En tant que journaliste retraité ayant travaillé pendant 25 ans pour un média sino-canadien, j'ai observé que le moyen le plus efficace pour le PCC de contrôler les médias en langue chinoise est de s'approprier la haute direction de l'entreprise ciblée. La politique éditoriale de ce média suivra toujours la ligne de parti en Chine.
Voici plusieurs tactiques habituellement employées par le PCC dans la communauté chinoise locale.
La première est la propagande. Auparavant, de courtes émissions radiophoniques de propagande préparées par le Département du travail du Front uni étaient diffusées sur la radio AM1320 à Vancouver. Ces efforts ont été étendus à des publicités pleine page dans les journaux chinois locaux pour démontrer un appui massif aux politiques draconiennes de la RPC.
La deuxième est l'intégration de personnel des médias pro-RPC dans divers médias de langue chinoise pour parler en bien des récits de la RPC. Ils influencent les PDG et les rédacteurs en chef des médias en langue chinoise en les invitant à prendre le thé dans l'enceinte du consulat chinois et en utilisant l'argent de la publicité comme levier.
Troisièmement, on crée un sentiment de nationalisme déformé à l'égard de la mère-patrie en exploitant certaines parties de l'histoire de la Colombie-Britannique pour renforcer les idées d'impérialisme, de colonialisme ou de racisme occidental à l'égard des Chinois de souche.
La quatrième est la politique identitaire. Les gens d'une race et d'une culture particulières élaborent des programmes politiques fondés sur ces identités. La politique identitaire est intimement liée à l'idée que certains groupes de la société sont opprimés, et commence par l'analyse de cette oppression.
Cinquièmement, on amplifie les récits et les succès de la RPC et propage le mantra du PCC selon lequel nous entrons dans une ère d'ascension de l'Orient et de déclin de l'Occident.
Sixièmement, la désinformation. Ils accusent l'Occident de considérer des hypothèses comme des faits et d'être jaloux du succès de la Chine au point de recourir à des pratiques commerciales déloyales — comme, par exemple, Huawei et TikTok — et de stigmatiser l'ensemble de la communauté chinoise avec la suggestion récente d'un projet de loi sur le registre des agents d'influence étrangers, etc.
Septièmement, on polarise et divise la communauté en choisissant des commentateurs pro-RPC qui ridiculisent ou répètent les échecs de l'Occident, et en faisant référence à la présence de patriotes et de traîtres dans le contexte de Hong Kong.
La huitième est d'aider durant les élections en appuyant les candidats favorisés par la RPC et en n'interviewant pas les candidats qui critiquent le PCC, comme Kenny Chiu.
Neuvièmement, il s'agit d'établir les propres médias de langue chinoise du PCC en sol canadien.
Merci.