eu grand plaisir à faire. Le droit souverain des gouvernements élus démocratiquement à réglementer, surtout dans des domaines comme l’environnement, est une chose à laquelle croient les Canadiens, tout comme les Européens d’ailleurs.
Le deuxième domaine où nous avons apporté des modifications importantes, c’est au processus de règlement des différends. Nous avons rendu le système plus équitable, plus éthique et plus transparent. Ce sont là des changements importants et c’est un domaine où le Canada, de concert avec l’Europe et aussi de sa propre initiative, va promouvoir les efforts dans l’arène du commerce international. Il me fera plaisir d’en discuter davantage.
Le mois dernier, je me suis rendu à Bruxelles et à Berlin pour promouvoir l’AECG et j’ai été très encouragé par ce que j’ai entendu. J’ai été ravi de rencontrer le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel. Il est aussi leader du parti social-démocrate allemand, donc une personne très importante dans le débat sur l’AECG en Europe.
M. Gabriel avait déjà publiquement soulevé des inquiétudes concernant l’AECG, mais nous avons tenu une conférence de presse, lui et moi, dans son bureau de Berlin au cours de laquelle il a déclaré, et je cite: « C’est tout simplement une bonne entente. » Il a qualifié le nouvel AECG comme étant le signe d’une bonne gouvernance, de la protection des consommateurs, de la protection de l’environnement et des droits des employés. Permettez-moi de souligner que cet appui provient des sociaux-démocrates allemands.
Nous avons aussi l’appui du gouvernement français et, par conséquent, du Parti socialiste français, soit un autre décideur très important sur la question du l’AECG. En juin 2015, Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, a déclaré qu’à défaut de la prise en compte des propositions française visant le mécanisme de règlement des différends, il n’y aurait pas de majorité en France pour ratifier ce traité.
Présentement, suite à nos efforts des dernières semaines visant l’AECG, M. Fekl s’est prononcé fermement en faveur de l’accord, tout comme François Hollande. M. Fekl a déclaré que l’AECG est un bon accord. Encore une fois, il s’agit d’un appui européen vraiment essentiel.
Nos efforts en faveur de l’AECG ne devraient laisser aucun doute sur l’engagement de notre gouvernement envers le commerce ni sur notre capacité cruciale à conclure des ententes.
Un autre domaine essential pour nous ce sont nos relations commerciales avec les États-Unis. Je sais que tous les membres du Comité comprennent que plus de 70 % du commerce canadien se fait avec les États-Unis. C’est là un marché essentiel et une relation essentielle. Prenons par exemple les produits manufacturés de l’Ontario. Je sais que l’un de nos députés y a un intérêt très particulier. Plus de 90 % des exportations des produits manufacturés de l’Ontario sont destinées aux États-Unis, donc c’est vraiment une relation capitale. Comme vous savez d’après ma lettre de mandat et les efforts de notre gouvernement à bâtir, renforcer et approfondir cette relation avec les États-Unis, il est évident que c’est un point clé pour l’ensemble du gouvernement. C’est aussi mon cas à titre de ministre du Commerce et présidente du Comité du Cabinet chargé des relations canado-américaines. Il y a deux semaines, j’étais à Washington pour une réunion trilatérale des ministres du Commerce responsables de l’ALENA. Mes homologues américain et mexicain se sont dits ravis du retour du Canada à la table. C’était la première réunion de ce groupe, qui devait se réunir annuellement, en près de deux ans et, bien sûr, nous sommes ravis que le Sommet des leaders nord-américains — encore une fois il n’en a pas eu l’an dernier — se tiendra en juin à Ottawa. C’est là un événement important pour le Canada.
Tournons-nous maintenant vers le Partenariat transpacifique, au sujet duquel j'ai longuement parlé la semaine dernière. Je salue le leadership dont ont fait preuve tous les honorables membres de ce comité ainsi que les consultations que vous menez auprès des collectivités partout au pays.
Je tiens vraiment à souligner ce point. Je pense que ce comité a probablement été le plus actif, en parcourant le pays, en parlant aux Canadiens et surtout en les écoutant.
J’ai été vraiment frappé par l’importance de votre travail la semaine dernière lors du dévoilement du portrait de notre 21e premier ministre, Paul Martin. Les gens qui ont vu ce portrait auront remarqué que cette peinture représente M. Martin debout dans la Chambre des Communes. Dans ses commentaires, il a dit avoir demandé d’être illustré dans ce cadre vu l’importance qu’il accorde au Parlement comme organe central de notre démocratie et comme un lieu où tous les grands débats nationaux devraient se ternir. Il a spécifié l’importance des comités parlementaires en disant que les comités doivent se déplacer et parler aux gens. Il a mentionné et je cite: « les forces inhérentes d’un Parlement qui envoie ses comités rencontrer les gens ».
C’est ce que fait ce comité et je salue ses efforts. Je pense que c’est là un aspect important de programme pour bâtir un commerce progressiste et maintenir un consensus national sur le fait d’avoir une économie ouverte au Canada.
En tant que gouvernement, nous avons également consulté activement sur le Partenariat transpacifique (PTP). Je salue mon excellent secrétaire parlementaire, David Lametti. Nous avons eu plus de 400 consultations sur le PTP avec des intervenants dans l’ensemble du pays. Personnellement, je tiendrai quelques autres consultations à Toronto et à Montréal au cours des prochaines semaines. Il s’agira de consultations publiques avec micro ouvert.
La consultation sur le PTP est d’une importance particulière étant donné les préoccupations des Canadiens sur la transparence de cette entente et le fait que certains groupes n’ont pas été consultés auparavant. Je préciserai que les travailleurs et les universitaires n’étaient pas visés par les consultations précédentes.
Pour la transcription et pour les membres de ce comité, j’insiste également sur le fait que nous avons tout le temps voulu pour tenir ce débat national important. Car, le PTP n’a pas encore été ratifié par aucun des 11 autres pays visés. C’est un fait que j’ai pu vérifier personnellement mardi matin lors d’un petit-déjeuner des 12 ministres du Commerce responsable du PTP auquel j’ai participé à Arequipa, au Pérou. Personne n’a encore ratifié l’entente. D’autres pays tiennent des débats et des consultations poussés, et les pays dotés d’un système parlementaire l’étudient en comité de façon exhaustive. J’aimerais également rappeler aux membres de ce comité que tous les pays signataires du PTP ont deux ans à partir du 4 février pour débattre et discuter de l’entente.
Le commerce est essentiel à notre prospérité, à notre qualité de vie, à la croissance de notre pays et à la création d'emplois bien rémunérés pour la classe moyenne. La tenue d'un débat ouvert, transparent et entièrement démocratique en vue d'élaborer une approche inclusive relative au commerce est la seule façon d'assurer la réussite du Canada en tant que nation commerçante moderne et de lutter contre les tendances protectionnistes qui touchent de nombreux autres pays.
Merci beaucoup.
J'aimerais maintenant répondre aux questions des membres du Comité.